3. FILIERE MARAÎCHERE DANS LA VILLE PROVINCE DE
KINSHASA
3.1 Définitions
Le concept « filière » selon Ledent (1986)
cité par Lebailly et al. (2000) désigne l'ensemble des
actes de production, transformation, distribution relatifs à un produit
ou à un groupe de produits homogènes (fruits, légumes) et
concourant à la satisfaction d'un même besoin final de la
consommation. Selon le même auteur, « il apparaît que le
concept de filière et ses champs d'application diffère selon
l'angle sous lequel on s'y intéresse et les utilisations que l'on veut
en faire ».
La filière maraîchère à Kinshasa
relève de l'horticulture et son objectif est d'assurer la production et
la commercialisation des légumes. C'est une activité
dominée par une diversité des légumes. Selon Moustier
(1990), les systèmes de culture dans les périmètres
maraîchers de Kinshasa comportent des variations dont les
caractéristiques sont les suivantes :
· légumes- feuilles de cycle court (moins d'un mois)
: amarante, feuilles de patate douce ;
· légumes- feuilles de cycle long; c'est le cas de :
ciboule, chou chinois, morelles, oseille,
· les légumes de type tempéré ;
notamment aubergines violettes, chou, concombre, haricots verts, carottes,
l'oignon et tomate produits à des faibles quantités à
Kinshasa et dont le maximum de production provient plus de la province voisine
du Bas Congo.
Le tableau 2 ci-dessous identifie les différentes
spéculations pratiquées dans les périmètres
maraîchers de Kinshasa. Nous en donnons à la fois les noms
scientifiques, les noms français ainsi que les noms vernaculaires.
Tableau 3 : Identification des légumes cultivés
dans les périmètres maraîchers de Kinshasa
Nom scientifique
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Nom français
|
Nom vernaculaire
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Solanum esculentum
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Aubergine amère et douce (feuilles et fruits)
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Bilolo
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Amaranthus sp
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Amarante
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Biteko teko
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Abelmoschus esculentus
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Gombo
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Dongo dongo
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Ipomea batatas.
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Patate douce (feuilles)
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Matembele
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Hibiscus sabsariffa
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Oseille
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Ngai ngai
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Brassica sp
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Pointe noire (proche de chou de chine)
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Nkovi
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Basella alba
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Baselle
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Pinale
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Capsicum annuum
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Petit piment fort
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Pili pili
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Allium fistulosom
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Ciboule
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Ndembi
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Manihot utilissima
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Feuille de manioc
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Pondu
|
Source : Auteur, 2004
3.2. Productions maraîchères
3.2.1. Superficies allouées à la
production de légumes à Kinshasa
En 1954 Kinshasa recensait 28 ha consacrés à la
production de cultures maraîchères, alors qu'en 2002, le rapport
annuel des activités du SENAHUP indique une superficie totale de 700,50
ha exploitée pour une moyenne de 0,04 ha soit 4 ares ou 400
m2 par exploitant.
3.2.2. Typologie de légumes produits à
Kinshasa
Par définition, un légume est une plante
herbacée dont une partie est comestible: feuille (amarante), fleur,
fruit (Gombo, tomate, aubergine), graine (haricot vert), racine (carotte), tige
(céleri) ou tubercule (patate douce) (Kroll, 1994).
Selon qu'une de ses parties est consommée en
épinard ou en salade, on distingue trois grands types de légumes,
séparant toutefois les légumes feuilles des légumes fruits
et racines telles qu'indiquées dans le tableau 3 ci dessous et
illustrés sur les photos 1, 2 et 3 ci-contre.
Tableau 4 : Typologie de légumes produits à
Kinshasa et leur occupation de sol
Catégories
|
Légumes types
|
% d'occupation
|
1. Légumes feuilles
|
- Amarante
|
18
|
|
- Feuilles de Patate douce
|
25
|
|
- Ciboule
|
18
|
|
- Feuilles de manioc
|
15
|
|
- Autres
|
01
|
Sous total
|
|
87
|
2. Légumes fruits
|
- Aubergine
|
05
|
|
- Tomate
|
03
|
|
- Gombo
|
03
|
Sous total
|
|
11
|
3.Légumes racines
|
- Carotte
|
02
|
Sous total
|
|
02
|
TOTAL GENERAL
|
|
100
|
Source : Auteur, 2004 sur base des données du rapport
annuel d'activités du SENAHUP/2002.
D'après cette typologie et tenant compte de
l'occupation de sols de chaque type de légumes, la production
légumière s'oriente essentiellement vers la culture des
légumes feuilles (87%), suivis des légumes fruits (11%) et les
légumes racines (2%). L'occupation du sol de ces trois types de
légume est illustrée dans la figure ci -dessous.
Parmi les légumes feuilles, il y a lieu de signaler la
prédominance de l'amarante (28%), suivi des feuilles de patate douce
(25%), et de la ciboule (18%). Les feuilles de manioc (15%) cultivées
surtout pour ses tubercules qui font partie des cultures vivrières,
intègrent en partie la filière maraîchère.
Les légumes fruits sont dominés par l'aubergine
violette (5%), la tomate (3%) ainsi que le gombo (3%). Quant aux légumes
racines, ils sont représentés par la carotte avec 2% d'occupation
du sol.
Occupation du sol par différents légumes
cultivés à Kinshasa
11% 2%
87%
Légumes feuilles Légumes fruits Légumes
racines
Figure 2. Occupation du sol par différentes
catégories des légumes cultivés à Kinshasa 3.2.3.
Facteurs régissant l'établissement des cultures
maraîchère à Kinshasa
Les plus importants facteurs qui régissent
l'établissement des cultures maraîchères sont les suivants
: le climat, la topographie et le sol.
3.2.3.1. Climat
L'un des facteurs déterminant les possibilités
de l'agriculteur maraîcher est le « climat » qui
représente la clef de toute culture en indiquant les régions
à vocation légumière. Les différents facteurs du
climat sont extrêmement nombreux. Mais tous ne présentent pas la
même importance pour le maraîcher. La température, la pluie
et l'hygrométrie de l'air ont chacune son importance. Mais de ces
facteurs, la température est de loin la plus importante. Car on peut
remédier à la déficience de la pluviométrie par
l'irrigation (Mobambo, 1997).
3.2.3.2. Sol
Les sols influent doublement sur les cultures, ceci en raison
de leurs compositions chimiques et physiques. Celles-ci peuvent être
modifiées par drainage, par amendement et par des méthodes
culturales.
pour les cultures maraîchères. Ces sols étant
fréquemment placés dans le bas fonds des vallées
abritées présentent des conditions idéales pour la
majorité des cultures délicates.
3.2.3.3. Topographie
Les terrains bas menacés par les inondations ou par les
eaux de ruissellement, les terres mouillées ou marécageuses ne
peuvent être utilisées qu'après leur assainissement par
drainage (photo 4 ci-contre).
Une faible pente est favorable car elle permet la distribution
des eaux par irrigation telle qu' illustrée sur la photo 5 ci-contre qui
montre les grands efforts fournis par les maraîchers kinois pour lutter
contre la dépendance alimentaire.
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