I - 4 -1 Une inégalité de
répartition dans l'espace
géographique
Dès la première phase d'installation des radios
privées (septembre 93 à février 98) on a pu constater une
certaine inégalité dans leur répartition. Plus de 85% des
radios étaient installées à Lomé et seulement 15%
à l'intérieur du pays.
Dans la seconde moitié de la période
définie, cette inégalité a connu une amélioration.
Le nombre de radios est passé de six à vingt-trois à
Lomé contre plus de quarante à l'intérieur du pays. A elle
seule, la capitale abrite 38% des radios portant ainsi à 48 le
pourcentage de radios installées dans la région maritime. Soit
près de la moitié des radios de proximité
déclarées à la date d'octobre 20024 contre 52%
( au total trente et une radios) pour les quatre autres régions du pays
: dans la région des plateaux on compte treize radios (22%), huit dans
la région centrale (13%), six dans la région de la Kara (10%) et
quatre dans celle des savanes (07%).
I - 4 -2 Une bande %.M. au bord de la saturation
La totalité des radios privées du pays diffusent
leurs programmes en modulation de fréquences (F.M.)5. Il en
découle que la bande F.M. est saturée. Cette saturation est telle
que sur la soixantaine de radios qui émettent au Togo en octobre 2002,
dix-sept partagent leur fréquence avec au moins une autre radio. Ce sont
notamment Tropik F.M. et Radio Epanouie qui se partagent la 93
mégahertz, Kanal F.M. et Radio Cosmos se retrouvent sur la 93.5., Nana
F.M. et Radio Courtoisie sont sur la 95.5. Quant à Radio Bonne Nouvelle
et la Voix du Plateau, elles exploitent toutes deux la 96.5. De même
Radio Delta Santé et Radio Jeunesse exploitaient la 106.1. avant que
Radio delta santé ne se fasse octroyer la 95.1. La 90.1 est aux mains
des radios Sperenza et Espoir plus. Pendant que les radios Zion, Kéran
et Rurale partagent la 102.5. Enfin, Radio Maria et la voix de l'oti sont
recevables sur la 104.5.
Contre toute attente, ce foisonnement de radios privées ne
recèle pas la diversité de programmes que peut en espérer
l'homme de communication.
I - 4 -3 Une identité de programmes
Pour la plupart, ces radios privées sont
généralistes. C'est dire qu'elles touchent à presque tous
les sujets : éducation, information, culture, santé, sport,
environnement...
Il en est de même pour la Radio Delta Santé en
dépit de sa dénomination qui dénote une certaine
spécificité.
4 Voir carte à la page 19 et annexe 1 pour
liste nominative des radios à la période indiquée.
5 Abréviation empruntée à
l'anglais « Frequency Modulation »
Les rares stations qui se sont effectivement
singularisées sont les stations à caractère confessionnel
(Radio Maria, Djabal' nour al islamia, Bonne Nouvelle, Jésus vous
aime...) ou thématique (Sport F.M.).
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L
a Radio Delta Santé est longtemps restée la seule
radio de proximité dans la préfecture des lacs. Basée
à Aného, chef-lieu de préfecture, la R.D.S6 est
située sur l'axe routier Lomé - Hilla-condji, à
côté de l'Union Togolaise des Banques.
77- 1 genèse et Evorution
La genèse de cette station radio remonte à
novembre 98, mois au cours duquel la R.D.S est entrée, de fait, dans
l'univers des radios privées du Togo comme la concrétisation du
rêve d'un individu.
A sa création, la R.D.S émettait de l'étage
d'un bar de Kpémé : Le bar 7e ciel. Pour tout cadre, la station
disposait de trois pièces. A savoir :
Un secrétariat,
Une salle d'émetteur,
Un studio (régie d'antenne et table d'écoute).
Le matériel de diffusion comprenait : quelques lecteurs
de cassettes, un tourne-disque, trois microphones et un émetteur de 100
watts. Quant au matériel de production, il était inexistant. Ce
matériel quelque peu dérisoire, permettait de couvrir un rayon de
15 kilomètres environ.
Le personnel de la jeune station était constitué
d'élèves, de lycéens, d'étudiants et d'une
animatrice alors en fonction à Radio Lomé. La radio
émettait tous les jours de cinq heures à vingt heures. Soit un
volume horaire de quinze heures au quotidien. Question : pour diffuser quel
programme ?
Ici se pose un problème : celui de la connaissance des
goûts, des aspirations et des habitudes en matière d'écoute
des habitants de la zone de couverture, et partant celui de la maturité
du projet.
Les programmes à cette époque étaient
inexistants. On pouvait parler de quelques rares émissions dont la
diffusion dépendait de la bonne volonté des animateurs et
techniciens. Une situation imputable à l'absence du poste combien
capital du chef des programmes.
Dans ces improvisations et tâtonnements, très peu
d'émissions accrochaient. Il s'agissait des émissions comme
Parasol, Emergence jeunesse, pour ne citer que
6 Radio Delta Santé.
celles-là. Pour tout dire, Radio Delta Santé ne
présentait aucune émission de santé. En revanche, la radio
diffusait nombre d'émissions préparées dans des conditions
d'empressement et souvent d'imprévision. Les seules émissions
dont on prenait quelque peu soins, étaient celles du service commercial
: les tranches d'avis et communiqués et de dédicaces.
Ce qui frappait le plus, quand on écoutait la R.D.S,
c'était l'inadéquation du contenu des émissions avec la
dénomination de la station.
C'est donc dans ces conditions que la première F.M de
la préfecture va émettre de novembre 1998 à la mi-mars
1999. Date à laquelle la R.D.S a arrêté ses
émissions pour cause de déménagement.
En fin mars 1999, et le 30 à 18 heures 11 minutes, la
radio émet de nouveau. Mais cette fois à partir
d'Aného.
Premier changement notable, l'augmentation du volume horaire
qui est passé à 17h30/jour puis 18h30/jour avec une
continuité d'émission le week-end, c'est dire que la radio est
passée progressivement 115h30 d'émission hebdomadaire à
142h en mars 2000 (soit un an après son installation à
Aného) pour se retrouver en décembre de la même
année à 168 heures d'émission par semaine.
La R.D.S ne propose en rien des services extraordinaires
à ses auditeurs. Les quelques particularités de la R.D.S sont
liées au nom de la station : Radio Delta Santé. Une
dénomination qui exprime la ligne éditoriale de la station. A
savoir oeuvrer dans domaine de la santé et de l'environnement.
Radio Delta Santé en plus d'être une des rares
stations sinon la seule à faire de la promotion de la santé son
leitmotiv, est l'une des rares stations dont le site sert à la fois de
pharmacie et d'hôpital du jour. Témoins : les nombreuses personnes
qui y défilent à longueur de journée. Qui pour y avoir
conduit un malade, qui pour une consultation, qui encore pour y acheter une
substance médicamenteuse.
Autre chose, c'est qu'on a toujours vu en la radio, un lieu de
diffusion et de l'information et de la culture. La R.D.S en plus d'être
un lieu de diffusion de la culture en est le lieu de promotion. Ce qui justifie
la présence dans l'enceinte de la R.D.S d'une salle de spectacle et
d'une salle de jeu, lieu de rencontre des quelques rares pongistes de la
ville.
D'autres particularités sont liées au personnel
composé d'une douzaine d'agents hormis la secrétaire - comptable,
le Directeur technique, le Directeur Général et le
Président Directeur Général. La particularité du
personnel est d'exercer plus d'une fonction à la fois. Soit journaliste
- animateur, soit animateur-technicien,
soit technicien - chauffeur. Une répartition des
tâches qui a l'avantage de réduire le personnel, mais aussi la
fâcheuse conséquence d'influencer négativement la grille
des programmes et le particulariser. Nous y reviendrons.
11- 2 Situation actueffe
Au jour d'aujourd'hui, Radio Delta Santé émet
cent soixante-huit heures par semaine. Un volume horaire qui intercale
quatre-vingt dix-sept heures de programmes (émissions)
d'éducation, d'information et quarante-cinq heures de musique. La
diversité des programmes proposés est en partie imputable
à la diversité de compétence du personnel recruté
après mars 1999. En effet, ce personnel est composé de
licenciés en littérature, sociologie et philosophie.
11- 3 Organisation 1nterne
La R.D.S est d'abord et avant tout une petite entreprise. Et
comme telle, elle a une organisation interne même si les
dénominations varient de Radio Delta Santé à une autre
entreprise. Toujours est-il qu'on distingue, même en l'absence d'un
organigramme, les fonctions suivantes :
Un Président Directeur
Général, assez effacé, il est le premier
responsable de l'entreprise. Il la représente auprès des
instances de régulations et de contrôle des médias. Sans
être un décideur de poids, il fait fonction de conseiller quant
à la gestion de l'entreprise.
Un Directeur Général qui est le
véritable maître. Responsable omniprésent et omnipotent, il
est à proprement parler la seule voix autorisée. Au point
où l'on sent parfois son empreinte et sa touche sur certaines
émissions.
Un chef du personnel qu'on retrouve parfois
dans les fonctions du chef des programmes, du rédacteur en chef voire du
Directeur Général. Il a la gestion du personnel.
Un Directeur technique qui est, de fait, le
conseiller pas toujours écouté du Directeur
Général.
Un chef des programmes qui organise,
coordonne le travail des différentes sections de l'entreprise, suit et
supervise respect des programmes.
Un chef des programmes adjoint qui est une
courroie de transition entre la Direction, le service des programmes, la
rédaction et les animateurs. Il fait fonction de suppléant du
chef des programmes.
Ce personnel est organisé en deux structures
indispensables à tous médias :
- Le service des programmes qui organise et coordonne le travail
des animateurs.
- La rédaction qui regroupe les journalistes.
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