3.2.5. Mesure des dimensions de la décision
d'externalisation des SI
Tout d'abord, nous rappelons que l'externalisation des SI est
considérée comme un construit composé de trois
dimensions, à savoir le degré d'externalisation, le type des
fonctions externalisées et la durée d'externalisation. Nous
allons présenter dans cette section l'échelle de mesure de
chacune de ces dimensions.
3.2.5.1. Mesure du degré d'externalisation de
l'externalisation des SI
Le degré d'externalisation désigne la part
transférée par l'entreprise de ses actifs et des ressources
technologiques matérielles et humaines, ainsi que la gestion des
fonctions SI internes vers un prestataire SI extérieur. Pour certaines
études, comme celles de Ang et Cummings (1997) et Barthélemy et
Geyer (2004), l'externalisation des SI est mesurée en tant qu'une
variable binaire, externaliser ou non. Nous avons déjà
indiqué que cette conception dichotomique est très limitée
pour étudier et comprendre une décision assez complexe comme
l'externalisation des SI. D'autres études comme celle de Teng et al,
(1995), Grover et al, (1996) et Gonzalez et al, (2005), ont mesuré le
degré d'externalisation en terme de la somme des pourcentages du budget
externalisé de chaque fonction SI. Cette mesure est efficace pour
étudier l'externalisation de chaque fonction à part, mais elle ne
permet pas de distinguer entre les différentes stratégies
d'externalisation.
En effet Lee, Miranda et Kim (2004) ont employé dans
leur étude une mesure objective qui permet l'analyse en terme de
distinction entre externalisation totale et sélective. Cette mesure fait
exactement l'objet de la conceptualisation adoptée dans notre
présente recherche. En plus elle a montré une forte
corrélation avec les autres dimensions de la décision Elle
consiste à coder le degré du budget SI externalisé par
l'entreprise parmi ces trois niveaux, à savoir :
- Plus que 80% : Externalisation totale.
- Entre 80% et 20% : Externalisation sélective.
- Moins de 20% : Externalisation Minimale.
d'externalisation (0.77 et 0.64).
3.2.5.2. Mesure de la durée d'externalisation
des SI:
Pour combien d'années vous avez accompli le contrat
d'externalisation des SI avec votre prestataire :
- Moins de 4 ans (court terme)
- Entre 4 et 7 ans (moyen terme)
- Plus de 7 ans (long terme)
À l'instar de Lee, Miranda et Kim (2004), nous allons
étudier la durée du contrat d'externalisation sur un continuum
comportant des contrats à court, moyen terme, et long terme. La mesure
est également objective et consiste à coder la durée du
contrat adoptée par l'entreprise. Les corrélations de cette
échelle avec les autres dimensions de la décision
d'externalisation sont significatives (0.64 et 0.70) et elles varient entre
0.18 et 0.30 avec les dimensions de la valeur perçue d'externalisation
des SI. L'instruction de l'échelle est la suivante :
3.2.5.3. Mesure du type des fonctions
SI externalisées
Cette dimension est conceptualisée à partir de
la classification de Teng et al, (1995) qui distingue entre trois types des
fonctions SI, à savoir : fonctions qui ont un rôle
traditionnel, évolutif, et intégratif. De même la mesure
adoptée se base sur cette conceptualisation. Teng et al, (1995)
indiquent que les résultats de l'analyse ANOVA sont significatifs (entre
0.12 et 0.64). Cette mesure est objective, elle consiste à coder le type
des fonctions SI externalisées parmi les suivantes :
Les fonctions SI externalisées ont un
rôle :
- Traditionnel,
- Evolutif,
- Intégratif.
3.2.6. Mesure du secteur
d'activité
Cette variable nous permettra d'analyser la décision
d'externalisation des SI dans une perspective de contingence. Les études
ayant traité l'impact du secteur d'activité de l'entreprise sur
la décision d'externalisation ont opté pour une mesure binaire.
(Barthelemy 2004a ; Barthélemy et Geyer 2004 ; et Lee, Miranda et Kim
2004). Nous allons retenir cette démarche. La distinction sera entre les
trois secteurs qui formeront l'échantillon de notre recherche
(résultats de la phase échantillonnage) à savoir:
- Le secteur financier : (comportant les banques, les
assurances, les sociétés de leasing...) auquel on a
associé le code (0).
- Le secteur hôtelier : auquel on a associé le
code (1).
- Le secteur industriel : auquel on a associé le code
(2).
3.2.6. Mesure de la taille de
l'entreprise
Cette variable nous permettra de distinguer entre les
différentes entreprises de notre échantillon en fonction de leurs
tailles. La mesure de cette variable soulève généralement
le problème d'identification du seuil critique de découpage qui
permet de distinguer entre les groupes des entreprises et de manifester les
différences entre elles. En fait, l'identification de ce seuil critique
est elle-même contingente, elle varie d'un pays à un autre et d'un
secteur à un autre.
Dans la plupart des études, cette variable se
présente sous une forme discrète basée
généralement sur un certain nombre d'intervalles. Celle-ci est
généralement appréhendée soit par rapport à
l'effectif des employés, chiffre d'affaires, total du bilan, valeur
ajoutée, etc. Lee, Miranda et Kim (2004) ont choisi d'employer ces deux
mesures en même temps. Cependant, Goo et al, 2007 ont utilisé
uniquement la mesure en terme de chiffre d'affaire réalisé par
l'entreprise. De leurs parts, Ang et Straub (1998) ont employé
l'indicateur de total des actifs pour la mesure de la taille des banques sujets
de leur étude.
Dans la présente étude, et sur la base d'une
expérience antérieure suite à une recherche
réalisée dans le contexte tunisien, on s'est avéré
que certaines entreprises tunisiennes considèrent leurs chiffres
d'affaires réalisés comme une information confidentielle. Par
conséquent, pour éviter le risque de non réponse des ces
entreprises, nous avons choisi de retenir le nombre des employés comme
indicateur de mesure de la taille de l'entreprise. Cette échelle de
mesure est composée de cinq intervalles à savoir :
- Moins de 50 employés : codification : (0)
- Entre 51 et 100 employés : codification : (1)
- Entre 101 et 500 employés : codification : (2)
- Entre 501 et 1000 employés : codification : (3)
- Plus que 1000 employés : codification : (4).
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