SECTION 2.4 : L'impact modérateur des
variables contextuelles sur la relation entre la valeur perçue et la
décision d'externalisation des SI.
2.4.1 : Impact modérateur du secteur
d'activité sur la relation entre la valeur perçue et la
décision d'externalisation des SI
Les hypothèses développées
précédemment représentent une perspective universelle.
Lee, Miranda et Kim (2004) suggèrent que les stratégies
spécifiques expliquent uniformément le succès à
travers les organisations. Par contre, la perspective de contingence
suggère que le succès d'une stratégie change en fonction
des variables contextuelles (Desreumaux, 1992). A travers les études sur
la décision d'externalisation, la variable secteur d'activité a
été conçue pour certains comme une variable explicative
(Barthelemy et Geyer 2004), pour d'autres comme une variable modératrice
(Lee, Miranda et Kim, 2004) ou encore comme une variable de contrôle
(Barthelemy 2004a).
Comme nous l'avons déjà présenté,
l'intensité des SI varie considérablement d'un secteur à
un autre. Lee, Miranda et Kim, (2004) montrent l'existence d'un effet
modérateur significatif du type de secteur en terme d'intensité
technologique sur le degré d'externalisation des SI. En effet, les
secteurs à faible intensité ont tendance à externalisation
la totalité de leurs SI. Ces résultats sont soutenus par
l'étude de Barthelemy et Geyer (2004) qui montre symétriquement
que l'externalisation totale des SI est moins fréquente dans des
secteurs à forte intensité de TI. En fait, l'externalisation
totale nécessite d'abandonner entièrement le contrôle de
l'entreprise sur la totalité de ses activités liées aux
technologies d'informations. Ceci peut certainement menacer leurs avantages
compétitifs, d'où, les entreprises dont les technologies
d'information jouent un rôle stratégique et compétitif
doivent éviter la forme totale de l'externalisation des SI.
D'autre part, l'externalisation sélective des SI
représente une manière efficace pour acquérir des
ressources qui ne sont pas disponibles à l'intérieur de
l'entreprise, et permet donc une approche de complémentarité
(Hormozi et al, 2003). Même pour des entreprises appartenant à des
secteurs caractérisés par une intensité
élevée des TI, l'externalisation sélective apportera
à ces entreprises la possibilité de remplir leur manque de
ressources, d'accéder à des nouvelles compétences, et
d'améliorer la qualité de leurs SI.
D'autre part, ont peut également déduire que les
entreprises appartenant à des secteurs à forte intensité
technologique, même si elles décident d'externaliser une partie de
leurs SI par raisons de complémentarité et d'amélioration,
elles doivent dans tout les cas éliminer les fonctions SI les plus
stratégiques et plus proches de leurs coeurs de métier du champ
d'externalisation. Finalement, comme l'indique Lee, Miranda et Kim, (2004), vu
la vitalité et l'importance stratégique des SI pour les secteurs
à forte intensité technologique, et l'incertitude technologique
présente dans des tels secteurs, les contrats d'externalisation doivent
être révisés périodiquement. L'engagement dans un
contrat d'externalisation à long terme peut engendrer un retard
technologique par rapport aux concurrents et mettre l'entreprise dans une
position défavorable sur le marché de son secteur.
En conclusion, pour une meilleure compréhension des
modalités de l'externalisation des SI en fonction des objectifs
visés par chaque entreprise, il serait intéressant d'examiner
l'impact modérateur du secteur d'activité auquel appartiennent
ces entreprises, par conséquent, notre hypothèse est la suivante
:
Hypothèse 5: le secteur d'activité
modère la relation entre la valeur perçue et la décision
d'externalisation des SI.
Hypothèse 5.a: le secteur d'activité
modère la relation entre la valeur perçue et le degré
d'externalisation des SI.
Hypothèse 5.b: le secteur d'activité
modère la relation entre la valeur perçue et la durée
d'externalisation des SI.
Hypothèse 5.c: le secteur d'activité
modère la relation entre la valeur perçue et le type
stratégique des fonctions SI externalisées
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