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Contribution à  la protection du patrimoine culturel et à  la gestion efficiente de l'environnement en république du Congo: cas de l'ancien port d'embarquement des esclaves de Loango et du domaine royal de M'bé

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par Ulrich Kevin KIANGUEBENI
Université SENGHOR - Master en développement  2011
  

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1.2 États des lieux du patrimoine culturel des deux sites

Il faut tout de suite noter que les deux sites présentent un patrimoine immense et notre travail se propose de les réhabiliter et les valoriser.

1.2.1 Le patrimoine culturel du port de Loango

Le patrimoine matériel

L'ancien port d'embarquement des esclaves de Loango est l'un des plus importants sites du golfe de Guinée par lequel des millions d'esclaves ont été embarqués dans des bateaux et transportés directement pour les Amériques sans escales intermédiaires. Ce site qui a englouti des millions d'âmes perdues dans les horizons dévoreurs de l'Océan Atlantique, possède toujours tous les témoins de ce commerce inhumain qui a conduit à l'un des plus grands génocides de l'humanité ; on peut citer entre autres : le grand marché, les trois manguiers, l'arbre pour le rituel de l'oubli et celui pour le retour ainsi que le débarcadère en témoignent. En outre, ce site de par sa charge historique, est également le lieu où se pratiquent encore plusieurs rites d'intronisation et de funérailles de rois du royaume de Loango. Ainsi, l'ancien port d'embarquement devenu un véritable sanctuaire de par sa charge historique est un maillon clé pour la compréhension de l'histoire de l'esclavage. Il possède encore des vestiges qui traduisent le passage de ces millions d'esclaves parmi lesquels :

- La stèle qui symbolise le lieu de départ des caravanes est en même temps le grand marché de toutes les transactions. De nos jours cette stèle est devenue un sanctuaire devant lequel les populations locales viennent prier et se recueillir pour se remémorer des disparus, emportés par le commerce triangulaire.

- Le cimetière de Loango où, jadis, furent enterrés les rois et leurs dignitaires, est un monument

national, de nombreuses personnalités aussi bien congolaises qu'expatriées y reposent pour leur dernier sommeil. Aujourd'hui, les tombes de Félix Tchikaya, premier député noir à l'Assemblée Nationale Française, et de son fils Tchikaya U'tamsi l'un des plus grands écrivains congolais s'y trouvent.

- Les trois manguiers qui servaient de comptoirs avant le rituel autour de l'arbre de l'oubli. Les

esclaves enchaînés faisaient sept (7) tours de l'arbre de l'oubli pour les femmes ou les jeunes filles, neuf (9) tours pour les hommes. Et l'arbre de retour qui symbolisait un éventuel retour de l'esprit du défunt au pays une fois mort.

- Le débarcadère qui était une vasière reste représenté par une portion de terre. En effet, la baie

de Loango, peu profonde, ne permettait pas aux bateaux d'accoster. Ils attendaient à 30 Km de la rive. La liaison entre les bateaux et la rive était assurée par des pirogues.

Le patrimoine immatériel

L'importance culturelle de ce site est également perceptible à travers les complaintes toujours fredonnées par les habitants restés sur le lieu du sinistre, rappelant la nostalgie des parents qui restent à attendre les êtres chers arrachés à leur affection et qu'ils ne reverront plus jamais. Il en est de même pour certaines pratiques et cérémonies d'initiation telles que :

- Le Kikumbi ou rite prénuptial observé chez les Vili de Pointe-Noire en souvenir de cette

mythique misogynie royale. Chez les Kongo/lari, le rituel est en voie de disparition, vaincu sans doute par la chimie de la modernité. Les Vili seuls continuent à le décréter aux environs de Pointe-Noire.

- Le Lélikage qui est une danse de séduction réservée aux jeunes garçons et filles. Pendant les vacances, les jeunes se retrouvaient au village ou dans les quartiers assez reculés de la ville pour danser le Lélikage en pleine nature, uniquement éclairés par la lune ; les chants et les percussions entraînaient tout le monde dans ne transe frénétique ne s'arrêtant qu'au petit matin

- La pratique du Nkondi représentée par des statuettes chargées de significations magico religieuses ; elles sont le pont entre le monde des vivants et celui des ancêtres. Intermédiaires obligés entre les humains et les divinités surnaturelles, entre la communauté et l'esprit des ancêtres. Ces statuettes prennent le nom de "Nkondi", et doivent leur pouvoir à la charge contenue dans le reliquaire à miroir par le Nganga (féticheur).

- Le Tchinkhani, danse en l'honneur des jumeaux, effectuée devant les autels sacrés de chaque tribu. Cette danse sert de lien entre la nature et les jumeaux, qui sont considérés comme un don ; elle doit empêcher l'esprit des jumeaux de quitter le monde des humains. L'union de la femme et de l'homme est racontée sans tabous à travers le chant et la danse6.

Le site de l'ancien port d'embarquement des esclaves à Loango fait l'objet d'une protection par l'Etat et le ministère de la culture y a installé un gestionnaire du site.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand