De la representation du français et du créole dans le cinéma haïtien: le cas du film "Barikad"( Télécharger le fichier original )par Schwarz Coulange Méroné Université d'Etat D'Haiti - Licence 2008 |
1.4.2- L'espagnol en HaïtiS'il est un autre "concurrent" du français en Haïti après l'anglais, c'est bien l'espagnol. En effet, « l'espagnol est peut-être moins répandu chez nous que le français, le créole et l'anglais, mais son extension est loin d'être négligeable [...]»57(*) On le retrouve principalement « dans les couches populaires, parmi les habitants des régions frontalières, les ouvriers agricoles qui se font embaucher en République Dominicaine pour la coupe de canne.» 58(*) Et s'ajoutent aussi les milliers de jeunes Haïtiens qui étudient en République Dominicaine, à Cuba, au Mexique et dans d'autres pays de l'Amérique latine. Certaines remarques faites pour l'anglais sont tout aussi valables pour l'espagnol ; par exemple, les écoles et instituts de langue espagnole, quoique moins nombreux que ceux qui s'adonnent à la diffusion de l'anglais, se retrouvent partout, surtout dans les villes. De plus, à l'école les élèves haïtiens ont des cours d'espagnol (d'anglais aussi) au moins dans les trois premières années du secondaire. Certains élèves (ceux de la section C) ont ces cours durant toutes les sept années du secondaire. La même étude de l'"Observatoire de politique linguistique" de la faculté de linguistique appliquée de l'UEH fournit des chiffres sur l'utilisation de l'espagnol dans les medias. En effet, sur les 445 186 heures comptabilisées, pour la période mars 1998 - mars 2001, les radios de Port-au-Prince ont diffusé 5 837 heures et 20 minutes d'émissions en espagnol ; soit un pourcentage de 1.31%. Quant aux télévisions, elles ont diffusé ou retransmis 18 816 heures d'émissions en espagnol, soit un pourcentage de 3.71%, sur les 507 166 heures comptabilisées pour la période janvier 1999 - mars 2001. Il faut faire remarquer que l'espagnol a tout de même supplanté le créole (2.62%) à la télévision. Pour ce qui est de sa présence dans les journaux, c'est là que l'espagnol récolte le moins de d'espace. En effet, pour les cinq périodiques et pour les trois mois, aucun article ou publicité n'est paru en espagnol. 0.035% d'annonces et d'avis sont tout de même parus en espagnol. Il est donc clair que l'espagnol n'est pas au même niveau que l'anglais dans le pays. Néanmoins, sa présence est certaine et prend des proportions significatives. A titre d'exemple, il n'est pas rare de lire dans une offre d'emploi, publiée dans les journaux en Haïti, la mention « une bonne connaissance de l'espagnol oral et écrit est souhaitée »59(*) Comme pour l`anglais, la nécessité de déterminer la place qu'occupe l'espagnol dans la pratique de la langue en Haïti, ainsi que ses conséquences politiques, économiques et sociales s'avèrent importantes. * 57 P. POMPILUS, Le problème linguistique haïtien, p. 16 * 58 P. POMPILUS, idem * 59 Cette assertion est bien plus fréquente dans le cas de l'anglais. |
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