ÇáÌãåæÑíÉ
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ÇáÔÚÈíÉ
République Algérienne Démocratique
et Populaire
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Ministère de l'enseignement supérieur et
de la Recherche Scientifique
ÇáãÚåÏ
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ÇááÇÍíÉ -
ÇáÍÑÇÔ -
Institut National Agronomique -ELHARRACH-
Mémoire
En vue de l'obtention de diplôme de magister en
sciences
agronomiques
Spécialité : Economie rurale
Option : Développement rural
Thème
Impact prévisible de l'intégration de
l'Algérie à la zone de libre échange Union
Européenne et Organisation Mondiale du Commerce sur la filière
huile alimentaire.
Présenté par :
Mr Nassim HACHEMI
Jury :
Président : Mr BEDRANI.S, Professeur
agrégé.
Directeur de recherche : Mr CHEHAT .F,
Docteur, Maître de conférence.
Examinateurs : Mr BOUKELLA. MOURAD, Professeur.
Examinateurs :Melle BRABEZ. F, Docteur.
Année universitaire 2005 / 2006.
République Algérienne Démocratique
et Populaire
Ministère de l'Enseignement Supérieur et
de la Recherche Scientifique
Institut National Agronomique -ELHARRACH-
Mémoire :
En vue de l'obtention de
diplôme de magister en sciences agronomiques
Spécialité : Economie rurale
Option : Développement rural
Thème
Impact prévisible de l'intégration de
l'Algérie à la zone de libre échange Union
Européenne et Organisation Mondiale du Commerce sur la filière
huile alimentaire.
Présenté par :
Nassim HACHEMI
Jury:
Président : Mr. BEDRANI S.
Professeur agrégé.
Directeur de recherche : Mr. CHEHAT F.
Docteur, Maître de conférence.
Examinateur: Mr. BOUKELLA M. Professeur.
Examinateur: Melle BRABEZ F.
Docteur.
Année universitaire 2005 / 2006.
Remerciements
Notre reconnaissance s'adresse en premier lieu à notre
directeur de recherche Mr CHEHAT F. pour ses encouragements et son soutien
tout au long de ce travail .
Nous remercions Mr BEDRANI S. notre professeur qui nous fait
l'honneur de présider le jury.
Nous adressons également nos remerciements à Mr
BOUKELLA M., et Melle BRABEZ F. pour avoir accepté
d'examiner ce travail.
Nos remerciements s'adresse à tout le personnel de l'INA
qui a apporté une aide appréciable quant à la
réalisation de ce travail.
Nos sincères remerciements vont aussi à Mr BETKA
directeur à CEVITAL et Mr YAHIATEME Arezki de la direction de
l'exploitation de l 'ENCG pour avoir mis à notre disposition la
documentation nécessaire à ce travail.
Que tout le personnel technique de l' ITGC et le personnel de la
direction des statistiques du MADR trouvent ici l'expression de notre
reconnaissance pour leur appui.
Notre reconnaissance et notre gratitude vont aussi vers ceux qui
ont contribué de prés ou de loin à la réalisation
de ce travail.
Dédicaces
A mes petites sadjah et lamis
A ma femme bahidja, pour sa patience et son soutien
indéfectible
A mes parents et beaux -parents
Au progrès de la science au service de
l'humanité.
SOMMAIRE
INTRODUCTION
7
PARTIE I
ENJEUX ECONOMIQUES A L'ECHELLE
MONDIALE
INTRODUCTION
1. La culture des oléagineux 11
a.- Le tournesol
b.- Le colza
c.- Le soja
2. La technologie et les procédés de
fabrication des huiles alimentaires. 15
3. La production de graines et d'huile alimentaire dans le
monde 19
a.- Structure et évolution de la production mondiale
des graines oléagineuses.
b.- Le cas particulier de l'huile d'olive
c.- Volumes et répartition de la production mondiale
d'huile végétale
d - Répartition de la production d'huiles par
espèce végétale
4. La consommation mondiale d'huile alimentaire. 23
5. Les cours du marché 26
6. Les stocks mondiaux 27
7. Les échanges internationaux et la part des flux.
27
8. Le marché mondial des oléagineux.
29
9. Les tendances du marché 30
10. Les perspectives à moyen terme. 31
11. Les perspectives à long terme.
32
CONCLUSION DE LA PARTIE I 33
PARTIE II
CARACTERISTIQUES DE LA FILIERE EN
ALGERIE
INTRODUCTION
34
1. Organisation et structure actuelle de la filière
35
2. L'appareil de transformation existant 36
a- La trituration
B- Le raffinage
3. Le réseau de distribution 37
4. Les principaux partenaires fournisseurs du Pays 37
5. Evaluation de la situation de la filière huile
alimentaire 39
a.- Organisation
b.- Compétitivité des Entreprises
II.- LA POLITIQUE D'INVESTISSEMENT MENEE PAR L'ETAT
1.- Historique 42
2. La politique d'investissement spécifique aux huiles
alimentaires 45
3. Les investissements de base pour un renforcement de la
filière. 48
III.- ANALYSE DES FACTEURS INFLUANT SUR LA FILIERE
1.- Déficience ou échec de la production
nationale des cultures oléagineuses ? 50
2.- Déficience ou échec de l'outil de production
industriel ? 52
3.- Déficience ou échec du système
d'organisation et de gestion économique 54
CONCLUSION DE LA PARTIE II 58
PARTIE III
CONTEXTE D' INTEGRATION ET ACCORDS EN MATIERE DE
COMMERCE INTERNATIONAL
INTRODUCTION 61
1. Les accords avec les différents partenaires :
63
a)- L'Accord d'Association avec l'Union
Européenne
b)- L'Organisation Mondiale du Commerce
2. Mode d'accession d'un Etat à l'OMC 69
3. Impact prévisible de l'OMC sur le commerce
extérieur du pays 70
a)- L'impact prévisible vu de l'extérieur
b)- L'impact prévisible vu de
l'intérieur
4. La filière dans le cadre de la zone de libre
échange 72
5. Analyses des possibilités de manoeuvre 72
6. Analyse de l'impact du libre échange sur les
politiques applicables 78
CONCLUSION DE LA PARTIE III 83
CONCLUSION GENERALE 84
LISTE DES TABLEAUX 87
LISTE DES FIGURES 88
BIBLIOGRAPHIE 89
RESUME
93
LISTE DES ABREVIATIONS
OMC : Organisation Mondiale du Commerce.
MADR : Ministère de l'Agriculture et
du Développement rural.
ENCG : Entreprise Nationale des Corps
Gras.
CEVITAL : Entreprise algérienne des
Industries Agro Alimentaires.
MAP : Matrice d'Analyses des Politiques.
FAO : Food and Agriculture
Organization .
FAPRI: Food and Agriculture policy Research
Institute.
DA: Dinar Algérien.
UE : Union Européenne.
USA : Etats Unis d'Amérique.
ONS : Office National des Statistiques.
GATT : General Agreement on Tariffs and
Trade.
FOB : Free On Board .
CAF : Coût Assurance et Fret.
PM : Prix du Marché.
PR : Prix de Référence.
QX : Quintaux.
Ha : Hectares.
Si : Scénario.
BE : Biens Echangeables.
BNE : Biens Non Echangeables.
CPN : Coefficient de Protection
Nominale.
CPE : Coefficient de Protection
Effective.
CRD : Coefficient des Ressources
Domestiques.
ITGC : Institut Technique des
Grandes Cultures.
IDCI : Institut de développement des
Cultures Industrielles.
T : tonne.
M : Million de tonnes.
Md Milliard.
m : Mètre.
km : kilomètre.
kg: kilogramme.
INTRODUCTION
Durant cette dernière décennie, les enjeux qui
s'articulent autour du commerce des matières premières
destinées à la transformation agro-industrielle, s'inscrivent de
par le monde dans une dynamique d'échanges qui influent dans le cas de
plusieurs nations sur leur politique socio-économique et la
détermination des grandes stratégies à moyen et long
termes.
Dans ce contexte, l'Algérie n'a aucune influence sur
l'offre dans le marché mondial des huiles alimentaires, alors que par
l'importation des quantités nécessaires à la couverture
des besoins, elle pèse sur la demande mondiale tout en restant
dépendante de la conjoncture et des aléas commerciaux à
l'échelle internationale.
La gestion de ce type d'équilibre passe par le circuit
des marchés internationaux et par conséquent, elle est en liaison
directe avec la perception de la mondialisation et des relations avec
l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
De ce fait, une politique judicieuse de présence sur
les marchés de l'huile alimentaire, est l'une des voies qui
méritent une réflexion approfondie pour mettre le marché
domestique à l'abri de tout aléa pouvant survenir à tout
moment compte tenu des profondes mutations que connaît le monde
d'aujourd'hui.
Il en découle la question suivante :
Quel est l'impact prévisible sur la filière
huile alimentaire en Algérie suite à l'accord d'association UE
et l'adhésion à L'OMC ?
Pour répondre à cette question fondamentale,
plusieurs autres se posent au préalable :
· Quelle est l'importance de la filière huile
alimentaire en Algérie ?
· Existe-il une politique d'investissement
spécifique aux huiles alimentaires ?
· Quelles sont les mesures à entreprendre dans la
perspective d'adaptation aux disciplines de l'OMC on vue d'une
adhésion ?
Ces questions contiennent un certain nombre
d'éléments permettant de formuler une hypothèse de
travail en faisant référence :
- Au poids de la filière dans le contexte national,
- Aux investissements pour un renforcement de la
filière des huiles alimentaires.
- A la réglementation en conformité avec le
marché international ce qui convient à une législation de
la qualité des produits répondant aux normes du commerce
extérieur.
Hypothèse de travail :
L'intégration du pays à la zone de libre
échange et la prochaine adhésion à l'OMC constitue une
opportunité de développement de la filière jusqu'à
son intégration au marché international en qualité
d'exportateur.
Afin de parvenir à la réponse de la question
fondamentale posée antérieurement, nous avons eu à
consulter des ouvrages et revues ainsi que des thèses qui traitent des
thèmes ayant un lien avec le notre. Nous avons eu des entretiens avec
les différents Responsables de L'ENCG et de CEVITAL. Nous avons pu
également exploiter des documents et travaux internes à ces
entreprises et de la Chambre de Commerce, des rapports au niveau de L'ITGC
ainsi que des entretiens avec certains de leurs Cadres concernant le sujet. Par
ailleurs, nous avons eu recours à l'utilisation de recherches de
l'information par inter net.
Pour introduire l'étude de notre hypothèse,
on se propose la démarche suivante :
Dans une première étape, pour situer et
comprendre la filière des huiles alimentaires, il nous paraît
important de connaître la place de la filière huile alimentaire
dans le monde.
Ainsi, il s'agit de définir la filière à
l'échelle mondiale par la reconstitution de son organisation et la
compréhension de son fonctionnement pour pouvoir d'un côté
situer la place occupée par le segment local et de l'autre
côté les avantages que peut offrir le marché mondial pour
le développement dans le contexte d'ouverture.
Dans une deuxième étape, l'identification de la
filière des huiles alimentaires en Algérie permettra de
déterminer ses points forts ainsi que ses contraintes de
développement, dans le but de l'évaluation de l'impact de
l'adhésion à la zone de libre échange.
Ainsi, le choix de l'utilisation de `l'approche
filière' pour les deux étapes précédentes
résulte des possibilités qu'offre cette méthode pour
expliquer la structure et le fonctionnement de la filière des huiles
alimentaires. L'analyse des différents segments nous permettra
d'identifier et d'apporter une explication scientifique des contraintes de
développement.
Dans une troisième étape, on évaluera
d'une manière concrète l'impact prévisible sur les
acteurs de la filière huile alimentaire résultant de l'accord
d'association à l' UE et de la prochaine adhésion à
l'OMC, à travers la simulation de quatre scénarios
différents qui proposent des perspectives d'évolution de la
filière. Pour cela l'utilisation de la méthode d'analyse des
politiques2 apparaît comme un moyen adéquat qui permet
de montrer l'effet de l'ouverture sur la filière.
On terminera par une conclusion générale qui
regroupe les éléments de synthèse des résultats
de notre étude.
le plan de travail se définit comme suit :
Ø Dans une première
phase : un aperçu sur l'organisation de la
filière huile alimentaire dans le monde.
Ø Dans une deuxième
phase : un diagnostic et une évaluation de la
filière des huiles alimentaires en Algérie.
Ø Dans une troisième
phase : des propositions de possibilités et voies
d'évolution de la filière dans le contexte de l'accord
d'association EU et l'adhésion à l' OMC.
Ø Conclusion
générale.
1. Approche filière :la filière
désigne un ensemble d'activités liées à un produit
« la filière se rapporte aux itinéraires suivis par un
produit (ou un groupe de produits) au sein de l'appareil de production ;
elle concerne l'ensemble des agents (entreprises et administration) et des
opérations (de productions ,de réparation, de financement) qui
concourent à la formation et au transfert du produit jusqu'au stade
final d'utilisation ainsi que le mécanisme d'ajustement des flux des
produits et des facteurs de production le long de la filière et son
stade final ( L.Malassis1996).
2. La Matrice d'Analyse des Politiques (MAP) constitue
un moyen utile d'identifier les sources de transferts liées aux
politiques appliquées, ainsi que l'origine d'inefficiences dans
l'allocation des ressources et de mesurer leurs effets cumulatifs sur une
filière de produit donnée. (GOLMAN H. GRODZINS C. MANN C.
1992
PARTIE I
ENJEUX ECONOMIQUES A L'ECHELLE MONDIALE
INTRODUCTION :
Les huiles alimentaires d'origine végétale sont
le produit issu de l'extraction de graines oléagineuses (soja, colza,
tournesol,..) et de fruits (olives, ..) dont l'intérêt particulier
pour la consommation, est leur consistance en lipides. Les huiles alimentaires
d'origine animale proviennent en majeure partie de certains produits de la
pêche en haute mer (morue,.baleine .) et sont destinées à
une consommation spécifique limitée, le plus souvent à
caractère pharmaceutique.
Le marché mondial des huiles étant très
fortement dominé par celles d'origine végétale, le sujet
traité se réfère essentiellement à cette
catégorie d'huiles alimentaires qui représente plus de 98% de ce
domaine d'activité.
Le rôle nutritionnel des huiles alimentaires, est
lié à leur apport énergétique (8,5 cal / gr),
à leurs acides gras essentiels et vitamines liposolubles. Les huiles
jouent un rôle organoleptique par leur contribution à la texture
et à la sapidité des aliments ainsi que par leurs emplois
culinaires. (Cheftel, 1982)
Le formidable essor de l'industrie agro-alimentaire au cours
de la seconde moitié du siècle dernier a contribué de
manière considérable à la création de nouvelles
habitudes alimentaires conduisant à un accroissement de la consommation,
à sa consistance et sa richesse énergétique.
Après les céréales (25%) et le lait
(21%), les huiles alimentaires constituent le troisième produit de
première nécessité importé par le pays dans une
proportion d'environ 12% de l'ensemble de ses importations en denrées
alimentaires (Agri éco. 2005). Cette situation le place sous la
dépendance du marché extérieur et par conséquent
incite à une évaluation continue dans le cadre de la
mondialisation et de la réglementation prévue par l'Organisation
Mondiale du Commerce (OMC).
Tableau n°1 : Estimation des
disponibilités alimentaires au niveau national.
Désignation
|
Céréales
|
Fruits et
légumes
|
Viandes
|
Huiles
|
Sucres
|
Lait
|
Disponibilités
Kg / hab./ an
|
190
|
120
|
25
|
17
|
32
|
100
|
Sources : ONS, Rapport national sur
l'alimentation 1996,49.
1/ La culture des oléagineux :
Au cours des dernières décennies, des
progrès considérables ont été faits tant au plan
des améliorations génétiques que des techniques de
production, stockage, transformation et utilisation des graines
oléagineuses. Ce sont ces acquis universels qui ont permis de
considérer ces cultures comme un domaine d'activité
agro-alimentaire important dans le monde, et de le rehausser au rang de domaine
stratégique pour l'alimentation humaine (Fritsch, 1922).
Sous les vocables oléagineux et protéagineux,
plusieurs plantes peuvent être cultivées et utilisées
à des fins d'alimentation humaine et animale. Parmi l'ensemble de ces
espèces certaines sont d'une importance capitale pour la production de
l'huile alimentaire objet de notre étude. Parmi ces espèces,
celles qui ont l'aptitude de croître sans grosses difficultés dans
notre région méditerranéenne sont le tournesol, le colza
et le soja.
a.- Le tournesol - Héliantus annuus
L. :
C'est une plante originaire d'Amérique, On la
rencontre encore à l'état sauvage au Mexique et au Pérou.
Elle appartient à la famille des Composées, diploïde (2n =
32). Elle était connue et utilisée par les populations locales
d'Amérique avant la découverte du Nouveau Monde, et fut
introduite en Europe au XVIème siècle comme plante
d'ornement (Boyeldieu, 1993).
Le tournesol peut être semé juste avant le
début du printemps (début Mars) et récolté vers le
milieu de l'été. Il présente un cycle compris entre 120 et
140 jours selon la précocité des variétés
utilisées. Son aire d'adaptation se situe au-dessus de l'isohyète
des 500 mm et peut être cultivé en terrains sablonneux à
l'irrigué. Ses besoins en eau sont de l'ordre de 6000m3. A
partir de 1976 un potentiel génétique indiquant des niveaux de
performance en micro - parcelles expérimentales de l'ordre de 77 Qx/ha
en moyenne a été introduit.
Photo Station ITGC Oued Smar Essai de rendement
2005- 2006
Les résultats obtenus en culture démonstrative
indiquent un rendement variant entre 18 et 32 Qx/ha (Institut de
Développement des Cultures Industrielles/ FAO , 1984), ceux obtenus
par BENZOHRA en 1991 à la Station expérimentale ITGC des
Issers et Aïcha AHMED-MESSAOUD en 1994 à l'Institut Agronomique de
Blida,, mentionnent des valeurs moyennes respectivement de 33 Qx/ha et 46,5
Qx/ha. En juillet 2006, cinq variétés de tournesol en essai de
production en sec, à la station expérimentale de Oued Smar (ITGC)
ont présenté des rendements moyens malgré une attaque de
moineaux sévère ayant causé une perte considérable
(de l'ordre de 30%, estimation du Responsable de la Station):
Nom de la Variété
|
Rendement obtenu en Qx/Ha
|
EUROFLOR
|
28,48
|
BLIZAR
|
24,17
|
ALISON
|
29,72
|
POMAR
|
23,91
|
V5 - FFH 68
|
27,91
|
Moyenne
|
26,84
|
Il peut être avancé aisément que, conduit
en culture pluviale , le tournesol, lorsque les conditions sont
réunies, arriverait à produire aisément 2 t/ha de graines,
et à l'irrigué, dépasserait souvent les 4 t / ha.
PHOTO prise à la Station ITGC
Oued SMAR (2006) On peut observer l'attaque
des moineaux concentrée sur le tiers
supérieur de la capitule.
Tableau n°2 : Fiche technique de production
du tournesol par hectare.
Opérations
|
Quantités
|
Prix unitaire (DA)*
|
Total culture pluviale (DA)
|
Total culture irriguée (DA)
|
Sec
|
Irrigué
|
Labour
Façons superficielles
Semis
Engrais (NPK)
Irrigation (m3)
Désherbage
Récolte
|
3 h
1,5 h
50 kg
300kg
-
4 L
2 H
|
3 h
2 h
100kg
600kg
6000
4 L
3 H
|
800
400
7400
3 400
4
2 400
2 500
|
2 400
600
3700
10 200
-
9 600
5 000
|
2 400
800
7 400
20 400
24 000
9 600
7 500
|
Total
|
31 500
|
72 100
|
Source : Reconstitution à partir
de recherches documentaires
* Dans le prix unitaire sont inclus tous les
frais divers.
Lorsque toutes les conditions de production sont
réunies, on peut à l'échelle de la production
prétendre que pour un rendement de 20 Qx/Ha, le coût de
production en culture pluviale du quintal de graines de tournesol sera de
1 575 DA/Quintal et à l'irrigué, pour un rendement de 40 Qx
/ Ha, de 1 802 DA / Quintal.
La teneur en huile des graines de tournesol varie selon les
conditions de conduite et la variété utilisée, de 40
à 44% à l'extraction. A ce sujet les statistiques agricoles
série A,B indiquent des rendements variant d'une valeur de 1 à 9
Qx/ha entre la période 1965 à 1983. Toutefois ces
résultats ne mentionnent pas les conditions de culture et les
variétés utilisées.
b.- Le colza Brassica napus L. variété
oleifera Metzg :
C'est une plante qui est un hybride naturel d'un chou et
d'une navette. Son aire de dispersion est la côte Nord Atlantique de
l'Europe. Lorsqu'il atteint le stade de rosette, ou formation d'un bouquet de 6
à 8 feuilles groupées, il peut supporter des températures
allant jusqu'à - 20°C.
Appartenant à la famille des Crucifères,
diploïde 2n = 38, le colza a fait l'objet de travaux de recherche
très approfondis. Les variétés cultivées de nos
jours sont généralement des hybrides synthétiques à
forte teneur en acides éruciques, oléiques ou linoléiques
suivants les objectifs d'utilisation retenus (alimentation humaine, destination
industrielle, pharmaceutique, cosmétique,..)
Le colza peut être cultivé dans toutes les zones
agro-pédo-climatiques des plaines côtières et de
l'intérieur du pays jusqu'à la limite des 350 mm. Il exige
cependant un sol humide au semis et environ 600°C accumulé entre
la levée et le grand froid. Le colza peut suivre aussi bien une
céréale ou une légumineuse.
Le semis a lieu au cours du mois d'octobre suivant les zones
mais obligatoirement après de bonnes pluies d'automne pour lessiver
toute forme de produits désherbants à rémanence
prolongée au-delà des récoltes du
précédent.
Mis à part un apport compensatoire en soufre sous
forme SO3 systématique de l'ordre de 50kg / Ha, avec les
mêmes techniques que celles appliquées au tournesol, avec une dose
de semences de 4 kg/ Ha à une profondeur maximum de 3 cm, le colza bien
entretenu peut produire entre 2 et 3 tonnes de graines par hectare en culture
pluviale. Le rendement en huile des graines de colza varie entre 38 et 42%
suivant la variété et les conditions de culture.
c.- Le soja Glycine max
L.
Dans le sous genre Soja (Moench), on distingue l'espèce
Glycine soja considérée comme l'ancêtre
spontané de l'espèce cultivée Glycine max
L. (2n = 40). Le soja est originaire de Chine. On l'appelle
communément soya de son nom d'origine en Mandchourie adopté
à l'échelle du commerce international. Il est cultivé
depuis six millénaires environ en Extrême - Orient et bien connu
dans le monde entier. C'est une légumineuse de la sous-famille de
Papilionacées. Les variétés modernes, mises au point pour
la production d'huiles et de tourteaux, ont des formes différentes des
espèces ancestrales au port longiligne et rampant. Celles d'aujourd'hui
ont un port érigé (type haricot nain) avec 15 à 20 gousses
contenant de 1 à 4 graines chacune.
La culture du soja est un excellent précédent
cultural au blé. Elle laisse un sol enrichi en azote et propre comme
toute autre légumineuse. La conduite de la culture s'effectue en pluvial
ou à l'irrigué. Les semis ont lieu au printemps, le sol à
l'état humide doit avoir reçu l'inoculum favorisant la
nodulation. Les besoins en azote de la plante sont presque nuls. Les rendements
attendus sont de l'ordre de 2 tonnes / hectare en culture pluviale et 4 tonnes
/ hectares à l'irrigué. La teneur moyenne en huiles des graines
de soja est de l'ordre de 18 à 20% à l'extraction.
2/ Technologie et procédés de fabrication
des huiles alimentaires :
Il est utile de noter qu'en remontant dans l'histoire des
civilisations antiques, la fabrication de l'huile, originaire du pourtour
méditerranéen, est très ancienne. En Afrique du Nord,
probablement avant l'arrivée des Phéniciens, on savait greffer
l'oléastre et produire de l'huile, il y a plus de trois mille ans,
comme en témoignent les ruines d'huileries jusqu'aux confins du Sud
algérien. (Chabour M., Nov.2002).
Néanmoins, au cours des siècles, les nombreuses
formes d'utilisation assignées à l'huile d'olive, sans nul doute
ancêtre des huiles alimentaires, (alimentation, pharmacie,
éclairage) et ses sous-produits (fertilisant, chauffage,..) se sont
restreintes avec l'avènement des découvertes, la modernisation et
l'urbanisation du cadre d'existence.
De nos jours, l'huile a pour objectif essentiel la
satisfaction du besoin alimentaire. De ce fait, toutes les activités
d'amélioration et/ou de fabrication, sont strictement orientées
dans ce sens, si bien que les caractéristiques d'une bonne huile
alimentaire se traduisent par :
* un goût neutre,
* une couleur claire,
* une bonne stabilité et une grande résistance
à l'oxydation.
On peut schématiser brièvement le processus
industriel de la réception des graines à l'huile raffinée
propre à la consommation en trois étapes.
* La trituration qui consiste en la préparation
des graines, leur pression et l'extraction par solvant.
* Le raffinage ; cette étape regroupe le
dégommage, la neutralisation, la décoloration, la
wintérisation et la désodorisation.
* Le traitement de modification des huiles et graisses : il
s'agit d'opérations d'hydrogénation, de fractionnement et de
transestérification
Graines
Nettoyage
Graines nettoyées
DECORTICAGE
Coques AMANDES
APLATISSAGE
Flocons
CUISSON
Flocons cuits
PRESSION
TOURTEAU EXPELLER
HUILE BRUTE
Figure n° 1 : Diagramme de principe de
trituration des graines de tournesol.
DISTILLATION
TOURTEAU
EXEMPTE D'HEXANE
HUILE + TRACE D'HEXANE
TOURTEAU
SOLVATER
HUILE BRUTE
D'EXTRACTION
EXEMPTE D'HEXANE
SOLUTION D'HUILE
+
HEXANE
HEXANE
Tourteau à extraire
HUILE
VAPEUR
DESOLVATEUR
Figure n° 2 : Diagramme de
principe de l'extraction.
Huile brute de pression
Eau
acidulée
Solution
de soude
Huile brute d'extraction
Neutralisation
EAU
Huile neutre
Huile
démucilaginée
Eau+trace de savon
Mucilages
Solution De
Huile neutre
Savon
REFROIDISSEUR
Terre
Décolorante
Filtre
Filtre
Désodorisation
Huile neutre
Décirée
cires
huile neutre
blanchie
Vapeur
Terre usée
+ pigments
HUILE RAFFINEE
Figure n° 3 : Le raffinage de l'huile de
tournesol.
Pour obtenir une huile de qualité, il est
nécessaire de connaître et maîtriser les composantes
mineures qui sont souvent nuisibles à la santé humaine. Les
huiles brutes, obtenues par pression et par extraction, contiennent ces
composantes qui peuvent être des produits naturellement présents
dans les graisses ou provenant de dégradations que les huiles ont subies
en cours de production ou de stockage intermédiaire. Afin d'obtenir une
huile ou une matière grasse de qualité alimentaire, il convient
d'éliminer ces impuretés.
Jusqu'à un passé récent, l'industrie
cherchait avant tout à réduire la teneur en acides gras
saturés réputés nuisibles à la santé.
Aujourd'hui l'industrie agro-alimentaire dispose d'usines ultra - modernes, de
haute technologie de dernière génération, dans lesquelles
la problématique des isomères trans et des agents de
contamination, ne constitue plus une contrainte à la production d'huiles
de qualité supérieure.
Le bilan de la transformation est présenté par
la figure n°4, ci-après ; l'huile de pression ou d'extraction,
est nommée huile brute. On peut considérer qu'il y a environ 2%
de pertes dues principalement à l'humidité. Les taux d'extraction
de quelques graines autres que le colza qui est pris comme exemple dans la
figure n°4, sont de l'ordre de 43% pour le tournesol et 20% pour le soja.
(Boyeldieu J. 1992)
41 kg D'HUILE BRUTE
34 kg d'huile + 07 kg d'huile
100 kg de GRAINES
Pression
(42% de matière grasse)
57kg de TOURTEAU
66kg de tourteau
extraction
(1à 2% de
matière grasse)
Figure n° 4 :
Bilan moyen de 100kg de graines de colza.
3. La production de graines oléagineuses et
d'huiles dans le monde :
a.- Structure et Evolution de la production
mondiale des graines oléagineuses :
La production mondiale d'huile est directement liée au
comportement en production des sept principales cultures oléagineuses
(soja, colza, tournesol, arachide, coton, coprah et palmiste). En effet la
quasi-totalité de la récolte mondiale de ces graines est
broyée pour obtenir des huiles et matières grasses
destinées à l'alimentation humaine ou à des usages
industriels ainsi que des tourteaux et des farines entrant dans la composition
des aliments du bétail.
La production mondiale des principales graines
oléagineuses, évaluée par la FAO pour 2002 est de 324,7
millions de tonnes et pour 2003 : 329,7 millions de tonnes.
Un début de stagnation est apparu ainsi en 2003 pour
une production d'oléagineux, qui n'avait cessé de croître
au cours de la seconde moitié du dernier siècle pour atteindre en
2001 les 314,8 millions de tonnes. Cette stagnation semblait prédire une
modification des tendances et de la structure de la production des huiles
alimentaires dans le monde.
TABLEAU EVOLUTION DE LA PRODUCTION MONDIALE DE GRAINES
Millions/ tonnes
350 / Hectares
300 -
250 -
200 -
150 -
100 -
1960 65 70 75 80 85 90 95 00 05
année
FIGURE n°5 : Evolution de la production
mondiale des graines oléagineuses (reconstitution d'après les
statistiques de la FAO).
La production mondiale de graines qui a sensiblement
évolué de manière positive ces dernières
années passant de 257 millions de tonnes en 1996 à 329.7 millions
de tonnes en 2003 n'est pas due uniquement à une augmentation
significative des superficies emblavées, mais plutôt à un
accroissement sensible des rendements.
Ainsi les superficies cultivées en 2004,
estimées à 209 millions d'hectares, ayant progressé de
façon importante (+7 %) par rapport à la campagne
précédente, ont compensé en partie la stagnation des
rendements pour cette année là.
« Selon les prévisions actuelles, la
production mondiale de graines oléagineuses devrait augmenter de
2 % environ pendant la campagne agricole 2005/06, pour atteindre
395 millions de tonnes (tous types de graines oléagineuses). Cette
hausse représente un ralentissement considérable de la production
après le bond enregistré la campagne précédente.
Cela tient principalement à la croissance relativement faible à
laquelle l'on s'attend dans le secteur du soja, dont la production devrait
augmenter de seulement 3 % selon les prévisions actuelles. Aux
États-Unis, premier producteur mondial de soja, la production aurait,
selon les rapports, décliné de 3 % environ du fait d'une
contraction de la superficie récoltée. En Amérique du Sud,
où les cultures oléagineuses de 2005/06 sont en train
d'être mises en terre, la production totale de soja devrait croître
de près de 11 % selon les prévisions provisoires »
(FAO 2005).
Tableau n° 3 : Production mondiale des
principales graines oléagineuses
( million de tonnes).
Espèces / année
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
estimation
|
Soja
|
174.8
|
183.1
|
196,8
|
184.6
|
213.4
|
220.4
|
Coton
|
34.0
|
37.2
|
33.4
|
36.3
|
44.8
|
42.1
|
Arachide
|
32.3
|
34.4
|
31,0
|
34.3
|
34.5
|
35.1
|
Tournesol
|
23.3
|
21.5
|
23.5
|
26,3
|
25.9
|
27.6
|
Colza
|
37.6
|
36.4
|
33.0
|
39,0
|
45.8
|
44.8
|
Palmiste
|
6.8
|
6.9
|
7.7
|
8.1
|
8.8
|
9.2
|
Coprah
|
5.8
|
5.2
|
5.5
|
4.9
|
4.9
|
5,0
|
Total
|
314.8
|
324.7
|
329.7
|
333,5
|
378.1
|
384.2
|
Source : FAO, 2002, 2005.
b.- Le cas particulier de l'huile d'olive :
L'huile d'olive est issue d'une production mondiale d'environ
13,7 millions de tonnes d'olives toutes espèces confondues où
l'Espagne 36,7 %, l'Italie 25,2%, la Grèce 16,9% et la Tunisie 6,4 %,
occupent les premières places comme pays producteurs, dominant le
marché de l'huile d'olive.
Il est bien clair que l'olivier, qui naguère
constituait la principale ressource en huile, ne représente plus que 4%
de la production mondiale en huiles alimentaires, il s'agit d'un autre
marché différent de celui des huiles alimentaires.
c.- Volumes et répartition de la production
mondiale d'huile végétale :
Avec près de 91 millions de tonnes en 2001, la
production mondiale d'huiles alimentaires d'origine végétale, a
plus que doublée depuis vingt ans. Elle est prévue pour
dépasser les 147 millions de tonnes en 2006.
En 2006, la Chine est le premier producteur mondial d'huiles
et de graisses avec 17,2 millions de tonnes devant l'UE (16,9) et la Malaisie
(15,8) où la production a fortement augmenté et les USA (14,6).
Où la production a sensiblement chuté depuis 2001.
L'huile de soja arrive en tête des huiles produites dans
le monde avec 28% de la production. Mais le soja dont la majeure partie est
cultivée au USA, ne l'est que pour sa teneur élevée en
protéines végétales, l'huile qui en est extraite n'est
qu'un coproduit du tourteau.
En fait, malgré les engagements internationaux
d'autolimitation des surfaces oléagineuses, les USA, ayant compris
l'enjeu des protéines n'hésitent pas à subventionner la
culture du soja à hauteur de 2 milliards de dollars annuellement, ce qui
a permis une augmentation de plus de 25% en 2001. (Dusser Ph. , 2002).
Le soja, sujet de lutte et de confrontation entre les USA et
l'UE depuis l'embargo imposé durant la campagne de 1973-1974 par les USA
sur ses exportations vers l'Europe, a connu un développement
considérable notamment pour la production d'huile et de tourteaux.
(Dusser Ph. , 2002).
Pour l'année 2003, la production d'huile
végétale s'est élevée à 94,01 millions de
tonnes (Oil World 2004), en augmentation de 2,9 millions de tonnes (+3%) par
rapport à la campagne précédente. Cette hausse a
été particulièrement sensible sur le palmiste (+2,25
millions de tonnes), le soja (+1,64 million de tonnes) et le tournesol (+1,14
million de tonnes) ; à contrario le colza (-1,15 million de tonnes)
et l'arachide (- 0,86 million de tonnes) ont accusé une baisse. En
termes de répartition géographique, la campagne 2002-2003 a connu
la situation suivante : la Malaisie (+1,47 million de tonnes),
l'Indonésie (+0,91 million de tonnes) et l'Amérique Latine (+1,27
million de tonnes) ont fortement progressé en matière de surfaces
cultivées ; les Etats-Unis (-0,48 million de tonnes) et l'Inde (-
0,91 million de tonnes) ont en revanche régressé pour ces
cultures.
Grâce à l'amélioration des cours des
huiles, les productions de la campagne 2004 sont en progression de plus de 5,5
millions de tonnes, estimées à 99,54 millions de tonnes. L'Inde
(+ 1,63 million de tonnes), l'Amérique du Sud (+ 1,09 million de
tonnes), la Chine (+ 0,8 million de tonnes) et l'Indonésie (+ 0,67
million de tonnes) connaissent les plus fortes augmentations, les Etats-Unis (-
0,67 million de tonnes) continueront de voir leur production chuter.
L'Asie représente plus de la moitié de la
production mondiale 51% (50,5 millions de tonnes), l'Amérique du Sud
produit 14 % (13,5 millions de tonnes), les Etats-Unis et l'Europe, chacun
environ 12 % et le reste du monde 11%.
d. - Répartition de la production d'huiles
par espèce végétale en 2005 :
Figure n°6 : Production mondiale d'huiles et
graisses végétales.
D'après Oil Word 2005
L'huile de tournesol a enregistré une forte progression
depuis dix ans puisque sa production a pratiquement doublé à
l'échelle de la planète. Elle est passée de 4,7 millions
de tonnes en 1987 à 8,7 en 2002 et 10,6 en 2005. Cette croissance est
due à l'effort considérable constaté en Europe (et
particulièrement en France avec un accroissement de plus de 0,5 million
de tonnes).
L'intégration à l'Union Européenne des
pays de l'Europe de l'est, va certainement être à l'origine d'un
formidable développement de la filière oléagineuse
notamment vers la Pologne.
Depuis 1997, la production d'huile de palme progresse de
façon considérable ; sa production est passée de
7,8 millions de tonnes en 1996 à 23,4 millions de tonnes en 2001et 34,8
millions de tonnes en 2005. Elle assure 28% de l'approvisionnement mondial.
L'augmentation de la production d'huile de palme est due
essentiellement aux efforts considérables déployés ces
dernières années par la Malaisie et l'Indonésie, les deux
plus gros producteurs d'huile de palme (70% à eux deux de la production
mondiale) sous l'impulsion d'une politique agricole de soutien et de
financement du développement par des crédits accordées
à l'industrie agro-alimentaire locale.
4. La consommation mondiale d'huile :
L'importance des huiles alimentaires à travers le monde
est due à la forte poussée de la demande enregistrée au
cours des 25 dernières années ayant conduit à la
fourniture d'un effort substantiel de production de graines oléagineuses
dans les pays traditionnellement exportateurs. En Chine, par exemple, la
consommation individuelle de viande induisant une utilisation accrue des
huiles et sous produits oléagineux, est passée de 19 kg /
habitant / an à 45kg / habitant /an, au cours de la dernière
décennie.( Meunier J 2002 ).
Ainsi, pratiquement depuis un quart de siècle, la
consommation d'huiles alimentaires au niveau mondial et de graisses
végétales, augmente régulièrement avec un
léger fléchissement en 1993/1994. Cette augmentation est
estimée à près de 5% par an (Costes 2002).
La demande se concentre dans les pays à forte
population et dont la solvabilité financière est correcte. Ce
sont en particulier, dix grands pays consommateurs, parmi lesquels par ordre
d'importance de consommation en huile : la Chine, l'UE, les USA, l'Inde
et le Brésil utilisent environ 70% des 114 millions de tonnes
utilisées dans le monde en 2005. (OIl Word 28 Avril 2006)
L'Union Européenne est restée le premier
consommateur jusqu'en 2000/2001 où elle s'est faite doublée par
la Chine. La consommation européenne représente aujourd'hui 13%
de la consommation mondiale.
D'après Oil Word 2005.
Figure n°7 :
Consommation mondiale d'huile (million de tonnes).
De façon générale, au cours de la
dernière décennie, la consommation mondiale en huile s'est accrue
de plus de 30%, (67 millions de tonnes en 1994, plus de 92 millions de tonnes
en 2001, 108 millions de tonnes en 2004...)
La demande mondiale, estimée à 94,95 millions de
tonnes pour l'année 2003, est en progression de 3 millions de tonnes. La
consommation progresse dans les mêmes proportions que la production,
ainsi le palmiste (+ 2,26 millions de tonnes), le soja (+ 1,57 million de
tonnes) et le tournesol (+ 0,92 million de tonnes) voient leurs volumes
s'accroître, par contre, le colza (- 1,2 million de tonnes) et l'arachide
(- 0,76 million de tonnes) sont en baisse.
Tableau n°4 : Synthèse des
productions globales d'oléagineux
et des échanges commerciaux.
Production
(en millions de tonnes)
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
prévision
|
Graines oléagineuses
Huiles et matières grasses
Disponibilité
Utilisation
Echange commercial
Ratio stock / utilisation
Tourteaux
Disponibilité
Utilisation
Echange commercial
Ratio stock / utilisation
|
339
126
142
128
61
11%
88
97
85
48
12%
|
344
131
147
131
62
12.2%
87
98
88
49
10.6%
|
388
141
157
139
66
12.9%
99
108
94
53
13.8%
|
395
145
163
144
70
12.4%
101
114
99
56
13.4%
|
Source : Publication FAO, Perspectives
alimentaire n°4, déceembre2005.
La consommation de la campagne 2003 a connu une progression
sur la majorité des marchés et particulièrement sur la
Chine qui a augmenté de 1,55 million de tonnes par rapport à la
campagne précédente, pour s'établir à 17,07
millions de tonnes, l'Union Européenne progressant pour sa part de 0,45
million de tonnes pour atteindre 12,71 millions de tonnes. L'Inde a cependant
chuté de 0,42 million de tonnes pour s'établir à 9,9
millions de tonnes. Il est à noter que l'Amérique du Nord stagne
depuis plusieurs années à 12,5 millions de tonnes
consommées.
Pour l'année 2005 la hausse est de 4% en moyenne sur
tous les marchés, la Chine progressant de 7,5 % absorbant 18,4 millions
de tonnes (19 % de la consommation mondiale).
5. Les cours du
marché mondial de l'huile :
Les cours du marché mondial de l'huile durant la
campagne agricole, sont largement soumis à la disponibilité de
l'offre, elle-même dépendante des aléas climatiques d'une
part et d'autre part du niveau des stocks à l'échelle mondiale.
On pouvait lire à titre indicatif, dans le bulletin
des perspectives alimentaires de la FAO diffusé en février 2003,
que les cours mondiaux allaient subir une augmentation des prix pour cette
année là, comme suite à une contraction de l'offre
dépendante de la stagnation de la production prévisionnelle et de
la baisse du ratio stocks/ utilisation. Cette projection aussi simple soit-elle
permet de saisir la complexité des fluctuations des cours mondiaux dans
le temps et l'espace.
Le tableau ci-dessous résume les fluctuations des
cours mondiaux des huiles de soja et de palme durant la période 1997
à 2005.
Tableau n°5 : Cours mondiaux de certains
produits issus d'oléagineux.
Campagne* de commercialisation
|
Cours mondiaux
En dollars / tonne
|
95/96
96/97
97/98
98/99
99/00
00/01
01/02
02/03
03/04
04/05
05/06
|
Huile de soja
(fob usine)
574
536
634
483
374
314
378
552
632
558
552
|
Huile de palme
(caf EU)
544
545
641
514
356
254
323
426
488
430
436
|
Sources : - Bulletin FAO
perspectives alimentaire N°5
- Cours mondiaux instantanés
(net).
- Oil word mensuel 28 avril 2006
*Le mot campagne est utilisé au niveau mondial pour
indiquer la période allant de 1er octobre au 30 septembre de
l'année suivante
La remontée des cours des huiles, enregistrée
depuis le deuxième trimestre 2001 s'est poursuivie jusqu'à
février 2004. En moyenne, les principales huiles se sont
appréciées de plus de 20 % sur la période. En 2005, la
croissance de la production a fait que les cours sont prévus à la
baisse durant le premier semestre 2005.
Cette hausse de 2004 s'explique principalement par le manque
de disponibilités en volume sur le marché international dû
au dépassement de la production mondiale par la consommation, ainsi que
par un niveau de stock relativement bas.
6. Les stocks mondiaux :
Au terme de la campagne 2002-2003, les stocks mondiaux se
sont établis à 9,36 millions de tonnes contre 10,36 millions de
tonnes pour la campagne précédente, soit une diminution d'un
million de tonnes. Ils représentent 1,2 mois de consommation pour la
campagne 2002-2003 contre 1,4 mois pour la campagne
précédente.
Une stabilisation des stocks mondiaux s'est établie en
2004 autour des 12,2%. En effet, la grande majorité des acteurs
augmentent leurs réserves à l'exception notable des Etats-Unis
dont le niveau des stocks a été divisé par deux entre
2001-2002 et 2003-2004 (1,32 million de tonnes contre 0,64 million de tonnes).
En 2005, une amélioration substantielle est observée due
essentiellement à l'importance de la production et les stocks
s'élèvent 12,9% pour revenir à leur niveau au terme de la
campagne2005/2006 autour de 12,4% (avec 12,16 millions de tonnes, Oil Word
avril 2006 p 207).
7. Les échanges et la part des flux :
Le marché import / export des huiles est
essentiellement asiatique ; les échanges mondiaux
représentent 37 millions de tonnes soit près de 40% de la
consommation mondiale, ce qui traduit la forte dépendance des
consommateurs vis à vis des producteurs. A titre indicatif, ce taux
n'est que de 14 % pour les céréales.
Les principaux importateurs sont l'Inde, l'UE, la Chine, les
USA et le Pakistan qui représentent 46% du total des échanges.
Les 5 plus gros exportateurs sont la Malaisie, l'Indonésie, l'Argentine,
les USA et l'UE. A eux cinq ils fournissent 72% du flux avec une
prédominance de chaque pays pour une espèce
donnée :
Palme : Malaisie et Indonésie 89%,
Soja : Argentine, Brésil, USA 70%,
Colza: Canada, UE 70%
Tournesol : Argentine, Ensemble Europe de l'Est 72%
En fait, pour mieux saisir l'importance et les grands
mécanismes des échanges dans le domaine des huiles alimentaires,
nous avons analysé aussi les flux en matière de graines
oléagineuses qui représentent un marché de 65 millions de
tonnes. On peut observer, à cet effet, que les origines sont
essentiellement l'Amérique du Nord et du Sud pour globalement 86%
transitant vers l'Europe et l'Asie où se situent les principaux gros
consommateurs d'huiles (UE et Chine).
Les échanges internationaux, au cours de la campagne
2002-2003, ont atteint 38,6 millions de tonnes, soit 41 % de la consommation
mondiale. Les flux venant de l'Indonésie et de la Malaisie
représentent 22,11 millions de tonnes (56 % des exportations), devant
l'Amérique Latine avec 7,6 millions de tonnes (19,5 % des
échanges), l'Union européenne et les Etats-Unis exportant 1,5
million de tonnes chacun.
Durant cette même année, les échanges ont
progressé de 2,9 millions de tonnes grâce aux trois principaux
acteurs qui importent plus de 5,5 millions de tonnes par campagne et qui ont
continué d'accroître leurs demandes - l'Union européenne (+
0,26 million de tonnes), l'Inde (+ 0,73 million de tonnes), et surtout la Chine
(+ 1,88 million de tonnes) totalisant 91% de la hausse des volumes. La campagne
2003-2004, malgré une hausse de la production de 5,5 millions de tonnes,
n'a enregistré qu'un accroissement des échanges de 1,5 million de
tonnes, la progression des volumes se situant dans les zones de consommation
(Inde et Chine).
A l'issue de ce bref aperçu des échanges
internationaux au cours de ces dernières années, il est possible
d'avancer que les fluctuations du marché ont influé positivement
sur la consommation qui s'est accrue fortement. La Chine et l'Inde en sont les
principaux instigateurs. Aussi, il est certain qu'à l'avenir,
l'importance des fluctuations du marché de l'huile alimentaire va
dépendre de l'accélération ou de la stabilisation de la
vitesse de croissance économique de ces deux pays.
8.- Le marché mondial des oléagineux et
ses perspectives :
Les oléo-protéagineux en termes de
marché, regroupent un ensemble de produits très divers et ayant
des comportements extrêmement variés mais que l'on regroupe en
trois catégories :
· les graines oléagineuses
· les huiles et corps gras
· les tourteaux et farines protéiques.
Le secteur des huiles et corps gras, selon la structure du
commerce international, constitue un ensemble important composé de
dix-sept produits majeurs correspondant à une production annuelle de 96
millions de tonnes. Il comprend trois types de matières grasses :
* les huiles végétales issues des graines
oléagineuses (55% de la production totale) ;
* les huiles végétales issues de plantes
pérennes, palme et olive (24%)
* les huiles et corps gras animaux c'est-à-dire
les huiles et farines de poisson, les graisses et le beurre, (20 %).
La plupart des huiles végétales sont
utilisées dans la préparation de produits alimentaires avec un
fort degré de substitution. Ces possibilités de substitution sont
beaucoup plus faibles dans le domaine industriel qui se développe
rapidement (notamment l'industrie de l'huile de palme en Malaisie et
Indonésie et le diester en Europe qui est un carburant
bio).
La consommation mondiale d'huiles végétales a
augmenté surtout depuis 1990 en raison du " réveil " de
la Chine qui en a consommé 14,3 millions de tonnes en 1996, 17 en 2003
et prévoit 19 millions en 2005 alors qu'elle n'en consommait que 9 dans
les années 1990.
Par ailleurs la consommation humaine d'huile
végétale se verra concurrencée dans les prochaines
années par la fabrication du diester comme carburant. Pour
l'année 2005, on peut s'attendre à une affectation de l'ordre de
25% des réserves de l'UE à destination de cette nouvelle
industrie face à la croissance mondiale des prix du pétrole
(M.Inter .net 2005)
Les tourteaux et farines protéiques sont
utilisés comme complément dans l'alimentation animale du monde
entier. Ce complément est constitué de douze produits dont seule
la farine de poisson est d'origine animale. (Parfois, il a été
question de farines de viande
mais de graves accidents d'élevage dus à
l'utilisation de ces farines ont fait que leurs statistiques sont très
mal connues).
A lui seul, le tourteau de soja représente
la moitié de la production mondiale. Lorsque les céréales
sont chères, le tourteau de soja devient leur concurrent car il est
aussi fournisseur d'énergie. Les 2/3 de la consommation mondiale de
tourteaux protéiques sont localisés en Amérique du Nord et
en Europe de l'Ouest. Mais l'Asie du Sud Est, est devenue le centre de
croissance en raison du rapide développement de la production animale.
Ces tourteaux sont également utilisés en Chine et au Japon comme
engrais et améliorateurs du sol.
L'industrie de la trituration est au centre des
échanges des graines et de leurs dérivés. Souvent
installés dans les zones portuaires, ces opérateurs, en cherchant
en permanence à optimiser leur profit, réagissent
instantanément à tout changement relatif au cours du
marché des graines, des huiles ou des tourteaux. Au cours du premier
trimestre 2005, les opérateurs sont revenus sur le marché
catapultant le prix du soja aux limites de 261 $ /t.
9. Les tendances du marché des graines
oléagineuses et des huiles alimentaires :
De manière générale, les tendances du
marché sont étroitement liées à l'évolution
de l'offre et de la demande. L'offre pour les graines oléagineuses est
principalement concentrée dans six pays parmi lesquels quatre assurent
les 2/3 de la production mondiale: les Etats Unis (28%), la Chine (15%), le
Brésil et l'Inde.
