SECTION II : LA RENTABILITE DE L'ENTREPRISE
Tout investissement dans l'entreprise et tout financement de ses
activités, reposent sur la perspective d'une certaine rentabilité
future.25 Ainsi, les services
23 Cités par FERNANDIER, R. et KOEN, V. in
Marché des capitaux et techniques
financières,
Economica, Paris, 1994, p.14.
24 COHEN, E., Gestion financière et
développement financier, Edicef, Paris,
1991, pp. 34-35.
25 DEPALLEN, G., Op.cit,
p.485.
compétents de l'entreprise doivent évaluer la
rentabilité des opérations envisagées. Une question ne
mérite-t-elle pas d'être posée ? Celle de savoir ce qu'il y
a autour de cette notion de rentabilité ?
II.1 LES CONTROVERSES DEFINITIONNELLES
Il semble assez logique de mesurer la rentabilité du
capital pour bien comprendre le fonctionnement des unités capitalistes.
Donc des unités dont l'efficacité dépend pour la grande
part de la récolte du capital accumulé.26
Par ailleurs, les économistes ne sont ni d'accord sur
la définition de l'objet que l'on doit mesurer, ni sur le sens qu'il
convient de donner au résultat de cette mesure. Dans ce sectarisme
basé sur la conception du mot capital, deux groupes
s'élèvent en parallèle.
Le premier définit le capital comme facteur de
production et pense que le revenu de ce facteur a quelque chose à avoir
avec sa productivité.
Le second quant à lui, estime que si le capital n'est
pas considéré comme tel, son revenu est un
prélèvement sur les richesses produites.
II.2 LA RENTABILITE : UN CONCEPT FLOU ?
La finalité de toute entreprise est d'être
rentable. A priori, la mesure de la rentabilité apparaît simple :
un rapport entre le résultat net et l'ensemble des moyens mis en
oeuvre.
Par contre, dès qu'il s'agira de quantifier, des
divergences apparaissent et frisent le paradoxe des rentabilités :
faciles à définir et à comprendre ; mais difficiles
à mesurer et à interpréter.27 Pour
l'actionnaire, le résultat c'est d'abord le dividende qui lui est
versé ; pour le financier, c'est le bénéfice net
après
26 MAHTHAR, A., Le nouveau dossier d'Afrique,
Presses de Gérard, Belgique, 1971, p. 17.
27 BREMOND, J. et GELEDAN, A., Dictionnaire des
théories et mécanismes économiques, Hatier,
Paris, 1984, PP. 47-48.
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impôt ; pour l'Etat, c'est le bénéfice
avant impôt et enfin du point de vue de la performance économique,
c'est la valeur ajoutée par l'entreprise.
Quant aux facteurs à prendre en compte, il peut s'agir
des capitaux propres, des capitaux permanents, ou aussi de l'actif
économique. Bref, chaque indicateur a sa logique et correspond à
une conception de l'efficacité de la firme.
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