A.2 La personnalite de l'entreprise
Un autre critère vient s'ajouter au type de
propriété, apportant une distinction marquante ; notamment entre
l'entreprise individuelle et sociétaire. C'est donc la
personnalité de l'entreprise.
Une entreprise est une personne morale lorsqu'elle est
titulaire des droits et d'obligations. Cela implique pour elle d'avoir un
patrimoine, distinct de celui
9 CALME, I. et al, Introduction à
la gestion, Dunod, Paris, 2003, p.3.
de ses propriétaires ; d'avoir des règles de
fonctionnement et des décisions prises dans ses statuts.
Elle sera tout aussi considérée comme personne
physique lorsque son identité et sa personnalité se confondent
avec celle de son dirigent, ce qui signifie concrètement que le dirigent
est personnellement et indéfiniment responsable des dettes de son
entreprise.
L'entreprise, comme personne physique, concerne
essentiellement l'entreprise individuelle. Cette forme peut d'ailleurs
s'avérer dangereuse en cas de revers de fortune. Cela dit, elle autorise
une grande liberté de fonctionnement. Ce qui peut expliquer en partie la
préférence de ce statut chez les créateurs.
Au total, il existe une grande diversité juridique et
institutionnelle des entreprises. Cette diversité nous l'avons
épinglé, par des formes très variées des statuts.
Le choix de ces derniers va dépendre d'un certain nombre des variables
types et modes d'activités, des buts ainsi que des finalités. Ces
variables ne seront pas traitées dans ce travail pour de raison de
volume.
B. DES DIMENSIONS ÉCONOMIQUES VARIÉES
La dimension est sans doute le critère le plus
pertinent pour expliquer les différences et ressemblances entre
entreprises. Les indicateurs quantitatifs sont nombreux et peuvent se regrouper
en critères structurels et financiers.
Les critères structurels d'usage courant sont
l'effectif des salariés, les qualifications et les
rémunérations. Ces critères sont les plus utilisés
pour opérer des regroupements par taille des entreprises. Aussi pouvons
nous constater que le critère « taille » ne fait cependant pas
toujours l'unanimité. De nombreuses disparités apparaissent,
selon les auteurs, sur le choix des seuils à fixer pour ces
regroupements.
Les critères financiers sont ceux qui permettent de
jauger la puissance commerciale, économique et financière. Parmi
eux on peut distinguer le chiffre d'affaire et la valeur ajoutée.
Le chiffre d'affaire représente le montant total des
ventes effectuées au cours d'une période. Il peut être
exprimé en volume (nombre d'unités produites) ou en valeur
(nombre d'unités produites X leur prix unitaire). Ce chiffre d'affaire
sert à évaluer les entreprises d'un secteur. Par exemple, classer
les cinq premières, les dix premières...Il sert aussi en plus
dans le calcul d'un certain nombre des ratios financiers et permet de faire des
comparaisons interentreprises.
La valeur ajoutée mesure la richesse
créée par l'entreprise. Pour produire, celle-ci achète des
matières premières et autres fournitures qu'elle transforme. A la
fin du processus de production, le produit a une valeur supérieure
à celle des matières et fournitures incorporées. C'est ce
« plus de valeur » qui constitue la valeur ajoutée de
l'entreprise. Elle se calcule à la différence entre le chiffre
d'affaire de l'entreprise obtenu au cours de l'exercice et les achats et
charges liées à l'exploitation, consommés au cours de ce
même exercice. Au même titre que le chiffre d'affaire, la valeur
ajoutée sert dans le calcul des ratios financiers et permet de faire des
comparaisons des performances entre entreprises.
Le recours aux critères de taille et/ou critères
financiers permet de distinguer des types de découpage qui sont les plus
souvent adaptés lorsqu'on veut étudier un problème des
performances des entreprises. Mais ces critères ont des limites.
Primo, si ces approches apportent un éclairage sur
l'articulation du système productif, elles doivent être
révisées périodiquement car les comportements des
entreprises évoluent, ce qui limite l'utilisation de tels
découpages.
Secundo, ces découpages doivent être
maniés avec prudence car les critères utilisés n'ont pas
forcément le même sens d'une activité à l'autre.
Cela rend difficile l'homogénéisation des classes d'entreprises.
Il faut remarquer que nombre des salariés est le critère le plus
ambigu. Le plus important serait de le combiner à d'autres
critères pour mener des comparaisons pertinentes. Deux entreprises ayant
le même effectif ne sont comparables, que si elles ont la même
activité ou un même niveau technologique.
Selon ce point de vue, nous pouvons distinguer avec
KALUNGA10quatre classifications. Les entreprises commerciales, dont
l'objet principal est l'achat et la vente des marchandises, à
l'état ou après une légère transformation. Les
entreprises industrielles, qui fabriquent des produits finis ou semi-finis
à partir des matières premières qu'elles transforment. Les
entreprises de service, ce sont celles qui produisent des biens
immatériels.
Les entreprises agricoles pour leur part s'adonnent à
l'agriculture dans son sens large (champs, élevage, pêche...)
Une autre classification consiste utiliser des
caractéristiques de l'activité économique de l'entreprise.
Il peut s'agir de distinguer l'entreprise selon les secteurs d'activité,
ou la branche à laquelle elles appartiennent. Un secteur
d'activité est défini comme l'ensemble des entreprises qui
produisent les biens que les consommateurs considèrent comme des biens
substituts.11 Ainsi défini, le secteur regroupe des
entreprises ayant la même activité principale.
L'économiste Australien Colin CLARK12
propose une analyse ventilant les activités des entreprises en trois
secteurs ou domaines d'activités dits primaires, secondaires et
tertiaires.
Le secteur primaire regroupe les entreprises de production des
matières brutes (agriculture, élevage, industries extractives,
pétrole, mines etc.
Le secteur secondaire inclut les activités
industrielles (énergie, bâtiments et construction, travaux
publics, agroalimentaire, production des biens de consommation et de
production)
Le secteur tertiaire, qui est un ensemble mal défini,
inclut les activités qui n'appartiennent pas aux deux premiers secteurs.
Nous pouvons les assimiler à des activités de fourniture des
biens immatériels aux individus aux collectivités
10 KALUNGA, M., La pratique du management des
entreprises, Cresa, Lubumbashi, 2007, p.126.
11 VARIAN, H., Introduction à la
microéconomie, A. de Boeck, Bruxelles, 2000, p.487.
12 Microsoft encarta, « secteurs
économiques », 2006, (DVD)
et aux autres entreprises. Ce secteur regroupe les services
marchands et non marchands, notamment le commerce de gros et de détail,
le commerce d'automobiles, la location, les postes et
télécommunications, les assurances, le tourisme, les services de
santé, les distributions, la restauration, les assurances, et les
services offert par les administrations publiques.
Au sein du domaine des services, on isole parfois un secteur
« quaternaire ». Celui-ci rassemble les entreprises qui offrent des
services aux autres entreprises : informatique sécurité, conseil
en gestion et autres. Il connaît un fort développement surtout
dans les pays à ancienne démocratie.
La division en secteurs économiques permet
d'étudier l'évolution des activités économiques
dans le temps. Elle présente aussi les avantages d'offrir une structure
pour la répartition de la population active et de correspondre avec le
degré de développement du pays. Mais elle demeure largement
conventionnelle car les frontières entre secteurs ne sont pas nettes.
Par ailleurs, si une entreprise ne peut appartenir qu'à
un seul et unique secteur, (définit par l'activité principale
qu'elle exerce) ; elle peut appartenir à plusieurs branches si son
activité est diversifiée et qu'elle participe à la
fabrication de plusieurs produits.
Par branches d'activités, nous entendons un ensemble
qui, du point de vue technique et sous l'angle de l'organisation, exerce une
activité autonome et susceptible de fonctionner par ses propres
moyens.13
L'analyse en termes de branche a la vertu de découper
l'entreprise en autant des produits qu'elle offre. Ceci étant, elle
permet de connaître la provenance d'un produit et son utilisation dans le
secteur productif. Notons aussi pour terminer qu'elle sert surtout à
l'analyse macroéconomique ; car, elle est adaptée aux
études sur la production nationale, la valeur ajoutée etc.
Nous pouvons évoquer à ce point les entreprises
locales, les entreprises nationales, les entreprises internationales, et les
entreprises multinationales.
13 ANTOINE, J. et CORNIL, J-P., Op.cit,
p.48.
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