B- La
répartition déficiente des ressources humaines en santé
sur le territoire national
A l'insuffisance des ressources humaines comme handicap
à la réalisation du droit à la santé, s'ajoute la
mauvaise répartition du personnel de santé sur le territoire
national. En effet, au Tchad comme dans la plupart des pays africains
subsahariens, beaucoup de médecins exercent dans les administrations et
le personnel qualifié n'est pas réparti équitablement. Les
médecins, les sages-femmes, les infirmiers expérimentés
sont concentrés dans les grandes villes.
Aussi, la qualité des soins dispensés par le
personnel soignant s'est considérablement
détériorée ces dix dernières années du fait
d'un manque d'investissement en formation initiale et continue.
Selon le constat de certains analystes, les causes profondes
de cette crise remontent aux programmes d'ajustement structurels (PAS) des
années 80. Les restrictions budgétaires imposées aux Etats
surendettés se sont traduites par une réduction drastique des
embauches de personnels de santé dans la fonction publique, une baisse
des salaires réels, un arrêt des filières de formation de
certains personnels et une baisse du niveau de qualité des formations
existantes. L'écart entre les niveaux de rémunération du
secteur public, et ceux disponibles dans le privé, expliquerait en
partie les dysfonctionnements des services de santé publics, notamment
l'absentéisme, la pratique quasi généralisée de la
surfacturation, la pratique privée parallèle, la
« course » aux formations qui dispensent des per
diem et le clientélisme.
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