I.2. ESQUISSE SUR LE DIAGNOSTIC FINANCIER
I.2.1. Définition du diagnostic financier
Tel un médecin généraliste face à
son patient, « le financier se doit de porter un diagnostic sur la
situation de l'entreprise avant d'envisager l'ensemble de décisions
financières qu'il aura à prendre.7 »
Pour Elie C0HEN, le diagnostic financier constitue « un
ensemble de concepts, des méthodes et d'instruments qui permettent de
formuler une appréciation relative à la situation
financière d'une entreprise, aux risques qui l'affectent, au niveau et
à la qualité des performances »8.
Nous pouvons dire que faire un diagnostic financier revient
à détecter les points forts et les points faibles, les menaces et
les opportunités du domaine financier de l'entreprise en vue de mener
des actions correctives.
I.2.2. Diagnostic financier et analyse financière
La notion d'analyse qui s'oppose à la synthèse
évoque « l'idée de décomposition, de démontage
ou de mise à plat .9 »
7 S0LINIK, B.: Gestion financière,
éd. Fernand Nathan, Paris, 1980, p. 11
8 C0HEN, E. :Analyse financière et
développement financier, éd. Edicef, Paris, 1977, p. 4
9 DEPALLENS, G. :Gestion financière de
l'entreprise, éd. DALL0Z, Paris, 1997, p. 429
L'idée de base de l'analyse financière est que
l'on va procéder à l'examen des résultats et de la
situation financière d'une entreprise en décomposant le compte de
résultat et de ses comptes de bilan en leurs principaux
éléments.
La démarche du diagnostic financier procède d'un
autre état d'esprit. La notion de diagnostic est empruntée
à la médecine : c'est l'action qui consiste à identifier
une maladie en repérant ses signes ou symptômes.
Quand on réalise le diagnostic financier d'une entreprise,
on repère les signes ou les symptômes qui révèlent
des difficultés financières présentes ou à
venir.
Ceci permet ensuite d'identifier les causes de ces
difficultés. Enfin, on recommande des actions correctives
destinées à faire disparaître les difficultés et les
dysfonctionnements.
Le diagnostic financier possède donc un
caractère prospectif mais il ne peut pas être
réalisé sans procéder à une analyse
financière. Analyse financière et diagnostic financier sont donc
intimement liés.
1.2.3. Analyse financière et comptabilité
générale
L'analyse financière est toujours ramenée
à ses sources d'informations, elle n'échappe pas à la
présentation successive des documents comptables. Il revient à
l'analyste de savoir exploiter toutes les informations recelées par les
documents comptables.
Le travail de l'analyste commence quand celui du comptable est
terminé. « Le service comptable est chargé de garder les
traces des flux ; il descend la filière de l'information, saisissant les
opérations économiques de l'entreprise dans les comptes, pour
ensuite élaborer des documents synthétisant l'activité sur
la période.10 »
L'analyse financière, à l'inverse, prend appui
sur les documents de synthèse déjà élaborés.
Elle travaille sur des états en aval du processus de production du
service comptable. Il ne s'agit pas pour l'analyste financier de retrouver les
écritures passées, mais de faire parler les documents de
synthèse.
L'analyse financière doit d'abord transformer les
documents de synthèse pour en tirer des informations pertinentes.
10 BATSCH, L. : Le diagnostic financier,
éd. Economica, 3ème édition, Paris, 2000, p.
3
1.2.4. Passage du bilan comptable au bilan financier
Le bilan comptable est avant tout un document fondé sur
les concepts juridiques de dettes et d'actifs. Il en résulte que le
bilan comptable ne reflète pas automatiquement la situation
réelle d'une entreprise. Il ne peut pas donc constituer une base
pertinente pour procéder à l'appréciation d'une
entreprise.
Du fait que le résultat est calculé en
appliquant un certain nombre de conventions, le compte de résultat ne se
prête pas forcément à une analyse pertinente de la
performance et de la rentabilité de l'entreprise.
C'est pourquoi, il est nécessaire avant de
débuter toute analyse financière de retraiter le bilan et le
compte de résultat, « faute de quoi le calcul des concepts
financiers serait biaisé, voire faussé.11 »
Les principaux retraitements qui permettent de donner une
représentation financière du bilan sont :
- la prise en compte d'engagements financiers tels que le
crédit-bail et les effets escomptés et non échus qui
viennent « gonfler » le bilan comptable ;
- d'autres retraitements auront pour effets de ressortir du
bilan certains postes tels que les actifs fictifs ou non-valeurs ( les frais
d'établissement, les frais de recherche et de développement, les
primes de remboursement des obligations, les écarts de conversion,
etc...).
Le tableau ci-après montre les différents
retraitements à faire pour permettre le passage du bilan comptable au
bilan financier :
11 B0NNET, F. : Du bilan comptable au bilan
financier, éd. Economica, Paris, 2000, p. 2
Tableau 1 Principales opérations permettant le passage du
bilan comptable au bilan financier
Postes concernés
|
Retraitements et reclassements à effectuer.
|
1.Traitement des non-valeurs
|
Frais d'établissement
· Compte de régularisation actif ;
· Prime de remboursement des obligations ;
· Ecart de conversion actif.
|
· Montant à :
- déduire de l'actif
- déduire des capitaux
permanents
|
2. Inscription d'emplois et de prise en compte dans le bilan
comptable
|
· Effets escomptés et non échus
· Actifs détenus en crédits-bail
· Dettes fiscales latentes
|
· Montant à additionner :
- aux créances clients (actif)
- aux concours bancaires
(passif)
· Montant à additionner :
- aux immobilisations
corporelles ;
- aux dettes financières ;
· Montant à additionner : - aux dettes fiscales et
sociales (passif ).
|
3. Correction de l'évaluation de certains postes du
bilan
|
· Valeur brute des immobilisations et des stocks ;
· Amortissements ;
· Provisions.
|
· Correction des valeurs brutes, des amortissements et
provisions à l'actif ;
· Prise en compte au passif :
- de la variation induite de la
situation nette ;
- de la dette fiscale éventuelle
latente
|
4. Reclassements
|
· Immobilisation à moins d'un an ;
· Actifs liés à l'exploitation mais dont
l'échéance est à plus d'un an ;
· Fraction distribuable des
résultats et éventuellement
|
· Reclassement en actifs circulants;
· Reclassement en actifs immobilisés;
· Reclassement en dettes, à préciser selon la
maturité.
|
|
d'autres composantes exigibles
des capitaux propres.
Source : C0HEN, E. : Analyse financière,
2ème éd., Economica, Paris, 1990, p.122
Le passage du bilan comptable au bilan financier requiert en
second lieu un ensemble de reclassements, qui conduisent à regrouper les
éléments d'actif et de passif selon des critères
analytiques adéquats, afin de permettre par la suite l'application
efficace des méthodes de diagnostic.
Après avoir établi le bilan financier, l'analyste
va le structurer en grandes masses financières qui lui permettront
d'établir son diagnostic.
Tableau 2 Schéma du bilan financier
Actifs immobilisés
Actifs circulants
Capitaux propres
Dettes à plus d'un an
Dettes à court terme
ource : C0HEN, E. : Analyse financière,
2ème éd. Economica, Paris, 1990, p.120 1.2.5.
Originalité de la comptabilité des entreprises d'assurance
12
Selon Guy Simonet, l'assurance se caractérise par :
- une inversion du cycle de production : Le prix de vente (la
prime), est encaissée immédiatement alors que la prestation (le
règlement de l'indemnité), intervient ultérieurement ;
- un décalage possible entre la survenance du fait
dommageable, générateur du paiement de l'indemnité et le
règlement effectif de cette indemnité.
