CHAPITRE 2 : LA DETERIORATION DES TERMES DE
L'ECHANGE
Cette expression désigne la diminution du volume de
marchandises industrielles qu'un pays pauvre peu acheter avec une
quantité donnée de ses produits agricoles ou miniers.
Les termes de l'échange se sont
dégradés de façon croissante au file des
décennies.
Cette dégradation entraîne une situation
particulièrement dommageable à toute politique de
développement en rendant variable d'une année sur l'autre les
ressources en devises disponibles pour l'investissement, en augmentant
certaines années la sous-utilisation des capacités de production
existantes et en réduisant l'activité économique
interne.
Les causes de la détérioration
constatée pour certains pays et produits sont nombreuses. Parmi
celle-ci, les plus fréquemment citées sont :
- la réduction de la quantité de
matières premières utilisée par unité de produits
industriels ;
- l'inégalité des pouvoirs de
négociation entre petits producteurs et filiales de grosses
sociétés ce qui ne permet pas aux premiers de
bénéficier des gains de productivité qu'ils sont
susceptibles de réaliser ;
- La subvention des agriculteurs des pays
développés : 70 % de la production mondiale
bénéficie de subventions directes à la production, mais
l'Afrique n'a pas les moyens financiers pour faire de même ;
- L'inélasticité relative de la demande de
produits primaire par rapport à celle des produits
manufacturés ;
- L'utilisation de produits de synthèse (textile,
caoutchouc etc....) ;
- La forte croissance de l'offre de certains produits
primaires ;
- Les ventes de société - mère à
leur filiales font que, dans bon nombre de cas, les prix ne sont pas
déterminés par des marchés de type concurrentiel, mais
sont administrés ;
Cette détérioration des termes de
l'échange illustre l'incapacité de l'OMC de faire respecter les
règles de base de l'organisation à savoir le libre
échangisme.
Les pertes attribuables aux termes de l'échange pendant la
période 1970-1997 ont représenté près de 120% du
PIB.
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE PROTECTIONNISTE DES PAYS
DEVELOPPES
Les produits africains font face de plus en plus aux restrictions
des pays développés. Et il semblerait que les organisations
internationales ne plaident pas en leur faveur. En effet, l'OMC comme elle le
prétend est loin d'être au service de la concurrence loyale. Alors
qu'on développe dans les médias dominants un discours
« contre la corruption », l'OMC veut interdire aux pays
africains le contrôle par leurs inspecteurs, des prix facturés par
les exportateurs occidentaux, un moyen idéal à la fois pour le
transfert de capitaux et la corruption.
Les produits de base de l'exportation africaine comme les
textiles, les produits agricoles, les produits miniers etc. sont exclus de la
gestion de l'OMC.
En outre c'est dans le cadre de ces organisations que les pays du
nord imposent des mesures phytosanitaires, des normes techniques, des
barrières environnementales, des règles d'origine etc. qui
inhibent le potentiel compétitif des pays africains. Or les pays
africains n'ont pas l'infrastructure et les moyens pour certifier leur propre
produit, et leur certification peut ne pas être acceptée par les
pays développés consommateurs.
De plus, les tarifs imposés par le Nord sur les produits
manufacturés importés du Sud restent quatre fois plus
élevés que pour ceux venant d'autres pays du Nord.
Par conséquent, les produits africains n'ont pas
accès aux marchés protectionnistes du Nord tandis que la
mondialisation se limite aux pays du Nord.
CHAPITRE 4 : LA STRUCTURE DU MARCHE MONDIAL
Le marché mondial est depuis longtemps,
déséquilibré parce que composante et reflet de la
mondialisation qui, elle même, implique polarisation et marginalisation.
Cette asymétrie s'exprime, d'abord, par le fait que les
différents mécanismes mis en place : les accords du cycle de
négociations d'Uruguay, les règles de jeu de l' OMC, les
dispositions de la convention de Lomé pour les ACP, etc.
reflètent le déséquilibre des forces en présence,
notamment dans les négociations et pouvoirs de marchandage entre la
coalition des pays économiquement riches et puissants et ceux du tiers
monde.
