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Solidarité, famille et développement socio-économique en ville de Butembo

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par Muyisa LUSENGE
Université catholique du Graben - Licence 2008
  

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I.3. AUTOUR DU MOT DEVELOPPEMENT

En Afrique selon une conception dominante, il manque d'entrepreneurs modernes. Pour le processus de développement, il faut donc susciter ce type d'entrepreneurs notamment par des politiques des crédits, de soutien à l'entreprenant. C'est donc dire que cette approche ne considère pas les populations à la base comme des acteurs. Ce sont des pauvres en attente d'être pris en charge par des politiques de lutte contre la pauvreté ou grâce aux retombées de la croissance capitaliste qui émergera du soutien à l'entreprise privée moderne et de son intégration dans le marché.

Le réalisme amène au constat que ces populations ne sont justement pas en attente, elles se prennent en charge. A ce propos GOUREVITCH estime qu'un système alternatif s'est installé pour donner de la respiration à une économie à bout de souffle, et parfois s'est complètement substitué à lui37(*).

Cette substitution est faite d'initiatives portées par d'autres acteurs, individus et associations en réponse à leurs démarches de développement au niveau local qui partent des préférences collectives38(*). Ces initiatives peuvent être portées par des acteurs influents, mais autres que l'Etat, à la fois pour des intérêts particuliers et collectifs qui convergent39(*) un changement d'échelle s'impose donc dans la lecture du développement, de ses acteurs, de son rapport avec le commerce.

Le concept de « développement » a reçu divers contenus il reste polymérique et suscite la polémique. Il nous semble que certains acteurs lui donnent un contenu en référence au processus en cours dans leur contexte. Il en est de même du contenu donné au développement local. Le concept développement local, entendu comme endogénous développement est parti des Etats-Unis à la fin de l'année 1960. A l'opposé du développement par le haut, ce modèle privilégie le rôle des populations et des ressources locales40(*). Il y a plusieurs théories du développement local. José Antonio De Sequeira CARVALHO, parlant de développement économique, soutient que :

« Le développement économique est toujours le point de l'action des initiatives et des stratégies d'individus et des groupes, lesquelles se concrétisent et se développent dans les cadres spatiaux de mobilisations bien localisés41(*).

Ce qui est fondamental, c'est donc la référence aux initiatives des acteurs au sein d'un cadre spatial. Le processus de développement local prend essentiellement en considération les demandes locales de développement.

Dans l'optique de sens, le processus de développement est lié à l'amélioration de la qualité de vie (quality of will-being). Il est porté au niveau local par des initiatives en vue de favoriser l'accès aux facilités économiques `c'est-à-dire les opportunités offertes aux individus d'utiliser les ressources économiques à des fins de consommation, de production ou d'échange), l'accès aux opportunités sociales (les dispositions prises par une société en faveur de l'éducation, la santé, le transport , y compris de ceux de la raison et de l'esprit aux autres postes qui accroissent la liberté substantielle qu'ont les personnes de vivre mieux) à la promotion des capacités42(*).

Cette conception est proche de la théorie des besoins fondamentaux ou « humain basic needs », développée au courant des années 1970 et 1980. En effet, à l'époque, la « need oriented strategy » voulait partir d'un « Lack of basics goods services »pour définir une liste des besoins à satisfaire pour lutter contre la pauvreté. Ce qui est mis en avant c'est la nécessité de faire reposer les politiques de développement sur la satisfaction des besoins alimentaires, vestimentaires, sanitaires ou éducatifs43(*).

Selon ENGELHARD. Op. cit, par le Professeur KAMBALE MIREMBE Omer44(*), la logique des projets ou logique ONG servait cette stratégie ou définition et de financement du « basket of basic needs » dans un milieu localisé.

Philippe Engelhard résume bien cette préoccupation : la vraie richesse affirme-t-il réside moins dans le PIB que dans l'accès du plus grand nombre aux biens et services de base, biens alimentaires, eau potable, assainissement, logement, énergie, transport, éducation, santé, communication45(*).Il ne s'agit pas uniquement de prendre en considération le revenu comme le fait remarquer cet auteur le fait qu'il n'y ait aucune corrélation évidente pour l'ensemble des pays de la planète, entre le revenu par tête et l'indicateur de développement (IDH) laisse penser que même avec un revenu faible, il est possible d'obtenir une qualité de vie acceptable pour tous46(*).Mais telle n'est pas la logique dominante comme note John Kennet GALIBRAITH : « la logique de Wall Street veut que l'on mesure la capacité de la vie au moment des revenus47(*).

Comme on le voit, cette conception de qualité de vie est très proche de la nation de développement humain. En effet, non satisfait de la pertinence des individus du PIB comme indicateur de développement, le PNUD a introduit un nouvel outil : l'IDH, l'Indice de Développement Humain ; celui-ci prend en considération en même temps des indicateurs des revenus, d'éducation et d'espérance de vie au niveau des pays. Pour le PNUD, en plus d'un accroissement de revenu, l'accès aux services de base permet un mieux-être pour les populations. Cette notion de Développement contenue dans l'approche de l'IDH, adopter donc les critères de qualité de vie. Le développement, c'est donc un processus d'amélioration de la qualité de vie, comme l'entend aussi la Banque Mondiale.

Le développement vise à améliorer la qualité de vie des individus et accroître leurs capacités à influer sur leur avenir.

