SECTION 3.2 : Le choix des échelles de mesure
Introduction
Dans le cadre de cette section, nous allons faire la revue des
échelles de mesure existantes dans la littérature pour chacune
des variables de notre modèle conceptuel. Nous rappelons que nous avons
sept variables à savoir, la confiance, la dépendance, le partage
des connaissances, l'utilisation des technologies d'information, la valeur
perçue de l'externalisation des SI, la décision d'externalisation
des SI, le secteur d'activité, et la taille de l'entreprise. Le choix de
différentes échelles de mesure sera réalisé en
prenant compte de la concordance avec notre définition initiale du
concept et ses dimensions, ainsi que la fiabilité, validité et
parcimonie de l'échelle.
3.2.1. Mesure de la confiance envers le prestataire
Comme pour sa conceptualisation, la confiance atteste
également un débat entre les différentes études
concernant sa mesure. La plupart des chercheurs considèrent le construit
de la confiance comme multidimensionnel. Mais, il est possible de retrouver
deux approches quant à la mesure du construit dans la
littérature. Une première utilise la multidimensionnalité
du construit et conçoit la mesure à l'aide des dimensions
séparées à items multiples (Ganesan, 1994, Möllering
2002, Gattiker et al, 2007). L'effet isolé de la bienveillance, de
l'intégrité ou d'autres dimensions de la confiance peut ainsi
être mesuré.
Toutefois, une autre vision provient du fait que certaines
dimensions ont été démontrées comme étant
fortement corrélées entre elles et que leur
séparabilité est difficile à prouver. Doney et Cannon
(1997) affirment que la crédibilité et la bienveillance se
chevauchent tant et si bien qu'ils sont inséparables conceptuellement.
Geyskens et al, (1998) n'ont pas trouvé de preuve attestant qu'il
était important de mesurer honnêteté et bienveillance de
manière indépendante. Cette seconde approche traduit la confiance
en un concept unidimensionnel. Möllering (2002) a trouvé que les
items de deux dimensions (affective et cognitive) de la confiance sont
fortement corrélés (0.78) avec le seul item de contrôle.
Dans ce que suit nous allons présenter un tableau qui
comporte plusieurs échelles de mesure de la confiance envers le
prestataire qui manifeste clairement les divergences concernant
l'opérationnalisation de ce concept. Nous allons en parallèle
présenter une comparaison de ces échelles avec la
définition optée dans notre recherche.
Auteurs
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Nombre d'items
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Fiabilité :
Le coefficient á de Cronbach
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Taille de l'échantillon
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Méthode d'analyse
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Conceptualisation de la confiance (comparaison avec notre
étude)
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Ganesan (1994)
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7 items pour la crédibilité
5 items pour la bienveillance.
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Crédibilité : á = 0.90
Bienveillance : á = 0.88
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124 entreprises et 52 fournisseurs américains
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Analyse factorielle exploratoire et confirmatoire
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La confiance est considérée comme un construit
composé de deux dimensions : la crédibilité et la
bienveillance.
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Tableau.2. Echelles de mesure de la confiance
inter-organisationnelle
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Doney et Cannon (1997)
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8 items pour la confiance envers le prestataire
7 items pour la confiance envers les représentants
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Confiance envers le prestataire á = 0.94
Confiance envers les représentants á = 0.90
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210 entreprises industrielles
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Analyse factorielle confirmatoire
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Ils considèrent les dimensions de la confiance comme
étant très corrélées. La confiance est
traitée comme un concept unidimensionnel. Ce qui diverge à notre
conceptualisation.
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Zaheer et al, 1998
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5 items pour la confiance inter-organisationnelle.
5 items pour la confiance inter-personnelle.
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Confiance inter-organisationnelle á = 0.77
Confiance inter-personnelle á = 0.88
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306 par questionnaire et 100 par téléphone.
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Analyse factorielle exploratoire
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Mesure unidimensionnelle de la confiance. Mais elle
reflète des attributs subjectifs et objectifs. Ceci s'accorde avec notre
conceptualisation.
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Young-Ybarra et Wiersma (1999)
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4 items
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Confiance inter-organisationnelle á = 0.86
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Total de 91 entreprises à partir de 132 alliances
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Analyse factorielle exploratoire
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Considèrent que la confiance est basée sur trois
composantes : la fiabilité, la prévisibilité, et la
fidélité. La mesure est cependant unidimensionnelle. Ce qui
diverge à notre conceptualisation.
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Möllering (2002)
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6 items pour la confiance cognitive.
5 items pour la confiance affective.
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Confiance cognitive á =078
Confiance affective á =0.84
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Echantillon comportant 184 relations entre acheteurs et
prestataires.
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Coefficients alpha de Cronbach.
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Considère la confiance comme un concept bidimensionnelle.
Il traite séparément les deux dimensions affective et cognitive
de la confiance. Elle est similaire à notre conceptualisation.
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Norman (2002)
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4 items
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Confiance inter-organisationnelle : á =0.89
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61 alliances
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Analyse factorielle
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Analyse unidimensionnelle de la confiance. Les
énoncés des items reflètent les dimensions de
compétence et de bienveillance.
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Coote et al, (2003)
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5 items (basés sur Morgan et Hunt 1994)
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Confiance envers le fournisseur : á =0.88
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152 entreprises
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Analyse factorielle confirmatoire
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Considèrent la confiance comme un concept composé
de trois dimensions (honnêteté, intégrité et
fiabilité). Cependant ils utilisent une mesure unidimensionnelle. Ce qui
diverge à notre objectif.
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Gattiker et al, (2007)
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4 items pour l'honnêteté.
4 items pour la bienveillance.
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Honnêteté : á= 0.84 et 0.91.
Bienveillance : á = 0.69 et 0.85.
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117 répondants
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Analyse factorielle confirmatoire
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La confiance est étudiée à partir de deux
dimensions : l'honnêteté
la bienveillance, qui sont mesurées
séparément. Cette conceptualisation est différente de
celle adoptée dans notre étude.
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Klein (2007)
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11 items : (adapté de (McKnight et al, 2002 pour le
contexte inter-organisationnel).
compétence : 4 items
bienveillance : 3 items
l'intégrité : 4 items
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Le coefficient á total :
Klein 2007 : á = 0.78.
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91 clients et fournisseurs
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Analyse factorielle exploratoire et confirmatoire
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Considère la confiance comme un concept tridimensionnel.
L'échelle de mesure comporte des items concernant la compétence,
la bienveillance, et l'intégrité du partenaire. Cette
échelle s'accorde fortement avec notre conceptualisation.
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La confiance envers le prestataire: (Echelle
de Klein 2007)
Compétence :
- Ce prestataire est compétant et efficace dans ses
interactions avec notre entreprise.
- Notre prestataire accomplit très bien tous ses
rôles.
- Globalement, ce prestataire est capable et
compétent.
- En général, ce prestataire est bien
informé concernant son domaine d'activité.
Bienveillance :
- Nous croyons que ce prestataire agirait dans notre meilleur
intérêt.
- Si notre entreprise a besoin d'aide, ce prestataire ferait
son meilleur pour y fournir l'assistance.
- Ce prestataire est intéressé par le
bien-être de notre entreprise, et non seulement par son
intérêt.
Intégrité :
- Ce prestataire est honnête dans ses transactions avec
notre entreprise.
- Notre entreprise considère ce prestataire comme
étant intègre.
- Ce prestataire respecte ses engagements.
- Ce prestataire est sincère et sérieux.
Dans notre recherche nous allons retenir l'échelle de
mesure de Klein (2007). Cette échelle coïncide exactement avec
notre définition de la confiance puisque ses items reflètent les
trois dimensions : compétence, bienveillance et
intégrité. L'échelle se compose de 11 items. Elle a
été développée initialement par McKnight et al,
(2002) dans un contexte organisationnel. La corrélation entre les
dimensions est forte (entre 0.77 et 0.9), mais elle se caractérise par
une très bonne cohérence interne (entre 0.92 et 0.95). La version
adaptée pour le contexte inter-organisationnel de Klein (2007) a
montré une fiabilité intéressante, le coefficient alpha
est égal à 0.78. Les items de cette échelle sont les
suivantes :
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