L'Union européenne, avec 4% derrière
l'Argentine (6%), ne se distingue que par le fait qu'elle occupe la seconde
place en matière de production de graines de tournesol (4 millions de
tonnes) après la Russie (5 millions de tonnes).
La demande mondiale reste très soutenue pour l'huile
et les corps gras (96 millions de tonnes). La Chine est le moteur de la
croissance (36 % depuis 1991) et se rapproche de l'Europe, premier consommateur
mondial avec 45 millions de tonnes.
En matière de tourteaux, la croissance est de 20 %
depuis 1991 et atteint 88 millions de tonnes en 2003. L'Europe, avec 45
millions de tonnes est le premier utilisateur de tourteaux, suivie par les
Etats-Unis 31millions de tonnes puis par la Chine avec 2 millions de
tonnes mais en croissance forte (+100% depuis 1990).
Pour les principales espèces, la situation des
tendances se présente comme suit :
Le Soja :
Les surfaces sont passées de 54 millions
d'hectares en 1990 à 63 millions d'hectares aujourd'hui, ce qui,
combiné avec un accroissement des rendements a poussé la
production à une augmentation de 50% environ au cours de la
dernière décennie (157 Mt. en 1998 contre 108 Mt en 1991). Les
Etats-Unis occupent un rôle central sur ce marché avec 50 % de la
production, suivis par le Brésil (20%), l'Argentine (10%) et la Chine
(9%).
Le Coton :
La production mondiale n'a cessé de régresser
et ne représente plus que 33 Mt, avec la répartition
suivante : la Chine (20%), les Etats-Unis (19%), l'Inde (16%) et la Russie
(9%). Les exportations sont modestes (700.000 tonnes) et ne concernent que 2 %
de la production mondiale.
Le Colza :
La production mondiale est de 30 Mt., elle est principalement
apportée par la Chine (29%), l'Union européenne (24%), l'Inde
(19%) et le Canada (17%) qui est le principal exportateur de Colza.
Le Tournesol :
La production mondiale (24 Mt) est assurée
principalement par la Russie (23%), l'Argentine (20%), l'Union
européenne (16%), l'Europe de l'Est (13%) et les Etats-Unis (6%). Elle
est en recul en Argentine et en Russie, mais conserve son attrait dans l'Union
européenne et notamment en Espagne.
10. Les perspectives à moyen
terme :
Le secteur des oléagineux va continuer à
croître, la demande restera forte surtout en Asie, mais beaucoup plus
centrée sur le soja et ses produits. L'huile recherchée par la
Chine en sera la principale cause, notamment avec la régression sensible
du potentiel d'huile de palme en Indonésie.
La demande en tourteaux protéiques de l'Asie sera
dominante avec un facteur important très dépendant de
l'évolution de la production des viandes blanches et charcuterie.
Le bilan offre-demande des graines oléagineuses va
rester déficitaire et forcer les prix à la hausse. Les crises
financières qui ont frappé l'Asie et la Russie depuis 1997 ont
inversé, comme on pouvait le craindre, la tendance à la hausse
d'une demande qui était conditionnée par la croissance continue
de la consommation de produits animaux, et son effet multiplicateur sur
l'utilisation des graines oléo protéagineuses et des tourteaux.
Aujourd'hui, les oléagineux payent le plus lourd
tribut du retournement de tendances quasi-général qui
caractérise un marché qui croulera sous les excédents.
(Le prix moyen des huiles devrait baisser de 16 %, selon l'EIT - Economist
Intelligent Unit- (Cabinet britannique d'études des conjonctures
économiques).
Tableau n°6 : Evolution des prix des
graines et huiles ($/tonne).
Produit / année
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006*
|
Soja
|
257.8
|
299.3
|
239.0
|
231.3
|
Coprah
|
300.0
|
450.3
|
409.5
|
373.5
|
Tournesol*
|
260
|
280
|
285
|
240,0
|
Huile / soja
|
556.5
|
617.3
|
545.0
|
542.8
|
Huile / palme
|
443.3
|
471.5
|
416.5
|
410.3
|
Huile/ tournesol
|
593.3
|
684.3
|
697.3
|
642.0
|
Huile colza
|
599.5
|
682.0
|
636.5
|
531.8
|
Source : Agri Economique n°32
2005. *Etude des cours Bourse Chicago 1 T 2006.
11. Les perspectives à long terme :
Le secteur des oléagineux devrait croître en
surface de 0.7 % par an atteignant 225 millions d'hectares en 2015. Les
prévisions tablent sur une stagnation du prix des oléagineux. Le
Commerce mondial des oléagineux devrait augmenter de 42%. Pour
satisfaire la demande en farine protéique et huiles, l'augmentation de
la trituration des graines sera de 28%.
Environ 97 % de l'augmentation du secteur est due à
l'expansion du soja en Amérique du Sud et du palmiste en
Indonésie et Malaisie. Cette augmentation de la surface d'environ 8%
entre 2005 et 2015 ainsi qu'une légère amélioration des
rendements expliquent la croissance de la production. La majorité de
l'augmentation des importations de soja se produira en Chine, au Moyen Orient
et en Afrique, avec des importations nettes de soja multipliées par
deux. Les exportations des Etats-Unis devraient baisser de 09% pour cette
espèce.
Pour le Colza c'est le Canada qui domine le marché
avec 60% des exportations mondiales ; la Chine et le Japon
représentent 60% des importations. Jusqu'en 2014, il y `aura une
augmentation de la consommation d'huile végétale de 0,2 kg /
Personne / an, avec une croissance de l'huile de soja, de colza et de tournesol
de 3,01%, 1,00% et 1,70% respectivement.(FAPRI 2005).
Conclusion :
En introduisant l'huile dans sa consommation courante,
l'homme venait de franchir un pas décisif dans son évolution. Il
venait de passer du stade des produits de chasse grillés à
l'introduction du plat cuisiné tout en découvrant que la richesse
de l'huile ne s'arrêtait pas uniquement à la saveur
agréable et la facilité qu'elle prodiguait mais son importance
lipidique la fait grimper au rang de produit de première
nécessité.
Ces plantes annuelles sont d'une importance
stratégique pour l'alimentation humaine compte tenu de leur potentiel
en huiles et tourteaux. Elles constituent, avec les céréales, les
flux les plus importants d'échanges commerciaux à travers le
monde.
Cette situation suggère une rigueur de manoeuvre dans
la conduite d'une économie de marché d'autant que la
libéralisation est en voie de devenir irréversible.
Dès que la production mondiale d'huile
alimentaire connaîtra une diminution, il apparaîtra des
fluctuations telles que la demande accrue et sans cesse croissante des pays
notamment asiatiques et l'influence du coût de l'énergie,
induiront une rétention des stocks, avant qu'un nouvel équilibre
ne s'établisse, ce qui aura un impact très puissant.
La réaction des pays gros producteurs et consommateurs
tels que la Chine et l'Union Européenne, se chargera bien vite de la
gestion de ce type d'équilibre qui passe par le circuit des
marchés commerciaux internationaux et par conséquent, directement
liée à la perception de la mondialisation et des relations avec
l'OMC.
PARTIE II
CARACTERISTIQUES DE LA FILIERE EN
ALGERIE
Introduction :
Depuis l'indépendance du pays, l'utilisation de l'huile
alimentaire dans la consommation des ménages a connu une
évolution considérable notamment à partir de la seconde
moitié des années 1980, période durant laquelle
l'industrialisation a modifié profondément le modèle de
consommation de la population.
Même si la population depuis cette époque s'est
multipliée par trois, il n'en demeure pas moins que le puissant facteur
d'urbanisation a été décisif dans l'accroissement de la
consommation locale. Ces besoins sont estimés pour l'année 2005
à 620 000 tonnes sur la base d'une ration moyenne de 19
kg/hab/an. (Chabour M.2002).
L'Algérie se place en première ligne face aux
fluctuations du marché du fait de l'importation massive en huiles brutes
qu'elle opère chaque année avec une augmentation annuelle
d'environ 2%.
La participation des matières grasses dans le bilan
énergétique global a évolué fortement depuis
l'indépendance, passant de 9,5% en 1963 à 13,3% en 1990
(Boukella. M, 1992). Elle se situe aux environs de 19% en 2004. Bien qu'elle
ait enregistré une augmentation sensible, comparée au niveau de
consommation européen ou américain (43%), elle est encore
faible ; elle l'est aussi par rapport au niveau de consommation de ces
produits dans certains pays africains comme le Sénégal (23 %) et
la Tunisie (24,5%).
Les huiles brutes importées par les opérateurs
locaux sont raffinées et conditionnées dans leurs usines avant
d'être destinées à la consommation. Ainsi, à partir
de l'activité de recherche pour la production de semences, en passant
par l'agriculture pour la production de graines et l'industrie pour la
trituration et la production d'huiles brutes, aucune étape n'existe
localement de manière sensible et réelle pour modifier ou influer
sur le niveau de l'offre. Cette situation place le pays sous la
dépendance exclusive du marché extérieur.
Aussi, il est utile de poser un certain nombre de questions
pouvant conduire à une réflexion permettant de comprendre au
mieux les différents mécanismes régissant la
filière.
Organisation et Structuration actuelles de la
filière :
Par le passé, et pratiquement jusque vers le milieu de
la dernière décennie, l'Entreprise Nationale des Corps Gras
(ENCG) était la seule entreprise habilitée dans l'importation et
le raffinage des huiles alimentaires. Il s'agit d'une période au cours
de laquelle l'Algérie fonctionnait sous un régime
d'économie planifiée. L 'ENCG exerçait le monopole sur la
production, le conditionnement et la distribution. Avec l'ouverture de
l'Algérie à l'économie de marché et l'encouragement
du secteur privé, la situation a considérablement changé.
Les importations ne sont plus sous le monopole de l'ENCG car d'autres
structures ont émergé. Le niveau des importations s'est accru. La
concurrence au niveau du marché local fait son apparition de
manière graduelle.
Marché international.
Importation
Organisme de contrôle CACQE
Transformation
ENCG , CEVITAL ,
POLIPROS
Exportation
Grossistes
SOUS PRODUIT POUR ALIMENTS DU BETAIL
Détaillants
Consommateurs
Figure n° 8 : Les structures de la
filière huile alimentaire.
A ce jour, une seule entreprise privée est apparue
nettement sur le marché. Elle conditionne, produit et distribue de
l'huile et dérivés sous sa marque déposée. Il
s'agit de l'entreprise CEVITAL qui dispose d'un complexe composé
essentiellement d'une raffinerie, d'une margarinerie et de silos
implantés à proximité du port de Béjaia. Le
complexe est opérationnel depuis le mois d'octobre 1998.
Il existe également d'autres concurrents potentiels
comme POLIPROS avec un potentiel de raffinage de l'ordre de 33 000 t /an
en cours d'installation (en 2006). Ce sont des grossistes privés qui
importent de l'huile à conditionner. Leur avantage, c'est d'importer de
l'huile de très bonne qualité.
1. L'appareil de transformation
existant :
a)- La trituration :
Au niveau de l'ENCG :
L'ENCG disposait, avant 1982, de trois ateliers de trituration
des graines oléagineuses importées, d'une capacité totale
de 80 000 tonnes / an. Mais ces trois ateliers ont été
fermés sur décision du Ministère des Industries
légères. (Djoudi K 1997)
Au niveau de CEVITAL :
En 2003, l'entreprise privée CEVITAL s'est
engagée dans la réalisation d'un atelier de trituration et
d'extraction des graines oléagineuses ultra - moderne d'une
capacité de 1,800 million tonnes / an, dans le but de couvrir à
hauteur de 70% le marché national. (Agri Economics n° 10 ,
2003)
b)- Le raffinage :
Au niveau de l'ENCG :
Le potentiel de raffinage de l'ENCG en 1997 était de
l'ordre de 1520 tonnes / jour (Djoudi. K 1997). Ce potentiel n'a pas
augmenté depuis, du fait qu'aucune autre capacité
dépendante de cette entreprise n'a été installée.
Il a en fait diminué parce que l'unité UP 08 n'est plus en
production (cf.T12 p.47)
Au niveau de CEVITAL :
A coté de ce potentiel étatique, le complexe
CEVITAL s'est doté d'une capacité de raffinage de l'ordre de
1800 tonnes / jour (environ 550 000 tonnes /an) opérationnel
à partir des importations d'huile brute depuis 1998.
2. Le réseau de distribution :
Jusque vers la fin des années 90, l'ENCG s'est
appuyée sur le réseau de distribution des grandes surfaces, sous
tutelle de l'Etat. Avec la disparition de ces structures, l'ENCG s'est
retrouvée sans réseau de distribution organisé. Elle s'est
orientée alors sur les grossistes revendeurs privés qui souvent
n'ont pas été à la hauteur attendue pour honorer dans les
délais les paiments de leurs dettes.
3. Les principaux partenaires fournisseurs du
pays :
L'Algérie est considérée comme un
important partenaire traditionnel auprès des pays fournisseurs
suivants en 2005 (Cf . CNIS ) :
Huile en Tonne
Pays
|
Soja
|
Palme
|
Tournesol
|
Colza
|
Argentine
|
120 000
|
-
|
70 000
|
-
|
Brésil
|
102 000
|
-
|
8 000
|
-
|
Indonésie
|
|
38 800
|
-
|
-
|
Malaisie
|
-
|
19 220
|
-
|
-
|
Allemagne
France
|
6 300
-
|
-
-
|
-
-
|
-
12 155
|
Russie
|
-
|
-
|
3 000
|
-
|
Ukraine
|
-
|
-
|
3 000
|
-
|
A titre indicatif les montants pour quelques pays, ont
été les suivants :
Argentine : 107, 22 millions de $US environ
Brésil : 59, 47 `'
Indonésie : 18, 34 `'
Malaisie : 9, 82 `'
Allemagne : 13, 44 `'
France : 8, 13 `'
Tableau n°7 : Importations des huiles et
graisses (million de $ US).
Désignation
|
1991
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Huiles et
graisses
|
146
|
378
|
313
|
263
|
363
|
278
|
213
|
235
|
276
|
342
|
381
|
311
|
Source : Centre National d'Informations
Statistiques, 2006.
Les coûts des importations du pays en huiles qui n'ont
cessé d'augmenter sont dus à l'accroissement de la demande d'une
part et, d'autre part, à l'augmentation des prix sur le marché
international.
Figure n° 9 : Evolution des
importations de l'Algérie pour quelques types
d'huiles en millier de tonnes.
Tableau n°8 : Moyenne annuelle des prix de
quelques huiles et matières
importées (en $US /
tonne).
.
Désignation
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
Huile de tournesol
|
393
|
408
|
564
|
572
|
740
|
Huile de soja
|
|
305
|
400
|
525
|
670
|
Huile de colza
|
-
|
340
|
455
|
600
|
680
|
Huile de palme
|
-
|
200
|
350
|
410
|
500
|
Tourteaux
|
232
|
231
|
222
|
246
|
240
|
Source : Infolea Oil Word 2004.
Les prix unitaires, au cours de ces dernières
années, soumis à d'importantes fluctuations, présentent
une tendance forte à l'accroissement. Les prix ont pratiquement
doublé entre 2001 et 2004 conduisant à un maintien des
importations au niveau national aux environ de 300 000 t à partir
de l'année 2000 alors qu'elles se situaient à la fin de la
dernière décennie à une moyenne de 325 000 tonnes.
A partir de l'année 2000, les prix moyens CAF (rendu
port Alger) à l'importation par l'ENCG des huiles brutes sont
présentés ci-après.
Tableau n°9 : Prix moyens des huiles
alimentaires importées par l'ENCG.
Prix moyen
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
Huiles à l'importation en$ / t
(soja,tournesol,colza)
|
370
|
470
|
508
|
565
|
630
|
Source : ENCG.
Les prix moyens ont connu un accroissement sensible. Entre
2000 et 2004, il ont été multipliés par 1,8. Ceci indique
que les prix vont continuer à croître tant que le niveau de la
demande sera le même sur le marché international.
4. Evaluation de la situation de la filière
huile alimentaire :
a.-
Organisation :
Pour établir une situation assez exhaustive de la
filière, il est utile de se référer au point de
départ c'est-à-dire, au niveau de la production agricole et
étudier le type de relations existantes et leur degré
d'influence sur la filière.
L'absence d'intégration avec l'amont agricole a
entraîné une dépendance exclusive aux ressources
d'approvisionnements extérieures (tableau n°7).
Le bilan de la situation économique de la
filière qui s'identifie avant 1998 à celui du seul
opérateur national ENCG, indique que des difficultés
considérables sont apparues après la disparition des
réseaux de distribution et par conséquent une atrophie de la
filière.
Le vide qui s'est ainsi creusé entre la production
d'huile raffinée et la consommation, s'est comblé en partie par
la mise en service de la raffinerie CEVITAL, qui a su rapidement créer
son propre réseau de distribution local (Agro ligne n°4,2000) . Il
n'en demeure pas moins que le marché informel de l'huile s'était
implanté durant ces dernières années ou l'on a vu souvent
des pénuries provoquées à la suite de stockage du produit
à la veille de fêtes (Ramadhan,..). La structure de vente et de
distribution au niveau national, basée sur les revendeurs, reste
insuffisante et mal maîtrisée. L'absence de structures de
distribution organisées a handicapé fortement le marché et
par là même la politique d'ouverture du commerce et de
l'approvisionnement de la population qui est restée précaire au
niveau de la consommation.
b.- Compétitivité des
Entreprises :
Le passage du pays à l'économie de
marché, son adhésion quasi-imminente à l' OMC et
l'entrée en vigueur le 1er septembre 2005 de l'Accord
d'association entre l'Algérie et l'Union Européenne (UE), ouvrant
ainsi la voie à l'établissement d'une zone de
libre-échange à l'horizon 2017, constituent à la fois de
véritables menaces mais aussi des opportunités pour les
entreprises locales.
- Menaces : dans la mesure ou leur fragilité
financière et surtout leur compétitivité (qualité
du produit) les rendent très vulnérables.
- Opportunités : dans la mesure ou cela leur
permettra d'accéder plus facilement aux matières
premières et à une technologie industrielle performante. En vertu
du calendrier de la suppression des barrières tarifaires
étalé sur une douzaine d'années, les matières
premières forment la première liste des produits pour lesquels
l'exemption totale de droits de douane est appliquée depuis
l'entrée en vigueur de l'Accord d'association.
En matière de compétitivité, il est clair
qu'une comparaison en termes de coûts de transformation (raffinage,
conditionnement) entre les prix au niveau de la production locale et les prix
pratiqués sur le marché international apportera plus de
lumière sur la compétitivité du produit local et sa
résistance face a l'avènement de nouveaux concurrents sur le
marché national.
Pour illustrer cet important aspect au stade actuel et
à titre indicatif, le litre d'huile (ENCG) est vendu à 75 DA /
litre en 2003 sur le marché national (ONS n°34, 2005) avec un
coût moyen avant raffinage de 41,12 DA / litre et 48,50 DA / litre
lorsqu'il est raffiné en 2003. (Données obtenues au niveau de
l'ENCG* ) et 69.80 DA/litre conditionné prêt à l'emploi .
Sur le marché international le litre d'huile coûte 46 DA (prix FOB
en 2003) prêt à la consommation. (Cotations des huiles fluides,
2003). Pour une appréciation plus complète de la situation, il
est repris ci-après les droits de douanes et taxes à
l'importation concernant les deux catégories d'huile
(*) l'ENCG adopte la méthode des coûts
complets : c'est la méthode la plus communément
utilisée, car elle absorbe aussi bien les charges fixes que variables ,
c'est ce que l'on désigne comme étant la méthode des
coût réels voir annexe 01.
Tableau n°10 : Droits de Douanes et
taxes applicables aux huiles à l'importation.
ANNEE
|
HUILE BRUTE
|
HUILE CONDITIONNE FINIE
|
DROIT DE DOUANE
|
TVA
|
DROIT DE DOUANE
|
TVA
|
1999
|
05%
|
14%
|
25%
|
EXONERE
|
2000
|
05%
|
14%
|
25%
|
EXONERE
|
2001
|
05%
|
14%
|
25%
|
EXONERE
|
2002
|
05%
|
14%
|
25%
|
EXONERE
|
2003
2004
|
05%
05%
|
17%
17%
|
30%
30%
|
EXONERE
EXONERE
|
Source : Office de promotion du commerce
extérieur.
La filière locale n'est pas compétitive sur le
plan international. Elle le sera encore moins lorsqu'on prend en ligne de
compte la trituration (qui d'ailleurs même en Europe avec un coût
de trituration de 0.02 euro pour un litre - (Oil Word 2001)-, l'huile n'est
plus compétitive avec celle en provenance d'Asie ou d'Amérique du
Sud avec la trituration à 40 $ la tonne). Dans le contexte du
marché actuel et dans tous les cas de figure, le prix de revient* en
Algérie est supérieur à celui des autres pays producteurs.
Aussi, dès l'ouverture des frontières au libre échange et
l'entrée à l'OMC, la concurrence va influer
considérablement sur le prix à la consommation.
Il est utile remarquer qu'au niveau des unités de
production de l'ENCG la maîtrise du coût de raffinage reste encore
très faible, celui-ci est passé de 40, 58 DA / litre en 2000
à 47, 99 DA/litre en 2002 (Amrouche 2003). Cependant l'augmentation du
coût de raffinage au niveau de l'ENCG suit la même tendance que la
hausse des prix de l'huile brute sur le marché international, (de 39.36
DA le kg en 2000 à 45.88 DA le kg 2002). Les charges directes
représentent en moyenne 94 % des charges totales pour des huiles
raffinées de tournesol et de colza. Les matières premières
ont la part la plus importante avec 90.24% en moyenne du total des charges
directes des huiles raffinées. Les charges indirectes
représentent 5.95% environ du total des charges ; les sections
chaufferie et maintenance sont les 69.89 % du total des charges indirectes.
De ce point de vue, l'analyse de l'impact de l'adhésion
à L'OMC va permettre d'observer une confrontation des entreprises
locales soumises à une rude épreuve de lutte pour la survie face
au marché international. La justification de leur existence ne pourra se
faire que par les résultats de rentabilité qu'elles obtiendront.
A ce stade on peut considérer que l'adhésion à l'OMC va
être à l'origine d'une plus grande transparence sur les prix, une
meilleure cohérence dans les actions entreprises et un commerce de
produits plus loyaux et marchands.
(*) Définition de prix de
revient ou coût de revient: c'est la somme des coûts
correspondant à l'ensemble des dépenses nécessaires pour
élaborer et mettre sur le marché un bien de service.
II.- LA POLITIQUE D'INVESTISSEMENT MENEE PAR
L'ETAT :
1.- Historique :
Dés la fin de l'ère coloniale, suivant le
même modèle de société nationale monopolistique, le
secteur d'Etat s'est étendu assez tôt aux activités
agro-alimentaires considérées comme stratégiques. C'est
ainsi que la SNCG (Société Nationale des Corps Gras)
créée le 09 Novembre 1967 intègre tout d'abord les
unités de productions abandonnées par leurs propriétaires
ou nationalisées ( SOHER ,CRESPO ,TAMZALI ,HSOR).
En juin 1968, la société METRAL appartenant au
groupe UNIPOL-France et la grande raffinerie savonnerie d'Alger appartenant
à LESIEUR sont nationalisées et intégrées au
patrimoine de la SNCG.
En 1972 il y a eu création de la Société
de Gestion et Développement des Industries Alimentaires (SOGEDIA), qui
contrôlait, pour le compte de l'Etat, trois activités importantes
du secteur alimentaire : les corps gras, le sucre et les conserves,
auparavant gérées par trois sociétés
distinctes :
*la société nationale des corps gras (SNCG).
*la société nationale de gestion et de
développement des industries de sucre (SOGEDIS)
*la société nationale des conserves (SOALCO).
A partir de 1982-83, la SOGEDIA est à son tour
touchée par la vague de restructurations des entreprises d'Etat. Elle
éclate alors, en trois entités distinctes, donnant naissance aux
trois entreprises publiques économiques (EPE) actuelles, entre
lesquelles se partage son patrimoine : l'ENCG, l' ENASUCRE et l'
ENAJUC.
L'Entreprise Nationale des Corps Gras (ENCG) a
bénéficié depuis sa création (décret 82.453
du 11décembre 1982) du monopole de l'Etat sur la production des huiles
de graines sur le sol national.
Elle s'est vue confier également dés juillet
1983 une fonction vitale à son activité, le monopole des
importations d'huiles brutes (exercé auparavant par l'ONACO devenu
l'ENAPAL sous la tutelle du Ministère du Commerce).
DESIGNATION
|
ADRESSE
|
UNITE/ PRODUCTION
|
CAPACITE DE/RAFFINAGE HUILE au 01.01.2000
|
FILIALE DES CORPS GRAS
ALGER
|
1, Rue des 600,
Alger port
Alger.
|
*UP1 : la raffinerie margarinerie d'Alger (RMA)
*UP5 : l'huilerie raffinerie savonnerie d'Alger (HRSA)
*UP6 : la raffinerie savonnerie d'Alger (RSA)
|
580T/J
|
FILIALE DES CORPS GRAS DE SEYBOUSE
ANNABA
|
1, avenue Ben Abdelmalek Ramdane, Annaba.
|
*UP4 : la raffinerie de ANNABA.
|
100 T/J
|
FILIALE DE CORPS GRAS DE
BEJAIA
|
Route des Aurès
BP n°406
Bejaia
|
*UP7 : complexe de BEJAIA.
