De la representation du français et du créole dans le cinéma haïtien: le cas du film "Barikad"( Télécharger le fichier original )par Schwarz Coulange Méroné Université d'Etat D'Haiti - Licence 2008 |
TABLE DES MATIERES CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL Chapitre I La problématique de la langue en Haïti 1.1- Définitions du concept de langue 1.2- Le cas du créole 1.2.1- Genèse du créole haïtien 1.2.2- Evolution et utilisation du créole en Haïti 1.3- Le cas du français 1.3.1- Le français à Saint-Domingue 1.3.2 Le français en Haïti 1.4- Les nouvelles langues en Haïti 1.4.1- L'anglais en Haïti 1.4.2- L'espagnol en Haïti Chapitre II La théorie des représentations sociales 2.1- Histoire et évolution du concept de représentation sociale 2.1.1- Définition du concept de représentation sociale 2.1.2- Représentation sociale et le concept de représentations collectives 2.2- Formation des représentations sociales 2.2.1- l'objectivation 2.2.2- l'ancrage 2.3- Structure des représentations sociales 2.31- Le noyau central 2.3.2- Le système périphérique 2.4- Fonctions des représentations sociales 2.4.1- La fonction de savoir 2.4.2- La fonction d'identité 2.4.3- La fonction d'orientation 2.4.4- La fonction de justification Chapitre III Le cinéma 3.1- Définitions du cinéma 3.2- Le cinéma dans le monde et en Haïti 3.2.1- L'invention du cinéma 3.2.2- Arrivée du cinéma en Haïti 3.2.3- Evolution du cinéma en Haïti 3.3- Les approches du cinéma 3.3.1- Le cinéma comme réalité 3.3.2- Le cinéma comme construction DEUXIEME PARTIE CADRE METHODOLOGIQUE Chapitre IV Méthode de recherche 4.1- Type de recherche 4.2- Etudes exploratoires 4.3- Technique de collecte des données 4.4- Le corpus 4.5- Opérationnalisation des variables 4.6 Technique de recherche 4.6.1- L'analyse de contenu 4.6.2- Technique d'analyse Chapitre V Présentation des résultats 5.1- Retranscription-découpage du film 5.2- Les tableaux 5.3- Les graphes Chapitre VI ANALYSE DES RESULTATS CONCLUSION Bibliographie PROBLEMATIQUE S'il est vrai qu'en Haïti les films étrangers dominent les salles de cinéma et les téléviseurs ; il sort depuis un certain nombre d'années, précisément depuis 19621(*), des films produits et réalisés par des Haïtiens, avec des acteurs haïtiens, des histoires haïtiennes. Bref, il sort des films haïtiens. Etant des productions haïtiennes et étant destinés d'abord à un public haïtien, la première exigence à laquelle ces films sont supposés répondre, c'est d'être en des langues comprises par tous les Haïtiens ou par une fraction significative des Haïtiens, c'est-à-dire d'être en créole et/ou en français. En effet, comme attendu, les films haïtiens adoptent le créole et le français comme langues principales de communication. Certains sont presque totalement en français, d'autres presque totalement en créole. D'autres encore essayent de faire l'équilibre entre les deux langues. Le cinéma haïtien semble donc vouloir être, entre autres fonctions, un espace de cohabitation entre le créole et le français. Cependant, cette cohabitation semble n'être pas aussi harmonieuse et innocente qu'elle en a l'air. En effet, les répétitions patentes de formes d'utilisation des langues semblent dégager une logique propre, préalablement programmée. Dans presque tous les films, certaines remarques importantes sur l'utilisation de chacune des langues sont presque immédiatement perceptibles à tout observateur averti. Parmi ces remarques, il n'est pas inutile de citer : a) Les langues sont distribuées à certains personnages bien particuliers. Certains parlent presque exclusivement français, alors que d'autres presque seulement le créole. b) Ceux qui s'expriment le plus souvent en français parlent un créole « francisé » quand ils choisissent cette langue tandis que ceux qui parlent habituellement le créole ont un « français syntaxiquement et/ou phonologiquement mauvais » si les conditions leur imposent le français. c) Certaines scènes telles : mariage, cérémonie officielle, administration publique et privée etc. sont généralement présentées en français. D'autres scènes telles : marché, scène de rue, arrestation, etc. sont généralement en créole. d) Les films dont les acteurs principaux ont un statut social élevé sont plus en français qu'en créole alors que l'inverse se fait pour les films dont les principaux acteurs sont de bas statut social. e) Certaines émotions telles : déclaration d'amour, expression de satisfaction etc. se font en français contre des émotions comme colère, punition ... qui sont exprimées en créole. A bien regarder donc, il semble être possible d'apercevoir une espèce de « division du travail » (diglossie) entre les langues de sorte que chacune indique la valeur sociale ou symbolique de tel personnage, de tel évènement, de tel lieu ; accentue l'intensité de tel type d'émotion etc. Bref, la pratique linguistique dans le cinéma semble véhiculer une idée sur les langues: le créole et le français ne sont pas faits pour remplir les mêmes fonctions. Dans les sciences cependant, les observations sensibles sont inadmissibles. Elles peuvent bien mettre en lumière certaines connaissances, mais il faut des recherches rigoureuses et approfondies pour les asseoir et pour qu'elles puissent mériter le qualificatif `scientifique'. Autant dire que ces observations sur l'usage des langues dans le cinéma haïtien ne doivent pas être prises comme un compte rendu de la réalité linguistique dans le cinéma si elles ne sont pas étayées par une étude sérieuse. Au mieux de notre connaissance cependant, il n'existe pas de travaux de recherches scientifiques sur le cinéma en Haïti. Les quelques rares textes retrouvés s'appliquent plutôt à retracer l'histoire du cinéma. Etant donné cette quasi absence de travail scientifique dans ce domaine, la présente étude circonscrit ses ambitions à la réponse de la question bien particulière que voici : Quelle représentation du créole et du français est véhiculée dans le cinéma haïtien, notamment dans le film "Barikad" ? A cause de la même absence dont il est question plus haut, ce travail n'avance pas de réponses préalables à la question formulée. Il n'émet donc pas d'hypothèses. Il se veut plutôt une étude exploratoire avec des objectifs clairs et précis. En effet, l'objectif général que poursuit le présent travail est de déterminer la représentation des deux langues (le créole et le français) véhiculée dans le cinéma haïtien en particulier dans le film choisi à savoir "Barikad". Plus spécifiquement, le travail tâchera de : 1- Déterminer la représentation du créole véhiculée dans le film; 2- Déterminer la représentation du français véhiculée dans le film; 3- Comparer la représentation du créole à celle du français. Le travail est divisé en deux grandes parties. D'abord, dans la première partie l'ensemble des théories et concepts sur lesquels repose le travail, le cadre théorico conceptuel donc, est précisé. Ensuite, la seconde partie se consacre à présenter le cadre méthodologique de l'étude suivi de la présentation et de l'analyse des résultats de la recherche. Chapitre I* 1 Michaëlle LAFONTANT-MEDARD dans INSTITUT FRANÇAIS D'HAITI, Conjonction, nos 158-159, juin- sept. 1983, p. 39 |
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