VI-2-2 De la nécessité de la
communication interne
L'administration de la R.D.S, puisque c'est elle qui est
concernée au premier chef, devra se défaire de la fausse
impression (ou fausse conviction) qui est la sienne : celle de croire qu'elle
n'est guère obligée de tenir le personnel informé de ce
qu'elle entreprend ou entend entreprendre. C'est un besoin impérieux
pour l'employé d'une entreprise de communication d'être
informé des attentes de son patron.
Plus que les projets, les attentes du patron sont fort utiles
à l'employé. Ce dernier pourra, une fois, ces attentes connues,
les concilier avec celles des auditeurs. Dès lors l'employé
pourra fournir un travail qui satisfait son patron sans pour autant
négliger les attentes de son auditoire. C'est en étant
informé et en ayant compris à la fois son patron et son auditoire
que l'employé se sentira en sécurité face à son
travail de communicateur.
Toutefois, l'employé ne pourra s'impliquer
véritablement dans son travail et considérer la radio, un peu
comme sa «propriété», que si l'on est disposé
à l'écouter lui aussi tout employé qu'il est.
Ne jamais réfléchir à la place de
l'employé, voilà une autre attitude qui devra se poser en
principe pour l'administration de la R.D.S. car, le technicien, l'animateur, et
le journaliste sont ceux qui font réellement le travail au sein de
l'entreprise. Il est donc incontestable qu'ils connaissent mieux que quiconque
les auditeurs et les difficultés du travail. Les interroger sur ces
difficultés, les écouter faire des suggestions au sujet de
l'orientation du travail c'est leur prouver qu'on a confiance en eux. Et qu'on
les considère comme des sujets non pas comme des objets ou des
instruments.
Cela pourra contribuer à leur donner une certaine
quiétude. Ils se sentiront existé en s'apercevant qu'ils comptent
pour leur employeur et que leurs suggestions pourraient contribuer à
améliorer les activités de leur station. Mais aussi que leurs
objections pourraient éviter des erreurs à leur station.
Les conditions de création d'un pareil climat de
communication ne sauraient se faire qu'au travers des réunions
périodiques. Des réunions qui ne seraient pas des séances
d'écoute passive où l'employé devient un `' auditeur
parfait ». Des réunions qui ne seraient pas des séances de :
« Je suis le patron, c'est moi-même
qui ai créé ma station, quand je donne des ordres
ou quand je parle, tu te tais, tu écoutes, tu exécutes et
à la fin du mois je te paie, parce que tu es l'employé. »
Mais des réunions qui seraient plutôt un cadre
véritable de discussion où les propos de l'employé sont
pris en compte. Alors il n'y aura point de motifs de frustration. Et les
prestations de la R.D.S refléteraient réellement les
compétences de tous les employés auxquelles s'ajouteraient celles
de l'employeur. Ainsi la R.D.S. aura triomphé du `'péché
de l'orgueil» qui fait que, jusqu'à date, les problèmes qui
se posent à la station ne se transforment guère en
problème collectif.
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