La libéralisation et l'ouverture des marchés sont
quasi obligées pour ces derniers alors que les marchés des
premiers restent encore fermés aux pays du Sud, surtout dans les
domaines où ils sont moins compétitifs.
L'asymétrie relève d'un phénomène
plus fondamental : le fonctionnement de la mondialisation dont le
marché n'est qu'un terrain d'expression. En effet, bien que
censée ouvrir des opportunités à tous la mondialisation
fonctionne plutôt comme un processus de polarisation, d'accumulation
inégale de richesses et de marginalisation entre pays industriels et
pays pauvres du Sud.
Cette asymétrie et cette polarisation montrent que la
concentration des richesses du Nord, particulièrement dans les pays
industrialisés, fait que l'essentiel de la demande sur le marché
mondial provient de ces pays, et que les vrais forces qui commandent
l'économie et les marchés mondiaux y sont concentrées.
Il en résulte que les pays comme ceux de l'Afrique sont
appelés à s'ajuster à ce processus, à satisfaire la
demande des pays industrialisés, si tant est qu'elle s'adresse à
eux de manière significative et accorde une certaine part de
marché aux produits africains. On peut déjà prendre la
mesure des limites, pour l'Afrique, des stratégies de
développement basées sur la réponse à la demande du
Nord.
Les causes de l'échec de l'Afrique au niveau des
échanges mondiaux sont multiples. Cet échec peut être
attribué aux mauvaises politiques économiques, au manque de
moyens techniques et financiers, à l'insuffisance des investissements
étrangers, aux restrictions des pays industrialisés etc...
CHAPITRE 5 : SUGGESTIONS
L'Afrique malgré le grand découragement qu'elle
suscite peut sortir de la crise. Elle dispose pour cela de nombreuses
possibilités.
SECTION 1 : LES SOLUTIONS
INTERNES
L'Afrique doit avant tout compter sur ses propres forces. Elle
doit pour cela :
- Rechercher une autonomie collective : l'unité
africaine peut contribuer à abolir la marginalisation politique et
économique, à créer de nouvelles structures en dehors de
l'héritage coloniale et à protéger les
intérêts africains lors des négociations de nature
politique et économique ;
- Améliorer le rôle de l'état : les
états doivent se doter de la capacité nécessaire pour qu'
il y ait réponse rapide, efficace, adéquate et diversifiée
aux politiques mises en oeuvre . Ils doivent jouer un rôle important dans
l'ouverture de l'économie soit par la subvention directe des
activités visant à l'internationalisation de ses effets externes,
soit par le soutien de regroupements institutionnels inventifs. Ils doivent
donc se charger de la transformation structurelle et aider à surmonter
les imperfections du marché ;
- Restructurer l'industrie : l'industrialisation est un
moyen de lutte contre le sous développement car la croissance et le
développement ne peuvent se concevoir autrement que par l'ascension d'un
pays dans la hiérarchie des pays industrialisés. En effet,
l'industrialisation accroît les débouchés et permet une
meilleure utilisation de tous les facteurs de production y compris des millions
de bras qui chôment ;
- Développer les agro-industries : les secteurs
agro-industriels de l'Afrique comprennent une série d'industrie
caractérisées par un avantage comparatif potentiel ;
- Accroître la part de marché des exportations
agricoles : il faut promouvoir le développement de certaines
cultures d'exportation qui, d'après les critères internationaux
ont un rendement faible, investir dans l'exportation des produits de base pour
augmenter leur part de marché ou pour récupérer les parts
perdues ;
- Encourager l'épargne et l'investissement : pour
augmenter le taux de croissance économique, il faut accroître
l'épargne et l'investissement. Il faut donc une stabilité
macroéconomique pour stimuler l'épargne et l'investissement qui
est un moyen d'incorporer le progrès technique ;
- Un climat économique qui stimule l'épargne et
l'investissement intérieurs attirera probablement aussi l'investissement
étranger. Encourager les micro entreprise et les PME : la
croissance de l'emploi suscitée par les micro entre prise serviront
à réduire la pauvreté au niveau de la population ;
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