3-QUESTION DE RECHERCHE
La réussite des soins sans risque est
conditionnée par l'observation d'un certain nombre de règles.
Quels sont les mécanismes le plus souvent en cause dans les AES dans
notre formation sanitaire ?
OBJECTIFS
Général :
Contribuer à la réduction des contaminations par
les AES à l'hôpital régional de Bertoua au sein du
personnel administrant les soins.
Spécifiques
ü Déterminer les connaissances de risque des
accidents d'exposition au sang.
ü Déterminer le service le plus exposé aux
risques d'AES.
ü Etablir s'il existe une différence de
connaissance sur les AES parmi le personnel de santé.
ü Rechercher si les AES sont uniformément repartis
entre les praticiens.
ü Etablir si l'expérience professionnelle, la
profession, les connaissances constituent des facteurs de risques des AES.
REVUE DE LA LITTERATURE
II - REVUE DE LA
LITTERATURE
1-Définitions des concepts et
historique
Un accident exposant au sang (AES) est
défini comme tout contact avec du sang ou un liquide biologique
contenant du sang et comportant soit une effraction cutanée
(piqûre ou coupure) soit une projection sur une muqueuse (oeil, bouche)
ou sur une peau lésée.
Le risque de transmission d'agents infectieux lors
d'un AES concerne l'ensemble des germes véhiculés par le sang ou
les liquides biologiques (bactéries, virus, parasites et champignons).
L'incidence des AES en Afrique semble supérieure à celle
observée dans les pays du Nord [14]. Une méta analyse de l'OMS en
2005 l'évaluait à 2.1 AES /personnel de santé/an pour
l'ensemble du continent africain, contre 0.64 pour l'Europe de l'Ouest et 0.18
pour l'Amérique du Nord [4]. Une étude
récente conduite dans les hôpitaux de l'Afrique de l'Ouest
estimait cette incidence à environ 1.8
/chirurgien/an, 0.6/infirmier /an et 0.3 médecin /an ; une
piqûre par aiguille creuse contaminée étant en cause de 70%
des cas [5].
Une injection sûre ne présente
pas de risque pour le patient sur qui elle est administrée, n'expose pas
celui qui l'administre à des risques évitables et ne donne pas
lieu à des déchets dangereux pour la communauté. Par
sécurité d'une injection, on entend que les conditions que cela
nécessite existent et que des pratiques à moindre risque sont
suivies. Parmi les pratiques peu sûres, celle qui est
particulièrement préoccupante est la réutilisation de
seringues et/ou d'aiguilles sans stérilisation préalable. Selon
les estimations de l'OMS, chaque année, la pratique d'injections dans de
mauvaises conditions provoque dans le monde 20 millions d'infections au virus
de l'hépatite C et 260 000 infections au VIH. Selon les
estimations, les infections chroniques acquises en 2000 à cause des
injections effectuées dans de mauvaises conditions seront responsables
de 9 millions de vie perdues (ajustées sur l'incapacité) entre
2000 et 2030[16].
Le SIDA se rapporte à des manifestations cliniques
sévères pouvant être des infections opportunistes, des
cancers secondaires et/ou des manifestations neurologiques, résultant de
la défaillance du système immunitaire. Il est dû au Virus
de l'Immunodéficience Humaine (VIH)
[7]. Les premiers cas de SIDA ont
été décrits en 1981 aux Etats-Unis
[8]. En 1983, le VIH a été
identifié à l'Institut Pasteur de Paris
[9]. Deux ans après, le premier cas de
l'infection à VIH/SIDA du Cameroun a été découvert
[6].
Origine et classification
Les Virus de l'Immunodéficience Humaine appartiennent
au genre des lentivirus, de la famille des retroviridae
[10]. Il existe deux principaux types de VIH: VIH type1 et VIH
type2 (VIH-1 et VIH-2).
