problématique de la gouvernance en République de Guinée et l'appui de la Banque mondiale( Télécharger le fichier original )par Abdourahmane DIALLO Université Sonfonia de Conakry - Maîtrise 2009 |
THEME DE MEMOIRE : La problématique de la gouvernance en République de Guinée et l'appui de la Banque mondiale INTRODUCTION 1. Historique 2. Principes de bonne gouvernance II. SITUATION DE LA GOUVERNANCE EN REPUBLIQUE DE GUINEE 1. Situation démocratique et politique 2. Situation économique et sociale III. DIFFICULTES D'INSTAURATION D'UNE BONNE GOUVERNANCE 1. Dans le processus de démocratisation de la vie politique 2. Au niveau de la justice et des droits de l'homme 3. Au niveau des ressources IV. APPUI DE LA BANQUE MONDIALE A LA GUINEE 1. Différentes Stratégies 2. Limites et Perspectives CONCLUSION INTRODUCTIONLa Guinée est une République avec comme chef de l'État le président, parfois appelée Guinée Conakry, du nom de sa capitale Conakry, pour la différencier de la Guinée-Bissau, de la Guinée équatoriale et de la Nouvelle-Guinée. Elle se trouve sur la côte atlantique de l'Afrique de l'Ouest et est entourée de la Guinée-Bissau (386 km de frontières à l'ouest), du Sénégal (330 km au nord-ouest), du Mali (858 km au nord-est), de la Côte d'Ivoire (610 km à l'est) du Libéria (563 km au sud-est) et de la Sierra Leone (652 km au sud) et de l' océan Atlantique 1. De grands fleuves comme le Niger, le Sénégal, la Gambie et leurs affluents prennent source en Guinée, faisant du pays le « château d'eau » de l'Afrique de l'Ouest. Quant au climat, il est tropical à deux saisons : la saison des pluies et la saison sèche. La durée de ces deux saisons varie en fonction des régions naturelles. L'environnement en Guinée semble préservé grâce à la faible densité de population et l'industrialisation limitée. La Guinée partage avec le Mali, au XIIIe siècle, le légendaire Sundjata Keïta qui forma un immense empire ayant pour capitale Niani (aujourd'hui petit village guinéen). La zone côtière fut occupée au préalable par les Portugais, qui furent évincés par l'armée française, parce que affaiblis par l'occupation de la Guinée-Bissau. La Guinée est proclamée colonie française en 1891, indépendamment du Sénégal, auquel elle était précédemment rattachée. Cette nouvelle appellation remplace celle qu'elle portait, jusque-là: les Rivières du Sud. En 1901, la Guinée devient une partie intégrante de l' Afrique occidentale française (AOF), administrée par un gouvernorat général1(*). En rejetant la proposition de la France concernant l'intégration des colonies de l'AOF au sein d'une Communauté française après la seconde guerre mondiale, la République de Guinée est proclamée le 02 octobre 1958 ; ce qui, du coup, rompt toutes relations politiques et économiques avec la France. Deux ans après, la machine des indépendances était en branle dans le monde francophone africain, suivant ainsi l'exemple guinéen. Près de cinquante après, ces pays et au delà (du sud du Sahara) sont confrontés à d'énormes difficultés politiques, économiques et sociales liées à la gestion des Etats ; donc des problèmes de gouvernance. Il convient de rappeler que durant tout notre cursus universitaire cette notion de bonne gouvernance est tellement revenue dans les cours, comme si forcément le développement d'une nation ne peut passer que par ce principe, que nous nous sommes décidés à l'accorder plus d'attention. Mais si la communauté internationale, l'Afrique en particulier, principale cible de cette bonne gouvernance, attache une importance toute singulière à ce processus, pourquoi depuis des décennies, plusieurs obstacles freinent son application? La République de Guinée, cet autre Etat de l'Afrique francophone n'échappe guère à cette logique pour des raisons : géographique, historique et surtout celle liée à la mondialisation. La Guinée-Conakry, bien que possédant les critères assez semblables aux autres Etats du Sud du Sahara dans ce sens, présente des caractéristiques toutes particulières ; ce qui est évidemment l'une des multiples raisons du choix de notre thème. Après avoir connu un régime socialiste pendant vingt six ans, caractérisé par un parti unique au pouvoir, le libéralisme économique naîtra du coup d'Etat militaire de 1984. Les guinéens connaîtront une période d'exception avant de se lancer comme les autres dans le multipartisme en 1990. Une nouvelle constitution dite `'LOI FONDAMENTALE'' est adoptée avec son régime présidentiel. Le