La justice aristocratique dans la généalogie de la morale de Nietzsche( Télécharger le fichier original )par Pierre Morien MOYO KABEYA Faculté de philosophie Saint Pierre Canisius - Bachelier en philosophie 0000 |
III. 5. 4. comment libérer l'homme ?Où allons-nous, un idéal est-il élevé ? Il faut se dire qu'un idéal en détruit un autre. La réalité a dû être calomniée et méconnue ; on a sanctifié des mensonges, troubler des consciences, sanctifier des divinités. Les modernes n'ont reçu que tous les mauvais traitements exercés sur la conscience à travers des siècles. Cependant, l'homme y a mis du sien pour perfectionner cet idéal. Il a longtemps mal regardé ses penchants naturels. Dans cette optique, on blesse plus lorsque l'on se comporte avec une rigueur hautaine, même lorsque l'on se fraie un chemin différent du commun. Par contre lorsque l'on veut se comporter comme tout le monde, se laisser aller comme tout le monde, que d'affection et de bienveillance on vous témoigne. Alors que pour atteindre cet idéal il faut un autre genre d'esprit, « des espèces fortifiés par la guerre et la victoire, pour qui la conquête, l'aventure, le danger, la douleur mêmes sont devenus des nécessités, [...]»95(*) c'est ici que, pour finir, que Nietzsche évoque Zarathoustra comme la solution, la condition pour libérer l'homme et le faire accéder au rang de l'homme supérieur. Pour Nietzsche, la justice est essentiellement différence, distance et distinction. Ce sont les nobles qui sont à l'origine des valeurs morales. Ce sont eux qui sont capables d'accepter la différence, de respecter l'ennemi etc. De surcroît, la justice, la responsabilité ne sont pas de fins en elles-mêmes mais une étape, un passage vers le produit final, le fruit mûr, l'individu souverain. Si pour y arriver il faut faire des sacrifices humains, on n'hésitera pas à sacrifier les faibles pour arriver à une humanité des hommes forts. En effet, la moralité des moeurs est préhistorique ; et le fruit est post historique. L'histoire est essentiellement une piraterie du projet de l'avènement de l'homme supérieur. Cela s'est notamment réalisé avec l'amplification du ressentiment des esclaves. L'auteur n'a pas envie de remplacer un système juridique quelconque. Mais il critique tout cet aveuglement de l'homme moderne qui refuse la différence et qui croit que les hommes sont égaux. Il soutient que c'est cet égalitarisme qui affaiblit l'homme. Les hommes sont foncièrement inégaux sinon la justice ne servira à rien. * 95 Ibid., p. 159. |
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