REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un peuple - Un but- Une foi
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MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE, DES CENTRES
UNIVERSITAIRES REGIONAUX ET DES UNIVERSITES
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DIRECTION DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
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« LE CREUSET DE
L'EXCELLENCE »
Institut supérieur privé d'enseignement
technique, professionnel et universitaire agréé par l'Etat du
Sénégal
sous les numéros : 05523/MEN/DC/DFP
et n° 004/AG/ME/DES
4, Sicap Darabis Avenue Bourguiba Dakar
BP : 9036 Dakar Sénégal
Mémoire pour l'Obtention du Diplôme de
MASTER 1
OPTION : Gestion des Ressources
Humaines
THEME :
LA TRANSACTION EN MATIERE DE LICENCIEMENT
Présent par :
M.Maguette SYLLA
|
Encadreur :
Serge Francis Simen
Docteur d'Etat en Sciences de
Gestion
|
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SOMMAIRE
DECICACES
REMERCIEMENTS
AVANT-PROPOS
INTRODUCTION..................................................................................1
Première partie : La transaction, une
réalité
actuelle.......................................4
Chapitre 1 : Pourquoi
transiger ?......................................................................................6
Section 1 :
Problématique........................................................................6
Section 2 : Moment et procédure à
respecter pour transiger.................................9
A- Moment pour
transiger.....................................................................9
B- Procédure à respecter pour
transiger...................................................12
Chapitre 2 : Conditions de validité de la
transaction..........................................17
Section 1 : Respect de la règle de forme :
un écrit signé par les parties..................17
Section 2 : Contrôle des règles de
fond........................................................19
A- Un consentement libre et non
vicié...................................................19
B- L'existence d'un
différend..............................................................21
C- L'existence de concessions
réciproques..............................................23
D- La conclusion de la transaction après notification du
licenciement..............24
Deuxième partie : La transaction, le
meilleur moyen de régler les litiges découlant de
la rupture du contrat
de travail........................................26
Chapitre 1 : L'issue de la
transaction............................................................28
Section 1 : Effets de la
transaction.............................................................28
A- L'autorité de la chose
jugée............................................................28
B- L'indemnisation du salarié
licencié....................................................31
Section 2 : Contestation de la validité de la
transaction.....................................36
A- Causes de la
contestation................................................................37
B- Conséquences de la
contestation.......................................................38
Chapitre 2 : La transaction ou l'art de
réussir un licenciement gagnant pour les deux
parties..................................................................................43
Section 1: La transaction dans la
pratique.....................................................43
Section 2 :
Recommandations..................................................................46
A- Recommandations à l'égard du
salarié.................................................46
B- Recommandations à l'égard de
l'employeur..........................................48
CONCLUSION.......................................................................................52
BIBLIOGRAPHIE....................................................................................58
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Au nom d'Allah, le TOUT PUISSANT, à
qui je rends tout d'abord grâce, je dédie ce travail :
w A ma très chère mère Bineta Ndongo
Bâ et ma bien aimée soeur Marième Ndiaye qui ont toujours
cru en moi et m'ont toujours soutenu
w A mon oncle Samy Daniff et ses deux épouses Mariama
Traoré et Oumy Camara
w A ma tante Sabdou Daniff et son défunt mari Waly
Niane (Que Dieu ait pitié de son âme et l'accueille dans son
Paradis)
w A ma tante Monique Daniff
w A mes cousins, cousines et amis de toujours
w A mes camarades de promotion
w et à tous les étudiants de I.B.S Bourguiba.
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A travers ces lignes, je remercie tous ceux qui, de
près ou de loin, ont contribué à la réalisation de
cet ouvrage, en particulier :
w Ma mère Bineta Ndongo Bâ
w Mon beau père Jean Paul Chabert
w Ma soeur Marième Ndiaye
w Ma tante Naval Rayes et son époux Amadou
Cissé
w Le Docteur Serge Francis Simen
w M. Antoine Philip
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Le Groupe International Business School
(I.B.S) est un institut supérieur privé d'enseignement
technique, professionnel et universitaire agréé par l'Etat du
Sénégal sous les numéros : 05523/MEN/DC/DFP
et
n° 004/AG/ME/DES.
Sa mission est de former des jeunes futurs cadres aux
métiers du secteur tertiaire et d'encadrer les professionnels qui
désirent approfondir leur connaissance en leur dispensant des
enseignements dans les filières suivantes :
· Assistanat de Direction
· Banques/Assurances
· Commerce International
· Comptabilité/Gestion
· Fiscalité/Droit des
Affaires/Management
· Gestion des Entreprises
· Gestion des Ressources Humaines
· Marketing/Actions Commerciales
· Transports/Logistiques.
En effet, le Groupe I.B.S
dispense actuellement des cours du jour et du soir en premier, second et
troisième cycle dans les filières citées ci-dessus.
Ses cours sont animés par des professeurs, des
universitaires, des chercheurs, en un mot par des professionnels ayant des
connaissances réelles dans leur domaine respectif.
INTRODUCTION
Le contrat de travail cristallise à lui seul les
rapports entre salariés et employeurs dans les entreprises et laisse une
place importante à la loi des parties.
Au terme de l'article L2 du Code du travail, le
salarié et l'employeur décident de contracter suivant les
conditions ci après :
- le salarié met à la disposition de son
employeur sa compétence professionnelle (prestation de
services) ;
- en contre partie l'employeur lui donne une
rémunération qu'on appelle communément salaire ;
- et enfin le salarié est soumis au pouvoir de
direction et de contrôle de son employeur : c'est le lien de
subordination. C'est ce critère qui fait la spécificité du
contrat de travail.
Le moment le plus difficile de la vie du contrat de
travail reste cependant sa rupture et chacune des parties redoute cet instant.
Le salarié souhaitant sauvegarder coûte que coûte ce qu'il
croit être ses droits, l'employeur voulant rompre le contrat pour des
motifs qu'il imagine naturellement légitimes.
La coutume veut que le licenciement soit le plus souvent un
conflit entre des intérêts que l'on estime devoir être
systématiquement divergents. Cette divergence d'intérêts,
dans le cadre d'un licenciement « classique », peut
dégénérer en véritable règlement de comptes
devant les tribunaux.
Ainsi, le fait de saisir la justice pour faire valoir
leurs droits, peut paraître pour certains salariés, quelque chose
de long, de coûteux, d'obscur, de fastidieux ; et portant la
plupart d'entre eux ne veulent pas non plus renoncer à leurs droits sur
le seul fondement de ces motifs. Côté employeur, le recours des
salariés à la justice, équivaudrait à une mauvaise
publicité. Malgré toutes ses limites, le licenciement
« classique » demeure très fortement
utilisé.
Contrairement à une idée répandue, le
licenciement peut être l'instant au cour duquel la coopération
entre les parties est la plus aboutie. L'enjeu de cette coopération
reste avant tout financier, bien que la motivation du licenciement et le climat
qui l'entoure soient également des enjeux très importants.
Cette coopération se cristallise dans la
rédaction d'un document appelé transaction. Selon l'article 2044
du Code civil français, la transaction est l'acte par lequel les deux
parties au contrat de travail mettent fin à une contestation née
ou préviennent une contestation à naître. Cet acte est
matérialisé par la signature d'un contrat dans lequel
l'ex-salarié s'engage à ne pas contester devant la justice les
conditions de son licenciement : motifs de la rupture, indemnités,
clauses de non concurrence... en contre partie d'une compensation
octroyée par son employeur, généralement d'ordre
financier.
Alors que la procédure de licenciement
« classique » est relativement encadrée et que son
non respect entraîne ipso facto une sanction financière pour
l'employeur, la transaction est un espace où la loi des parties prend le
pas sur l'imposante procédure régie par le Code du travail.
Si la situation est extrêmement
dégradée, le salarié veut obtenir une somme d'argent
importante en dédommagement du préjudice subi du fait de son
licenciement, tandis que l'employeur souhaite éviter la justice. Chacune
des parties doit alors participer activement à la résolution du
conflit d'intérêts.
Ainsi, pour mieux cerner notre thème, nous l'avons
divisé en deux parties. La première partie s'intitule
« la transaction, une réalité actuelle ».
Quant à la seconde partie, elle a pour titre « la transaction,
le meilleur moyen de régler les litiges découlant de la rupture
du contrat de travail ».
1ERE PARTIE :
LA TRANSACTION, UNE REALITE ACTUELLE
De nos jours, ces points sont à relever :
- plus de 80% des litiges portés devant les tribunaux
ont pour origine la rupture du contrat de travail. En effet, le départ
d'un salarié de son entreprise s'effectue trop souvent dans un climat
d'affrontement ;
- 26% des motifs de licenciement individuels autres
qu'économiques sont contestés.
Or, il est toujours possible de résilier un contrat de
travail au mieux de l'intérêt des deux parties. A condition
toutefois, que l'employeur et le salarié aient à leur disposition
des repères pour se diriger dans le maquis du droit du travail et dans
l'abondance de la jurisprudence : la transaction.
Cette dernière a connu un essor considérable ces
dernières années que personne ne peut nier.
Ainsi, dans cette partie, il sera question de répondre
à la question pourquoi transiger ? (Chapitre1) avant d'en arriver
aux conditions de validité de la transaction (chapitre 2).
CHAPITRE 1 : POURQUOI TRANSIGER ?
Dans ce chapitre, nous essayerons d'abord de nous focaliser
sur la problématique et ensuite sur le moment et la procédure
à respecter pour transiger.