principe de séparation du pouvoir, l'Etat de droit, les libertés civiques, et bien d'autres sont préconisés. De cette date à nos jours, la République de Guinée a connu une période très mouvementée : des élections, des crises de tout genre... C'est dans ce contexte que nous nous sommes posés certaines questions liées à la gouvernance dans ce pays de l'Afrique de l'ouest, où l'on rencontre une population plus que pauvre en dépit des richesses que regorge le pays tout comme les aides (dons, dettes, appuis techniques...) que nous accordent nos partenaires au développement en occurrence la Banque mondiale. Le retard de la Guinée serait-il lié donc à un facteur historique ? Ou serait-il une conséquence logique d'un demi-siècle de mauvaise gestion de nos ressources ? Et qui dit mauvaise gestion parle directement de mal gouvernance et de propension de la corruption; ce qui sous-entend tout naturellement une problématique de gouvernance. A travers donc des analyses personnelles et celles des spécialistes, des interview, des documents liés à ce thème traités par des chercheurs expérimentés, nous essayerons d'aborder une étude complexe et délicate en espérant apporter, non des solutions, mais des éclaircissements tout au moins pour la compréhension de l'un des problèmes majeurs de ce pays, indépendant depuis cinquante ans et qui a du mal à se hisser au rang des nations véritablement engagé sur le chemin de développement. D'où notre thème de recherche intitulé : « la problématique de gouvernance en République de Guinée et l'appui de la Banque mondiale » Etant considéré comme l'un des pays les plus riches du continent par son sous-sol et son climat, les Guinéens eux sont des plus misérables de la planète selon l'indicateur de pauvreté humaine (IPH) fait par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en 2006. Ce contraste amène tout observateur de la réalité nationale à se poser une série de questions liées à l'épanouissement du guinéen moyen. Après avoir clarifier la notion de gouvernance (Chapitre I) à travers son historique et ses principes, nous tacherons de faire une description de la situation de Gouvernance en Guinée (Chapitre II) ; ceci ne peut être possible, à notre humble avis, que si dans ce chapitre nous analysons la situation politique et démocratique du pays, car nous pensons que cette approche nous édifiera dans l'étude des réels problèmes de la gouvernance en Guinée. Comme nous le disions tantôt, la gouvernance étant étroitement liée à la démocratie, c'est pourquoi revoir cette situation sur l'angle politique est une nécessité en vue de mette en lumière les obstacles à une véritable démocratisation, condition nécessaire d'une bonne gouvernance ; ou en d'autres termes cerner les difficultés qui s'opposent à l'instauration des principes d'une bonne gouvernance en Guinée (chapitre III). Puis dans un autre chapitre, nous aborderons les appuis de la Banque mondiale à la République de Guinée (chapitre IV) pour l'instauration d'une gouvernance efficace capable de sortir les guinéens de la pauvreté. Pour aborder le sujet, d'aucuns se poseront certes la question, pourquoi la Banque mondiale ? Il n'est pas exagéré de noter que la Banque mondiale est l'une des plus grandes institutions qui s'intéresse aux questions de développement des pays pauvres ; et pour le cas de la Guinée, elle a toujours apporté son aide à travers des programmes à court, moyen et long terme dont l'achèvement a souvent posé des problèmes. Mais l'on peut justement se demander jusqu'où se limite cet appui ? Et à la lumière de ce questionnement et sur la base des réponses, les perspectives pourront être perçues, nous l'espérons, pour l'amélioration de la Gouvernance en Guinée; aspiration majeure des guinéens de nos jours, car nous estimons que cette amélioration mettra les populations à l'abri de la pauvreté extrême qu'elle vit à présent. Face à cette situation alarmante de pauvreté donc, nous nous sommes attachés à mettre en lumière la réelle problématique de cette gouvernance. C'est l'objet même de ce mémoire qui se veut un apport, si peu soit-il, à la connaissance de nos difficultés ; et qui sera certainement au service des étudiants, des institutions concernées, des décideurs politiques et d'autres chercheurs pour booster le développement. * 1 Source : Ministère de l'Administration du Territoire et des Affaires politiques (MATAP) Conakry, Guinée |
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