2.2. Littérature sur la
pauvreté infantile
2.2.1. Essai de définition
de la pauvreté infantile
Pour l'Organisation des Nations Unies (ONU), la
pauvreté peut être définie comme étant
« la condition dans laquelle se trouve un être humain qui est
privé de manière durable ou chronique des ressources , des
moyens, des choix, de la sécurité et du pouvoir nécessaire
pour jouir d'un niveau de vie suffisant et d'autres droits civils, culturels,
économiques, politiques et sociaux. » La pauvreté se
rapporte à la privation des biens et services de base, mais elle englobe
également des carences en ce qui concerne d'autres dimensions
essentielles des droits de l'homme qui, telles que le repos et les loisirs et
la protection contre la violence et les conflits, élargissent les
individus et leur permettent de donner la pleine mesure de leurs
capacités.
Etant donné que, pour les enfants, la pauvreté
dont ils font l'expérience nuit à leur développement
mental, physique, affectif et spirituel, il importe tout
particulièrement d'élargir la définition de la
pauvreté chez les enfants en dépassant les conceptualisations
classiques, telles que la faiblesse du revenu du ménage ou les faibles
niveaux de consommation.
UNICEF (2005) propose de donner des enfants vivants dans la
pauvreté la définition provisoire ci-après :
« Les enfants vivant dans la pauvreté sont
privés des ressources dont ils ont besoin sur les plans matériel,
spirituel et affectif pour survivre se développer et s'épanouir,
ce qui les empêche de jouir de leurs droits, de donner la pleine mesure
de leurs capacités ou de participer à la vie de la sociéte
en tant que membres à part entière et à parts
égales ».
Il ressort de cette définition que les dimensions de la
pauvreté dont les enfants font l'expérience avec leurs mains,
leur esprits et leur coeur sont interdépendantes. La pauvreté
matérielle - par exemple, commencer la journée sans un repas
nourrissant ou être contraint d'accomplir un travail dangereux - entrave
la capacité cognitive aussi bien que la croissance physique. D'un autre
côté, le fait de vivre dans un milieu peu stimulant ou dans lequel
l'enfant ne reçoit guère de soutien affectif peut annuler en
grande partie l'effet positif d'une enfance passée dans une famille
matériellement aisée. En entravant de façon
discriminatoire leur participation à la vie de la société
et en paralysant leurs potentialités, la pauvreté non seulement
est une source de souffrance pour les enfants, mais leur retire tout moyen
d'action.
Ces privations plongent les enfants dans la détresse
à court terme et entravent leur développement à long
terme. Elle sont généralement associées à trois
facteurs structurels : faible revenu du ménage ; absence
d'infrastructures physiques dignes de ce nom, souvent liée à la
faiblesse des investissements publics ; et faiblesse des institutions.
Il est difficile d'englober les nombreuses dimensions de la
pauvreté - parmi lesquelles la moralité, la morbidité, la
faim, l'analphabétisme, l'absence de domicile fixe et le manque de
moyens - dans une mesure unique. L'une des mesures les plus couramment
employées de la pauvreté est le critère du dollar par jour
exprimé en parités de pouvoir d'achat, notion introduite par la
Banque mondiale en 1990. En dépit de leur importance s'agissant
d'évaluer la pauvreté en général, ni l'indicateur
de revenu employé par la Banque mondiale, ni les indicateurs composites
du PNUD n'ont été spécifiquement conçus pour
évaluer la pauvreté parmi les enfants. Malgré tous leurs
mérites, ni l'un ni les autres ne peuvent ni préciser le nombre
d'enfants vivant dans la pauvreté ni focaliser l'attention sur les
droits dont ces enfants sont privés.
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