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L'impact des radio de proximité: le ca radio Delta Santé

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par N. Joël M. BROOHM
Université de Lomé - Maitrise ès-Lettres, option Sémiologie et Communication 2004
  

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VI-2-4 De la nécessité de l'audace

Se vouloir apolitique pour une radio de proximité qui fait de l'actualité est quelque peu paradoxal. Paradoxal puisque par vocation, la radio a comme matière première et produit fini l'information. Et pour une radio de proximité l'information c'est d'abord et avant tout «ce qui se passe» dans la localité, dans le pays et qui est susceptible d'intéresser l'auditeur parce que répercutant d'une façon ou d'une autre sur son vécu quotidien.

Ce serait une erreur que d'attendre une prétendue liberté d'expression véritable avant que de vouloir faire de l'actualité de proximité. La pratique des métiers de la communication est, à bien des égards, semblable au combat de sisyphe au flan de sa montagne. Et cette liberté d'expression véritable que l'on prétend attendre reste, même dans les pays dits de droit une quête perpétuelle, le fruit d'une bataille où toute victoire ouvre le champ à d'autres batailles.

Dès lors que Radio Delta Santé choisit de faire de l'actualité, elle est tenue de le faire en tenant compte des attentes de l'auditoire. Ce qui impose à la R.D.S, la mise à l'écart des considérations politiques et la prise en compte du fait que son statut de radio de proximité lui impose le traitement de l'information locale et nationale quelle qu'elle soit. En cela réside l'audace dont nous parlons : le courage

nécessaire de faire du journalisme ce qu'il est réellement : « une parole que la société s'adresse à elle-même ». Ainsi les journalistes de la R.D.S rempliraient effectivement la mission qui est la leur : celle de «raconter l'histoire au présent, convoquer ses acteurs et soumettre leurs actes et oeuvres, qu'ils soient dérisoires ou grandioses, au jugement du plus grand nombre ». C'est une question d'audace dans le contexte socio-politique actuel nous en sommes conscients. Mais qu'on ne leurre pas il en sera de même demain.

Une alternative serait pour la R.D.S d'innover en matière d'actualité. A ce sujet il serait bien possible de proposer aux auditeurs un type nouveau de journal : le journal de la santé. Radio Delta Santé aura mieux marqué sa particularité. Cependant l'inconvénient serait que la seule source fiable d'information serait le site Internet de l'Organisation Mondiale de la Santé. Or, ce type de journal ne saurait se priver de « page nationale ». C'est là que Radio Delta Santé se trouvera à nouveau confrontée aux difficultés qu'elle entend éviter en censurant les informations d'ordre politique national, qui pourtant intéressent, plus que tout, l'auditeur. C'est encore une question d'audace.

Bref ce serait un plus, pour la R.D.S de faire comme nombre de radios de la place de l'information de proximité tout en initiant un journal de la santé nationale et internationale. Or l'un autant que l'autre expose à des risques. Le fait est irréfutable, Radio Delta Santé, devra si elle tient à se positionner dans le paysage radiophonique de demain, avoir de l'audace.

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n définitive, les mutations socio-politiques inhérentes à la marche vers l'état de droit au Togo, ont été accompagnées de ce qu'il est convenu d'appeler «le pluralisme médiatique ». Radio Delta Santé qui participe de ce pluralisme

a, sans conteste, contribué à une certaine revalorisation du patrimoine culturel national en tentant de réhabiliter une littérature en perte de vitesse : la littérature orale.

A cette première contribution, il faudra ajouter une seconde qui consiste, pour la R.D.S., à participer à l'émergence d'une littérature hybride. Une littérature qui mêle l'écriture (phase préparatoire du speakage) le son, la musique et la parole. Une littérature faite de digression, où « le récit principal s'interrompt pour ouvrir une parenthèse sur un récit annexe ».Une littérature où tout signe sonore pour peu qu'il soit porteur de message a sa place. Enfin une littérature qui s'inspire du vécu quotidien des contemporains pour raconter et non pas écrire le « roman de l'immédiat », une littérature que nous osons appeler `' littérature sonore `'.

En outre la R.D.S. stimule un regain d'intérêt pour la médecine traditionnelle. Ce faisant, elle stimule la recherche dans ce domaine. Peut-être est-ce là son seul mérite véritable, quand bien même l'exécution de ce programme santé, pose, en son état actuel, un problème de crédibilité?

S'il est un domaine dans lequel la R.D.S. a échoué, c'est bien celui de l'information. Elle n'est pas parvenue à créer un espace publique où les actes des élus sont portés à la connaissance des électeurs. Ainsi a-t-elle par ricochet échoué dans la formation d'une opinion publique véritable.

Aujourd'hui, R.D.S. se trouve à la croisée des chemins. Elle devra soit se maintenir dans sa politique actuelle de communication, soit se spécialiser vraiment.

Dans le premier cas, si la R.D.S. tient à survivre aux prochaines mutations dans le paysage médiatique togolais, elle devra d'abord tracer le profil de ses auditeurs : qui sont-ils ? Pourquoi écoutent-ils la R.D.S. ? Comment parfaire ce qu'ils aiment déjà dans la grille des programmes ? Comment améliorer ce qu'ils n'apprécient guère dans cette grille ?

Ensuite, améliorer son service de l'information de sorte à servir à l'éducation politique et sanitaire de ses auditeurs.

