2.3.5. Espace agricole urbain comme espace
d'apprentissage
De façon relativement théorique, les jardins
à usage collectif peuvent conduire à trois types de formation qui
se superposent souvent :
· l'auto-apprentissage, soit se former seul à partir
de ce qu'on est et ce qu'on sait en cherchant en soi les ressources dont on a
besoin ;
· l'hétéro apprentissage, soit se former au
contact des autres par la rencontre, l'écoute et l'échange ;
· l'éco-apprentissage, soit se former au contact
des éléments (l'eau, la terre, les plantes, le paysage) sans
l'interférence d'un médiateur. Ce principe se met
généralement en place de manière informelle.
8 Dans les villes des pays du Tiers-Monde, le
concept de paysage pourrait constituer un moyen de positiver cette dynamique
d'auto production du territoire souvent mal vue par les autorités, cette
forme de ré appropriation du sol par ses habitants.
Les fermes en territoire urbain, souvent d'une grande valeur
patrimoniale, peuvent constituer un outil pédagogique important. En
effet, les bâtiments d'élevage, les serres et/ou les potagers
attenants peuvent instruire les jeunes et moins jeunes sur les
réalités agricoles comme sur les pratiques écologiques
possibles.
Quant aux jardins agricoles, ils offrent le moyen de pratiquer
un enseignement pluridisciplinaire et transversal aux enfants, et
d'établir un lien entre les différentes disciplines scolaires et
la vie courante. Ils sont un lieu d'apprentissage des savoirs, des savoirs-
faire et des savoirs- être conduisant à la responsabilisation et
à l'autonomie des enfants. Ils permettent de comprendre les rapports
induits au vivant, au temps et au travail (cycle des plantes et des saisons,
besoins du vivant,...). Les jardins constituent aussi un des rares lieux
où la valeur du travail est inculquée de manière sensible
aux jeunes.
2.3.6. Espace agricole urbain comme source de revenus
Les espaces agricoles au sein de la ville peuvent bien
sûr être utilisés à des fins de production et de
vente de légumes et fruits frais, de semences et de plantes
d'agrément. Une autre dimension économique de l'espace agricole
concerne l'autoconsommation.
Selon Raki (1991), les revenus des agriculteurs urbains, sont
déterminés non seulement par la dimension des moyens de
production, mais aussi par l'importance des ressources extérieures
à l'exploitation, son environnement physique, le choix des
spéculations. Ces revenus des agriculteurs urbains jouent un rôle
déterminant dans l'équilibre économique de l'exploitation
familiale. Ils permettent la couverture des besoins de consommation courante
(besoins alimentaires, habillement, logement, dépenses de santé
et d'éducation), mais également le financement du capital de
production. Les recettes dérivant de la vente des produits
maraîchers sont un complément important d'autres revenus. Nombreux
sont les ménages qui tirent des revenus de la vente de ces produits,
souvent comme gain d'appoint lorsque la solde salariale ne leur permet pas
d'être autosuffisants toute l'année.
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