CHAPITRE I. REVUE DE LA LITTERATURE
THEORIQUE ET EMPIRIQUE
La performance scolaire peut être évaluée
de différentes manières. Des déperditions scolaires
exprimées par des taux de redoublements et d'abandons indiquent une
mauvaise performance. En revanche, des taux de réussite
élevés aux examens de fin de cycle, au baccalauréat par
exemple, sont des indicateurs de bonne performance. En effet, les recherches
effectuées sur l'efficacité des différents systèmes
éducatifs à travers le monde ont permis d'identifier un ensemble
de facteurs de réussite qui constituent un cadre conceptuel pour aborder
la question de la performance scolaire. Les travaux abordant ce sujet, sont peu
abondants dans les pays en développement. Les recherches qui ont permis
de construire un corpus théorique en matière de performance
scolaire ont surtout été menées dans les pays
développés où la gestion de l'éducation est plus ou
moins décentralisée (Mayston, 2003; Scheerens, 2000). En vue
d'avoir une analyse approfondie sur cc sujet, le présent chapitre fait
une revue de littérature théorique et empirique sur la
performance scolaire et le management organisationnel.
Section
I. Théories de la performance scolaire
Cette section présente les différentes
théories de la performance scolaire. Nous présentons
particulièrement les théories de l'origine sociale, de
l'effet-maitre, de l'effet-établissement, de l'effet-classe en mettant
aussi l'accent sur certains facteurs environnementaux susceptibles d'influencer
la performance scolaire.
Paragraphe 1. Théories de
l'origine sociale des élèves
La théorie de l'origine sociale explique la performance
scolaire des élèves par l'ensemble des bagages culturels qu'ils
ont accumulés au cours de leur évolution dans leurs groupes
sociaux de référence et qui ont un impact sur leurs
résultats scolaires. Cette théorie est l'oeuvre de sociologues
dont les français Bourdieu et Passeron (1970) qui ont cherché
à expliquer le mode de fonctionnement de l'école dans le
contexte du capitalisme. Ces auteurs ont montré que l'école a
été utilisée comme un instrument de reproduction de
l'ordre social établi. Cette théorie de l'origine sociale des
élèves explique que le mécanisme de sélection, les
méthodes d'apprentissage appliquées dans les écoles ont
été mises en place justement pour favoriser les
élèves issus des milieux aisés. Par conséquent, la
performance scolaire est un résultat planifié en fonction du
choix du mode de fonctionnement de la société. Une
catégorie est destinée à devenir des chefs d'entreprises,
une autre des manoeuvriers, artisans, ouvriers agricoles, etc. (Bourdieu et
Passeron, 1970; Baudelot et Establet, 1971; 1979). Le système
pédagogique profite plus aux élèves issus des familles
économiquement plus aisées grâce à leur dotation
culturelle initialement plus importante que ceux issus des familles
défavorisées. Bourdieu et Passeron (1970) expliquent que
l'orientation est faite dès l'école primaire. Cette
théorie a été longtemps considérée comme
incontestable. Cependant selon Duru-Bellat (2003), dans les systèmes
scolaires de la Finlande et la Corée du Sud, par exemple, un enfant issu
des milieux populaires a, toutes choses égales par ailleurs, plus de
chances de réussir ses études que les enfants
défavorisés dans des pays comme la France, l'Allemagne ou
l'Angleterre. Selon l'auteur, les élèves les plus
défavorisés de certains pays réalisent des performances
plus élevées que les élèves les plus
favorisés dans d'autres pays.
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