Paragraphe II : les difficultés liées
à l'accès aux soins de santé au Tchad comme pesanteur
interne du partenariat sino-tchadien
Parmi les difficultés majeures qui se dressent contre
l'impact du partenariat sino-tchadien sur la réalisation des droits
économiques et sociaux, notamment le droit à la santé au
Tchad, certaines méritent d'être mentionnées. Il s'agit de
l'accessibilité limitée aux soins de santé liée au
coût financier d'une part (A), et le facteur géographique de
l'autre (B).
A-
L'accessibilité limitée en raison du coût financier
La réalisation du droit à la santé, en
tant que droit fondamental de l'homme, suppose la disponibilité des
moyens financiers pour les créanciers que sont les citoyens. Or, en
raison de la situation socio-économique précaire dans laquelle
croupissent les populations tchadiennes, le droit à la santé ne
parvient pas aisément à retrouver ses lettres de noblesse.
Relativement à l'aspect financier pour l'accès
aux soins et pour les dépenses de santé supportées
individuellement, il est fréquent de constater que l'on critique la
cherté des soins offerts par les différentes structures de
santé existant au Tchad. Ce sentiment général est
présent au niveau local. Ces coûts financiers parfois
élevés limitent de manière considérable la
réalisation du droit à la santé, ce qui explique la
sous-fréquentation. En effet, la plupart des populations choisissent de
ne pas se rendre dans les unités de soins par crainte
d'impécuniosité.
Cependant, l'effort louable fourni par le gouvernement
tchadien en faveur des personnes infectées par le virus du sida
mérite d'être souligné. Car, de façon gratuite, ces
personnes vulnérables peuvent se procurer les médicaments
antirétroviraux.
Ainsi, l'aspect financier relatif à
l'accessibilité aux soins de santé, comme on a pu le voir, ne
favorise pas la réalisation du droit à la santé au Tchad,
exceptés les malades infectés du VIH-sida qui
bénéficient de ce droit. A ce niveau, on peut tout de même
se poser la question de savoir si le droit à la santé est un
droit fondamental de l'homme, de tous les hommes sans exception et sans
discrimination aucune ou un droit réservé aux catégories
vulnérables. Pourquoi le rendre effectif seulement pour les
malades ? Autrement dit, la réalisation du droit à la
santé au Tchad ne doit-elle être réservée qu'aux
catégories dites vulnérables ? Dans ce cas, que faire des
victimes du paludisme, comme nous l'avons vu ci-dessus, plus nombreuses que
celles du VIH/sida, notamment en Afrique subsaharienne ? La priorisation
de la situation des malades du VIH/sida dans la réalisation du droit
à la santé témoigne, à ce niveau, manifestement de
la défaillance de la politique nationale de santé en faveur des
populations. Outre les difficultés mentionnées ci-dessus,
s'ajoute celle liée au facteur géographique dans la jouissance de
ce droit économique et social qu'est le droit à la
santé.
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