1.4.- ANALYSE DES RESULTATS
Tenant compte de notre hypothèse de départ, les
résultats obtenus nous prouvent que la masse monétaire locale et
le produit intérieur brut domestique agissent notablement sur le change
pour la période (1996 - 2005).
La masse monétaire agit sur le change en tenant compte
d'un processus de retard, et le produit intérieur brut, même s'il
est statistiquement insignifiant et avec son faible taux de croissance, a
contribué à l'amélioration du taux de change pour la
période sous étude. Les autres variables ont été
aussi très contributives, exception faite à
LM2USA qui n'est pas statistiquement significative. La masse
monétaire des Etats-Unis pour la période, a agi plutôt en
sens inverse, l'augmentation de la masse monétaire des Etats-Unis n'a
pas amélioré le change pour la période, sans doute
à cause du faible taux de croissance de la production locale. Mais le
Produit Intérieur Brut des Etats-Unis a grandement contribué
à la détérioration de la monnaie locale pour la
période. L'indice des prix à la consommation locale, a
été très contributif à l'explication du
modèle pour la période, c'est-à-dire toute hausse de l'IPC
engendrera une hausse du change.
Ce modèle confirme notre hypothèse de
départ à savoir que les fondamentaux de l'économie font
fluctuer le taux de change. Il confirme aussi nos hypothèses
spécifiques à savoir qu'une augmentation de la masse
monétaire fait fluctuer le change vers le haut, mais elle est
caractérisée par un effet de retard. Et le produit
intérieur brut local, même si non significatif, contribue à
la hausse du change avec sa faible croissance.
Les autres variables macroéconomiques externes telles
que la masse monétaire et le PIB des Etats-Unis, malgré leur
divergence par rapport à notre modèle, ont aussi contribué
à la fluctuation du change pour la période. Et notre
modèle explique la réalité à 99.8 %,
donc il est globalement significatif.
1.5.- CONCLUSION
Ce travail a eu pour objectif de faire ressortir les
principales causes de la variation du taux de change de 1996 à 2005.
L'analyse des différentes causes présentées, nous a
donné la chance de voir comment l'économie régresse
d'année en année, comment les variables macroéconomiques
ont agi sur le change. Les hypothèses énoncées au
début du travail, ont été confirmées. Cela dit, en
connaissant les variables qui influencent le change, on peut suivre ses
tendances.
Le taux de change joue un rôle de premier rang dans
toute économie, car il contient plusieurs caractéristiques qui
lui sont propres :
- Il est un moyen nécessaire au développement
des échanges internationaux
- Son impact dépend étroitement du
régime de change
- Il permet de rééquilibrer la balance des
paiements
- Il accompagne les politiques économiques
- Il peut être un facteur de reconnaissance
internationale
- Il nous montre si la monnaie locale est forte ou faible.
Nous espérons que ce travail sera utile à
d'autres chercheurs et soulèvera un débat autour de la question.
Ainsi nous formulons les propositions suivantes qui seront sans doute une piste
de réflexion sur le phénomène :
- Etant donné que notre analyse montre que le change
peut être contrôlé à partir des variables
monétaires, nous pensons que les autorités qui s'occupent de la
politique monétaire du pays (BRH), devraient se
penchent davantage sur le problème de l'offre de monnaie, qui est une
source de tension inflationniste et qui détériore la monnaie
locale, car cette offre de monnaie n'est pas compensée par une
augmentation de la production locale. Il faudra appliquer des mesures visant
à freiner l'offre de monnaie, du moins freiner son rythme de croissance.
Par exemple le renforcement de la politique des
« Bons ».
- Le taux de croissance du PIB diminue
d'année en année, cette faiblesse de production est à la
base de la majorité de problèmes économiques dans le pays,
entre autres notre dépendance vis-à-vis de l'étranger,
spécialement des Etats-Unis d'Amérique. Notre balance commerciale
et de paiement sont déficitaires, notre monnaie locale qui
n'arrête pas perdre de la valeur, tout ceci sont autant de
problèmes qui sont liés à la production locale. Le
gouvernement dans ces différentes politiques visant à
résoudre les crises socio-économiques, doit se pencher en premier
lieu sur les différents problèmes que confronte le secteur
productif du pays, en mettant l'emphase sur les infrastructures de base (route,
électricité, téléphone. engrais), afin de
redynamiser le secteur agricole.
- Il faut qu'il y ait un programme de crédit agricole,
afin de devenir compétitif sur le marché international, de
produire en quantité pour pouvoir satisfaire la demande
intérieure en constante progression. Sinon cela continuera à
alimenter l'inflation.
- L'application d'une politique budgétaire
appropriée qui servira de support à la politique monétaire
est nécessaire, afin de freiner ce déficit budgétaire. Et
par ricochet la banque centrale cessera de le financer à chaque fois.
Ces objectifs ne seront pas atteints s'il n'existe pas une
concertation entre les différents secteurs de la vie nationale, en
l'occurrence le secteur social, commercial, et financier, car l'avenir
sociopolitico-économique du pays dépendra des décisions
que les haïtiens prendront ensemble.
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