Ce double phénomène emportera les
conséquences suivantes :
- l'assureur détient une masse de capitaux qu'il devra
gérer, d'où l'importance de l'actif immobilisé, des
résultats financiers, produits et plus ou moins- values sur cession
d'actif ;
12 SEVI0NET G.: La comptabilité des
entreprises d'assurances, 5ème édition L'ARGUS,
Paris, 1998, p. 19
- l'assureur ne sera alerté par aucun signal d'alarme
en cas de difficulté à faire face à ses paiements et ce
n'est qu'au stade final de la liquidation définitive que cette situation
apparaîtra. Aussi, l'organe de tutelle prévoit des conditions de
forme très strictes pour la tenue de la comptabilité et
l'obligation de consolider les provisions techniques en engagements
réglementaires à l'actif du bilan, c'est -à-dire le
principe de la couverture ;
- l'assureur ne connaît son prix de revient réel
qu'à long terme d'où la nécessité d'avoir, pendant
les premiers exercices, recours à des provisions pour sinistres à
payer qui, pour une large part sont des évaluations voire des
estimations. Il devra en outre, pour se prémunir contre une
sous-évaluation possible de ces provisions, se réserver une marge
de sécurité ;
- la non-concordance possible entre l'exercice de
comptabilisation de la prime et celui de la survenance du fait dommageable
implique l'utilisation à l'inventaire d'un compte de répartition
des produits dans le temps : la provision pour risques en cours.
1.3. QUELQUES ELEMENTS D'ANALYSE FINANCIERE
1.3.1. Bilan
L'origine latine du mot bilan (bis signifie deux et lans signifie
plateau ) indique qu'il s'agit d'un tableau se composant de deux parties
absolument équilibrées.
Les comptes sont disposés de haut en bas selon un
certain ordre : au passif, depuis le capital aux dettes à court terme,
l'exigibilité est de plus en plus grande ; à l'actif, d'une
manière parallèle les biens et valeurs sont ordonnés selon
une liquidité ou une disponibilité croissante.
La partie droite s'appelle passif du bilan et représente
tout ce que doit l'entreprise. La partie gauche s'appelle l'actif du bilan et
représente tout ce que l'entreprise possède et tout ce qu'on lui
doit.
Tableau 3 Bilan schématique d'une société
d'assurance
ACTIF PASSIF
Valeurs immobilisées
|
Placements et
autres valeurs
immobilisées
|
Classe 1 Classe 2
|
Capital
|
Réserves
|
Dettes à long et
moyen terme
|
Classe 3
|
Provisions techniques
|
Provisions techniques
|
Part des
réassureurs dans les P.T.
|
Comptes de tiers et financiers
|
Valeurs
réalisables à CT ou disponibles
|
Classe 4 et 5
|
Dettes à court
terme
|
|
Perte
|
|
Bénéfice
|
Source : N0BILE, D : Le contrôle de gestion dans une
entreprise d'assurances et de réassurances, éd. L'Argus,
Paris 1979, p.80
0n remarque que la classe trois habituellement
réservée aux stocks est occupée d'une manière
originale par des comptes de provisions techniques.
Il faut aussi insister sur la règle de séparation
des patrimoines qui impose une distinction entre le patrimoine de l'entreprise
et celui de ses propriétaires.
A sa création, l'entreprise a donc un patrimoine nul et sa
première opération consiste à emprunter de l'argent
auprès de ses propriétaires pour constituer son capital.
Sur le plan financier :
- le passif indique les ressources de l'entreprise et l'origine
des capitaux mis à sa disposition ;
- l'actif représente les emplois qui ont été
fait de ces ressources.
I.3.1.1. Analyse de l'actif du bilan
L'actif est dominé par la masse des valeurs de placement,
contrepartie obligatoire des provisions techniques du passif.
Comptes de valeurs immobilisées
Les valeurs immobilisées sont définies comme
étant des biens et valeurs destinées à rester durablement
sous la même forme dans l'entreprise.
Cependant, cette définition ne s'applique pas exactement
au bilan des compagnies d'assurance, car ces valeurs comprennent principalement
des titres qui ont la qualité d'être réalisables à
tout moment.
Frais d'établissement
Ce poste constitue ce qu'on appelle un actif fictif, en ce sens
qu'il ne correspond pas à un bien ou à une créance que
l'entreprise détient, mais plutôt à des frais
engagés, soit au moment de la constitution de la société,
soit lors d'une augmentation de capital ou d'une acquisition d'immeuble.
Immobilisations
Cette rubrique comprend plusieurs comptes.
Terrains non construits : Ce poste reçoit les terrains non
construits. En outre, on y fait figurer les forêts et les exploitations
rurales.
Immeubles bâtis : Le patrimoine immobilier des compagnies
d'assurance est très important.