*UP8 : une raffinerie savonnerie à BEJAIA
|
430 T/J
|
FILIALE DES CORPS GRAS DE
MAGHNIA
|
Route de Tlemcen
BP n° 280
Maghnia.
|
* UP9 : complexe de MAGHNIA.
|
100 T/J
|
FILIALE DE CORPS GRAS
D'ORAN
|
7, Route des Martyrs
Es-Senia
Oran
|
*UP2 : raffinerie de ES-SENIA.
*UP3 : raffinerie de SIG.
|
310 T/J
|
GROUPE ENCG *
|
13,avenue Mustapha Sayed. Alger
|
|
1520 T/J
|
*Le groupe ENCG possède 09 unités
réparties en 05 filiales implantées à ALGER, BEJAIA, ORAN,
ANNABA et MAGHNIA. La production de l'ENCG est de 418 000 t/an de 275 jours
de travail effectif.
Figure n°10 : Structure de
l'ENCG.
L'ENCG était jusque là, la seule entreprise
intervenant sur l'ensemble de la filière d'approvisionnement local en
huile de graines. Le champ d'activité s'étend de l'importation
des huiles brutes (de tournesol et de colza) au raffinage local.
Le raffinage des huiles brutes est, de loin, l'activité
la plus importante au niveau des neuf (09) unités de production de
l'ENCG. En 1991, les capacités de raffinage étaient de 435000
tonnes par an.
A partir de 1986, suite à l'effondrement des cours du
pétrole, l'ENCG n'était plus, en mesure de garantir, comme par le
passé, un approvisionnement régulier et stable en huiles
alimentaires à partir de ses raffineries.
Des mesures législatives et réglementaires ont
traduit dans les faits la volonté de rupture avec l'ordre
économique ancien. Une nouvelle politique, baptisée
« réformes économiques » est
élaborée en 1988, consacrant officiellement la fin de
l'idéologie interventionniste et annonçant le début
d'une phase de « transition vers l'économie de
marché »1 qui se traduit en clair par
« l'autonomie de gestion »(Loi du 12 janvier 1988), c'est
à dire vers la liberté totale reconnue aux dirigeants de
définir la stratégie de leur entreprise.
L'intervention de l'Etat va se faire en considération
bien sûr des grandes priorités nationales, par une recherche
appropriée des solutions : assainissement financier,
redéploiement structurel, privatisation du capital, modernisation de
l'outil de production.
En effet, une rupture radicale avec les méthodes
passées, semble s'imposer d'elle même et ce, en passant d'une
économie centralement planifiée à une économie de
marché. Cette dernière va jouer le rôle de
régulateur de l'activité économique et de stabilisateur
social.
Donc, il y a lieu de rompre avec la logique de centralisation,
au profit d'un système décentralisé dans lequel les
décisions d'investissement, de distribution et de commercialisation
doivent répondre aux normes de la mondialisation et du marché.
Les entreprises devaient accorder à ces recommandations une attention
particulière pour garantir leur pérennité.
L'autonomie des entreprises publiques comme forme de gestion,
faisant de celles -ci des personnes morales distinctes de l'Etat,
délivrées de toute tutelle administrative, dotées d'un
capital social, et désormais régies par les lois universelles de
la commercialité. Cette situation est devenue possible grâce
à un ensemble de lois visant à donner aux entreprises nationales,
le moteur réel de leur développement, leur liberté
d'initiative et la maîtrise autonome de leurs instruments de gestion.
1- les réformes économiques ont
été élaborées par une équipe restreinte de
cadres de l'Etat et du parti FLN, dans l'entourage de l'ex-président
Chadli Benjedid. Les grandes orientations de la nouvelle politique ont
été consignées dans « Les cahiers de la
réforme », Alger, ENAG , 1989.
L'autonomie des entreprises publiques a
donné lieu à la création des Fonds de participation en
1989 dont l'objectif était de faire entrer les EPE dans le
système de la réforme économique engagé. Ce sont
des instances qui avaient aussi le rôle de la surveillance
stratégique.
En 1996 a eu lieu la transformation de ces fonds de
participations en Holding publics, chargés de la gestion et de
l'administration des capitaux marchands de l'Etat.
L'ordonnance N° 95-25 du 25 septembre 1995,
précise que le Holding public a pour mission de rentabiliser et de faire
fructifier le portefeuille d'actions de participation et autres valeurs
mobilières qui lui sont transférés et d'impulser le
développement des ensembles industriels , commerciaux et financiers
qu'il contrôle.
Au début de l'année 1997, une nouvelle forme de
restructuration et de soutien aux entreprises publiques, a été
mise en oeuvre. Elle se caractérise par le regroupement des
unités de production en filiales, afin d'accroître
l'autonomie.
A partir de l'année 2001 un ensemble de textes
législatifs a été promulgué (ordonnance n°
01-04 du 20 août 2001, et ses textes d'application). Ces textes portent
sur sur les modes d'organisation, gestion et privatisation des entreprises.
Ils fixent en outre les modalités d'exercice de l'action
spécifique (qui est une action du capital social), et expliquent les
modalités d'acquisition de ces sociétés par leurs
salariés ou par des tiers dans le cadre de la privatisation
prévue à cet effet.
2. La politique d'investissement spécifique
aux huiles alimentaires :
Il est utile de souligner que l'on peut rencontrer aujourd'hui
des technologies anciennes dues à l'existence d'unités
construites avant l'indépendance en coexistence avec des technologies
intermédiaires acquises dans le cadre des programmes
réalisés à partir du premier Plan triennal en 1969 et des
technologies nouvelles introduites récemment.
Avant l'élaboration du Plan quinquennal 1980-1984, deux
grands projets ont été envisagés en 1978, l'un à
l'Est (Béjaia) et l'autre à l'Ouest (Béni-Saf). Ils
s'agissaient d'investissements lourds prévus avec de vastes
installations portuaires pour l'approvisionnement en grains et de gros moyens
de manutention. Leur coût était évalué autour de 02
milliards de DA de l'époque (environ 200 milliards de DA d'après
le cours actuel) (cf Théorie et pratique de la dévaluation
P.H Breton et A-D Schor 1993).
Le projet Ouest concernant les huiles a été
différé et ne sera pas réalisé avant 1984 à
Maghnia. Quant au projet Est, il a été révisé et
amputé des installations de trituration et d'autres
équipements.
Plus tard, l' ENCG a entrepris, dés l'année
1992, les démarches pour la réalisation d'un programme soutenu
de développement des graines oléagineuses au niveau national de
même qu'une rénovation de l'unique atelier de trituration
situé à Sig, dont la capacité est de
100 tonnes par jour. En matière de raffinage le tableau
ci-dessous indique les capacités du Groupe ENCG et leur
évolution entre 1969 et 1999. On remarque que la plus forte
évolution a eu lieu à partir des années 80 avec
l'installation des deux complexes de Maghnia et Béjaia.
Tableau n° 11 : Capacités
installées de l'ENGC et leur évolution entre 1969 et 1999
(Raffinage en t / j).
Unités de production
|
1969
|
1979
|
1989
|
1999
|
UP1
|
56
|
100
|
100
|
100
|
UP2
|
55
|
100
|
100
|
100
|
UP3
|
32
|
65
|
190
|
210
|
UP4
|
30
|
100
|
100
|
100
|
UP5
|
60
|
100
|
165
|
185
|
UP6
|
100
|
300
|
300
|
300
|
UP7
|
-
|
-
|
400
|
400
|
UP8
|
24
|
30
|
30
|
30
|
UP9
|
-
|
-
|
100
|
100
|
GROUPE ENCG
|
357
|
795
|
1485
|
1520
|
Source : ENCG. (collecte de
données).
Malgré la progression des capacités
installées durant cette période et jusqu'en 1999, il n'en demeure
pas moins qu'à partir de l'année 2000, date ayant connu le
démarrage des opérations de réforme pour se mettre
à niveau et obtenir la certification internationale de production ISO
9001, les capacités de raffinage ont fortement régressé.
En effet, la majeure partie des équipements de l'ENCG,
dataient d'avant les années 80, d'où la nécessité
de s'en défaire ce qui a entraîné cette régression
du potentiel de raffinage. Le tableau ci-après donne un aperçu
sur le potentiel réel et actuel de raffinage de l'ENCG :
Tableau n°12 : Capacités
installées de l'ENCG et leur évolution entre 2000 et 2005
(raffinage en tonnes / jour).
Capacité
/
année
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
UP1
|
99
|
70
|
76
|
76
|
74
|
60
|
UP2
|
114
|
96
|
80
|
80
|
80
|
72
|
UP3
|
149
|
125
|
112
|
120
|
96
|
88
|
UP4
|
99
|
88
|
88
|
88
|
93
|
75
|
UP5
|
158
|
122
|
110
|
110
|
74
|
66
|
UP6
|
240
|
150
|
160
|
160
|
130
|
118
|
UP7
|
308
|
313
|
295
|
304
|
277
|
263
|
UP8
|
43
|
00
|
00
|
00
|
00
|
00
|
UP9
|
99
|
87
|
88
|
88
|
96
|
72
|
Groupe ENCG
|
1309
|
1051
|
1009
|
1026
|
920
|
815
|
Source : ENCG (collecte de données).
A coté de cette entreprise nationale, l'Etat dans le
cadre des réformes économiques, ayant supprimé le monopole
des importations des huiles brutes et du raffinage, a encouragé le
secteur industriel privé au lancement et à la promotion de ces
activités.
Source : ENCG
Figure n° 11 : Evolution de la production
d'huile de l'ENCG.
Bien vite, on peut s'apercevoir du déclin de la
production à partir des années 1999 au niveau de l'ENCG où
l'on peut constater que l'une des unités (Béjaia) a
complètement fermé. L'ENCG ne représente plus qu'environ
14% de la consommation.
Le reste est approvisionné par CEVITAL pour environ 85%
(et quelques petites entreprises, POLIPROS,.. dont la production est à
ses premiers balbutiements), et (1% environ sont des marques
étrangères à l'importation en huile de table).
C'est ainsi que la Société CEVITAL a obtenu
à partir de 1999, une part du marché qui bien vite (2000) est
devenue considérable (50%) avec la mise en service de la raffinerie
située à Béjaia qui travaille avec une capacité de
600 tonnes en 3x8, répartie sur deux lignes identiques de 300 t en 3x8,
soit une capacité globale de 1800 t / j en 2004. (CTC Edit 2004)
Figure n° 11 bis : Evolution de la production
d'huile de CEVITAL.
3.- Les investissements de base pour le renforcement
de la filière :
Les investissements de base ont pour objectif de mettre en
place des dispositifs dotés de moyens et de savoir-faire, capables
d'engendrer les conditions nécessaires pour la promotion et le
renforcement de la filière.
En fait, des réflexions ont eu lieu au cours des dix
dernières années, notamment par la mise en oeuvre de plan de
redressement comme celui engagé à partir de 1996 et appelé
« banque entreprise » qui avait pour objectif
d'alléger les entreprises des contraintes majeures qui freinaient leur
développement.
Toutefois, lorsque l'on analyse avec un peu de recul les
effets obtenus, l'on se rend compte, à l'exemple de l'expérience
vécue par le groupe ENCG, (Salhi S 2000), que ce type de dispositif n'a
servi à rien.
La réduction des coûts par la compression des
effectifs sans la prise en charge des éléments restructurant
(organisation, management, recherche-développement..,) n'a fait
qu'enfoncer plus profondément l'entreprise dans une
déstructuration indescriptible dont l'impact reste encore de nos jours
imprévisible. Malgré les efforts considérables consentis,
les objectifs de privatisation de l'entreprise n'ont pas été
atteints.
L'entreprise, qui pendant trente années depuis
l'Indépendance, assurait à elle seule l'approvisionnement de tout
le pays en huiles alimentaires n'a plus
« d'énergie » pour faire face au marché
local.
Ce type d'investissements qui vise le développement
à long terme des différents segments de la filière ne
concerne pas uniquement l'aspect technico-économique et
législatif mais aussi l'impact sur l'environnement socio-culturel du
moment.
L'un des premiers segments de la filière qu'il y
aurait lieu de prendre en charge dans le cadre de ce type d'investissement
concerne la remise à niveau de l'outil de production existant. Il s'agit
d'engager un changement radical des méthodes de gestion et
d'organisation avec la mise en place de système d'assurance de la
qualité des produits basés sur des normes définies au
préalable et existantes au niveau international (ISO 9000, 14000,etc).
Ceci constitue, à terme, pour l'entreprise, une plus
value lui permettant d'être mieux outillée pour s'engager dans le
passage obligé de la libéralisation.