Section 1 : Problématique
Si un manager n'anime pas bien son équipe ou l'un de
ses collaborateurs, des situations conflictuelles peuvent émerger. En
effet des postes peu définis, des mises au placard, des objectifs peu
clairs, non cadrés sont des réalités qui coûtent
chères aux entreprises. Elles sont des signes précurseurs soit de
problème économique à venir, soit de problème de
gestion.
Lorsque rien ne va plus entre le salarié et son
employeur et que la décision d'une séparation devient
inéluctable par la rupture du contrat de travail, ou lorsque survient
un malentendu, un contentieux à l'occasion de cette rupture, la
négociation d'un départ à l'amiable accompagnée
d'une transaction reste l'issue préservant le mieux la
réciprocité d'intérêts des deux parties. Il faut
toutefois prouver précisément de part et d'autre, que la seule
issue est la séparation.
C'est bien connu en droit, mais c'est aussi tout simplement
une question de bon sens, une négociation à l'amiable vaut mieux
que le meilleur des procès : « il vaut mieux un mauvais
arrangement qu'un bon procès ».
Pourquoi accepter de transiger avec un
salarié ? Le principal souci du manager est d'éviter un
frein organisationnel. Si l'employeur refuse le licenciement transactionnel, le
salarié aura un grand pouvoir de nuisance. Il est très
fréquent qu'il décide de faire preuve de mauvaise volonté,
soit en multipliant les arrêts de travail, soit en travaillant de plus
en plus lentement, bloquant le fonctionnement de son service tout en
véhiculant une image de victime. Le risque de saisir la justice est
également grand, sans parler d'une possible contagion parmi ses
collaborateurs.
Tant du point de vue psychologique que du point de vue
pratique, le mode de départ transactionnel présente les avantages
de dépassionner les choses, d'éviter qu'une situation peu claire
se dégrade en conflit, ou si déjà conflictuelle, ne
s'envenime. En fixant un objectif d'accord, la transaction permet de limiter
l'enlisement d'une situation derrière laquelle les deux parties
voudraient laisser pourrir les choses. Et le temps joue contre soi ! Il
est clair que plus on laisse traîner les choses, plus le poids des
problèmes non-dits s'accroît.
L'avantage le plus important est la conciliation
d'intérêts recherchée par l'employeur et son salarié
qui formulent un acte, leur volonté de s'accorder sur des concessions
à faire de part et d'autre. En travaillant ensemble sur ce protocole de
séparation, ils ont ainsi le sentiment de vivre une conclusion et non
pas une déchirure. Et concernant particulièrement le
salarié, comme en signant une fin de mission, c'est pour lui le moyen
d'être acteur de la décision plutôt que de la subir. Bien
partir, le plus sereinement possible et en bonne intelligence avec son
employeur, garantit le succès dans la poursuite de son parcours
professionnel car la transaction atténue, voire annule les sentiments de
discrédit, d'échec ou d'animosité s'il y a lieu.
Le problème de la transaction en droit du travail est
qu'elle obéit aux textes prévus par le Code civil
français, c'est-à-dire les articles 2044 à 2058.
Contrairement au Sénégal, aucune loi ne
prévoit textuellement la transaction. Toutefois, nous pouvons nous
référer aux dispositions contenues dans les articles L48, L241 et
L243 du Code du travail faisant référence respectivement au
contrat à durée déterminée, au règlement
à l'amiable devant l'Inspection du travail et à la conciliation
devant le tribunal du travail.
La Chambre sociale de la Cour de cassation
française opère un contrôle très strict des
conditions dans lesquelles la transaction est intervenue, si bien que la prise
de risque, admise dans le cadre d'un contrat « classique »
de licenciement, devient moins aléatoire que dans le cadre d'une
transaction consécutive à un licenciement.
Même si la transaction n'est pas prévue par le
Code du travail, les règles du Code civil sont aménagées
de façon à devenir compatible avec lui
Mais, il faut rappeler un principe essentiel : la
transaction peut être conclue pour mettre un terme à un contrat de
travail en dehors de tout licenciement. C'est le cas par exemple de la
démission d'un salarié, lorsque ce dernier et son employeur sont
d'accord. Ce salarié sera beaucoup moins protégé que dans
le cadre d'une transaction conclue lors d'une procédure de licenciement,
ce qui est tout de même paradoxal.
La transaction peut donc être consécutive tant
à un licenciement qu'à une démission.
Il est aussi utile de préciser que la
transaction n'est plus seulement l'apanage des grandes entreprises. Les PME
aussi y ont recours. La pratique n'est pas non plus réservée aux
cadres seulement, même s'ils sont encore les principaux
bénéficiaires. Désormais, tous les salariés sont
concernés qu'ils s'agissent des ouvriers, des employés, des
techniciens et agents de maîtrise.
Quelque soit le contexte, l'employeur qui a
décidé de transiger avec l'un de ses collaborateurs, doit
respecter un certain nombre de règles tant juridiques que
psychologiques, s'il veut réussir cet acte de management plutôt
délicat.
Dans le cadre de cette réflexion, nous tenterons
d'apporter des réponses aux questions suivantes :
- Comment réussir une bonne transaction ?
- Quels éléments peuvent faire l'objet de la
négociation transactionnelle ?
- Comment la transaction se déroule-t-elle en
pratique ?
- Comment négocier son départ selon le
contexte ?
Section 2 : Moment et procédure à
respecter pour transiger
A- Moment pour transiger
Annoncer un licenciement est un échec pour l'employeur
et pour le salarié, il faut avoir l'honnêteté de le
reconnaître.
Concrètement, pour ce type de procédure, la
demande doit émaner du manager opérationnel.
Avant de déclencher la procédure, il faut
prendre le temps de consulter le dossier et de s'assurer scrupuleusement que
plusieurs chances ont été données au collaborateur dont on
veut se séparer. Avoir le courage de se séparer de quelqu'un,
dans les meilleures conditions, représente un acte de management de
premier ordre au même titre que son recrutement ou la gestion de sa
carrière.
De ce fait, la personne chargée d'annoncer
« la mauvaise nouvelle » - si possible pas un vendredi soir
ou à la veille des vacances - doit connaître le dossier sur le
bout des doigts, et se garder de toute réaction affective. Attention
à ne pas heurter la sensibilité, l'amour propre du
salarié. Cela pourrait le pousser à refuser un arrangement, et
à aller laver l'affront sur la place publique à travers un
procès, faisant ainsi à l'entreprise une mauvaise
publicité. Une fois le choc encaissé, on évoquera
concrètement les éléments de la transaction.
Ainsi, conclure une transaction s'avère
particulièrement utile pour régler les conséquences
financières et juridiques d'un licenciement, surtout lorsque le
salarié parait en mesure de contester la procédure mise en
oeuvre, la réalité et/ou le bien fondé du motif du
licenciement prononcé à son encontre.
Un départ transactionnel est alors le moyen de
régler un désaccord et par conséquent d'éviter un
conflit prud'homal. Il s'agit du côté de l'employeur comme du
salarié, de tourner la page pour ne pas traîner un boulet
derrière soi, en un mot de clore le dossier.
Surtout pas de précipitation ! Un employeur aura
tout faux en transigeant trop tôt avec un salarié. Outre les
conditions de validité habituelles, les tribunaux ont encore durci le
formalisme de cette opération.
L'employeur doit attendre que la rupture du contrat de travail
soit intervenue et définitive. Pour cela, il devra envoyer la lettre de
licenciement en recommandée avec accusé de réception. Ce
formalisme est très strict ; s'il n'est pas respecté,
l'employeur peut être certain que la transaction sera nulle.
En effet, on ne peut, par hypothèse transiger sur les
conséquences de la rupture du contrat de travail, qu'à condition
que cette rupture soit déjà intervenue par la notification de la
lettre de licenciement au salarié. Si la rupture est antérieure
à cette notification, le salarié peut en demander la
nullité tout en sollicitant des dommages intérêts pour
licenciement sans cause réelle et sérieuse.
La rupture du contrat de travail se situe alors à la
date où l'employeur a manifesté sa volonté d'y mettre fin,
c'est-à-dire au jour de l'envoi de la lettre recommandée
notifiant la rupture. Cela signifie que cette rupture est
considérée comme acquise dès lors que la lettre de
licenciement a été envoyée, même si juridiquement
les relations contractuelles ne prennent vraiment fin qu'une fois le
préavis expiré.
Les juges vont encore plus loin en exigeant que, avant de
proposer une transaction au salarié licencié, l'employeur doive
attendre que ce salarié ait eu effectivement connaissance des motifs de
son licenciement par la réception de sa lettre de licenciement. Ainsi,
de cette manière, il (le salarié) possède tous les
éléments parmi lesquels figure la lettre de licenciement, lui
permettant de négocier au mieux son indemnité transactionnelle.
Exemple : Un salarié a été
licencié par une lettre datée du 16 janvier. Il a signé
une transaction avec son employeur le 18 janvier suivant, mais n'a
retiré sa lettre de licenciement que le 21 janvier. Cette transaction a
été jugée nulle pour ce seul motif.
Quant au salarié, il ne peut valablement accepter de
transiger qu'à condition de le faire en pleine connaissance de cause,
c'est-à-dire d'avoir connaissance des motifs précis visés
dans sa lettre de licenciement.
En pratique, il est fréquent de voir l'employeur et le
salarié se mettre d'accord sur les conséquences de la rupture du
contrat de travail avant d'engager la procédure de licenciement
transactionnel dans les règles. Dans cette hypothèse, il est
vivement conseillé à l'employeur d'attendre le retour de
l'accusé de réception de la lettre de licenciement avant de
signer toute transaction.
B- Procédure à respecter pour
transiger
Le licenciement transactionnel ne peut prendre aucune
liberté avec la procédure légale. Le fait, pour
l'employeur, de proposer ultérieurement une transaction, ne
l'exonère d'aucune des règles liées au licenciement.
Quelques soient les motifs du licenciement, l'employeur qui a
décidé de transiger avec le salarié licencié, doit
respecter une procédure très stricte.
1- L'entretien préalable
L'entretien préalable n'est obligatoire que pour
l'employeur, qui doit être présent ou être
représenté. Le salarié, quant à lui, n'est pas
obligé de s'y rendre ; son absence n'est pas constitutive de faute
et ne peut être sanctionnée par l'employeur.
L'entretien préalable est pour l'employeur, le moyen
d'annoncer la décision de séparation et d'évoquer la
future transaction.
Selon Stéphane Thiollier, vice-président pour
l'Europe du papetier canadien Cascades, « lorsque je décide de
me séparer de l'un de mes collaborateurs, et que j'envisage de transiger
avec lui, je lui fais d'abord l'annonce de manière informelle lors d'un
entretien préalable.
Dans un premier temps, je lui expose tranquillement les motifs
sur lesquels se fonde ma décision en restant le plus factuel possible.
Puis je le laisse contre argumenter.
Dans un second temps, je lui explique dans le détail
comment va se dérouler la procédure transactionnelle.
A la fin de l'entretien, je lui affirme que ma porte lui est
grande ouverte s'il a besoin d'autres renseignements pratiques et lui laisse
une dizaine de jours pour réfléchir ».
2- La convocation à l'entretien
L'employeur doit remettre au salarié la convocation
à un entretien. Cette convocation doit être envoyée par
courrier à l'adresse du salarié par lettre recommandée
avec accusé de réception, ou être remise en main propre
contre décharge. Elle doit clairement faire référence au
projet de licenciement et préciser que le salarié a la
possibilité de se faire assister ou se faire représenter par un
représentant du personnel.
La convocation doit indiquer la date de l'entretien, l'heure
et le lieu... Dans la teneur de la convocation le motif du licenciement
envisagé ne peut pas apparaître.
3- L'entretien
Il permet d'annoncer le ou les motifs sur lesquels se fondent
le licenciement. La rédaction d'un procès verbal établi en
commun et qui sera signé par les deux protagonistes, est une bonne
précaution.
L'entretien ne peut avoir lieu avant cinq jours ouvrables
après réception de la convocation, et dans tout autre cas, le
salarié doit être informé suffisamment à l'avance
pour préparer sa défense. Il doit se dérouler dans une
langue compréhensible par les deux parties, à défaut
l'employeur doit faire appel à un interprète.
Lors de cet entretien, les propos tenus par le salarié ne
sont pas constitutifs d'une faute; le salarié peut même se faire
accompagner d'un représentant du personnel.
L'entretien est donc pour les parties en présence, le
moyen de s'expliquer.
4 - La notification
Si la décision de licenciement est maintenue
après l'entretien, elle devra être notifiée au
salarié par lettre recommandée avec accusé de
réception.
La lettre de notification doit être envoyée au
moins deux jours ouvrables après l'entretien et doit soigneusement
indiquer avec une grande précision le ou les motifs sur lesquels
reposent le licenciement ; ces motifs ne peuvent être que ceux
évoqués lors de l'entretien et ne pourront plus être
modifiés par la suite.
Exemple : pour un entretien qui a eu lieu le vendredi, la
lettre de notification ne pourra être postée avant le mardi
suivant.
5- La rédaction et la signature de la
transaction
Nombre de protocoles transactionnels se trouvent
attaqués devant la juridiction prud'homale. D'où la
nécessité d'être vigilant dans la rédaction de cet
instrument pour ne pas le voir annulé devant les tribunaux.
La rédaction du protocole transactionnel requiert donc
une technique maîtrisée et une grande attention. A défaut,
le juge pourra l'annuler et il ne produira plus aucun effet.
Lors de cette rédaction, chaque partie doit veiller
à détailler, en préambule de l'accord,
l'énoncé des faits et sa position initiale. La participation d'un
professionnel du droit à la rédaction peut permettre
d'éviter des chausse-trappes. Tout particulièrement
l'intervention d'avocats, est le meilleur moyen d'assurer la
confidentialité des éléments de négociations.
Soumis à la confidentialité des correspondances, les avocats ne
pourront faire état des offres de concessions envisagées par les
deux parties ni auprès d'autres membres de l'entreprise, ni même
auprès du Conseil de Prud'hommes (Tribunal du travail au
Sénégal) si la négociation devait échouer.
Quant à la signature de la transaction, elle ne peut
valablement être faite qu'une fois la rupture du contrat de travail
intervenue et définitive, c'est-à-dire après que le
licenciement ait été notifié par lettre recommandée
avec accusé de réception au salarié.
En d'autres termes, la transaction ne peut pas être
signée avant que le salarié ait accusé de
réception, par sa signature, de la lettre de licenciement.
Au Sénégal, la procédure comprend deux
étapes.
Lors de la première étape qui se déroule
dans l'entreprise, l'employeur expose les motifs qui le poussent à
vouloir licencier le salarié et laisse à ce dernier la
possibilité de contre argumenter. Cette rencontre peut se
dérouler librement, c'est-à-dire entre l'employeur et le
salarié, ou avec arbitrage. Par la suite, ils essayent de trouver un
terrain d'entente à travers la conclusion d'un contrat de transaction.
C'est alors que s'ouvrent des négociations sur le montant de
l'indemnité transactionnelle à allouer au salarié. En cas
d'accord, le protocole transactionnel est signé par les deux parties. En
cas de désaccord, ils peuvent saisir l'Inspecteur régional du
travail et de la sécurité sociale du ressort. Cette saisine
marque le début de la seconde étape.
Dans cette deuxième étape, l'Inspecteur
régional du travail et de la sécurité sociale du ressort
joue le rôle de conciliateur ou de médiateur. Il invite les
parties à revoir leur position initiale et facilite la conclusion de la
transaction.
L'accord conclu peut-être soit une convention, un
protocole d'accord, un procès verbal, soit une conciliation devant
l'Inspecteur régional du travail et de la sécurité sociale
du ressort.
CHAPITRE 2 : CONDITIONS DE VALIDITE DE LA
TRANSACTION
La vigilance doit être de mise au moment de la
rédaction de l'instrumentum qui est régi par une condition de
forme, mais également par des conditions de fond
énumérées par les textes.
Section 1 : Respect de la règle de forme : un
écrit signé par les parties
Selon le Code civil français en son article 2044, la
transaction doit être rédigée par écrit.
Quant à la doctrine et la jurisprudence, elles
considèrent que l'écrit est exigé en tant que moyen de
preuve et non une condition de validité.
Quoi qu'il en soit, il semble indispensable de
rédiger un acte permettant d'énumérer les points sur
lesquels porte la transaction, et on ne saurait trop conseiller l'appui d'un
avocat ou d'un juriste spécialisé en droit du travail. La
tâche de la partie qui voudra par la suite se prévaloir de la
transaction, notamment en cas de non respect de celle-ci par l'autre partie,
s'en trouvera grandement facilitée.
En pratique, la transaction doit en principe être
rédigée par écrit en double exemplaire avec le plus grand
soin afin de servir au mieux les intérêts des deux parties,
signée et paraphée par les deux parties.
Tout type de dénomination est accepté :
protocole d'accord, accord transactionnel, protocole transactionnel...
Dans cet accord transactionnel, les éléments
ci-dessous doivent y figurer :
- le rappel des faits à l'origine du litige : les
motifs du licenciement à l'origine de la transaction doivent être
précisés comme par exemple insuffisance de résultats,
divergence de vue sur la stratégie, dénigrement... ;
- les étapes de la procédure de
licenciement ;
- l'existence du litige ;
- les prétentions respectives des parties ;
- leur volonté de mettre fin au litige ;
- les concessions réciproques des parties ;
- la clause de préjudice : il faut préciser
l'ensemble des dommages que le salarié qui quitte l'entreprise peut
subir du fait de son âge, de sa situation familiale, ou de la conjoncture
économique ;
- les indemnités : il faut détailler l'ensemble
des sommes à verser au salarié; il faudra toutefois veiller
à distinguer entre ce qui constituent des salaires (préavis,
congés payés...) et ce qui constituent des dommages et
intérêts, car le traitement fiscal et social de ces deux
éléments n'est pas le même ;
- date, signature, autres mentions ("lu et approuvé",
"bon pour transaction" et "désistement d'actions") doivent être
portées à la main sur les deux originaux.
En définitive, la portée de la transaction
est limitée à son objet, c'est-à-dire que tous les points
qui n'ont pas été évoqués dans la transaction,
peuvent faire l'objet d'une contestation éventuelle devant les
tribunaux. C'est en cela que réside l'utilité de
l'écrit
Section 2 : Contrôle des règles de fond
Pour avoir une valeur légale, la transaction doit :
- être consentie librement par les deux
parties ;
- régler un ou des différends entre l'employeur
et le salarié ;
- contenir des concessions réciproques ;
- et avoir été conclue après la date de
notification du licenciement.
A- Un consentement libre et non
vicié
Comme dans tout contrat, le consentement demeure la condition
fondamentale. Il est exprimé à l'article 58 du Code des
Obligations Civiles et Commerciales (C.O.C.C.) : "il n'y a point de contrat
sans consentement de l'une ou l'autre partie".
Le consentement désigne la manifestation de
volonté de chacune des parties, le concours des deux volontés.
Chacune des parties doit consentir de manière libre et
éclairée.
Il faut tout d'abord avoir la capacité à
transiger. Cette capacité peut être définie comme
l'aptitude à avoir des droits et à pouvoir les exercer. En
principe, toute personne est capable sauf si la loi en dispose autrement.
Ensuite, il faut transiger sur ce qui est légal. La
transaction doit donc être conforme à l'ordre public et aux bonnes
moeurs. Il n'est pas de possibilités de transiger sur les
matières qui intéressent l'ordre public.
Enfin, le consentement devant conduire à transiger ne
doit pas être vicié. L'article 61 du C.O.C.C.
énumère les vices du consentement que sont : l'erreur, le dol et
la violence.
L'erreur commise à l'occasion de la transaction
réside dans l'idée fausse que se fait un contractant de tel ou
tel autre élément de celle-ci .C'est donc une fausse
appréciation de la réalité.
L'article 62 du C.O.C.C dispose que : "le contrat est nul
lorsque la volonté de l'un des contractants a été
déterminée par erreur". Toutefois, pour être retenue comme
vice du consentement, l'erreur doit revêtir un certain degré de
gravité : elle doit d'abord être déterminante
c'est-à-dire que sans elle les parties n'auraient pas transigé,
ensuite le motif qui a déterminé le contractant à
transiger doit être connu de l'autre partie.
Quant au dol, il s'analyse en une tromperie provoquée
à l'encontre de l'autre pour l'amener à donner son consentement.
Le dol se ramène donc à faire naître chez la victime une
erreur. Cependant, deux conditions sont exigées. La première est
un élément matériel : les artifices ou les manoeuvres
émanent du contractant. La seconde est un élément
intentionnel : la claire conscience que l'on a d'induire l'autre partie en
erreur.
Pour ce qui est de la violence, elle désigne la
pression ou la contrainte exercée sur la volonté d'une personne
pour l'amener à transiger. Elle peut être physique ou morale.
En définitive, nous retiendrons que la transaction
n'est valablement conclue que si l'employeur et le salarié ont
donné leur consentement librement et en pleine connaissance de cause.
Ainsi, les signataires doivent-ils être saints d'esprit
et capables de comprendre la portée de la transaction qu'ils ont
signée. En outre, le consentement des deux parties ne doit ni être
affecté par une erreur sur la personne (confusion sur l'identité
de l'une des parties) ou sur l'objet du différend réglé
par la transaction, ni être obtenu par des manoeuvres frauduleuses ou
dolosives ni par violence. Sans volonté libre de transiger, il n'y a pas
transaction.
B- L'existence d'un différend
Pour être valable, la transaction doit résoudre
un différend entre l'employeur et le salarié. En effet, c'est
l'existence ou l'éventualité d'un différend dans
l'exécution ou la rupture du contrat de travail, qui est le fondement du
principe de la transaction. Ce différend, né à l'occasion
des relations de travail, pourra faire l'objet d'une transaction dès que
celui-ci sera effectif.
Le départ transactionnel doit avoir pour origine la
dénonciation du litige portant sur la relation contractuelle qui existe
entre l'employeur et le salarié.
Dans un premier temps, il doit y avoir dénonciation par
l'employeur du contrat de travail pour une cause réelle et
sérieuse reprochée au salarié. Tout d'abord, lors d'un
entretien préalable répondant aux règles de la
législation du travail en vigueur concernant le licenciement,
l'employeur prend le soin de produire des preuves tendant à
démontrer la réalité des fautes retenues à
l'encontre du salarié. Ensuite, il explique que c'est sur la base de ces
fautes qu'il a convoqué le salarié à un entretien
préalable et que par la suite il a procédé à son
licenciement. Il ajoute que la lettre de licenciement comporte
l'énoncé de ces motifs et que le protocole transactionnel
intervenu avait donc bien pour vocation de régler un litige, il n'avait
pas vocation à organiser une rupture à l'amiable entre les deux
parties.
Dans un second temps, le salarié doit contester les
motifs de la rupture de son contrat de travail en répondant par
écrit, tout en indiquant qu'il émet la possibilité de
renoncer à recourir aux tribunaux en contre partie d'une
indemnité financière compensatoire au titre de préjudice
moral.
Exemple: un employeur licencie un salarié pour faute
lourde, alors que ce dernier considère que ce licenciement est abusif et
veut engager une procédure contentieuse devant le juge.
Tous deux peuvent décider de conclure une transaction
ayant pour objet le caractère lourd de la faute, motif du licenciement.
Donc seul un litige existant ente l'employeur et le
salarié peut être à l'origine d'une transaction. Ce litige
doit exister dans les faits, c'est-à-dire que l'employeur doit pouvoir
reprocher certaines choses au salarié et que ce dernier doit pouvoir les
contester. Il en résulte que si l'employeur n'a aucun grief à
opposer au salarié, il ne peut proposer la conclusion d'une transaction.
Une telle convention reposant sur un motif de licenciement inexistant est
juridiquement nulle selon la jurisprudence.
Transiger en l'absence d'un différend entre l'employeur
et le salarié est impossible et il est d'ailleurs conseillé que
l'acte transactionnel indique le motif du licenciement.
C- L'existence de concessions
réciproques
La mention la plus importante de la transaction
concerne les fameuses concessions réciproques tant de la part de
l'employeur que du salarié.
La transaction, pour être valable, doit comporter des
concessions réciproques qui doivent être réelles,
appréciables et non symboliques, procurant au salarié un avantage
réel.
Les concessions réciproques supposent que chaque
partie, l'employeur comme le salarié, renonce à certaines de ses
prétentions.
En règle générale, la principale
concession du salarié consiste à renoncer à agir en
justice pour contester son licenciement. En contre partie, l'employeur s'engage
à lui verser une certaine somme d'argent: l'indemnité
transactionnelle.
En la matière, il convient d'être vigilant car
l'absence de concessions réciproques entraîne la nullité de
la transaction. Et les juges, lorsqu'ils sont appelés à se
prononcer sur la validité de la transaction, contrôlent
très strictement la réalité de ces concessions. Même
s'ils ne vont pas jusqu'à exiger que ces concessions soient parfaitement
équilibrées et strictement proportionnelles, il demeure
primordial qu'aucunes des concessions ne soient dérisoires.
Il suffit d'abord que la transaction comporte des concessions
réciproques réelles, autrement dit que les concessions de l'une
des parties ne doivent pas être seulement symboliques. En effet la
transaction n'est pas valable lorsque l'une des parties renonce à ses
droits pour une contrepartie si faible qu'elle s'avère quasi
inexistante. Il n'est pas inhabituel de rencontrer des transactions où
l'on comprend parfaitement les intérêts d'une partie, mais
où l'on s'épuise à trouver une raison quelconque ayant
poussé l'autre partie à renoncer à l'un de ses droits.
C'est le cas notamment, lorsqu'un employeur, craignant une procédure
devant le Conseil de Prud'hommes, pousse le salarié à transiger
afin de l'empêcher d'entamer toute procédure contentieuse en lui
proposant un "avantage fantôme".
Ensuite, il suffit que ces concessions soient
appréciables. Ainsi, l'indemnité transactionnelle allouée
au salarié ne doit pas être inférieure aux sommes d'argent
incontestables auxquelles il peut légitimement prétendre dans sa
situation. Cette indemnité doit donc être nettement
supérieure à celle à laquelle il aurait normalement droit.
D- La conclusion de la transaction après
notification du licenciement
La transaction, ayant pour objet de mettre fin par des
concessions réciproques, à toute contestation née ou
à naître résultant de la rupture du contrat de travail, ne
peut valablement être conclue qu'après notification du
licenciement par lettre recommandée avec demande d'avis de
réception par la poste.
La transaction doit donc être postérieure au
licenciement. Ainsi, pour être valable, elle ne peut être
signée en même temps que la lettre de licenciement.
La notification du licenciement doit nécessairement se
faire par lettre recommandée avec accusé de réception,
sans quoi la transaction intervenue postérieurement sera nulle. Tout
autre mode de notification (lettre remise en main propre) entraîne
l'impossibilité de transiger sur la rupture du contrat de travail. Seule
la lettre recommandée avec avis de réception par la poste peut
rendre le licenciement définitif.
Mais les juges sont encore plus précis, ils
considèrent en effet que le licenciement n'est définitif
qu'à partir du moment où le salarié a eu connaissance
effective des motifs de son licenciement. La transaction est alors
envisageable, non pas lorsque l'employeur dispose de la preuve de l'envoi de la
lettre de licenciement, mais quand la poste lui aura retourné l'avis de
réception signé par le salarié.
En effet, si l'employeur n'a pas la preuve que le
salarié a bien reçu la lettre de licenciement, il ne pourra pas
justifier que le salarié sait pourquoi il a été
licencié. Or, si ce dernier ne connaît pas les raisons de son
licenciement, il ne sera pas à même de transiger dans son
intérêt.
Par conséquent, la transaction n'est valable que si
elle est signée après la restitution à l'employeur de
l'avis de réception de la notification du licenciement signé par
le salarié. Dans le cas contraire, elle fait l'objet d'une
nullité pouvant être soulevée par l'une des parties, en
l'occurrence le salarié. Cette nullité est instituée dans
le seul intérêt du salarié, donc seul ce dernier peut la
solliciter.
2EME PARTIE :
LA TRANSACTION, LE MEILLEUR MOYEN DE REGLER LES LITIGES
DECOULANT DE LA RUPTURE DU CONTRAT DE TRAVAIL
Si un litige survient à l'occasion de la rupture du
contrat de travail entre un employeur et un salarié, ces derniers
peuvent décider de régler leur différend par le biais
d'une transaction.
