Introduction :
C
omme l'indique son nom, l'entreprise exprime d'abord la
volonté d'entreprendre. Dans le cadre de libéralisation
économique, de privatisation, déréglementation et
décloisonnement des marchés économiques et financiers
c'est-à-dire dans le cadre de désengagement de l'Etat,
L'initiative personnelle est l'élément clé de toute action
d'investissement et d'entreprise projetée.
A cela s'ajoute bien sûr les facteurs de travail
« capital financier et humain », une bonne gestion de ses
ressources, une bonne connaissance du marché, une flexibilité de
l'entreprise, un fort charisme et un enthousiasme des plus forts,une
compétitivité,une adaptation à l'environnement,une
innovation,en passant par une motivation et une confiance en soi et en le
projet, comptent aussi pour mener à bien la mission de l'entreprise qui
permettra de générer des profits, de créer des postes de
travail directs et indirects, de créer de la valeur ajoutée et
donc de s'inscrire dans la volonté des autorités publiques
qui n'est autre que la réalisation de la croissance, le plein emploi des
facteurs de travail et bien évidemment l'équilibre de la balance
des échanges.
L'approche gouvernementale de
l'Entreprise :
Le gouvernement s'est rendu compte que devenir patron de soi
même permettra aux jeunes diplômés chômeurs d'occuper
un poste, de travailler et donc de diminuer le taux de chômage dans les
rangs de notre population active, de créer la richesse et de consolider
le tissu économique marocain à forte dominance de PME, la
bouée de sauvetage est donc l'aide à la création de
l'entreprise. C'est alors que le programme national d'aide à la
création d'entreprise, baptisé MOUKAWALATI « mon
entreprise en français » a vu le jour en 2005, et
lancé effectivement en début 2006.
L'objectif était de taille : créer 30 000
très petites entreprises à l'horizon 2008 «
sur 3 ans donc ».
Quels objectifs ? Sur quelle base juridique ? Quelles
cibles ?
Qui s'en chargera de la concrétisation ?
Comment ?
Des questions auxquelles on répondra tout au long du
premier chapitre de ce mémoire.
En deuxième chapitre, place alors est aux fruits du
programme, à l'arrêt bilan et aux ajustements qu'il convient de
faire.
Premier chapitre :
Présentation générale du programme d'appui
à la création des entreprises, baptisé MOUKAWALATI
Dans le cadre d'une économie libérale,
privatisée et déréglementée marquée par le
désengagement et le désinvestissement de l'Etat, le chômage
s'est accru.
Face à ce dilemme, le gouvernement du royaume, s'est
donné à fond la rude tâche de concevoir la solution,
celle-ci repose sur l'initiative personnelle comme étant la locomotive
du développement durable, c'est un peu la reprise de l'idée
d'ADAM SMITH qui stipulait que la recherche de l'intérêt
personnel converge vers le développement de la nation.
Cette arme fatale « pour le moins, du point de vue
gouvernemental » n'est autre que le PRONACE, Le programme national
d'aide à la création d'entreprises :
TAEHIL, IDMAJ ou encore MOUKAWALATI en sont les oeuvres
constitutives.
L'étude menée tout au long de ce modeste travaille
se focalisera sur le programme MOUKAWALATI,
· son objectif général,
· ses bases juridiques.
· ses particularités,
· les personnes bénéficiaires,
· les organismes prestataires des services labellisés
MOUKAWALATI,
· les organismes de mise en oeuvre, de suivi et de
contrôle,
· le parcours des candidats...
Section I : MOUKAWALATI, en
général :
A : Définition du programme.
Le programme Moukawalati était pensé et
lancé par le gouvernement du royaume chérifien, ayant pour buts
d'aider les jeunes diplômés, lauréats de l'enseignement
professionnel, bacheliers, étudiants à l'enseignement
supérieur, porteurs d'idées de projets jugés
bénéfiques, rentables et prometteurs par des commissions
d'analyse de projets, à créer leurs très petites
entreprises « TPE ».
Le programme lancé en 2005, a pour objectif de
créer 30 000 TPE à l'horizon 2008, chose qui
générera 90 000 emplois directs.
Ces porteurs de projets bénéficient d'une
panoplie d'avantages, entre autre l'accompagnement justement lors des 3 phases
critiques du projet, en l'occurrence :
· Avant la création : c'est
là où l'essentiel de difficultés est rencontré,
lorsqu'on parle d'étude de marché, étude technique, et
élaboration du Business plan, l'objectif donc de cet accompagnement
préliminaire, est de permettre au candidat d'aller à la banque
demander le financement avec un dossier bien ficelé et sans failles, et
pour ensuite démarrer effectivement son entreprise.
· Pendant le démarrage : Moukawalati
épaule le candidat notamment en phase de négociation avec la
banque, cela justement en aidant à rectifier le business plan et
l'adopter aux critères retenus par la dite banque.
· Après le démarrage : le
programme, et grâce aux nombreux cadres qu'il recrute, permet un
accompagnement pendant toute la 1ère année
jugée comme étant la phase la plus rudimentaire d'une entreprise,
cet accompagnement permet l'élaboration d'une analyse stratégique
de pointe dévoilant les points forts et les points faibles de la
structure encore très sensible.
Le financement est facilité par le biais de ce
programme, et cela en offrant deux alternatives dont peuvent
bénéficier les candidats :
· Une avance sans intérêts, avec un plafond
de 10%de la valeur totale du projet et dans la limite de 15 000.00
Dhs ; remboursable en six années, dont trois de grâce.
· L'Etat, et par l'intermédiaire de la
CCG, garantit le crédit à hauteur de 85%, cette dite garantie est
mandatée aux banques, chose qui accélère la réponse
des banques, puisque les dossiers avec le label Moukawalati, ne seront plus
traités sur l'échelle centrale, et se traitent par les soins des
succursales des banques.
B : les bases juridiques du programme.
L'accompagnement de jeunes entrepreneurs passés par le
programme Moukawalati, repose juridiquement sur la loi 51/99, instituant la
création de l'ANAPEC, et le contrat ETAT/ANAPEC ; qui
prévoit la prise en charge des frais d'accompagnement par l'agence
nationale de la promotion de l'emploi et des compétence à hauteur
de 10 000Dhs par projet.
C : L'objectif général du programme.
La politique du programme, s'inscrit dans la même
approche stratégique du royaume, notamment en encourageant l'initiative
personnelle et en luttant contre la précarité et le
chômage, à travers l'aide à la création
d'entité génératrices de richesse et de poste stables
d'emploi.
Le programme prend en considération les
spécificités géographiques, culturelles, les
nécessités socio-économiques des régions et
l'adaptabilité du projet dans son lieu d'implantation pour garantir une
certaine pérennité du tissu économique d'abord
régional ensuite national, et cela à travers les mesures
d'accompagnement.
D : Les objectifs propres du programme.
· La création effective et réelle
d'entreprises génératrices de profit, mais aussi stables,
viables, ayant une certaine viabilité. Le porteur quand à lui
doit, avoir une vue d'ensemble sur son prodige « projet »,
et doit croire en ce qu'il veut faire...
· La pérennisation des entreprises crée,
une entreprise doit pouvoir couvrir ses propres charges, créer des
postes d'emploi, payer les impôts..., le but ultime serait donc de
garantir tout ça, à travers le choix de projets capables
d'être ainsi.
E : Les cibles du programme.
Le programme cible les lauréats de la formation
professionnelle et de l'enseignement supérieur et les bacheliers
porteurs de projet d'investissement dont le coût est compris entre
50 000dhs et 250 000 Dhs.
Cependant, les candidats doivent remplir les conditions
suivantes :
1. être de nationalité marocaine
2. avoir entre 20 et 45 ans
3. inscrit à l'ANAPEC
Le déclique, c'est la possibilité que deux
personnes maximum peuvent s'associer dans un même projet et
bénéficier donc d'une fourchette plus large allant de 50 000
Dhs à 500 000 Dhs.
Le candidat ne peut bénéficier qu'une seule et
unique fois de l'accompagnement prévu, après sa sélection
définitive par la commission au niveau du Centre régional
d'Investissement.
Section II : les organismes prestataires des
services labellisés MOUKAWALATI :
Le ministère d'emploi et de formation professionnelle,
assure la validation et le renouvellement des organismes désirant
prêtés les services d'appui à la création
d'entreprises, à travers :
1. une approbation de la part du comité national de
Moukawalati
2. des propositions de la part de l'ANAPEC ou des
comités régionaux de Moukawalati.
La liste définitive des organismes jugés aptes
à ouvrir des guichets d'aide à la création
d'entreprise,est figée par Monsieur le ministre de l'emploi et de la
formation professionnelle, par la suite des conventions sont visées
d'une part par l'ANAPEC et par ces mêmes organismes.
Parmi ces organismes, je cite
· les centres d'ISTA.
· Les facultés.
· Les associations à but non lucratif.
· Les maisons des associations.
· Les chambres de commerce.
· Les CRI.
· Les organismes de micro crédit : ZAKOURA,
AL AMANA...
· Les centres de formation professionnelle.
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