De l'apport des organisations sous-régionales de gestion des eaux transfrontalière au développement des état-membres" - Cas de la CICOS en RDC( Télécharger le fichier original )par Adje ADJEMA IMBOYO Université Libre de Kigali - Licence en droit public international 2008 |
II. Les HypothèsesLe plaidoyer en faveur de la coopération ainsi que les mécanismes permettant de la mettre en oeuvre sont valables entre les différents dispositifs internationaux sur l'eau partagée. A la base, la coopération implique des actions réduisant au minimum les conséquences néfastes des prétentions concurrentes, tout en optimisant les avantages potentiels de solutions partagées. Partant du principe selon lequel les Etats cherchent avant tout à promouvoir leurs propres intérêts rationnels et légitimes, la coopération n'est valable que si les avantages prévisibles sont supérieurs au coût de la non coopération. Un intérêt personnel éclairé peut permettre au chercheur d'identifier et d'élargir l'éventail des avantages potentiels que cette coopération offre aux Etats membres. Un cadre de réflexion sur la gouvernance des eaux transfrontalières, en l'occurrence la présente étude, va permettre de répondre provisoirement aux questions soulevées dans la problématique en identifiant plusieurs niveaux d'avantages potentiels découlant de la coopération sur les eaux partagées, dont les principaux sont avancés ici :
1. Les avantages pour le fleuve Si les fleuves sont conservés, bien protégés et développés, il y aura un impact positif sur tous les usagers car la prévention ou l'inversion des problèmes tels que la dégradation des bassins versant d'amont et l'épuisement des eaux souterraines exposant les usagers en aval à des risques d'inondations ou de pénurie d'eau ont été maîtrisés15(*). Les investissements dans les fleuves en tant que biens publics sous - régionaux sont assurés car ceux-ci (les fleuves) sont et créent un lien entre les hommes et les moyens de subsistance, par-delà les frontières nationales ; et quand ils (les fleuves) sont propres, ils sont un bien public ; pollués, ils sont vecteurs de la transmission transfrontalière des méfaits publics16(*). 2. Les avantages issus du fleuve Si la gestion du bassin hydrographique est développée afin d'accroître les bénéfices de tous, l'utilisation de l'eau sera optimisée pour stimuler et accroître la production d'énergie et assurer les avantages pour l'environnement. Au niveau du bassin, la coopération va promouvoir des techniques efficaces de distribution de l'eau, contribuant à réguler le débit, à produire de l'énergie hydro-électrique, et à construire divers ouvrages au bien de tous17(*) 3. Les avantages au-delà du fleuve Si les avantages issus du fleuve sont accrus et les coûts qui en découlent sensiblement réduits, il en résultera un vaste potentiel de développement humain, de croissance économique et de coopération sous régionale. Ainsi, les approches coopératives du réseau fluvial COS entraîneront également des avantages politiques certains18(*) et ces derniers ont le potentiel de déclencher une réaction en chaîne dont découleront d'autres avantages19(*). Ce sont-là autant d'hypothèses, des réponses anticipées, à affirmer ou à infirmer relativement aux avantages qu'apporte la coopération autour de la gestion des eaux partagées du bassin COS ; * 15 Les inondations de 2000 et 2001 du LIMPOPO et du SAVE ont frappé durement les populations pauvres vivant dans les zones les plus vulnérables des plaines inondables du MOZAMBIQUE, inondations aggravées par l'érosion du sol, les disparitions des couverts végétales sur les pentes et l'utilisation excessive de l'eau en amont- * 16 En Europe, par exemple, le Programme d'action du Rhin, lancé en 1987 et marquant l'apogée de plus d'un demi siècle de changement progressif, constitue la dernière phase de la coopération visant à promouvoir la qualité du fleuve dans l'intérêt de tous les usagers, * 17 Par exemples : - Au tour du fleuve Sénégal, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal coopèrent afin de réguler le débit du fleuve et produire de l'énergie hydro-électrique au moyen d'une infrastructure commune. - En Afrique australe, le Lesotho et l'Afrique du Sud collaborent à la construction d'une infrastructure sur le fleuve Orange dans le cadre du projet de mise en valeur des ressources en eau du Lesotho, qui fournit de l'eau à moindre coût à l'Afrique du Sud et est une source de financement au Lesotho lui permettant d'entretenir ces bassins versants. * 18 Par exemple, l'initiative pour le bassin du Nil associe l'Egypte aux pays pauvres d l'Afrique subsaharienne tant sur le plan économique que politique * 19 A titre d'exemple, le statut politique acquis par l'Egypte grâce à l'initiative pour le bassin du Nil pourrait renforcer son émergence en tant que partenaire privilégié de l'Afrique auprès de l'O.M..C |
|