La transaction est alors pour les deux partenaires, le moyen
de tourner la page rapidement et sans se déchirer, évitant ainsi
une procédure contentieuse, longue et incertaine.
Tout au long de cette partie, nous tenterons d'expliquer
l'issue de la transaction (chapitre1) et enfin comment la transaction
serait-elle profitable aux deux parties (chapitre 2).
CHAPITRE 1 : L'ISSUE DE LA TRANSACTION
Section 1 : Effets de la transaction
Dés lors que la transaction est valide, elle se voit
conférer l'autorité de la chose jugée en dernier ressort
et interdira toutes actions ou instances aux parties pour le ou les
différends qui se trouvent compris dans la transaction (A). Suite
à un licenciement, la transaction permettra au salarié
licencié de percevoir diverses indemnités (B).
A. L'autorité de la chose jugée
La transaction, mettant fin à la contestation actuelle
ou future, l'employeur et le salarié ne peuvent la dénoncer
lorsqu'ils l'ont signée. Ils ne
peuvent non plus la remettre en cause lorsqu'elle est valable.
On dit pour cela, qu'elle a entre les parties, l'autorité de la chose
jugée en dernier ressort.
L'employeur ou le salarié ne peut la contester devant
le Conseil de Prud'hommes (Tribunal du travail au Sénégal) pour
cause d'erreur de droit ou cause de lésion (article 2052 du Code civil
français). L'employeur aura donc tout intérêt à
préciser que la transaction concerne tout litige (né ou à
naître) lié à l'exécution ou à la cessation
du contrat de travail.
La transaction, ayant pour but de régler
définitivement l'objet du litige, ses effets sont aussi importants qu'un
jugement officiel. Cette caractéristique rend la transaction
précieuse et on la retrouve assez fréquemment sur le terrain du
droit social en matière de licenciement. Il n'est pas inhabituel de voir
le salarié et l'employeur se trouver des points communs au cours d'une
procédure contentieuse. En effet, la transaction permet de prendre de
vitesse la justice étatique et de trouver une solution aussi efficace
voire plus si l'on considère qu'elle n'est pas susceptible d'appel.
L'employeur et le salarié abandonnent toutes réclamations
limitées au contenu (objet) de la transaction (articles 2048 et 2049 du
Code civil). Evidement, seules les dispositions inscrites dans la transaction,
ont autorité de la chose jugée. La valeur de la transaction
devient alors relative, puisqu'elle ne concerne que les éléments
du litige sur lequel l'écrit transactionnel porte.
Ainsi, les termes de l'accord transactionnel s'imposent-ils et
ne peuvent plus être remis en cause ultérieurement par l'une des
parties. Par conséquent, le juge ne peut plus être amené
à trancher un litige qui a fait l'objet d'une transaction. Il reste
cependant qu'il est parfaitement souverain dans son appréciation :
- des concessions réciproques qu'il peut juger
insuffisantes ;
- de la réalité de l'objet qu'il peut librement
requalifier si les circonstances le permettent.
Toutefois, cette inviolabilité de la transaction
entre les parties, n'est pas aussi parfaite qu'il y paraît. En
dépit des apparences, une transaction peut être
dénoncée par l'une des parties afin de réengager une
nouvelle procédure contentieuse. C'est le cas d'une transaction ne
répondant pas aux conditions de validé, de l'inexécution
par l'une des parties des obligations nées de la transaction, et enfin
de la présence d'un vice du consentement. Concernant ce dernier point,
l'article 2053 du Code civil français prévoit notamment les cas
habituels de violence et de dol. Il est parfaitement normal de ne pas appliquer
un accord dans lequel l'une des parties aurait
délibérément ignoré la volonté de
l'autre.
Par ailleurs, il est assez rare que la jurisprudence
opère un examen approfondi des concessions réciproques. En effet,
il n'est pas inhabituel de rencontrer des transactions où l'on comprend
parfaitement les intérêts d'une partie, mais où l'on
s'épuise à trouver une raison quelconque ayant poussé
l'autre partie à renoncer à l'un de ses droits.
C'est ainsi que, dans une logique de protection de la partie
faible, que le législateur limite volontairement les effets de
l'autorité de la chose jugée des transactions en droit du
travail. Le consentement du salarié serait comme présumé
être moins éclairé que celui de l'employeur, qui jouit
très souvent des conseils avisés de professionnels.
Aussi, la Cour de Cassation a durci sa position en
décidant de contrôler la pertinence des motifs exposés dans
la lettre de licenciement. Partant au delà des précautions
à mettre en oeuvre au moment de la rédaction du protocole, la
lettre
de licenciement, constituant l'origine du litige, doit
également faire état d'éléments, pour le moins,
pertinents.
En outre, l'une des parties peut demander à un juge de
trancher un élément qui n'aurait pas été
traité dans la transaction. Par exemple, si un salarié renonce
à toutes actions, droits et prétentions nés ou à
naître, relatifs à la cessation du contrat de travail, il peut
réclamer le paiement d'heures supplémentaires qui ne lui ont pas
été réglées. Les deux parties peuvent aussi
décider de revenir sur ce qui était prévu dans l'accord
transactionnel, à condition de remplir à nouveau toutes les
conditions de validité de la transaction, notamment en s'accordant des
concessions réciproques.
B. L'indemnisation du salarié licencié
La transaction après licenciement permet le versement
de l'indemnité transactionnelle au salarié. Cette
indemnité est constituée de diverses indemnités qui
réparent le préjudice moral et professionnel subi par le
salarié à la suite de son licenciement. Outre le montant de la
compensation purement financière qui intervient en suppléant des
indemnités légales de licenciement, peuvent entrer dans sa
composition le préavis payé non effectué, la levée
d'une clause de non concurrence ou sa rémunération, le maintien
de la mutuelle durant la période de recherche d'emploi, de celui des
outils de travail tels que voiture de fonction, ordinateur portable,... ou
encore le prix de leur achat ou tout autre avantage lié au statut de
salarié.
Ainsi, les différents types d'indemnités
que peut obtenir le salarié licencié selon sa situation
sont :
- l'indemnité compensatrice de préavis le cas
échéant avec dispense d'exécuter le
préavis :
- l'indemnité compensatrice de congés
payés pour les CDI ;
- l'indemnité de repos compensateur ;
- l'indemnité de non-concurrence ;
- l'indemnité de précarité en fin de
CDD ;
- l'indemnité de départ à la retraite
- l'indemnité légale de licenciement ou
l'indemnité conventionnelle de licenciement fixée par la
convention collective de la branche ou l'accord professionnel dont
dépend l'entreprise ;
- l'indemnité légale de licenciement
économique ou de départ volontaire versée dans le cadre
d'un plan social et variant selon les conditions du plan ;
- l'indemnité due en cas de procédure
irrégulière de licenciement pour la transaction ;
- l'indemnité pour licenciement sans cause
réelle et sérieuse pour la transaction ;
- et des dommages intérêts spécifiques
à négocier au cas par cas.
L'indemnité transactionnelle allouée au
salarié dépend donc en partie des motifs du licenciement, du
salaire, de l'ancienneté et de la situation de ce dernier, mais aussi de
la négociation elle-même.
Toutefois, lorsqu'un employeur négocie une transaction
avec un salarié, il est extrêmement important qu'il connaisse le
sort fiscal et social des indemnités transactionnelles ; autrement
dit de savoir si les sommes versées au salarié au titre de la
transaction, seront soumises à cotisations sociales et à
l'impôt sur les revenus. En effet, le salarié, surtout s'il s'agit
d'un cadre fortement imposé, raisonnera, et c'est très logique,
en revenu fiscal.
Heureusement, les règles applicables en la
matière sont relativement clémentes pour les salariés
comme pour les employeurs, même si la donne est assez différente
selon que la transaction règle les suites du licenciement d'un
salarié en CDI ou d'un salarié en CDD, voire les suites de la
révocation d'un dirigeant.
· La transaction avec un salarié en
CDI
Lorsque la transaction est conclue avec un salarié en
CDI, l'indemnité qui lui est versée est en principe imposable.
Mais ce principe n'a en réalité guère de portée. En
effet, la fraction de l'indemnité transactionnelle qui ne dépasse
pas le montant de l'indemnité de licenciement prévu par la
convention collective de branche ou l'accord professionnel ou
interprofessionnel ou, à défaut, par la loi, est
exonérée d'impôts sur le revenu et de charges sociales.
Mieux, lorsque l'indemnité dépasse ce montant,
elle demeure exonérée d'impôts et de charges sociales
à hauteur du plus élevé des deux plafonds
suivants :
§ 50% de l'indemnité totale perçue
§ deux fois la rémunération brute
perçue par le salarié au cours de l'année civile
précédant la rupture du contrat de travail.
La fraction exonérée en vertu de ces deux
limites pouvant cependant excéder un plafond égal à la
moitié de la première tranche du barème de l'impôt
de solidarité sur la fortune (I.S.F) de l'année de rupture du
contrat de travail, soit 366.000 euros pour l'année 2005.
Par exception, certaines indemnités sont même
totalement exonérées de cotisations sociales quelque soit leur
montant. Il s'agit des sommes versées dans
le cadre d'un plan social, qu'il s'agisse de licenciement ou
de départs volontaires.
