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Les problèmes du développement de l'environnement

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par Elie LABORIEUX
Université des Antilles et de la Guyane - Science Economie et Gestion 2008
  

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CHAPITRE I: Le développement durable

 

            Depuis Hiroshima, l'homme a pris conscience de sa capacité à s'autodétruire. Jusqu'aux années soixante, les questions d'environnement sont reléguées au second plan. Les politiques environnementales sont pour l'essentiel sectorielles. Elles visent à lutter contre les pollutions localisées dans l'espace et dans le temps et dont les acteurs sont facilement identifiables (déchets, eaux etc.).

 

            L'ensemble des dommages environnementaux à cette époque ne sont pas traités et parmi ces dommages (pollution atmosphérique et agricole), les risques technologiques; et se ne sont que des effets positifs de la croissance et du progrès tant scientifiques que techniques qui sont mis au premier rang.

 

            C'est au début des années soixante dix que des changements vont s'opérer tant dans la prise de conscience que dans les débats de la médiatisation de grandes catastrophes écologiques occasionnées par les activités économiques.

Cette prise de conscience à l'égard des problèmes environnementaux par la population s'inscrit au sein d'inquiétudes de plus en plus prononcées dans les sociétés du Nord vis-à-vis des impacts négatifs de l'industrialisation.

 

            Nous pouvons noter que cette prise de conscience environnementale semble moins importante que celle qui aura eu lieu dans les années 80. Une montée en puissance écologique qui va interpeller la communauté des chercheurs au sujet des limites de la croissance.

 Des débats sur l'épuisement des ressources naturelles commencent à faire prendre conscience que les conditions actuelles de la croissance ne pourront se poursuivre de façon indéfinie.

Certaines institutions ont été mises en avant afin de stopper les prévisions selon les quelles d'autres planètes ne seraient plus vivables, ni habitables à l'avenir donc il devient un impératif de préserver la terre.

 

            A ce effet, un équilibre serait possible afin de maintenir un niveau constant de la population et du capital avec la théorie Malthusienne : «croissance zéro».

 A ceci bon nombre de rapports et d'institutions vont se pencher sur cette question d'assurer l'avenir.

 Une première conférence se tiendra à Stockholm en1972 sur les conditions environnementales et les stratégies du développement où seront élaborées des déclarations et des négociations des différents représentants, le programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) qui sera la base du développement durable.

 

La conférence de Stockholm a été un semi échec car un an après le monde a connu une crise économique 1973 avec une crise pétrolière qui a bouleversé les négociateurs et les représentants de cette conférence.

 Malgré tout, cette pensée continue à refaire surface. Rappelons que le secrétaire général de la conférence Mr Maurice STRONG avait souligné la nécessité d'harmoniser les besoins du présent avec ceux des générations à venir et à intégrer les considérations environnementales au sein des stratégies de développement.

 

            A cette occasion lance le concept écodéveloppement qui sera l'ancêtre du développement durable. L'écodéveloppement qui se définit comme « un développement de la population par elle-même, utilisant aux mieux les ressources naturelles, s'adaptant à un environnement qu'elle transforme sans le détruire...c'est le développement en lui même tout entier qui doit être équilibré, motivé, soutenu par la recherche d'un équilibre dynamique entre la vie et les activités collectives des groupes humains et le contexte spatio-temporel de leur implantation ».

Cette définition est de HUGUE DE JUVENEL,  éditorialiste en chef de la revue futuriste 1979; on retient que le sens même de cette définition justifie la prise en compte des trois dimensions essentielles à ce qui est un développement dans une société c'est-à-dire la prise en compte équitable des besoins avec le principe de précaution, la prudence écologique qui incite l'autonomie de décision et la recherche des modèles endogènes à l'amélioration de qualité de vie.

 

 

I- La définition et l'objet du développement durable

 

 

Le concept ou la référence au développement durable n'est pas un slogan vide de sens mais devient désormais incontournable dans les discours.

Pour progresser dans la direction du développement durable, il est nécessaire d'intégrer aux objectifs d'amélioration de l'efficience économique et des richesses matérielles des objectifs d'ordre social et environnemental. Le concept de développement durable met explicitement l'accent sur l'équité entre générations, qui implique que les générations futures devraient avoir les mêmes chances que les générations présentes. Le développement durable recèle également la notion d'équité entre les pays et au sein des pays.

En 1987, la Commission mondiale sur l'environnement et le développement (CMED) a publié un rapport intitulé « Notre avenir à tous », également connu sous le nom de rapport Brundtland. Ce document présentait un certain nombre de principes directeurs en faveur du développement durable. Il concluait à la nécessité, entre autres, d'élaborer des indicateurs qui permettent de suivre dans la durée les progrès accomplis au regard de l'objectif consistant à « répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre à leurs propres besoins ».

A-Emergence du développement durable

 

La prise en compte équitable des besoins, la prudence écologique, le principe de précaution incitent à l'autonomie de décision et la recherche de modèle endogène afin d'en parer les retombées.

            Les retombées de Stockholm seront très faibles car l'époque n'était probablement pas encore prête pour ce type de débat et les indices sur la dégradation de l'environnement étaient encore partiels.

            L'objectif  assigné à la communauté internationale pour affronter les enjeux du développement et de protection de l'environnement auxquels l'humanité doit faire face.

Le sommet de Rio en 1992 que nous évoquerons plus bas ainsi que la conférence de Johannesburg de 2002 ont ponctué la reconnaissance progressive de cette notion.

 

      Le développement durable est un développement plus efficace, plus solidaire, moins gaspilleur qui pourrait être étendu aux 6,5 milliards d'habitants de la planète sans la détruire.

 Le développement durable renvoie aux notions de « durabilité » environnementale, économique et sociale. S'agissant de la « durabilité » environnementale, l'OCDE définit plusieurs critères dans sa conception des politiques de développement durable :

-le degré de substituabilité des éléments de capital

- la régénération

- l'assimilation

- la prévention de l'irréversibilité.

 

 Ces critères font appel à des concepts tels que celui d'empreinte écologique et des capacités de charge des écosystèmes. L'empreinte écologique pourrait être définie comme la mesure de la charge qu'impose à la nature une population donnée. Elle représente la surface de sols nécessaire pour soutenir les niveaux actuels de consommation de ressources et de production de déchets de cette population.

 

Le développement durable recouvre toutes les politiques. Il est aujourd'hui intégré aux objectifs des politiques de l'Union Européenne. Le Traité d'Amsterdam (octobre 1997) dispose que « La Communauté a pour mission de promouvoir dans l'ensemble de la Communauté un développement harmonieux, équilibré et durable des activités économiques ..., une croissance durable et non inflationniste ..., un niveau élevé de protection et d'amélioration de la qualité de l'environnement, le relèvement du niveau et de la qualité de vie ».

 La stratégie de développement durable de l'Union Européenne reprend la définition de la commission de Brundtland et en retient deux idées :


· « Il n'y aura de développement durable que si un équilibre est obtenu entre les différents facteurs qui contribuent en général à la qualité de la vie ».


· « Les générations actuelles ont l'obligation de laisser aux générations futures des stocks de ressources sociales, environnementales et économiques suffisants pour qu'elles bénéficient de niveaux de bien-être au moins aussi élevés que les nôtres ».

 

 Le développement durable pose pour les pays membres de l'Union Européenne un défi : combiner une économie dynamique avec une société offrant des opportunités à chacun, tout en permettant de découpler la croissance de la dégradation de l'environnement.

Il ne doit pas être conçu comme un moyen de regrouper une série de problèmes sociaux, économiques et environnementaux, sous une nouvelle étiquette.

Une perspective d'ensemble est nécessaire pour s'assurer que les politiques dans différents domaines ne sont pas en conflit mais se confortent mutuellement.

 

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard