A- La
Conférence ministérielle de Beijing de 2000 : la mise
en place d'une stratégie de renforcement des relations de
coopération entre les gouvernements chinois et africains
La première Conférence ministérielle du
Forum sur la coopération Chine-Afrique organisée dans la capitale
chinoise en 2000 a été considérée par les
participants comme une stratégie commune de renforcement de leurs
relations de coopération. Cette Conférence a pour but d'engager
des concertations entre les partenaires sur un pied d'égalité,
d'élargir la compréhension mutuelle et le consensus, de renforcer
l'amitié et de promouvoir la coopération entre le plus grand pays
en développement et le continent africain.
Au cours de ces pourparlers ministériels, des
échanges de vue ont été engagés sur des sujets
relatifs à la manière dont les deux parties travailleraient
ensemble pour favoriser l'instauration d'un nouvel ordre politique et
économique international juste et rationnel pour le XXIè
siècle. Cette Conférence ministérielle de 2000 est en
outre conçue comme un mécanisme stratégique de
défense des intérêts communs des pays en
développement d'une part, et de renforcer la coopération
socio-économique et commerciale entre ceux-ci dans le nouveau contexte
marqué par la mondialisation d'autre part.
La Conférence ministérielle de 2000 qui a vu la
participation, du côté africain, de quatre Chefs d'Etat et 80
Ministres venus de 44 pays d'Afrique a été le lieu de l'adoption
de deux documents importants considérés ici comme leur feuille de
route. Il s'agit de la « Déclaration de Beijing » et
le « Programme de coopération sino-africaine sur le
développement économique et social ».
Dans ce dernier document, le gouvernement de la
République populaire de chine s'engage entre autres à
alléger, dans les deux ans (2000-2002), la dette des Pays Pauvres
Très Endettés (PPTE) et des Pays les Moins Avancés (PMA)
du continent africain d'un montant de 10 milliards de RMB ;
débloquer des fonds spéciaux destinés à soutenir et
à encourager les entreprises chinoises performantes et crédibles
à investir en Afrique ; créer un fonds de mise en valeur des
ressources humaines en Afrique pour aider les pays africains à former un
personnel qualifié.
Il faut mentionner que la Conférence a également
défini les principes du mécanisme de l'Action de suivi du
Forum : du côté chinois, il a été question de
la création d'un Comité de l'action de suivi composé de 27
unités d'échelon ministérielles, avec les ministres des
affaires étrangères et du commerce comme présidents
honoraires et deux responsables des ministères concernés comme
co-présidents. La mission principale de cette institution est la
coordination des activités des départements chinois dans la
concrétisation des projets de l'Action de suivi du Forum. Par ailleurs,
du côté africain, le continent a créé,
lui-même aussi, son Comité interministériel concernant
l'Action de suivi du Forum.
Selon ce mécanisme du Forum, la conférence
ministérielle se tient tous les trois ans, de façon alternative
en Chine et dans un pays africain, et elle est précédée de
deux réunions de hauts fonctionnaires respectivement un an et quelques
jours avant la Conférence. En outre, le Comité chinois
chargé de l'Action de suivi du Forum doit engager des consultations
régulières avec les représentations diplomatiques des pays
africains dans la République populaire de Chine. Ainsi, dans le souci
d'assurer le suivi des engagements pris à Beijing en 2000 sera
organisée la seconde conférence ministérielle
d'Addis-Abeba de 2003.
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