Dans le même sens, le Développement, note Sylvie Brunel, cité par le Professeur KAMBALE MIREMBE Omer48(*) englobe un ensemble de services mis à la disposition d'une population et qui lui permettent de vivre mieux, de mieux se nourrir, d'échapper au déterminisme de la maladie et de la mort précoce, d'envoyer ses enfants à l'école, de pouvoir le vêtir correctement, les soigner et les vacciner, etc. Le développement est avant tout un processus qui permet à des populations entières de passer d'un état de précocité extrême, d'insécurité qui touche les aspects de leur vie quotidienne (alimentaire, politique, sanitaire, ...), à des sociétés de sécurité où les hommes ne se demandent pas chaque jour ce qu'ils vont manger le lendemain, peuvent surmonter les caprices de la nature, vaincre la maladie, vivre dans des conditions décentes, avoir la possibilité d'exprimer leurs opinions et de prendre librement des initiatives pour améliorer leur propre sort et celui de leur famille49(*).

Le développement est un processus complexe qui a trait tant aux aspects économiques qu'aux aspects sociologiques, psychologiques et politiques de la vie de la société. Il est la combinaison de changements mentaux, sociaux d'une population qui la rend apte à faire croître simultanément et durablement son produit réel global50(*).

Le développement est un effort de soi sur soi, l'effort qui s'appuie sur l'environnement naturel pour couvrir les besoins essentiels au niveau de la famille et par solidarité au niveau du groupe51(*).

La croissance économique et le développement mènent au progrès. Le progrès est d'ordre téléologique et téléonomique. Il indique la finalité du développement, de la croissance et signifie la diffusion du bien-être.

Ces définitions montrent que le développement doit viser la satisfaction des besoins de la population.

Selon F. PERROUX : le Développement, l'ensemble de changements dans les structures mentales et les habitudes sociales d'une population qui la mettent en état d'augmenter de façon durable son produit global52(*).

De part ces définitions, nous constatons que certains auteurs attachent l'importance sur l'aspect économique du développement, c'est-à-dire l'orientation du développement vers la croissance économique.

Or, pour qu'il y ait développement, il faut tout d'abord qu'il y ait progrès de toutes les activités économiques à la fois au point de vue quantitatif et qualitatif.

En effet, le développement est un processus continu et cumulatif qui s'accompagne de l'amélioration du niveau de vie moyen, ensuite il faut qu'il y ait changement de la mentalité puis une production des biens et services en vue de l'amélioration des conditions de vie et de travail de la majorité de la population. Cela peut entraîner un développement à la fois économique et social, celui qui vise le bien être de la plus grande partie de la population.

I.3.1. Développement économique

La notion de développement en économie implique une augmentation de flux des revenus réels c'est-à-dire un accroissement des qualités des biens et services disponibles par unité de temps dans une collectivité sociale donnée.

On peut parler du développement économique d'une région, dans une nation on parle du développement économique d'un secteur donné dans un milieu où il est exercé. Dans ce cas, on vise à déterminer sa part dans la création des biens et services au sein de cette nation ou de ce milieu.

Pour GOFFAUX, le Développement économique nécessite certains préalables comme53(*):

- Les facteurs de production disponible

- Un gouvernement efficace pouvant assurer un cadre idéal aux investissements ;

- Un système d'instruction, générateur de naissance de techniques nécessaires pour la combinaison des facteurs de production ;

- Un esprit d'entreprise favorable aux investissements et canalisés par le gouvernement ;

- Des investissements découlant de l'esprit d'entreprise susceptibles de procurer un revenu suffisant par l'accumulation des capitaux utiles aux investissements ultérieurs.

* 37 GOUREVITCH, J.P., L'économie informelle. De la faillite de l'Etat à l'explosion des trafics, Les Prés aux clercs, 2002, p. 42.

* 38 THOYER, S. et TUBIANA, L., Art. cit., p. 155.

* 39 Idem, p.157.

* 40 BAILLY. A.S. et alii, Stratégies spatiales : comprendre et ma...l'espace, Montpellier, éd., GIP Reds, 1995, p. 80.

* 41 De SEQUEIRA CARVLHO. J.A., La dynamisation des initiatives locales. Une force synergique de développement, Paris, éd., L'Harmattan, Montrea/L'Harmarttan, Inc, 1997, p. 30.

* 42 SEN, A.K, Un nouveau modèle économique, Développement, justice, liberté, Traduction de l'anglais par MICHEL BESSIERES, éd. Oldile Jacob, Paris.

* 43 HUART, J.M., Croissance et Développement, Breal, 2003, p. 78.

* 44 KAMBALE MIREMBE, O., Echanges transnationaux, réseaux informels et Développement local, Ed, Harmattan, 2005, p. 81.

* 45 ENGELHARD, P., Op. cit., p. 28.

* 46 GALBRAITH, J. K., Pour une société meilleure, un programme pour l'humanité, Paris, éd, Seuil, 1997, p. 38.

* 47 Banque mondiale, Qualité de la connaissance, Bruxelles, De Boeck, Université, 2002, p. XVI.

* 48 BRUNEL, Le sous-développement, Paris, PUF, 1996, p. 14.

* 49 KAMBALE MIREMBE, O., Op. cit., p. 82.

* 50 KASONDWA, K., Cité par KANZA MASIKA, L'industrie et son rôle dans le Développement socio-économique de Butembo, TFC, UCG Butembo, 1993-1994, p.14.

* 51 KASONDWA, K., Cité par KANZA MASIKA, Op. cit., p.14.

* 52 F. PERROUX, Op. cit.

* 53 GOFFAUX, J., Problèmes de développement, CRP, Kinshasa, 1986, p. 132.

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