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Les organisations de soirées techno. Le loisir dans l'institutionnalisation du mouvement

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par Fabrice JALLET
Université Paris VII Denis Diderot - Master sociologie des politiques culturelles 2009
  

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II.3. Une méthode de concertation à tous les échelons

La concertation en musiques actuelles a d'abord été la méthode utilisée au niveau national avant de devenir territorial. Dans un article présenté dans la rubrique "Focus" du site de l'Irma, Nathalie Miel explique que le développement de la concertation dans le processus de décisions publiques concernant les musiques actuelles a démarré à la suite de la Commission nationale des musiques actuelles de 2001 après que les acteurs aient "tenu et obtenu que ces politiques s'envisagent en étroite relation avec eux"115 et de manière "globale". Les 300 propositions du Rapport de la commission Trautmann s'articulent autour de "quatre grands principes : reconnaissance, proximité, pluralisme et rééquilibrage", auxquelles a été alloué finalement un budget en deçà des attentes du secteur. Néanmoins, un vent de progrès souffle encore lorsque l'on évoque cette commission avec les chargés d'information et de ressource. Enfin, la Commission affirme le rôle de soutien des centres d'information et de ressource au coeur des enjeux : la "reconnaissance de ce secteur ne pourra se faire qu'avec le développement accru de véritables service d'information, de formation

1 13Scolaro J., De la reconnaissance à l'influence ? Heurts et enjeux d'une tentative d'empowerment en France, Géographie, économie, société 2006/1, Vol. 8, p. 87-106.

114 http://www.dglflf.culture.gouv.fr/cogeter/18-12-05-sc-humaines.htm

11 5Miel N., De la CNMA au CSMA, les musiques actuelles entrent en politique. Triptyque de la co-construction des politiques musicales, disponible sur http://www.irma.asso.fr/DE-LA-CNMA-AU-CSMA-LESMUSIQUES?xtor=EPR-1

mais aussi de convivialité autour des lieux de vie voués à la pratique musicale".

En 2004, le processus de décentralisation administrative est relancé par la loi du 13 août. Peu de transfert de compétences en matière de musiques actuelles (formation uniquement), les collectivités territoriales intervennaient conformément à la "clause de compétence générale". Mais la concertation était si bien ancrée que la sortie de "crise" à propos du "label" SMAC (Salle de Musiques Actuelles) s'est transformée en Concertation nationale pour le développement des musiques actuelles (CNDMA) avec pour "objectif de rédiger un texte cadre sur lequel tous pourront s'appuyer pour conduire les concertations territoriales - communales, départementales et régionales - qui devraient aboutir à la prise en compte de l'ensemble des questions relatives aux développement des pratiques artistiques, à l'exposition, à la production et à la circulation des oeuvres, au développement de l'action culturelle dans le domaine des musiques et des cultures actuelles"116. Le CNDMA était composé conformément au principe de co-construction tripartite. Les parties prenantes ont rédigé ensemble le plan "Pour une politique nationale et territoriale des musiques actuelles", "à la fois guide méthologique et document-ressource", qui prévoit la création de deux outils : le Conseil supérieur des musiques actuelles et les Concertations territoriales pour le développement des musiques actuelles. Ce texte rappelle que "cette démarche est originale et unique en son genre dans le champs des politique publiques de la culture"117. Il va même plus loin puisqu'il affirme les lacunes des pouvoirs publics dans la connaissance de ces musiques et leur besoin de s'appuyer sur les acteurs nationalement et localement.

Le Conseil supérieur des musiques actuelles (CSMA) est l'organe permanent créé officiellement à partir des résultats de la CNDMA même si le ForuMa de 2005 y a directement conconru. De plus, cette instance de concertation a fait l'objet d'un arrêté ministériel pour sa création ce "qui lui confère une autre légitimité institutionnelle"118 . Quatre commissions de réflexion ont été mises en place sur les sujets prioritaires : la structuration économique et sociale des musiques actuelles, les pratiques en amateurs, le développement territorial (Plan Pour des politiques nationales et territoriales en faveur des musiques actuelles, qui encadre les concertations territoriales) et l'évolution de la filière musicale et nouvelles technologies.

La commission 2 en charge des réflexions sur les pratiques amateurs s'est concentrée sur l'Avant Projet de Loi relatif à la participation des amateurs à des représentations dans spectacle vivant (APDL) préparé par la DMDTS en février 2007 pour modifier le décret du 19 décembre 1953. Elle préconise de manière générale que "si la mission du Ministère de la Culture est d'embrasser toutes

1 16Cayot A., inspecteur en charge des musiques actuelles à la DMDTS, disponible sur http://www.irma.asso.fr/Contribution-d-Andre-Cayot

1 17Document disponible sur http://www.csma-info.fr/upload/1174546924/Plan.pdf 11 8Nathalie Miel, op. cit.

les pratiques artistiques et culturelles, il devrait inclure le champ de l'éducation populaire et des pratiques amateurs, quitte à les avoir en partage avec avec Jeunesse et Sport"119. Le CSMA fait des recommandations que le ministère est libre de suivre, néanmoins celle-ci exprime son positionnement allant vers des changements dans l'intervention de l'Etat.

En dépit de la volonté de pérennisation, il semble que cette instance s'essouffle. La dernière assemblée plénière date de juillet 2007, et selon le propos Philippe Teillet en juin 2007, il était encore dans une phase de construction d'une politique nationale alors que les nouveaux enjeux se placent au niveaux territorial et européen. Néanmoins le spécialiste était lucide lorsqu'il affirmait "si le CSMA s'empare de quelque sujet que ce soit, c'est à [son] sens de façon nécessairement provisoire et pour favoriser le passage d'une époque des politiques culturelles à une autre. Ce en quoi le domaine des musiques actuelles a, incontestablement, un coup d'avance"120.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon