La question congolaise dans les relations interafricaines 1965 - 1970( Télécharger le fichier original )par Omer KAZADI MUDIANDAMBU Université Pédagogique Nationale/ UPN - Graduat 2006 |
2.3.2 Les relations Zaïre gabonaisesLes relations Zaïre gabonaises depuis l'avènement de régime Mobutu son excellentes. Et lors le Zaïre amorça en 1968 son offensive diplomatique pour la création des Etats de l'union de l'Afrique centrale, il comptait surtout sur l'état de ces bonnes relations pour tenter d'y associer le Gabon. Mais on sais que Libreville resta à l'est de la nouvelle union et préféra garder ses anciennes attaches avec l'UDEAC qui, du fait de la négociation du traité d'union par la république centrafricaine et le Tchad, était entré momentanément en crise. Malgré tout, les rapports entre ces deux pays bons même au-delà de 1970. la médiation du Gabon dans les brouilles répétées par le Zaïre et la république populaire du Congo qui aboutit à la réconciliation à Franceville des présidents : Mobutu et N'gouabi reste une preuve évidence. CONCLUSIONAu terme de cette analyse sur la « question congolaise dans les relations interafricaines », il est important de mettre le mot de la fin en envisageant les perspectives d'avenir. C'est ainsi, avant d'examiner les attitudes prises par les Etats africains à l'égard du Zaïre concernant les crises auxquelles il fut confronté, une description a été faite en mettant d'abord l'accent sur les mobiles des différends entre KASA-VUBU et TSHOMBE vers le dernier trimestre de l'année 1965. Ensuite, une attention particulier a été mise sur les aspects considérés comme brûlants de la politique du Zaïre depuis le nouveau régime jusqu'en décembre 1970. De ce que l'on vient de dire, on peut déduire que, les oppositions internes du Zaïre étaient dominées par les divergences de vues entrez KASA-VUBU et TSHOMBE. A propos de ces derniers, nous avons trouvé qu'ils avaient entrepris des hostilités politiques qui tendaient à plonger le pays dans le chaos et provoqueraient les interventions étrangères. En effet, cette lutte politique n'avait pas permis au pays de développer les bonnes relations extérieures. D'ailleurs, la situation interne, on le sait, fut caractérisée par l'action insurrectionnelle dont l'appui directe venait de certains pays africains entre autre ceux qui furent hostiles à TSHOMBE ne trouva rien de mieux que de renouer avec les pays qui leur fournissaient de l'aide et les soutenaient. Pour cela, une orientation politique africaine du Zaïre s'imposait. TSHOMBE en fit le frais, car pour se rendre crédible aux yeux de l'Afrique « révolutionnaire », il fallait nécessairement l'écarter du pouvoir. Une fois écarté, le dialogue pouvait être amorcé avec l'Afrique de « durs »101(*) par le truchement de l'OUA où le rôle de l'ancien Premier ministre restait fortement contre versé sinon contesté.102(*) La concordance sur le plan intérieur et extérieur aboutit à la révocation de TSHOMBE avant les assises de l'Accra qui se tinrent à partir du 21 octobre 1965. KASA-VUBU nomma pour lui succéder KIMBA qui ne parvint pas à obtenir l'investiture du Parlement dominé par les partisans de TSHOMBE. A cet effet, l'intervention de l'armée dans les affaires politiques du pays en novembre 1965 est la suite logique des péripéties de l'affrontement de politiciens KASA-VUBU et TSHOMBE. A son avènement, le Générale MOBUTU hérite d'une situation politique préoccupante. Le Zaïre avait en rapport difficiles avec les Etats voisins.103(*) La première tâche du Président MOBUTU consista alors à faire connaître sa politique vers l'extérieur, à rétablir la sécurité aux frontières et « subsidiairement » à faire accepter la légitimité de son régime. L' occasion importante de la concrétisation de cet objectif fut d'abord la conférence des Etats de l'Afrique centrale et orientale ( CEACO) tenue à Nairobi en avril 1966 et surtout celle de Kinshasa de février 1967 ; ensuite le quatrième sommet de l'OUA de 1967 à Kinshasa. La solidarité des pays membres envers le gouvernement de Kinshasa s'exprima avec plus de rigueur dans l'affaire des mercenaires qui occupaient encore le territoire oriental di Zaïre . Et à la suite de force des autorités Zaïroises engagée contre le double refus de l'Union minière du Haut - Katanga(UMHK) du 23 décembre 1966 de transférer son siège social au Zaïre et de verser à Kinshasa environ huit milliard de francs belges représentant la contre valeur des stocks de métaux accumulés à l'étranger. Les chefs d'Etat et de gouvernements présents à ces sommets, se rendirent compte que, les malentendus qui existaient entre leurs pays étaient dus aux séquelles du colonialisme, notamment les frontières artificielles qui séparent et où résultent de nouvelles pressions externes et internes qui ont surgi après l'indépendance. Ils ont constaté d'autre part que dans de nombreux cas, les relations entre voisins ont subi des tensions par suite des activité de certains réfugiés qui utilisent les pays d'accueil comme base de subversion et d'agitation politique contre leurs pays d'origine. Ainsi décidèrent-ils, tout acte contraire au droit d'accueil entraînera absolument l'expulsion des intéressés.104(*) En effet, les relations extérieures semblent être améliorées sous le nouveau régime que durant la première législature. Nous pouvons pour raison de commodité diviser l'étude de cette période en deux étapes : - La première étape va de 1965 à 1968, celle-ci est encore marquée par les lourds héritages des années précédent et la lutte de l'indépendance économique. C'est ainsi que son action diplomatique sur le plan africain, visait d'abord les pays voisins pour réaliser les objectifs immédiats : maintenir la paix et assurer la sécurité aux frontières. La deuxième étape se situe à partir de l'année 1968. Elle est caractérisée par un déploiement d'une activité diplomatique intense pour développer les relations avec l'Afrique tout en cherchant à consolider les acquis de la première période. Mais il s'en suit que , le développement de relations diplomatiques du gouvernement de MOBUTU avec les pays africains s'effectue à un double niveau : celui des initiatives individuelles dans le cadre des liens particulières et celui de regroupements régionaux et panafricains. Pour cela, l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA), devait encourager le système de coopération interafricaine non seulement dans le domaine de relations politiques et diplomatiques, mais aussi dans la promotion des échanges commerciaux entre pays africaines afin de consolider l'unité et les meilleurs rapports. Pour maintenir ces relations stables, la résolution des problèmes au niveau continental pouvait être déterminée par un accord plus large entre Etats africains sur les priorités intérieures et extérieures. Cet accord devra inclure un critère de légitimité interne plus satisfaisant que simple exercice de pouvoir et une attitude commune envers le phénomène de pénétration du Néo-colonialisme. * )101 Nous avons emprunté ce terme du dossier du CRISP Congo 1965, op. cit.,p.388. * 102 Congo 1965 ; op. cit., p.388. * 103 Discours bilan prononcé par le Président MOBUTU le 24 novembre 1968 lors du IVème anniversaire du nouveau Régime, tiré dans le discours, allocutions et message Tome I, déjà cité pp. 349-364. * 104 Communiqué final publié à Nairobi le 02 avril 1966 cité par MAMBA WA NGINDU op. cit., p.97. |
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