Mais attention à un point crucial, seules les
indemnités transactionnelles sont susceptibles d'être
exonérées. Autrement dit, c'est le caractère indemnitaire
qui justifie l'exonération d'impôts et de charges sociales, le
fait que les sommes versées réparent le préjudice
causé au salarié par le licenciement. C'est ce qui explique que
certaines sommes versées au salarié à l'occasion de la
transaction, soient systématiquement imposables. Il en va ainsi :
Ø des indemnités de non concurrence,
c'est-à-dire des sommes versées au salarié en contrepartie
du respect de l'engagement qu'il a pris de ne pas concurrencer son ex-employeur
après son départ de l'entreprise.
Ø des indemnités de préavis et de
congés payés.
Des indemnités, qui, il faut le préciser,
lorsqu'elles sont imposables, même pour partie, ouvrent droit au
dispositif d'imposition de faveur réservé aux revenus
exceptionnels, le système du quotient, qui atténue fortement
l'impact de la progressivité par tranches du barème de
l'impôt sur les revenus.
· La transaction avec un salarié en
CDD
Vis à vis d'un salarié en CDD, le dispositif
fiscal de faveur est logiquement réservé à la part
indemnitaire des sommes versées au salarié. Et à ce titre,
les magistrats considèrent que l'indemnité
transactionnelle « est assimilable à du salaire pour la
partie qui n'excède pas la rémunération de la
période à durée déterminée restant à
couvrir ».
Ainsi, un salarié en CDD de dix huit mois dont le
contrat de travail est rompu au bout d'un an et percevant une indemnité
transactionnelle de neuf mois, est imposable à hauteur des six mois
restant à couvrir à la date de rupture du CDD. Ces six mois
seront donc soumis aux charges sociales et à l'IR au nom du
salarié.
En revanche, le surplus a un caractère indemnitaire et
sera exonéré dans les mêmes conditions que les
indemnités versées au salarié en CDI, c'est-à-dire
à hauteur du plus élevé des trois montants suivants :
Ø indemnité conventionnelle ou légale
Ø 50% de l'indemnité totale perçue
Ø deux fois la rémunération brute de
l'année précédente.
A rappeler que les deux dernières limites sont
plafonnées à 366.000 euros au titre de l'année 2005.
Illustration :
Un salarié perçoit en 2005 une indemnité
transactionnelle de 50.000 euros. En 2004, sa rémunération brute
annuelle est de 65.000 euros.
Les seuils d'exonération s'établissent
à :
§ 15.000 euros (montant de l'indemnité
prévue par la convention collective)
§ 25.000 euros (50% de l'indemnité
perçue)
§ 130.000 euros (double de la rémunération
brute de 2004).
L'indemnité transactionnelle de 50.000 euros est donc
exonérée en totalité puisqu'elle n'excède pas le
seuil de 130.000 euros.
· Le cas particulier des dirigeants
révoqués
Quant à eux, la règle est binaire.
Soit leur départ est volontaire, et l'indemnité
qui leur est éventuellement allouée est imposable et chargeable
en totalité.
Soit leur départ est forcé, et ils sont
traités en principe comme les salariés en CDI au titre de l'IR et
des cotisations sociales.
L'indemnité transactionnelle est dans ce cas
exonérée dans la limite la plus élevée des deux
plafonds suivants :
Ø 50% du montant alloué
Ø deux fois la rémunération brute de
l'année précédente.
Bien entendu, la fraction exonérée ne peut,
comme pour les salariés en CDI, excéder la moitié de la
limite de la première tranche d'imposition, soit 366.000 euros au titre
de l'année 2005.
Au Sénégal, une partie de
l'indemnité transactionnelle est exonérée d'impôts
sauf pour un plan social ou une autorisation expresse du Ministre des finances.
C'est le cas de l'indemnité de licenciement et le pécule de
départ. Concernant l'indemnité de licenciement, il faut signaler
que depuis le 1er Janvier 1987, elle est totalement
exonérée d'impôts (Loi 87-10 du 11 Février 1987 -
JOS SPECIAL N° 5160 du 22.02.87 P.117).Par contre, les congés et
préavis sont imposables.
Quant aux charges sociales, elles ne sont pas
exonérées.
Section 2 : Contestation de la validité de la
transaction
En principe, la transaction règle de façon
définitive les litiges existant ou à naître
résultant de la rupture du contrat de travail. Ce qui implique que sa
vocation première est la conclusion d'un acte sur lequel on ne peut plus
revenir.
Cependant, certaines situations permettent de remettre en
cause la transaction postérieurement à sa signature. C'est le cas
notamment du non respect des conditions de validité ou de
l'inobservation des obligations fixées dans la transaction (A).Cette
remise en cause de l'accord transactionnel entraîne des
conséquences prononcées par le juge (B).
A. Cause de la contestation
La saisine du Conseil de Prud'hommes dans le cadre d'une
contestation de la transaction est très limitée.
Cette contestation peut avoir pour origine la
dénonciation du non respect des conditions de validité de la
transaction, ou de l'inobservation des obligations inscrites dans la
transaction.
Concernant les conditions de validité de la
transaction, seul le salarié peut en dénoncer telle ou telle
irrégularité. Ainsi, l'employeur n'est jamais à l'abri
d'une contestation et donc d'une action aux Prud'hommes, même
après transaction. « Le salarié peut invoquer
l'absence de concessions réciproques ou équilibrées si les
indemnités versées ne compensent pas les droits auxquels il
aurait eu accès en cas de licenciement: paiement du préavis,
indemnités de licenciement légales ou
conventionnelles... », intervient Patrick le Rolland, ancien
conseiller du Conseil de Prud'hommes et auteur de « Tout pour gagner
aux Prud'hommes » (Maxima). Cette notion de concessions
réciproques n'est pas évidente. « Et souvent, le
salarié ignore l'ampleur de ses droits » ajoute-t-il.
« Bref, s'il est bien indemnisé, il ne créera pas de
problème à son ancien employeur ».
Le salarié peut aussi, par le biais de son consentement
contester la transaction qu'il aurait conclue avec son ancien employeur. En
effet, si au cours de l'accord son consentement a été
vicié soit par erreur, violence ou dol, il pourra grâce à
l'aide d'un avocat, en contester la validité.
Il en va de même lorsque le protocole
transactionnel a été conclu antérieurement à la
notification de son licenciement.
Pareillement, lorsque la transaction masque un faux
licenciement.
S'agissant de l'inobservation des obligations nées de
la transaction, la contestation peut provenir soit de l'employeur, soit du
salarié si l'autre partie venait à ne pas respecter ses
engagements.
En résumé, nous retiendrons que la contestation
de la validité de la transaction est envisageable malgré
l'autorité de la chose jugée qu'on lui confère, mais
à condition de ne pas trop tarder.
B. Conséquences de la
contestation
Lorsque l'une des parties ne respecte pas les conditions de
validité ou les obligations nées de la transaction, l'autre
partie peut saisir le juge afin que ce dernier prononce soit l'exécution
de la transaction, soit sa nullité.
L'exécution de la transaction intervient en cas
d'inobservation volontaire par l'une des parties, des obligations fixées
dans la transaction. En principe, c'est souvent l'employeur qui refuse de
verser au salarié l'indemnité transactionnelle convenue.
La transaction faisant naître à la charge de la
partie défaillante une obligation de faire (ou de ne pas faire),
l'action ne peut aboutir qu'au versement de dommages et intérêts.
En effet, le juge ne peut contraindre la partie défaillante à
respecter ses engagements.
Pour ce qui est de la nullité de la transaction, la
législation étant sous l'empire de la jurisprudence qui peut
être contradictoire, on peut seulement dire selon les différents
verdicts de la Cour de cassation, qu'a priori seul le salarié peut
l'invoquer car jugeant que l'accord transactionnel est irrégulier et/ ou
défavorable à ses intérêts
Le caractère très particulier de la transaction
apparaît dans la réglementation de ses nullités. Etant un
contrat, elle devrait en principe, être soumise aux mêmes
règles que tout accord de volonté, mais elle est aussi
l'équivalant d'une décision judiciaire et doit avoir à ce
titre certaines garanties.
De là, l'application restrictive du droit commun des
nullités, afin de lui assurer un maximum de sécurité
juridique.
La transaction peut donc être annulée pour
certains vices du consentement d'une part, et d'autre part pour violation de
ses conditions de validité et d'inexécution des obligations y
figurant.
Au préalable, il est nécessaire de souligner que
si la transaction a été conclue avec un salarié
ordinaire, la nullité est relative et ne peut donc en conséquence
être invoquée que par le salarié concerné. La
Chambre sociale de la Cour de cassation rappelle ce principe et y ajoute que
dans la mesure où il s'agit d'une nullité relative, elle se
prescrit sur cinq ans à compter de sa signature. Après ce
délai, il n'existe plus aucun moyen de faire prononcer sa
nullité, la transaction sera donc considérée comme
valable.
En revanche, la nullité absolue est encourue quand la
transaction en cause est conclue avec un salarié protégé.
Si la transaction est annulée, les deux parties
retrouvent tout leur pouvoir de faire valoir leurs droits à
l'égard du licenciement, et ce en principe pendant trente jours ;
en plus de cela les indemnités versées doivent être
restituées. Les parties se retrouvent alors dans la situation juridique
initiale.
· Le cas des vices du consentement
L'erreur de droit et la lésion sont sans effet sur la
transaction (article 2052 du Code civil). L'erreur de droit est une
méprise sur l'existence ou sur la portée d'un fait ou d'un acte.
La lésion quant à elle, a pour effet un préjudice
résultant pour l'une des parties, de la différence
injustifiée des concessions et prestations réciproques.
En revanche, l'erreur sur la personne ou sur l'objet de la
transaction, le dol et la violence sont des causes d'annulation de la
transaction (article 2053 du Code civil).
Il pourrait y avoir erreur sur la personne si les parties se
méprenaient sur l'identité ou sur les qualités de l'autre
partie. Les décisions jurisprudentielles sont extrêmement rares en
la matière.
Il y aurait erreur sur l'objet de la transaction, si les
parties ne pouvaient pas prévoir l'une des conséquences du
contrat ou de sa rupture au moment de la transaction.
De son côté, le dol consiste en des manoeuvres
frauduleuses pour obtenir le consentement de l'autre partie. Il ne constitue
une cause d'annulation de la transaction qu'à la condition d'avoir
été déterminant. La nullité d'une transaction pour
dol ne peut donc être obtenue que si le demandeur établit non
seulement l'existence de mensonges et de manoeuvres dolosives, mais encore leur
caractère déterminant sur le consentement (article 1116 du Code
civil français).
Concernant la violence, elle est généralement
conçue comme une contrainte morale. Elle ne se présume pas, il
appartient à celui qui l'invoque d'en apporter la preuve.
En pratique, de nombreuses décisions ne reconnaissent
pas le vice du consentement pouvant annuler la transaction. Les motifs suivants
sont régulièrement relevés :
Ø lettres établissant la parfaite conscience de
la portée des écrits ;
Ø encaissement sans réserve du montant du
chèque ;
Ø salarié ayant une culture intellectuelle lui
permettant d'apprécier la portée des clauses ;
Ø preuve que le consentement du salarié n'a pas
été surpris ;
Ø salarié détenant une intelligence
reconnue ;
Ø impossibilité de se méprendre sur la
portée de la transaction ;
Ø conseils pris auprès de
spécialistes ;
Ø contractant expérimenté.
· Le cas de l'inexécution des obligations
nées de la transaction
Lorsque les deux parties n'exécutent pas les
obligations nées de l'accord transactionnel, les juges, n'ayant aucun
moyen de les contraindre à respecter leurs engagements, ont toutefois la
possibilité d'annuler le protocole d'accord.
Outre le cas où l'employeur refuserait de verser
l'indemnité transactionnelle convenue, nous pouvons retenir comme
exemple, le cas du salarié ne respectant pas la clause de non
concurrence. Il en résultera, une possible résolution judiciaire
de la transaction, si et seulement si l'employeur en fait la demande.
· Le cas du non respect des conditions de
validité
Comme nous l'avons vu précédemment, la
transaction ne peut valablement être conclue, qu'après
notification au salarié de son licenciement par lettre
recommandée avec accusé de réception par la poste. Si elle
venait à intervenir antérieurement à la notification, les
juges pourraient être saisis pour prononcer sa nullité.
De même, la transaction qui ne comporterait pas de
concessions réciproques appréciables de la part du salarié
et de l'employeur, serait entachée de nullité.
Enfin, l'objet de l'accord transactionnel doit porter sur un
ou des litiges existants dans les faits, c'est-à-dire réels. A
défaut, une action en nullité est envisageable à ce
niveau.
En somme, le juge appelé à contrôler la
validité de la transaction et à prononcer sa nullité en
cas de non respect de ses conditions :
Ø vérifiera d'abord l'existence et le
caractère réciproque des concessions ;
Ø se déterminera ensuite sur le contrat de
transaction, sur l'existence de la lettre de licenciement et
l'énoncé de celle-ci (objet).
Mais, il ne se prononcera sur le caractère réel
et sérieux des motifs de licenciement invoqués en aucun cas.
CHAPITRE 2 : LA TRANSACTION OU L'ART DE REUSSIR UN
LICENCIEMENT GAGNANT POUR LES DEUX
PARTIES
Section 1 : La transaction dans la pratique
Quand le licenciement repose sur des motifs sérieux,
le problème ne se pose pas. La transaction concerne des
séparations dont les motifs bien que réels, risquent d'être
difficiles à prouver ou à défendre lors d'un
procès.
Un manager peut souhaiter se séparer d'un
collaborateur sans qu'il soit possible d'évoquer une faute ou même
un motif réel et sérieux. Parfois, c'est le salarié
lui-même qui sent que les choses tournent mal et qui laisse entendre
qu'il accepterait un départ moyennant une compensation
financière.
La transaction est alors pour les deux parties le
moyen de tourner la page rapidement et sans se déchirer. Pour le
salarié, elle lui permet de ne pas attendre la décision d'un juge
qui peut être longue à obtenir et de percevoir rapidement son
chèque. Pour l'employeur, elle est le moyen pratique pour se garantir
contre des attaques auprès des tribunaux, ou tout simplement pour
assurer la paix sociale dans l'entreprise. Ainsi, il fait l'économie de
frais de procédure, de frais d'avocat, en plus des sommes -incertaines
par nature - que le juge pourrait attribuer au salarié.
Toutefois, entre la théorie et la pratique,
apparaît un écart important. En effet, si l'employeur n'a pas
toute confiance en son ex-collaborateur ou bien si le risque financier est
élevé, le licenciement transactionnel peut représenter un
montage risqué.
Voici comment les employeurs s'y prennent concrètement
pour déjouer les pièges.
La transaction n'est valable que si elle est
effectuée après licenciement. C'est un contrat établi en
double exemplaire, daté et signé, comportant également les
mentions « lu et approuvé » et « bon pour
transaction et désistement d'actions ». Mais dans la pratique,
cela soulève un problème : l'employeur n'est pas certain que
le salarié signera l'accord transactionnel après le licenciement
et n'ira pas devant le juge. Pour limiter les risques, les employeurs suivent
couramment le cheminement suivant, même s'il est illégal.
1) Se mettre d'accord, employeur et salarié, sur la
démarche à suivre et les concessions réciproques lors
d'entretiens informels.
2) Envoyer une lettre de convocation à l'entretien
préalable de licenciement en recommandée avec accusé de
réception.
3) A l'issue de l'entretien, une seconde enveloppe,
envoyée également en recommandée avec accusé de
réception, est censée contenir la lettre de licenciement, mais
renferme en réalité une feuille blanche. Si elle contenait la
lettre de licenciement, celle-ci ne serait pas post datable.
Dès réception, le salarié ne doit pas
l'ouvrir. En effet, il lui est à tout moment possible de se retourner
contre son employer. S'il ouvrait la lettre en présence d'un huissier,
celui-ci pourrait constater l'infraction.
4) Le salarié se rend à un nouvel entretien avec
son employeur lors duquel il signe la transaction et échange la feuille
blanche contre la lettre de licenciement
La transaction est donc signée avant le licenciement,
ce qui est illégal, mais officiellement le licenciement est
antérieur à la transaction.
Attention cependant, la jurisprudence est consciente de cette
pratique. « Une lettre blanche » envoyée en
recommandée avec accusé de réception, peut être
associée à un licenciement sans cause réelle et
sérieuse.
En somme, l'employeur pour se risquer à procéder
ainsi, doit laisser toutes les chances de son côté. Il fait donc
signer au salarié la transaction postdatée avant de
procéder à son licenciement, tout en conservant les deux
exemplaires du document « bien au chaud » tant que le
salarié n'a pas reçu la notification de son licenciement par
lettre recommandée. La lettre remise en main propre est
écartée de cette hypothèse et rend la transaction
subséquente nulle. En effet, si le salarié venait à crier
sur tous les toits (en pratique en faisant effectuer un constat d'huissier afin
de prouver le post datage du document) qu'il a signé la transaction
avant que le contrat de travail ne soit rompu, la transaction serait facilement
annulable en justice.
En rendant service au salarié, l'employeur se
prémunit contre toute tentative de contestations ultérieures du
salarié sur les conditions de leurs relations de travail ainsi que sur
la rupture de celle-ci, en échange d'une indemnité
transactionnelle minimale mais raisonnable quand même afin
d'éviter l'annulation en justice de la transaction pour absence de
concessions réciproques.
Section 2 : Recommandations
Entre l'employeur « expert en droit du
travail » et le salarié, souvent profane en la matière,
la négociation d'un départ accompagnée d'une transaction
se déroule à armes inégales.
Pour le salarié, négocier son départ de
l'entreprise est chose beaucoup moins aisée : cela se joue souvent
dans un fort contexte d'angoisse personnelle. Et l'attitude la plus
fréquente est de prendre un chèque sans discussion et de partir.
Ce qui se fait le plus souvent au détriment de ses droits.
Pour l'employeur, en jouissant des conseils de
spécialistes en droit du travail, cette négociation tourne
très souvent à son avantage.
Ainsi, pour apprendre à bien négocier un
départ, voici quelques conseils ou recommandations qui vont à
l'égard des deux parties.
A. Recommandations à l'égard du
salarié
Sachant que la transaction n'est pas une obligation pour
l'employeur, le salarié doit donc estimer ses chances de pouvoir en
conclure une avec lui.
Deux hypothèses sont possibles :
· Première hypothèse : le départ du
salarié est désiré par l'employeur, il ya donc
intérêt réciproque à négocier cette fin de
collaboration le plus efficacement et le plus équitablement possible.
Reste à savoir quel est le mode de gestion de l'entreprise en
matière de conflit. En général, les grandes entreprises
songent à leur image et sont conscientes qu'un procès devant les
tribunaux peut leur coûter plus cher qu'une indemnité de dommages
et intérêts, d'autant plus qu'au rythme de remodelage des fusions
-acquisitions, le licencié d'un jour peut se retrouver le client du
lendemain à un poste stratégique.
Dans ce cas, la négociation est ouverte et devrait
être favorable au salarié, à condition d'y mettre un peu de
doigté.
· Deuxième hypothèse : le
salarié souhaite absolument partir et au contraire son employeur n'a
pas l'intention de se séparer de lui et en fait une affaire personnelle.
Le salarié a soit la possibilité d'attendre d'avoir une
proposition d'embauche ferme à l'extérieur pour
démissionner et négocier le raccourcissement du préavis ou
pas, soit de faire valoir l'incompatibilité de sa responsabilité
avec ses compétences, ses divergences de vue (stratégiques,
méthodologiques,...) en cultivant adroitement et avec précaution
son indésirabilité, notamment auprès de son
supérieur hiérarchique directe. Ce dernier pourrait ne pas
être mécontent de le voir partir et devenir par conséquent
son « complice ».
Le salarié pourra dans ce cas, proposer de participer
à la recherche de son successeur en apportant une réflexion sur
le poste. Le but de cette stratégie est de faire en sorte que
l'employeur se résigne à transiger avec lui. Aussi, il doit
laisser son employeur annoncer son départ avant qu'il n'y ait bruit de
couloir. On ne saurait apprécier son tact et sa diplomatie.
Quelque soit le cas de figure et à fortiori dans le
deuxième, il faut au salarié monter un dossier pour s'appuyer sur
une solide argumentation qui pèsera dans la transaction. Il
réunit à cet effet des « pièces à
convictions » comme d'une part des réalisations, des notes par
lesquelles il a prévenu d'une situation, des lettres de
félicitations ou de remerciements, des résultats
démontrant son efficacité professionnelle, et d'autre part des
preuves soit de modifications substantielles de son contrat de travail, soit de
fautes ou de manquements qui auraient été commis à son
égard (rétentions d'informations, discrimination, vol de
paternité d'un travail ou d'un dossier, détournement de ses
réalisations, harcèlement...) et éventuellement des
malversations, des abus de biens sociaux...
Le plus dur est fait, mais le salarié a encore
une phase importante : la formalisation de la transaction et de son
départ de l'entreprise. C'est le moment de valider avec son avocat les
détails juridiques qui lui paraissent sensibles, dans le but
d'éviter les mauvaises surprises. On ne saurait trop conseiller l'avis
et le soutien de l'avocat, spécialiste en la matière.
Le DRH de l'entreprise lui proposera probablement un
contrat-type de transaction. Si le salarié négocie avant d'avoir
reçu sa lettre de licenciement, il ne lui permettra pas de garder le
papier pour le relire chez lui. Il est donc recommander d'avoir en tête
les points importants qu'il souhaiterait y voir figurer avant la
réunion. Dans tous les cas, il ne doit rien signer à la
première lecture et doit essayer de noter les points à
négocier ou absents, et d'en discuter avec son conseil juridique avant
la signature de l'accord.
On n'est jamais trop prudent, le salarié doit enfin, au
moment de la signature, relire intégralement la teneur du contrat.
B. Recommandations à l'égard de
l'employeur
La première recommandation à adresser à
l'employeur est qu'il doit absolument préciser au moment de la
rédaction de l'accord transactionnel, que la transaction concerne tout
litige né ou à naître lié à
l'exécution ou à la cessation du contrat de travail. Ceci dans le
but de l'éviter une éventuelle contestation du salarié
devant le juge.
La seconde recommandation a trait à la transaction avec
un salarié protégé. Ce dernier peut être soit un
représentant du personnel, soit un salarié en maladie
professionnelle, soit un salarié accidenté du travail.
La conclusion d'une transaction avec ce salarié
s'avère particulièrement délicate. En effet le
licenciement d'un salarié protégé impose une condition
particulière : il doit avoir été préalablement
autorisé par l'Inspecteur Régional du travail et de la
sécurité sociale du ressort. Licencier ce salarié sans
autorisation administrative, peut être lourd de conséquences,
puisque le salarié pourrait exiger non seulement sa
réintégration dans l'entreprise, mais également divers
dommages- intérêts.
Par ailleurs, l'employeur fautif est alors passible des
sanctions pénales pour délit d'entrave, soit jusqu'à 3.750
euros d'amende et deux ans d'emprisonnement.
Donc pour valablement conclure une transaction avec un
salarié protégé, l'employeur doit indispensablement
solliciter et obtenir l'autorisation de l'Inspecteur Régional du travail
et de la sécurité sociale du ressort. Cette transaction pourra
ensuite régler les conséquences financières de la rupture
du contrat de travail, c'est-à-dire, en pratique, définir le
montant des indemnités dues au salarié.
Ainsi, même dans l'hypothèse où
l'autorisation de licenciement serait par la suite retirée par
l'Inspecteur du travail lui-même dans le cadre d'un recours gracieux, ou
annulée par le Ministre de l'Emploi dans le cadre d'un recours
hiérarchique, la transaction peut permettre à l'employeur de se
prémunir contre une éventuelle demande du salarié
d'exercer son droit à la réintégration.
Autre recommandation incontournable à l'attention d'un
employeur souhaitant se séparer de l'un de ses cadres : un contrat
d'outplacement.
L'outplacement est une prestation de conseil
réalisée par un professionnel des Ressources Humaines, dont
l'objet est de favoriser le retour rapide à un emploi correspondant aux
compétences et expériences acquises par le salarié. En
général, cette prestation est financée par l'entreprise
qui procède à un licenciement individuel dans le cadre d'une
négociation globale de départ avec le salarié
licencié. Elle est soit limitée dans le temps, soit
illimitée avec un engagement de résultats du prestataire.
Le recours à l'outplacement constitue donc une voie
efficace pour rebondir professionnellement. De plus en plus d'entreprises ont
intégré cette formule dans le processus de séparation avec
leurs cadres à un acte de management. Les services de Ressources
Humaines ont en effet réalisé qu'un départ devrait
s'optimiser tout autant qu'un recrutement, car manager l'intérêt
du cadre en partance garantit le maintien de la confiance et de la motivation
des équipes en place. Ce mode d'accompagnement entre pour une part
importante dans la transaction tant d'un point de vue financier, que d'un point
de vue psychologique, intervenant en véritable soutient et rompant
l'isolement.
Ainsi, les statistiques de l'APEC montrent en effet qu'un
cadre cherchant seul un nouvel emploi va mettre en moyenne douze à seize
mois pour réussir, mais pris en charge par un cabinet d'outplacement
sérieux, il ne mettra que six mois.
Dans ce même registre, à la suite d'une
étude publiée par SYNTEC Conseil en Evolution Professionnelle sur
l'outplacement individuel des cadres en France, une progression significative
du retour à l'emploi a été constatée : moins
de six mois pour 41% et moins de neuf mois pour près de 70%.
Cette étude fait aussi ressortir, qu'à l'issue
de leurs périodes d'outplacement, les cadres obtiennent dans 81% des cas
un niveau de rémunération égal ou supérieur
à celui qu'ils possédaient auparavant ; dans 44% des cas, le
niveau de salaire obtenu est supérieur à celui du
précédent poste occupé.
Et enfin, elle relève que dans 21% des cas, les cadres
concernés s'orientent vers des opportunités de création
d'activités ou de rachat d'entreprise.
En résumé nous retiendrons que de l'outplacement
individuel des cadres, trois bénéfices majeurs y
découlent.
· accélération du retour à
l'emploi ;
· augmentation de salaire ;
· et ouverture des opportunités de
carrière.
CONCLUSION
Les relations entre employeur et salarié dans
l'entreprise ne sont pas toujours simples. Au cours de l'exécution du
contrat de travail ou lors de sa rupture, il arrive que des désaccords
importants surgissent, ou qu'ils soient susceptibles d'arriver. Pour
éviter les conflits et les démarches juridiques, les deux parties
peuvent établir une transaction.
L'objectif est donc de régler les problèmes
à l'amiable
Rappelons que contrairement au départ
négocié, la transaction n'est pas un mode de rupture du contrat
de travail, mais un mode de règlement de ses suites juridiques et
financières, et que si elle est aujourd'hui courante, elle n'a rien
d'une formalité et qu'elle nécessite la participation active des
deux parties à la résolution du conflit
d'intérêts.
La transaction doit aller au-delà des frais de
licenciement car on achète une tranquillité. En effet,
contrairement à un licenciement « classique », elle
évite la perte de temps, le tracas et les dommages.
Ainsi, ce n'est pas par philanthropie que les entreprises
ouvrent leurs carnets de chèques et versent des indemnités plus
généreuses que le minimum conventionnel, mais pour éviter
un procès.
Toutefois il est bien souvent difficile de savoir si le
montant de l'indemnité transactionnelle est supérieur ou
égal au montant qui sera alloué par le juge. Bien
conseillés et bien encadrés, le salarié et l'employeur
trouveront dans la transaction l'intérêt d'éviter une
procédure longue, coûteuse et nécessairement
aléatoire.
La transaction présente donc des effets
indéniables :
- elle garantit une relative discrétion quant aux
conditions de la rupture ;
- elle permet de régler rapidement et
définitivement un litige ;
- elle permet de gérer l'image et la
crédibilité de l'entreprise ;
- elle évite les aléas d'un procès
éventuel devant le juge ;
- et en fin elle évite la perte de temps.
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DRH de Jean Le Fèvre Sénégal
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Durée de l'entretien : de 15heures 35mn
à 16heures 15mn
· Entretien avec M. Ndiaye ex Ingénieur
à Jean Le Fèvre Sénégal
26-09-2008
Durée de l'entretien : de
15heures 10mn à 15heures 40mn
· Entretien avec M. Médoune Mbaye DRH des
Industries Chimiques 17-10-2008
du Sénégal
(I.C.S)
Durée de
l'entretien : de 17heures 20mn à 18heures
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