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L'impact des Systèmes Financiers Décentralisés sur l'Economie du sénégal

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par Chérif Assane SAGNA
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maîtrise 2006
  

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III) Impact des SFD sur l'économie sénégalaise

1) Méthodologie d'analyse d'impact

Les premières études d'impact de la microfinance, à la fin des années 80, s'attachaient à essayer de démontrer l'impact (principalement économique) avec des méthodes, des outils et une rigueur scientifiques. Réalisées le plus souvent par des équipes universitaires, ces études nécessitaient des dispositifs d'enquête importants et se sont avérées longues, coûteuses, et peu utilisables par les praticiens de la microfinance.

Une nouvelle approche de l'impact, que l'on peut qualifier de « minimaliste », s'est développée au milieu des années 90, coïncidant avec un sentiment de réussite de la microfinance, en partie justifié par les acquis du secteur et sa croissance rapide. On croyait alors, avec optimisme, en la perspective de toucher rapidement et en masse les populations n'ayant pas accès aux services bancaires: le Sommet du Microcrédit de 1997 n'annonçait-il pas 100 millions de bénéficiaires de services financiers en 2005 ?

Mémoire de Maîtrise FASEG/UCAD

Selon cette approche, la meilleure preuve de l'impact était finalement l'existence d'une institution sur la durée, sa performance financière : si les IMF s'avéraient financièrement viables, n'était-ce pas une preuve suffisante de leur capacité à trouver une clientèle, et à répondre aux besoins de cette dernière ? La performance institutionnelle était privilégiée, au détriment d'une réflexion sur l'adéquation des services financiers eux-mêmes et leur impact sur les clients. Les grands critères de succès étaient le nombre de clients atteints, le pourcentage de couverture des coûts, et la fin de la dépendance envers les subventions (permettant de maximiser le rapport entre nombre de clients touchés et apport initial du bailleur). L'idée dominante était que la standardisation des produits financiers permettrait aux IMF de passer à une échelle large, d'atteindre l'équilibre financier, et de se pérenniser. Il semblait implicitement évident que le client serait satisfait de tels services.

Plusieurs facteurs ont en quelque sorte inversé cette vision, et remis le client au centre du débat. Parmi ces facteurs, il faut citer notamment la concurrence croissante entre IMF (notamment en Amérique Latine, la Bolivie étant un exemple extrême), la montée des impayés et les premières faillites d'institutions, les abandons massifs de clients. Face à ces difficultés, il est apparu évident que le passage à une échelle large n'est pas simple pour la plupart des IMF et que ces dernières subissent souvent le contrecoup de leur politique de standardisation des produits. Les clients abandonnent un service financier qui ne leur correspond pas (par exemple lorsque l'IMF augmente très rapidement les montants des crédits), privilégient la souplesse des produits. En d'autres termes, ils ne sont pas toujours prêts à tout pour obtenir un prêt. Le succès apparent d'une IMF ayant atteint l'équilibre financier en touchant un grand nombre de clients peut donc être très rapidement remis en cause.

Les premiers travaux et études de cas sur l'impact des IMF ont en parallèle
démontré que mesurer l'impact est une tâche beaucoup plus complexe qu'il n'y
paraît. Les tenants des études d'impact "classiques"- critiquées pour être lourdes,

Mémoire de Maîtrise FASEG/UCAD

chères, n'offrant que peu de débouchés opérationnels (les conclusions peu qualitatives ne permettant pas une analyse débouchant sur des recommandations concrètes pour l'IMF) - se sont d'abord opposés aux partisans d'études légères et bon marché -réputées en général peu rigoureuses. Les difficultés méthodologiques 1 étant difficiles à contourner, il est rapidement apparu que des compromis entre l'ambition de rigueur scientifique et les moyens disponibles seraient nécessaires.

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