A.3. L'enseignement supérieur
Il comprend toutes les formations post enseignement moyen. Il
vise à fournir aux services de l'Etat et au secteur privé des
cadres qualifiés, à former des cadres supérieurs capables
de jouer un rôle significatif dans la création et le
développement de la pensée et de la science universelle (MEN,
1998).
B. L'éducation non formelle
La loi n°98-12 du 1er juin 1998 définit
l'éducation non formelle comme un mode d'acquisition de
l'éducation et de formation professionnelle dans le cadre non scolaire.
Elle s'adresse aux jeunes (garçons et filles) et aux adultes (hommes et
femmes). Elle est assurée dans les centres d'alphabétisation et
de formation des adultes, dans les écoles confessionnelles, les centres
de formation des structures occasionnelles de formation et d'encadrement. Elle
permet, par des méthodes appropriées, l'éducation des
personnes qui n'ont pas reçu d'instruction primaire ou qui ne l'ont pas
reçue jusqu'à son terme. En 2000, le taux
d'alphabétisation était de 19,9% selon l'enquête à
indicateurs multiples de l'Unicef (MICS) , (Unicef Niger, 2000). Les
programmes spécifiques d'éducation comme l'éducation en
matière de santé trouvent ici leur place dans le système
éducatif tel que défini par la loi n°98-12 .
C. L'éducation informelle
L'éducation informelle est définie comme
étant le processus par lequel une personne acquiert, durant sa vie, des
connaissances, des aptitudes et des attitudes par l'expérience
quotidienne et les relations avec le milieu. Ses principaux canaux sont la
cellule familiale, la communauté, les groupes sociaux, les médias
communautaires et les autres instruments de communication, les divers
mouvements associatifs. Elle comprend l'éducation traditionnelle offerte
naturellement par la société. Elle dispense l'éducation
traditionnelle ou pré- coloniale pratiquée en Afrique noire
d'après Erny (1977) qui montre dans quelle mesure les difficultés
actuelles de l'éducation dans les pays africains comme le Niger sont les
résultats directs de la négation de l'éducation
traditionnelle par la colonisation.
A travers l'éducation traditionnelle, à partir
de l'âge de six-sept (6-7) ans environ, de nouveaux modes de
socialisation interviennent. Selon le sexe, l'enfant est pris en charge soit
par la mère, soit par le père. Il se tisse entre parents, adultes
et enfants des relations de maître à disciple. L'enfant apprend
à participer au fonctionnement des mécanismes sociaux et à
jouer son rôle de producteur. Le garçon ira chercher de l'herbe
nécessaire à nourrir le cheval de son père, il
accompagnera celui-ci au champ où il sera initié au maniement des
instruments aratoires et apprendra à garder les animaux de la famille.
Quant à la jeune fille, elle ira puiser de l'eau avec sa mère, se
rendra au marché avec elle, s'occupera aussi des animaux, veillera sur
ses frères et soeurs cadets, nettoiera la concession, fera la vaisselle,
allumera et surveillera le feu de la cuisine.
Toutes ces activités traditionnelles permettent aux
jeunes enfants de s'initier à ce que sera leur véritable
rôle de producteurs dans leur milieu naturel et traditionnel quand ils
seront grands.
Toujours à travers l'éducation traditionnelle,
à l'adolescence (10-15 ans), l'enfant participe directement aux
activités sociales et de façon responsable. La formation des
corps de métiers selon la division sociale du travail indispensable au
fonctionnement de la société est assurée à cette
étape (paysans, cordonniers, tisserands, forgerons, etc.). C'est au
cours de cette période que la jeune fille reçoit une
éducation toute particulière qui la prépare à son
rôle de future épouse ou mère. Pendant l'adolescence, les
jeux occupent une place importante dans l'éducation traditionnelle des
nigériens. Les activités ludiques et ludomotrices contribuent
beaucoup à former le caractère et à développer les
aptitudes physiques et morales de l'adolescent.
Le passage de l'adolescence à l'âge adulte est
marqué par une série d'épreuves dont l'initiation.
Le facteur clé de l'éducation traditionnelle
réside dans la maîtrise parfaite de la langue d'éducation
de l'enfant, langue qui est d'ailleurs celle de son milieu (Moumouni, 1967).
L'éducation informelle n'a pas d'écriture propre
et le processus d'apprentissage n'est assujetti à aucune programmation
stricte. Elle correspond à l'éducation traditionnelle qui
prévalait avant la colonisation au Niger. C'est cette éducation
qui maintient la fille dans une position sociale vis-à-vis du
garçon. Cette éducation prépare la jeune fille à
son rôle de future épouse ou de mère. La jeune fille
apprend comment se tenir en présence d'un jeune homme (éventuel
mari), comment lui adresser la parole, comment s'habiller, etc. La fille est
ainsi préparée à la vie au foyer. Son instruction ne
semble pas avoir autant d'importance et d'intérêt que celle du
garçon.
|