Solidarité, famille et développement socio-économique en ville de Butembo( Télécharger le fichier original )par Muyisa LUSENGE Université catholique du Graben - Licence 2008 |
I.2. AUTOUR DU MOT FAMILLELa santé de la personne et de la société tant humaine que chrétienne est éternellement liée à la prospérité de la communauté conjugale et familiale. De la sorte, celle-ci joue un rôle unique et charnière comme cellule base dans cette société. C'est ce que souligne avec force la conférence Episcopale du Zaïre lorsqu'elle dit « le dynamisme et l'équilibre de ces communautés et leur solidarité reposent largement sur la vitalité et l'équilibre de la famille, cellule base de la société humaine »29(*). Les évêques vont justifier cette importance en considérant la famille comme la première école des vertus sociales et matrices des valeurs fondamentales de chaque peuple en même temps qu'elle signifie pour l'Eglise le lieu de la première évangélisation et de la première initiation des enfants à la connaissance et à l'amour de Dieu et de l'homme30(*). L'homme congolais (Ex-zaïrois) dans son cheminement historique culturel, social et religieux s'est formé une identité au centre de laquelle s'est installée une conception propre de la famille et du monde qui peut être source d'une émergence des communautés ecclésiastiques et matrice d'une élaboration du christianisme Africaine31(*). L'apport du christianisme et de la colonisation a réussi à transformer cette famille africaine qui est passée du lignage à la conjugalité monogamique considérée aujourd'hui comme base de l'organisation sociale. Pour cela, combien des valeurs traditionnelles furent sacrifiées, considérées fétichétiques et anachroniques face aux exigences du développement économique ! Ces dégâts causés aux valeurs traditionnelles de l'univers culturel et religieux entraînent la désintégration des systèmes des références et la disparition des tissus sociaux et familiaux, laissant l'individu totalement désemparé, lui que soutenaient encore les valeurs de solidarité d'hospitalité et de conciliation. Cependant, pour comprendre la famille africaine telle qu'elle se vit chez nous, il nous faut faire une véritable inversion épistémologique et méthodologique et abandonner les approches évolutionnistes ou historicistes qui avaient fait de beaux jours il y a quelques années. Cette vision considérait en effet la famille conjugale européenne comme le point d'aboutissement d'une longue évolution tant d'une promiscuité sexuelle ou du mariage du groupe. I.2.1. Sociologie de la familleLa sociologie de la famille est une des branches de la sociologie. Son objet d'étude concerne aussi bien les composants que les évolutions de l'institution qui est la famille. La famille constitue une unité élémentaire fondamentale de la vie en société dans le sens où elle permet une large part de la reproduction sociale. Il s'agit souvent du premier groupe dans lequel les individus se socialisent et apprennent à vivre en société. La famille est aussi une unité de base dans le cadre duquel sont réalisées une grande part de ces opérations quotidiennes essentielles des individus que sont la nourriture, leur repos, leur loisirs et enfin leurs activités essentielles, activités sexuelles. Dans les siècles précédents, il s'agissait aussi de l'unité qui permettait l'essentiel des activités des productions, qu'elles soient agricoles, artisanales ou commerciale. Constater que ce rôle a fortement diminué dans les sociétés modernes montre à quel point la famille est en constante évolution et en interaction permanente avec le mouvement historique. * 29 Conférence Episcopale du Congo (Zaïre), fonctions et tâches de la famille chrétienne dans le monde contemporain, contribution des Evêques, Kinshasa, secret, Gen de la CEZ, 1984, p. 11. * 30 Ibidem, p. 12. * 31 Conférence Episcopale du Congo (Zaïre), fonctions et tâches de la famille chrétienne dans le monde contemporain, contribution des Evêques, Kinshasa, secret, Gen de la CEZ, 1984, p. 11. |
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