CONCLUSION GENERALE
Notre travail portant sur « le fonctionnement d'une ASBL
et sa contribution dans l'encadrement des jeunes et enfants
défavorisés cas du CAJED » touche à sa fin. Notre
préoccupation principale était de savoir si le CAJED apporte une
réelle contribution à la résolution du problème de
l'enfance défavorisée dans la ville de Goma ou au contraire son
existence n'est qu'une organisation de trop dans un paysage de plus en plus
pollué par la présence des organisations de tous genres ?
A la suite de cette interrogation principale, trois questions
spécifiques ont été émises, notamment :
1° Quelles sont les actions réalisées à
ce jour par le CAJED ?
2° Comment cette institution gère ses ressources
financières ?
3° De quel ordre sont les difficultés
éprouvées par cette organisation dans la réalisation de sa
mission ?
Pour répondre à ces différentes questions,
les hypothèses ci-après ont été
posées :
1° Pour l'essentiel les actions de CAJED en faveur des
jeunes ne seraient que le reflet de ses moyens et se concentreraient davantage
vers une préparation des jeunes à leur réinsertion dans la
vie normale. Cette dernière exigeant beaucoup plus de ressources serait
réservée aux institutions plus outillées comme la famille
et l'Etat.
2° La mise en oeuvre de différentes actions
s'appuierait à titre principal sur l'appui financier de bailleurs de
fonds externes comme cela est la règle dans notre environnement.
Cependant la gestion des ressources financières traduirait une
volonté de pérennisation de l'oeuvre entreprise. D'où, le
CAJED pratiquerait une gestion financière basée sur l'incertitude
dans la mesure où, le tout dépend du bon vouloir des bailleurs de
fonds qui sont susceptibles de changer dans le temps.
3° Dans la vie des organisations sociales, les besoins
évoluent avec le temps en rapport notamment avec la prise de conscience
de la population de réalisations mises en oeuvre. Ainsi, au fil de temps
il s'observe souvent un décalage entre les moyens
disponibles et les problèmes à résoudre.
Le CAJED ne faisant pas exception à cette réalité, nous
pensons qu'il éprouverait des difficultés de tous genres mais
avec une prédominance des difficultés de nature
financière. Ce qui pourrait, à la longue, rendre son action plus
ou moins inefficace.
Pour vérifier nos hypothèses, une série
de données ont été rassemblée essentiellement par
le biais de la technique documentaire complétée par quelques
interviews. Ces données ont porté essentiellement sur les
activités du CAJED durant trois années soit de 2001 à
2003. Après traitement des données grâce au logiciel
statistique Excel et analyse, les principaux résultats suivants se sont
dégagés.
Au total, par rapport à ses objectifs, le CAJED a
organisé durant les trois années de notre étude, 6
activités réparties en deux catégories. La première
catégorie regroupe les activités visant à préparer
les actions à entreprendre dans le deuxième groupe. Par rapport
aux cibles visées, ces actions touchent d'une part les premiers
bénéficiaires c'est-à-dire les enfants (écoute et
identification, accueil et hébergement) et d'autre part les familles
(visites et médiation familiales).
La deuxième catégorie rassemble les actions
orientées principalement vers le renforcement des capacités des
enfants (orientation scolaire, apprentissage de métiers) afin de les
rendre utiles à la société et le rétablissement des
liens familiaux (réinsertion familiale).
Dans l'ensemble pour les trois années analysées,
le CAJED a réalisé 3337 actions, dont la grande partie a
concerné l'intégration (56,9%) par rapport au Contact (43,1%).
Quelle que soit l'année considérée, la
principale activité de la catégorie Contact, reste l'accueil et
l'hébergement. Son importance évolue crescendo passant de 51,56%
en 2001, à 58,41% en 2002 pour atteindre 83,95% en 2003. L'année
2003 n'a connu que deux activités, l'écoute et identification
d'une part, et d'autre part, l'accueil et l'hébergement. Aucune visite
familiale n'a pu être enregistrée.
les activités de réinsertion familiale ont
constitué la plus grande part des actions entreprises par CAJED. Dans
l'ensemble l'apprentissage de métiers n'a été que
faiblement réalisé. Les parts respectives revenant à cette
activité vont de 9,21% en 2001 à 26,80% en 2003 en passant par
13,23% en 2002. Il y a donc lieu de constater que d'une année à
l'autre cette activité, bien que faiblement représentée
évolue à la hausse.
Au total, une analyse prenant en compte la répartition
des cibles touchées par rapport à leur appartenance sexuelle a
laissé voir que les garçons ont été les plus grands
bénéficiaires de l'ensemble des actions menées dans le
cadre des activités de CAJED. Autrement dit, les filles n'ont
été que faiblement prises en compte dans les activités
réalisées par CAJED.
La réinsertion familiale des enfants non
accompagnés a touché plus les enfants non accompagnés de
nationalité rwandaise.
Les résultats du tableau de financement ont
montré que le CAFOD a été le bailleur des fonds le plus
actif. Il a contribué pour 27417 dollars représentant ainsi 48,5%
du total des financements reçus par CAJED pendant la période qui
a intéressé notre travail.
Les analyses ont révélé que CAJED
éprouverait des difficultés d'ordre financier. Cette raison nous
pousse à penser que l'implication des hommes de bonne volonté et
au premier chef, du pouvoir central qui est l'Etat congolais, aiderait à
améliorer la qualité des actions menées par CAJED.
Au moment où nous bouclons ce travail, il nous
paraît tout à fait honnête de reconnaître que
plusieurs facettes du problème étudié n'ont pas
été explorées faute à la fois du temps et de la
disponibilité de certaines données nécessaires. D'autres
chercheurs pourront, nous l'espérons, nous compléter très
utilement.
|