1.2. Situation sanitaire
Avec un taux d'accessibilité au système de
santé de 76% en 1995, le Gabon a réalisé un progrès
important dans le domaine des soins sanitaires ces dernières
années, même si la qualité des services pose souvent
problème (MSPP, 1997 ; EDJO, 2003).
1-2-1. Espérance de vie à la naissance
L'espérance de vie à la naissance au Gabon
demeure faible, si on se réfère au niveau de richesses du pays.
En effet cet indicateur est passé de 51,2 années en 1993 (50,9
ans pour les hommes et 52 pour les femmes) à 54,5 ans en 1994 (52,1 pour
les hommes et 55,3 pour les femmes). Selon le rapport annuel O.M.S. 2000,
l'espérance de vie à la naissance est de 51,4 années pour
les hommes et 53,8 années pour les femmes, ces données restent
comparables à celles du Cameroun (50,0 années pour les hommes et
52,0 années pour les femmes) et moins performantes que celles du
Cap-Vert (66,0 années pour les hommes et 71,8 années pour les
femmes), deux pays ayant un revenu par tête d'habitant moins
élevé que celui du Gabon.
1-2-2. Niveau de mortalité maternelle.
La mortalité maternelle demeure élevée au
Gabon, même si la couverture des soins prénataux est
assurée à 78%, et 88% des femmes en âge de procréer
ont suivi au moins une consultation prénatale (données de 1995).
Le taux de mortalité maternelle, qui était de 600 pour cent mille
naissances vivantes en 1988, se situe à 519 décès pour
cent mille naissances vivants en 1993- 2000. (EDS 2000).
1-2-3. Couverture des prestations sanitaires de base
Le taux de couverture vaccinale est faible (17% en 2000),
d'où la persistance des épidémies de rougeole et des
maladies évitables par la vaccination.
L'analyse des données de routine de certains
départements sanitaires fait ressortir des taux de couverture
relativement bas en ce qui concerne aussi bien les consultations
prénatales (CPN1: 34%) que les accouchements par le personnel
qualifié (19%). Ces données, qui contrastent avec celles fournies
par l'EDSG, bien que partielles, illustrent la situation des populations de
certaines zones rurales où l'accès aux services de santé
de base est encore faible. Ces mêmes sources font ressortir que pour les
soins curatifs, le niveau d'utilisation des dispensaires et même des
centres médicaux est relativement faible respectivement.
1-2-4. Un taux élevé de grossesses
précoces
Longtemps interdite, la contraception moderne vient
d'être libéralisée par la loi 001/2000. Selon
l'Enquête Démographique et de Santé, environ 57% des femmes
âgées entre15 et 49 ans auraient utilisé au moins une fois
une méthode moderne de contraception (dont 49% le condom). Cependant,
suite aux longues interdictions de la contraception et au manque d'accès
à l'information et aux conseils sur l'espacement des naissances,
l'avortement pratiqué dans de mauvaises conditions est resté pour
bon nombre de femmes la seule méthode de planification familiale.
Des études effectuées dans certaines
régions illustrent ce phénomène des grossesses
précoces (environ un tiers des femmes dans le Ngounié avaient
entre 15 et 19 ans), souvent non désirées et trop
rapprochées (32% des femmes âgées de moins de 20 ans ont eu
au moins 2 grossesses dont une partie s'est soldée par un avortement)
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