2.2.2. La taille des entreprises externalisatrices :
Les premiers travaux qui ont mis en évidence des
différences significatives entre les entreprises selon leur taille sont
ceux proposés par le groupe d'Aston (Pugh et al, 1968 ; 1969). Les
principaux résultats de ces travaux confortent l'idée selon
laquelle "la taille de l'organisation constitue un facteur prédictif
majeur de sa structuration" (Desreumaux, 1992). Pour ce qui est de la relation
entre la taille la structure, des nombreux travaux confirment les
résultats du groupe d'Aston. Blau (1970), la taille est un des
principaux facteurs de contingence, de contexte. Enfin, selon Mintzberg (1982),
la taille est certainement le facteur de contingence le plus unanimement
reconnu quant à ses effets sur la structure d'une organisation ; «
Plus une organisation est de grande taille, plus sa structure est
élaborée : plus les tâches y sont
spécialisées, plus ses unités sont
différenciées et plus sa composante administrative est
développée.» ces différents auteurs montrent que
les caractéristiques organisationnelles des entreprises sont
significativement différentes selon la taille.
Cependant, le rôle et l'importance du facteur taille ne
sont pas appréhendés de la même façon selon les
auteurs et les époques. En effet, Kimberly (1976) a
réalisé une synthèse de la littérature concernant
la taille et la structure organisationnelle, il distingue deux courants aux
approches antagonistes : l'approche "intertypique" et l'approche
"intratypique". La première approche suggère que l'effet de la
taille transcende largement les différences entre les organisations.
Dans ce cas, l'échantillon peut présenter une forte
hétérogénéité. Les effets de la taille
existent, indépendamment du type d'organisation étudié. Il
y aurait donc une universalité de l'effet de la taille.
A l'inverse, les adeptes de l'approche intratypique
considèrent qu'il est préférable de constituer des
échantillons homogènes fondés sur le même type
d'organisation. Ils avancent l'argument selon lequel une théorie des
organisations est construite sur la base d'analyses empiriques portant sur un
type donné d'organisation et ce n'est qu'ultérieurement qu'elle
est testée et validée par réplications sur d'autres types
d'organisation (Blau 1970). L'avantage de cette approche est qu'elle facilite
la lisibilité de l'effet de la taille qui ne peut être
brouillée par les effets d'une différence entre les divers types
d'organisation. Mais ceci peut poser certains problèmes. En fait, la
recherche d'un échantillon homogène peut conduire le chercheur
à multiplier excessivement le nombre de critères de
sélection pour constituer son échantillon. Ce type d'approche
présente le risque de déboucher sur l'impossibilité de
comparer deux organisations sous prétexte qu'elles présentent la
moindre différence. A l'extrême, chaque organisation devient alors
un cas particulier.
En synthèse, il apparaît que le rôle de la
taille sur la structure des organisations reste sujet de controverses. Si la
taille a un effet sur la structure, elle ne vaut pas nécessairement pour
toutes les variables structurelles et que d'autres facteurs explicatifs sont
vraisemblablement à l'oeuvre (Desreumaux, 1992). Notre étude
rejoigne cette perspective puisque nous avons intégré la variable
secteur d'activité comme une deuxième variable contextuelle dans
notre modèle conceptuel.
Conclusion
Au niveau de cette section, nous avons
présenté la conceptualisation de chacune des variables
contextuelles de notre modèle conceptuel, à savoir le secteur
d'activité et la taille de l'entreprise. Nous allons procéder par
la suite à la présentation des différentes
hypothèses relatives à l'impact de ces variables ainsi que celles
relationnels sur la valeur perçue et l'externalisation des SI.
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