Ces virus proviennent de transmissions zoonotiques provenant
de deux réservoirs différents : le VIH-2 correspondant
à plusieurs transmissions du SIV de mangabeys enfumés (Sooty
mangabey, Cercocebus atys) à l'Homme en Afrique de l'Ouest
[11, 12], et le VIH-1 de transmissions répétées
du SIV de chimpanzés (Pan troglodytes) d'Afrique Centrale
[13].
Maladie professionnelle : maladie
contractée à l'occasion de l'exercice professionnel (de
constitution lente et progressive).
Prophylaxie post exposition :
administration immédiate de médicaments après exposition
à du sang ou un liquide organique potentiellement infecté afin de
minimiser les risques d'infection. Dans le cadre d'une thérapie
préventive « la prophylaxie primaire » s'applique
aux individus à risque afin de prévenir une première
infection ; la « prophylaxie secondaire » vise
à prévenir les infections récurrentes.
Accident de travail : fait
soudain qui atteint un salarié en le blessant dans le cadre de son
service.
Risque : probabilité qu'un
évènement dangereux survienne, associé à la
gravité de l'accident, de l'atteinte à la santé de la
personne ou du dommage aux biens.
Travailleur de santé :
personne (infirmière, médecin, pharmacien, technicien,
agent de pompes funèbres, dentiste, contractuel, clinicien traitant,
agent de la sécurité publique, personnel d'intervention
d'urgence, personnel chargé du traitement ou de l'évacuation des
déchets de soins de santé, personnel de premiers secours ou
bénévoles) amené, de part son activité, à
toucher les patients ou être en contact avec leur sang ou d'autres
liquides biologiques.
Dans un des exercices de modélisation menés par
l'OMS et la Banque Mondiale, on en est venu à la conclusion que chaque
année de vie ajustée à l'incapacité
évitée grâce à des politiques sures et
appropriées d'injections est nettement moins onéreuse qu'une
année de revenus moyens par personne - ce qui revient à dire que
de telles politiques constituent un investissement solide pour les soins de
santé. L'investissement en termes de vies sauvées, de maladies
évitées et de couts médicaux directs fait de la
sécurité des injections un élément essentiel de la
prévention du VIH/SIDA ainsi que d'autres infections
[18].
Les précautions types combinent les
principales caractéristiques des précautions universelles
(conçues pour réduire le risque de propagation, par le
sang ou des liquides, d'agents pathogènes transmissibles par le sang) et
de l'isolation des substances organiques (conçue pour
réduire le risque de transmission d'agents pathogènes par des
substances organiques humides). Les précautions types
s'appliquent : 1) au sang ; 2) à tous les liquides,
sécrétions et excrétions organiques, à
l'exception de la sueur, qu'ils contiennent ou non des traces visibles de
sang ; 3) à la peau non intacte ; et 4) aux membranes
muqueuses. Elles sont destinées à réduire le risque de
transmission de microorganismes provenant de sources d'infection dans les
hôpitaux, que celles-ci soient reconnues ou non. Au titre du principe de
précautions types, le sang ou tout liquide organique devraient
être considérés comme susceptibles d'être
infectés par des agents pathogènes transmissibles par le sang, y
compris le VIH et l'hépatite B et C, quels que soient l'état ou
les facteurs de risque supposés du sujet.
Comment gérer les déchets à
risque
La gestion adéquate des déchets de soins
médicaux est transférée de l'hôpital au lieu
d'élimination. En général, la responsabilité de ce
qui se passe dans l'enceinte d'un établissement de santé est
complètement séparée de celle concernant ce qui se passe
une fois que les déchets quittent l'établissement. Mais cet
état de fait est de moins en moins vérifié, car les ONG et
les communautés locales se sont employées avec ardeur à
lutter contre les établissements qui n'assurent pas le suivi de
l'élimination des déchets de soins médicaux à
l'extérieur de leur enceinte et n'en assument pas les
conséquences. Les responsables de projets seraient bien avisés de
suivre l'acheminement des déchets de soins médicaux
jusqu'à leur élimination définitive et de
s'enquérir des effets secondaires qu'ils pourraient avoir
provoqués.
MATERIEL ET METHODE
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