0n y inscrit aussi : Matériel de bureau, matériel
roulant, machines et autre matériel, immobilisations en cours, avance et
acompte sur commande d'immobilisation.
Titres de participation
0n entend par titre de participation, les titres dont la
possession durable est estimée utile à l'activité de
l'entreprise notamment parce qu'elle permet d'exercer une influence, un
contrôle sinon une domination dans la société
émettrice des titres.
Ce compte comprend principalement les créances pour
valeurs ou espèces déposées chez les cédants en
représentation des provisions techniques.
Compte des provisions techniques
Il s'agit des parts des cessionnaires dans les provisions
techniques. La compagnie d'assurance a dû au passif déterminer ses
provisions techniques au brut de la réassurance, il est évident
qu'avec la cession d'une partie des risques s'opère le transfert d'une
partie des provisions techniques.
Valeurs réalisables à court terme
Elles comprennent les comptes de tiers et les comptes
financiers.
Les comptes des tiers
0n peut citer : les créances sur assurés, effet
à recevoir, avance au personnel, titres et dépôts à
court terme, compte courant des cessionnaires débiteurs, compte courant
cédant débiteurs.
Le compte de régularisation actif
Le compte de régularisation actif se décompose en
:
- charges payées ou comptabilisées d'avance ;
- produits à recevoir comprenant principalement les
intérêts courus et non échus calculés en fin
d'exercice ;
- primes acquises et non émises.
Les comptes financiers
Les liquidités des compagnies placées
auprès des banques sont relativement abondantes. « Les comptes
financiers enregistrent les mouvements de valeurs en espèces,
chèques, effets de commerce, coupons, les opérations faites avec
les banques, agents de change, etc...13 »
1.3.1.2. Analyse du passif
Les capitaux permanents
Les capitaux permanents sont les moyens de financement
utilisés par l'entreprise de façon permanente ou durable.
Le capital social
Il constitue l'ensemble des sommes mises d'une manière
permanente à la disposition de l'entreprise, par les
propriétaires ou les associés. Le capital initial est susceptible
d'augmenter soit par apports nouveaux, soit par incorporation de
réserves ou de bénéfices. La fonction du capital de
l'entreprise d'assurance n'est pas de garantir les engagements envers les
assurés mais il est un élément de la marge de
solvabilité.
Les réserves
Elles sont de plusieurs sortes :
- réserves statutaires : Les statuts des
sociétés prévoient fréquemment la constitution de
réserves supplémentaires prélevées sur les
bénéfices disponibles ;
- les réserves légales ;
- réserves de réévaluation : Ces
réserves découlent de la loi sur la révision de bilans.
Selon des coefficients de réévaluation fixés par
décret, les entreprises peuvent réévaluer leurs
éléments d'actifs et porter en réserves les plus-values
dégagées ;
- report à nouveau : C'est la partie du résultat
disponible de l'exercice précédent restant après les
diverses affectations et distributions décidées par
l'assemblée générale des actionnaires. Le report à
nouveau peut être débiteur, il est alors
précédé du signe moins et correspond à une perte
nette comptable subie les exercices précédents. Cette perte est
alors reportée jusqu'à ce qu'elle soit absorbée par un
prochain bénéfice.
Provisions pour pertes et charges
Ce compte enregistre les pertes ou les charges
prévisibles mais incertaines quant à leur montant ou leur
réalisation. Quand la dépense est certaine et le montant
déterminé, elle doit figurer non dans ce poste mais dans celui
intitulé « compte de régularisation -passif ».
Dettes à long et moyen terme
Ce poste comprend deux comptes principaux :
- emprunts et autres dettes à plus d'un an : les
compagnies d'assurances se trouvent rarement en position d'emprunteur ;
- dettes pour valeurs et espèces remises par les
cessionnaires : lorsque la compagnie se décharge d'une partie de ses
risques par le moyen de la réassurance, le réassureur dit «
cessionnaire » qui accepte le risque ainsi cédé
dépose en garantie, chez la « cédante » des
espèces.
Les provisions techniques
C'est le poste le plus spécifique de l'assurance, le
plus important du passif, le plus délicat à établir et en
même temps, clé de voûte du bilan dans son ensemble puisque
ces provisions doivent être représentées à l'actif
par des valeurs réglementées.14
Elles doivent être constituées pour faire face
aux engagements envers les assurés et les bénéficiaires de
contrats et leur montant doit être suffisant pour le règlement
intégral de ces engagements. De ce fait, elles font l'objet d'une
surveillance particulièrement attentive de la part des autorités
de contrôle.
Les provisions techniques sont calculées au brut de la
réassurance, c'est à dire sans tenir compte de ce qu'une partie
des risques à été cédée.
- Provision de prime : elle est constituée
essentiellement par la provision pour risque en cours qui provient de ce que
les primes étant payées d'avance, la compagnie au 31
décembre de l'exercice doit à l'assuré la portion de prime
valable pour l'exercice suivant jusqu'à sa prochaine
échéance. Cette provision est le montant de la dette de
l'assureur envers ses assurés au titre des contrats en cours. Ainsi par
exemple, si une prime est émise le 1er octobre 2003, son
échéance étant fixée au 1er octobre
2004, il est évident qu'il ne serait pas exact de porter la
totalité de cette prime au crédit du compte d'exploitation de
l'exercice 2003.
- Provision de sinistres : C'est en général le
poste le plus important du bilan. Cette provision correspond :
· au montant des dépenses pour sinistres
réglés restant à payer effectivement au 31 décembre
;
14 UZAN, S. : Pour comprendre les comptes des
entreprises d'assurances, éd. L'argus, Paris, 1985, p. 27
· à la valeur estimative des dépenses sur les
sinistres connus dans leur existence mais non encore dans leur coût ;
· à l'estimation des sinistres éventuels non
encore connus ou déclarées après la date de
clôture.
Les dettes à court terme
0n a sous cette rubrique les comptes de tiers et beaucoup plus
rarement les comptes financiers :
- comptes courants des cessionnaires créditeurs et
courants des cédants créditeurs : La réassurance est une
technique de dilution des risques. Son rôle est fondamental dans
l'industrie de l'assurance ;
Toute compagnie a des rapports avec plusieurs
sociétés d'assurances et de réassurances nationales et
étrangères ;
- comptes courant de coassureurs créditeurs : De nos
jours, certains risques à couvrir sont d'une telle ampleur, qu'une
compagnie, à elle seule, ne peut les assumer ;
- Etat : Plusieurs sous comptes sont prévus pour les
différents impôts et taxes que la compagnie doit au trésor
public. Les plus importantes sont les taxes sur les contrats d'assurances,
l'impôt sur les salaires, la TVA ;
- actionnaires : Ce compte enregistre les versements
reçus des actionnaires en cas d'augmentation de capital par souscription
ou encore le montant des dividendes restant à verser à ceux-ci
conformément aux décisions de l'Assemblée
Générale ;
- créditeurs divers : sécurité sociale,
créances sur les organismes d'assurances en raison d'avance aux
assurés, etc...
- fonds de garantie : Ce compte enregistre les contributions
que les compagnies d'assurances versent et qui jouent le rôle de garantie
par exemple dans le cas où le responsable des dommages demeure inconnu
ou se révèle insolvable.
1.3.2. Compte d'exploitation générale
1.3.2.1. Débit du compte d'exploitation
générale Charges de sinistres
Prestation et frais payés : c'est le poste le plus
important du débit. Sont inscrits dans ce compte aussi bien les
sinistres réglés en principal que les frais accessoires comme les
honoraires d'experts, d'avocats, les frais de justice, etc... A ce poste de
« prestation et frais payés », est rattaché la
variation enregistrée dans les provisions
de sinistres. D'où, en plus (+) la provision à la
clôture de l'exercice et en moins (--), celle à l'ouverture de
l'exercice.
Autres charges
- Frais de personnel : ce compte enregistre les salaires et
primes versés au personnel ainsi que la provision pour congés
payés et toutes les charges sociales.
- Impôt et taxes : Ce compte enregistre les
différentes catégories d'impôts et taxes comprises dans ce
poste. 0n ne trouvera pas dans ce compte l'impôt sur les
bénéfices qui est enregistré dans le compte de pertes et
profits.
- Travaux, fournitures, services extérieurs : 0n
comptabilise dans ce poste les loyers et charges locatives des immeubles et des
locaux utilisés pour les besoins de l'entreprise mais également
toutes les fournitures faites à l'entreprise.
- Frais divers de gestion : c'est un compte « fourre-tout
» puisque nous pouvons trouver, sans que la liste ne soit exhaustive, les
frais de publicité, de missions et de réceptions, réunions
d'agents, les fournitures de bureau, les jetons de présences
alloués aux administrateurs.
- Les frais financiers : Les agios, commissions bancaires,
etc...
1.3.2.2. Crédit du compte d'exploitation
générale
Primes et accessoires
C'est le poste le plus important du compte d'exploitation et
l'élément essentiel, l'indicateur principal de la gestion de
l'entreprise d'assurance.
Décomposition du chiffre d'affaires :
- primes émises en affaires directes ;
- en plus : primes afférentes à l'exercice mais
non encore émises au 31 décembre ;
- en moins : primes à émettre figurant à
l'ouverture de l'exercice ;
- en plus : les primes acceptées des
réassureurs.
Les provisions de primes
Les provisions de primes sont des comptes de bilan qui
influencent le résultat d'exploitation par leur variation d'une
année sur l'autre de la même façon que les stocks dans une
entreprise industrielle ou commerciale.
Les produits financiers
0n peut dire que c'est grâce à ce poste que les
compagnies arrivent à équilibrer leur activité d'assurance
et à dégager un solde final positif.
1.4. ETUDE DE LA RENTABILITE
La rentabilité est un objectif primordial de l'entreprise
dans n'importe quel système économique.
Elle est, d'une part, un facteur de sécurité,
d'épanouissement et de paix sociale à l'intérieur de
l'entreprise, un facteur de confiance pour ses partenaires, actionnaires,
prêteurs, fournisseurs, clients, pouvoirs publics et, d'autre part, elle
est une nécessité financière pour assurer la survie ou le
développement de l'entreprise et préserver son
indépendance.
La rentabilité d'une entreprise est le rapport entre
un résultat obtenu et les moyens en capital mis en oeuvre pour
l'atteindre. La rentabilité d'une entreprise peut s'appréhender
au niveau de la rentabilité économique ou de la
rentabilité financière.
1.4.1. Rentabilité économique
Il s'agit d'exprimer le taux de rémunération de
l'ensemble des ressources utilisées par l'entreprise, quelles qu'en
soient les origines, fonds propres ou empruntés, à court ou
à long terme. C'est la rémunération du capital investi,
mesuré par l'actif qui est considéré.
Ratios de rentabilité économique
Trois ratios peuvent être envisagés, selon le
niveau de résultat qui est pris en compte.
Résultat
a=
Actif total
Si le résultat exceptionnel est trop important et fausse
l'appréciation de la rentabilité, il est préférable
de retenir le résultat courant.
b= c=
Résultat d'exploitation
Actif total non financier
Excédent brut d'exploitation Actif total non
financier
« Le ratio (a) mesure la rentabilité de l'ensemble
de l'actif, qu'il soit affecté à l'exploitation de la firme ou
à ses investissements financiers.
Les ratios (b) et (c) privilégient une mesure de la
rentabilité de l'exploitation de l'entreprise. Il est alors
indispensable que numérateur et dénominateur concernent
exclusivement l'exploitation. Dans la mesure où le résultat
financier est exclu du numérateur, l'actif générant un
résultat (immobilisations financières, valeurs mobilières
de placement et comptes bancaires ) doit également être exclu du
dénominateur. »15
1.4.2. Rentabilité financière
La rentabilité financière mesure la
rentabilité de la firme du point de vue de chaque catégorie de
pourvoyeurs de fonds, actionnaires ou prêteurs.
Rentabilité du point de vue des actionnaires.
Le ratio de rentabilité financière sert à
estimer le taux de rémunération du capital financier, c'est
à dire la rentabilité de l'investissement réalisé
par les propriétaires.
Le ratio le plus fréquemment utilisé est :
15 S0LINIK, B.: 0p. cit., p.26
Résultat net
d=
Capitaux propres
Si le résultat exceptionnel est très important, on
peut lui préférer un ratio mettant le résultat courant.
|