CONCLUSION GENERALE ET
SUGGESTIONS
Conclusion
Par le diagnostic financier de la S0RAS, nous nous sommes
donné pour mission de mesurer la santé financière de la
S0RAS. Il s'agissait précisément d'apprécier la
solvabilité de la S0RAS et sa rentabilité.
Pour apprécier la solvabilité de la S0RAS, nous
nous sommes référé aux bilans des cinq années
(1998-2002). Nous avons confronté les normes prudentielles
édictées par le législateur et la réalit
é trouvée dans les bilans de la S0RAS. Ainsi,
sur le chapitre de la solvabilité, nous avons constaté que :
- la S0RAS respecte les règles prudentielles fixant la
liste des valeurs mobilières et autres titres admis en couverture des
engagements réglementés, c'est-à-dire les provisions
techniques constituées. Les règles de dispersion et de
répartition sont respectées. La société
préfère investir ces provisions dans les immeubles et dans les
placements financiers et dépasse de loin les normes fixées par
l'Etat. Mais elle ne participe pas aux capitaux des autres
sociétés comme le lui autorise la loi;
- quant à la marge de solvabilité de la S0RAS,
nous avons démontré au cours du troisième chapitre qu'elle
dépasse de loin la marge de solvabilité réglementaire.
Depuis 2000 jusqu'en 2002, elle était au moins 2,1 fois la marge de
solvabilité réglementaire;
- en tant qu'analyste externe et non commandé par la
direction, nous n'avons pas pu trouver les outils nécessaires pour
vérifier si les provisions techniques ont été
calculées avec rigueur. Toutefois, on peut noter qu'au cours de notre
étude, elles représentaient toujours un pourcentage
supérieur à 70% sauf en 2001 où les P.T.
représentaient 69% du passif total. Notons que les P.T. ne devraient pas
être en dessous de 70% du passif.
- les Capitaux propres représentent entre 16% et 21% du
passif total durant toute la période d'étude. Ce ratio est
largement suffisant pour une compagnie d'assurances.
Pour apprécier la rentabilité de la S0RAS, nous
nous sommes référé aux comptes d'exploitation
générale et aux comptes de pertes et profits.
Nous avons constaté que :
- les primes nettes d'annulation augmentent chaque
année sauf en 2000, année caractérisée par une
crise économique généralisée et dont le secteur
d'assurances n'a pas été épargné. Ceci prouve que
la clientèle de la S0RAS ne cesse d'augmenter malgré une
concurrence féroce et souvent déloyale. Toutefois, il faut noter
que les primes IARD diminuent chaque année, diminution heureusement
compensée par les primes de l'assurance vie qui augmentent souvent
à un pourcentage à trois chiffres ;
- les résultats techniques de la S0RAS augmentent
constamment. Mais ils sont souvent insuffisants pour couvrir les charges
d'exploitation. Nous pouvons donc dire que la société perd
souvent dans son domaine d'activité mais ceci n'est pas une critique
grave pour une société d'assurances ;
- les produits financiers et les produits accessoires
augmentent chaque année et viennent compenser les pertes subies par les
résultats d'exploitation. Ceci est justement une des
caractéristiques des entreprises d'assurances et ce n'est donc pas un
défaut. En effet, les entreprises d'assurances détiennent des
fonds propres et des provisions techniques importants qu'elles doivent fluctuer
au moment où les autres entreprises doivent emprunter des fonds à
des taux exorbitants. Nous soutenons donc l'idée de T0SETTI selon
laquelle un franc aujourd'hui est sûrement mieux qu'un franc
peut-être et plus tard.
- durant toute la période d'études, la S0RAS a
distribué des dividendes à ses actionnaires qui se situent entre
15 et 20% du capital social. Ceci est une performance non
négligeable.
Suggestions
Au niveau de l'Etat :
- vu le développement de l'assurance ces derniers
temps, l'Etat devrait mettre dans le cursus scolaire et académique les
cours de gestion et de comptabilité des assurances ;
- mettre en place un environnement légal interdisant la
fuite de certaines affaires d'assurances vers l'étranger ;
- en plus de l'obligation de l'assurance automobile, obliger
les gens à souscrire d'autres assurances comme l'assurance incendie pour
les maisons qui ont une grande valeur ;
- mettre en place des lois punissant la sous-tarification des
risques dans le but d'une concurrence déloyale ;
- vu le développement de l'assurance vie ces derniers
temps, il est urgent de mettre en place un règlement adapté sur
cette assurance notamment l'obligation de la part des entreprises de
différencier la comptabilité de l'assurance vie et celle de
l'assurance IARD.
Au niveau de l'ASSAR :
- organiser le marché de coassurance pour éviter la
fuite de certaines affaires vers l'étranger sous forme de
réassurance ;
- éduquer les rwandais pour connaître les bienfaits
de l'assurance ;
- éduquer les assurés pour se prémunir
contre les sinistres. En effet, quand la sinistralité est trop
élevée, les assureurs augmentent la prime ;
- faire pression sur l'Etat pour moderniser le code des
assurances au Rwanda.
Au niveau de la SORAS :
- bien choisir les risques pour diminuer la sinistralité
;
- faire beaucoup plus de marketing pour augmenter les primes.
Elle pourrait notamment s'inspirer de la méthodologie utilisée
par les mutuelles de santé. L'assurance repose sur une mutualité
sans laquelle il ne peut y avoir d'assurance.
La réunion de toutes ces conditions augmentera le
montant des primes encaissées par les compagnies d'assurances. La
sinistralité sera maîtrisée à un taux raisonnable et
la rentabilité des compagnies d'assurances sera garantie. Si ces
entreprises sont rentables, il n'y aura pas de problème de
solvabilité puisque les assureurs auront des réserves suffisantes
et qui seront utilisées pour le développement du pays.
Nous ne pouvons pas prétendre avoir exploré
toutes les facettes de ce sujet. Les limitations dues à ce que nous
soyons un observateur externe qui ne peut pas avoir accès à
toutes les données ont souvent handicapé notre recherche.
Il aurait été aussi intéressant de
calculer la rentabilité de la S0RAS par branche d'assurance, mais il ne
nous a pas été possible faute de données. Nous invitons
d'autres chercheurs à approfondir ce sujet.
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