Libre à elle d'opérer ses choix. Soit, elle se fera impartiale plutôt que faire de s'enfermer dans un mutisme coupable dans le contexte actuel. Ce qui suppose

qu'elle fasse la promotion d'une approche des problèmes sociaux et politiques « plus large que celle des groupes de pression à vision unique ». Ce serait bien évidemment apporter aux auditeurs l'information la plus complète et par conséquent la meilleure. Soit elle sert de caisse de résonance à des groupes d'intérêts.

Cependant, ne pas opérer de choix, si la R.D.S. maintient sa politique de communication actuelle serait, pour elle, signer un arrêt de mort. Car dixit Michaël SCHUDSON « se tenir à l'écart » de la scène politique comme prétend le faire la R.D.S. aujourd'hui, est « tout simplement impossible ».

Dans le second cas, elle serait tenue d'opérer une sélection beaucoup plus rigoureuse des acteurs de son programme santé. De plus, R.D.S devra jeter les bases d'une collaboration franche et sincère avec les acteurs des domaines de la santé et de l'environnement, apporter à ses auditeurs une information complète en matière de santé et de protection de l'environnement.

Dans tous les cas, R.D.S devra se faire violence en commençant d'abord par instaurer une organisation interne solide et créer un climat de concertation dans ce travail de communication qui reste avant tout un travail d'équipe.

Reste qu'il appartient à la R.D.S, si elle veut s'assurer une aura dans le paysage médiatique de demain, de s'investir davantage dans l'évaluation positive ou négative de cette société en pleine mutation. Car, disait Paul de MAESENEER «la radio ne peut servir la société que dans la mesure où, elle conserve la confiance de ses auditeurs, sa crédibilité en tant que vecteur d'information et son pouvoir de persuasion en qualité d'agent du changement et du développement de la société(...) de façon à être un forum d'intérêt public».

Cela suppose, pour la R.D.S, la nécessité de transcender la communication unidirectionnelle qu'elle pratique pour instaurer une communication bidirectionnelle sinon multidirectionnelle afin de prendre en compte les aspirations des auditeurs et répondre à leurs attentes.

Il appartient enfin à la R.D.S de se tracer une voie qui soit la sienne. Ainsi, elle se sera donnée les moyens de conserver cette parole, qu'elle a prise à la faveur de la « révolution démocratique », aussi longtemps qu'elle le voudra, mais surtout, elle aura le privilège d'être écoutée dans un contexte où tout le monde aura droit à la parole. Un contexte où tout le monde aura droit à la parole, certes, mais où tout le monde ne sera pas écouté pour le seul fait d'avoir eu droit à la parole. Car dans le paysage médiatique de demain, le gladiateur sera la figure emblématique du modèle

de média dominant. Les plus forts, c'est- à -dire les médias qui connaîtront les attentes de leurs auditeurs et y répondront le mieux seront les mieux écoutés.

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i. o2i~,g#s g#3E?frUx

1- Jean-Paul SARTRE Qu'est-ce que la littérature ?
Gallimard, Paris, 1948.

2- Pierre BRUNEL, Qu'est-ce que la littérature comparée ?

Claude PICHOIS Armand colin, Paris, 1991

André-michel ROUSSEAU

3- Denise PAULME La mère dévorante,

essai sur la morphologie du conte africain,

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4- Roger LAUFER Littérature et langage, tome II, le conte et

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Fernand Nathan, Paris, 1982.

5- Roger LAUFER, Littérature et langage, tome III, le roman,

Geneviève IDT, le récit non romanesque, le cinéma,

Francis MONTCOFFE. Fernand Nathan, Paris, 1984.

6- Roland BARTHES - Mythologies,
Ed. du seuil, Paris, 1957.

- Le plaisir du texte,

Ed. du seuil, Paris, 1973.

- Le degré zéro de l'écriture,

suivi des nouveaux essais critiques, Ed. du seuil, Paris, 1953 et1972.

7- Jean-Michel ADAM Linguistique et discours littéraire,

Jean-Pierre GOLDENSTEIN théorie et pratique des textes,

Larousse, Paris, 1983.

8- Sophie MOIRAND Situations d'écrit,
Clé Internationale, Paris, 1983.

9- Nora-Alexandra KAZI-TANI Le roman africain de langue française
au carrefour de l'écrit et de l'oral (Afrique et Maghreb),

Harmattan, Paris, 1995.

10- Gérard GENETTE Figures III,
éd. du seuil, Paris, 1972.

11-François-Victor EQUILBECQ Contes populaires de l'Afrique

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Maison - neuve et Larose, Paris, 1992.

12- Pierre N'DA Le conte africain et l'éducation,
Harmattan, Paris, 1984

13- Bernard POTTIER Théorie et analyse en linguistique,
Hachette, Poitiers,1987.

14- Ferdinand de SAUSSURE Cours de linguistique générale,
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15- Emile BENVENISTE Problèmes de linguistique générale,
tomes I&II,

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16- Oswald DUCROT Le dire et le dit,
Ed. Minuit, Paris, 1982.

17- Albert HAMON Grammaire, guide pratique,
Hachette, Paris, 1994.

18- Xavier DARCOS Français,

Henry HASSELOT Hachette, Paris, 1994.

Bernard TARTAYE

19- Alain PAGES Le français au lycée,

Joëlle PAGES-PINDON Fernand Nathan, Poitiers, 1989.

20- Abdourahmane GNON- KONDE Géographie 3e, l'Afrique,

Edoh APALOO l'Afrique occidentale, le Togo,

Séwa AGBODJAN Hatier, Seconde édition, Paris, 1997

Ayité ADAMA

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote