2.3.
Sécurité alimentaire
2.4.1. Concept et notion
Par définition, la sécurité alimentaire
implique que tous puissent accéder en tout temps à la nourriture
nécessaire pour avoir une vie saine et active
2.4.2. Dimensions de la sécurité
alimentaire
En général, trois dimensions sont indispensables
pour que soit assurée la sécurité alimentaire de tous
a. Au niveau de la production :
La production alimentaire doit être quantitativement et
qualitativement suffisante pour la couverture des besoins alimentaires de
l'ensemble de la population (Kinkela, 2001).
b. Au niveau des circuits de production
Selon Kinkela (2001), le flux doit être permanent et
régulier entre la production et la consommation de sorte que les
quantités des produits alimentaires et leurs prix soient maintenues
constants ou mieux stables pendant une période suffisamment longue.
c. Au niveau du pouvoir d'achat de la population
Le pouvoir d'achat de la population doit être
suffisamment élevé et permettre ainsi, à celle ci
d'accéder aisément à une nourriture de bonne
qualité et en quantité suffisante pour mener une vie active et
saine.
2.4.3. Dimensions du problème de la faim
a. Distinction entre la famine et la malnutrition
Alors qu'il existe une abondante littérature sur la
manière de définir les famines, chacun peut aisément la
diagnostiquer, comme un feu ou une inondation, même s'il n'est pas
armé d'une définition précise (Sen, 1981). Cependant, la
pluralité de définitions permet de dégager un ensemble de
six facteurs qui cernent le phénomène de famine et permettent de
le distinguer des autres formes de carences énergétiques. Ces six
facteurs sont les suivants : l'absence de denrées alimentaires ou
l'impossibilité d'y accéder, le grand nombre d'individus
concernés, la menace sur l'existence même des individus et de la
mort massive, la longue durée du phénomène, une zone
géographique donnée, et l'absence de toute organisation
économique ou sociale permettant une assistance (Devereux et
al. 1988).
Ainsi, la famine est définie comme une forme de
malnutrition générale, prolongée et persistante, qui dure
plusieurs mois et affectant la majorité d'une population rurale sur une
zone plus ou moins étendue et qui provoque une totale
désorganisation économique et sociale et la mort massive par
inanition (William, 1985).
La malnutrition et la sous alimentation ne sont pas synonymes
de famine. La malnutrition est définie comme « la condition
phytopathologique provoquée par la carence en un ou plusieurs des
nutriments essentiels que le corps ne peut pas produire et qui sont
nécessaires à la survie de l'individu, à sa croissance et
à sa reproduction, ainsi qu'à sa capacité de travailler,
apprendre, occuper une fonction sociale » (Berg, 1987).
Lorsque les besoins protéo-énergétiques
ne sont pas satisfaits, on parle de la malnutrition et de la sous-alimentation.
Les chiffres moyens sont généralement situés entre 2100
kcal et 2500 kcal, soit une moyenne de 2300 kcal et de 78 g de protéines
par personne et par jour (James et al. 1992). Ainsi, un regard sur
l'alimentation quotidienne des ménages kinois permet d'apercevoir que le
bilan tant calorifique que protéique s'avèrent tous
déficitaires par rapport aux normes.
Il a été démontré que le bilan
énergétique d'une personne adulte à Kinshasa est de 1.782
calories en moyenne contre un bilan protéique de 59 g par personne et
par jour (MINAGRI, 1996). Il ressort de cette observation que
l'insécurité alimentaire à kinshasa est une grave
réalité à laquelle est exposée la population.
b. Différentes carences
énergétiques
· la malnutrition chronique :
se caractérise par la permanence d'un régime alimentaire
déficient en certains nutriments (souvent les protéines et les
vitamines) nécessaires à une activité physique normale
(Kinkela (2001). On parle aussi de situation d'insécurité
alimentaire chronique pour décrire les groupes de population souffrant
en permanence d'un régime alimentaire déficient.
· la malnutrition
saisonnière : se caractérise par une
déficience temporaire du régime alimentaire. On parle alors
d'insécurité alimentaire pour décrire
l'impossibilité temporaire de certains groupes de population à
accéder à des régimes alimentaires adéquats. Le
phénomène de soudure est un exemple de ce type de malnutrition.
Les groupes de population qui subissent une malnutrition chronique et qui
peuvent être frappés par une impossibilité temporaire
d'accès aux denrées peuvent subir une famine.
· la malnutrition «quotidienne et
fluctuante» : caractérise certains groupes
de population urbaine dans beaucoup de pays en voie de développement.
Ces groupes souffrent
particulièrement de fluctuations de leurs revenus. Le
taux de salaire réel faible et l'inexistence ou l'instabilité de
l'emploi constituent les facteurs à l'origine de cette malnutrition.
En Afrique subsaharienne, la croissance de l'urbanisation et
l'insuffisance des niveaux d'emploi peuvent conduire à l'apparition,
à côté de cette malnutrition fluctuante et quotidienne,
d'une malnutrition chronique (Azoulay et al. 1993).
|