Ce facteur essentiel autorise la compétitivité
et facilite les échanges (Bensiam N. 2000). La certification de
l'entreprise est une nouvelle approche qui a été dictée
par les exigences du marché international caractérisé au
cours de cette fin de siècle par :
- l'émergence de grands ensembles
économiques ;
- la globalisation et la mondialisation de l'économie;
- la mise en place de l'Organisation Mondiale du Commerce
(OMC).
Le second segment qui gagnerait à l'encouragement des
investissements à long terme concerne le facteur humain et
l'amélioration des connaissances par le développement des
échanges techniques, scientifiques et culturels, le domaine de la
formation et de la recherche.
Néanmoins, il est utile de souligner que les fondements
de la filière ne pourraient être garantis sans un encouragement
conséquent à la mise en oeuvre de toute une stratégie de
perception de la production de graines oléagineuses comme partie
intégrante des systèmes de cultures au niveau local.
A ce titre, il faut rappeler qu'avec l'avènement, du
PNDA en 2000, il y a eu une tentative d'investissement par l'Etat en faveur de
la production des graines oléagineuses sous forme de subvention pour les
exploitants agricoles (4000 DA/ha + 25% du prix de revient de la production).
Toutefois cette opération n'a pas eu les effets escomptés. Dans
les zones à pluviométrie printanière abondante, où
les oléagineux peuvent être conduits sans irrigation d'appoint
(exemple Mitidja, Annaba..,) d'autres produits plus rentables et mieux
maîtrisés sont restés plus attractifs telles les
légumineuses récoltées en vert (fèves, petit
pois...,). Ainsi la prime à la production prévue a
été retirée au début de la campagne agricole 2005.
En fait, il aurait certainement été plus judicieux de consacrer
cet effort au développement de périmètres irrigués,
base fondamentale de progrès et de production ; et d'inciter
à l'adoption de systèmes de cultures intensifs intégrant
l'oléagineux à des niveaux de rentabilité, substantiels
(soja, tournesol et colza.).
III.- ANALYSE DES FACTEURS INLUANT SUR LA
FILIERE :
1.- Déficience ou échec de la production
nationale des cultures oléagineuses ?
Avant l'indépendance, il n'existait pratiquement pas de
culture de plantes oléagineuses. Toutefois des travaux de recherche
orientés beaucoup plus vers l'inventaire, la préservation et la
systématique des espèces étaient menés. Les grands
groupes de l'époque parmi lesquels (LESIEUR) avaient
préféré l'importation de la matière première
à partir d'autres pays sous domination française, et
spécialiser l'Algérie vers d'autres cultures (comme le vignoble,
le tabac,..).
Après l'Indépendance, au vu de l'importance des
besoins, les pouvoirs publics ont dû entreprendre la mise en oeuvre des
conditions spécifiques pour ce genre de production agricole et limiter
les importations de graines. Des essais ont été entrepris assez
tôt par les institutions publiques spécialisées existantes
alors (INRAA, INA), le Ministère de l'agriculture avec l'appui plus tard
des instituts techniques de développement (IDCI ,etc.) et la
coopération étrangère pour promouvoir le
développement de ces espèces végétales pratiquement
inconnues dans le paysage agricole algérien. Les premiers essais ont
d'abord porté sur le tournesol (1964-1968). Mais dès l'extension
à une dizaine d'hectares en Mitidja, la graine de tournesol très
prisée par le moineau avait diminué la récolte. Cependant
durant le premier plan quadriennal, l'extension du tournesol conduit en sec,
à d'autres zones avait permis une récolte sur quelques centaines
d'hectares à titre démonstratif. Le tableau ci-après
donnant le bilan de la production de tournesol durant ce quadriennal reste
significatif au titre de l'introduction d'une nouvelle culture. A titre
d'exemple le rendement atteint en 1973 est de 3,53 quintaux /hectare.
Devant la faiblesse des rendements observés
les extensions de superficies conduites en sec prévues et les
niveaux de production attendus n'ont pu être atteints Ces cultures
nouvelles ont été mal maîtrisées, le choix
variétal peu efficace au regard des conditions climatiques difficiles
durant le cycle ininterrompu de sécheresse de l'époque. Des
travaux plus approfondis sur une gamme assez large d'oléagineux furent
par la suite entrepris pour une production en sec (carthame, tournesol, colza
et soja entre 1974 et 1984).
Tableau n° 13. Bilan production graines de
tournesol de 1971 à 1974
Année
|
1971
|
1972
|
1973
|
1974
|
Surfaces cultivées (Ha)
Graines produites (Qx)
|
6 560
16 780
|
4 610
13 150
|
5 070
17 890
|
6 780
14 640
|
Rendements (Qx /Ha)
|
2,55
|
2,85
|
3,53
|
2,16
|
Source : Statistiques agricoles
série A et B Ministère de l'Agriculture.
Les essais réalisés dans le cadre du projet de
coopération avec la FAO à partir de 1976 indiquaient que les
niveaux de rendement en sec du tournesol peuvent être appréciables
et varier entre 18 et 32 Qx / Ha. (PNUD / FAO Rome 1984). 20 ans plus tard, la
reprise des travaux d'introduction ces dernières années et les
rendements observés en essais d'introduction variétal 2005 / 2006
avec une moyenne de 27Qx/ha (cf.Partie I) montre que la culture des
oléagineux est un dossier encore ouvert pour plus de maîtrise et
d'approfondissement des connaissances.
Photo prise à la Station d'Oued Smar (2006).
Essai variétal d'introduction
2.- Déficience ou échec de l'outil de
production industriel ?
Dans le cas de la filière des huiles alimentaires, les
activités de trituration locale, n'ont pas
bénéficié de la considération voulue à la
faveur des orientations quasi-exclusives des
investissements industriels publics, vers le raffinage
d'huiles brutes importées.
En effet, l'essentiel des investissements publics
réalisés à ce jour dans l'industrie des corps gras a
été programmé au cours de la période 1970-1977. Ces
investissements qui ont porté surtout sur des programmes de
modernisation d'unités de production anciennes (d'avant la
Révolution de 1954) et d'extension de leur capacité de
production, ont permis à l'entreprise publique du secteur de faire
évoluer ses capacités de raffinage dans des proportions
importantes :
353 tonnes / jour en 1969,
795 tonnes / jour en 1982.
Durant la même période, les importations de
graines oléagineuses destinées à la production locale
d'huiles et de tourteaux, ont stagné puis fléchi à la fin
des années soixante-dix, pour aboutir en 1982 à la fermeture
définitive des trois ateliers de trituration en place depuis la fin de
la Seconde guerre mondiale et dont la capacité globale atteignait les 80
000 tonnes de graines triturées annuellement, avec une production de
tourteau de l'ordre de 40 000 tonnes par an.
Pourtant, le pays venait d'adopter avec le quinquennal
1981/85 un modèle d'intensification de l'élevage bovin, et
surtout de l'aviculture gros consommateurs de tourteaux. Les importations de ce
sous-produit de l'oléagineux, allait se démultiplier rapidement
sans pour cela impliquer une quelconque intention de développement de
cette culture.
Tableau 14 : L'importation de tourteaux durant le
premier quinquennal 1981/85.
Années
|
1981
|
1982
|
1983
|
1984
|
1985
|
Quantités (tonnes)
|
60 000
|
86 000
|
97 000
|
140 000
|
183 000
|
Source : Douanes, rapport plan
quinquennal 1980-84.
Replacée dans le contexte des décennies
quatre-vingt et quatre-vingt dix, cette mesure peut surprendre devant le
fait que l'Algérie était en possession d'une industrie locale non
négligeable, elle bénéficiait à la fois d'un
potentiel, d'une expérience et d'un savoir-faire accumulés depuis
fort longtemps dans le domaine de la trituration des graines. Par ailleurs les
moyens financiers rendus disponibles par la maîtrise totale du secteur
des hydrocarbures auraient pu conduire à l'élargissement et
à la modernisation de ce potentiel.
Il n'en a pas été ainsi dans la mesure
où l'importance accordée au développement des secteurs
agro-alimentaire et hydro-agricole dont faisait partie la filière des
huiles alimentaires, était restée limitée devant la
formidable préoccupation de création « d'une base
industrielle industrialisante » et l'extension des activités
pétrolières à l'exploitation du gaz et l'implantation de
la pétrochimie.
L'absence d'un intérêt particulier au
développement des petites et moyennes industries manufacturières
a entraîné rapidement la régression de
l'intérêt pour la culture des oléagineux et de la
construction d'une filière nationale des huiles alimentaires
orientée vers l'indépendance partielle ou totale du marché
extérieur en cas de besoin.
Les facilités d'importation des huiles brutes et des
tourteaux, avaient estompé durant toute la période qui suivit,
toute volonté d'analyse de la situation en cas de pénurie et de
modification des tendances sur les marchés internationaux entre la
graine oléagineuse et les huiles brutes et tourteaux. Aussi, durant
toute cette période, seule l'extension des capacités de raffinage
a connu un réel progrès pour atteindre 1520 tonnes / jour en
1998/99 (Tableau n°11)
Il n'en demeure pas moins que la libéralisation et
l'orientation vers l'économie de marché ont modifié
progressivement les données. C'est ainsi qu'après son
implantation, le groupe privé CEVITAL avec le potentiel de raffinage de
1800 tonnes / jour, a bien vite analysé la situation pour s'orienter
vers la réalisation de silos et d'infrastructures portuaires visant
l'approvisionnement en graines de l'extérieur dans une première
étape et projeter la mise en valeur dans le Sud du pays pour un
approvisionnement de l'intérieur dans une seconde étape pour
parer à toute éventualité en provenance des marchés
internationaux ou des catastrophes et périodes de sécheresse au
niveau local.
Capacités de trituration installées
par CEVITAL en 2005 :
*5 000 tonnes / j de graines de soja avec un rendement de 18%
en huile et 82% de tourteaux.
*2 500 tonnes / j de graines de tournesol ou colza avec
un rendement de 44% en huile et 56% en tourteaux
Ce niveau de vigilance et de dynamisme constitue un apport
considérable pour la mise en ordre et l'organisation des
activités de la filière et lui permettre d'assurer une
pérennité d'existence dans cet environnement fortement agressif.
3.- Déficience ou échec du système
d'organisation et de gestion économique ?
L'un des traits distinctifs de la filière est
son évolution dans un contexte socio -économique particulier. Par
le passé, il s'agissait d'une gestion répondant aux attentes
d'une économie planifiée et fortement centralisée qui, en
l'espace d'une décennie environ, se devait de se transformer en
économie de marché et créer un environnement
socio-économique totalement différent dont la composante
principale, la population consommatrice de biens et services, n'était
pas préparée.
Toutefois, cette population aux capacités d'adaptation
élevées, possédait dans sa mémoire collective
d'avant la Révolution quelques rudiments de connaissances de ce type
d'environnement de libre concurrence et la proximité de l'Europe
facilitait au mieux l'approche pragmatique d'adoption.
Pour cela, il fallait instituer les outils économiques
visant à faciliter cette modification en passant d'une économie
administrée à une économie d'ouverture, cette
volonté d'adaptation, s'est concrétisée à travers
certaines mesures :
- L'autonomie de l'entreprises publique comme mode de gestion,
rendant celle-ci comparable à une personne morale distincte de l'Etat,
délivrée de toute tutelle administrative, dotée d'un
capital social et désormais régie par les lois universelles de
la commercialité. Au second semestre 1995, deux lois fondamentales ont
été approuvées.
- La loi sur la privatisation des
entreprises
- La loi sur la gestion des capitaux marchands de l'Etat.
Holding agro- alimentaire de base
Le directoire de L'ENCG
Secrétariat
Conseil de surveillance.
Division au niveau du groupe
Filiales
Conceil d'administration au niveau filiale
PDG filiale
Unité de production
Figure n° 12 : Organigramme Holding /
ENCG.
Cette dernière a institué le holding,
société de participation, en lui attribuant le droit de
propriété des entreprises et la mission en matière de
stratégie de développement et de restructuration.
Dans cet élan de réformes, les
dévaluations et les dépréciations du Dinar ont eu des
effets marquants sur les entreprises locales de manière
générale et du secteur public en particulier notamment celles,
comme l'ENCG qui employait un effectif souvent supérieur aux besoins en
main d'oeuvre de l'entreprise.
Ces effets ont fragilisé la trésorerie,
désorganisé le dispositif de production, créé la
perte du savoir faire et constitué de larges débouchés
pour les produits des firmes étrangères, qu'il s'agisse
d'équipements industriels, de matières premières et biens
intermédiaires ou de services. Le tout était importé,
introduit par besoin de stratégie socio-économique du fait de
l'incapacité de le produire dorénavant localement ou de libre
concurrence de par sa disponibilité sur le marché international
à des prix intéressants.
L'évolution des importations nationales tous produits
confondus s'est fortement accrue pour atteindre en 2004 un plus de 18
milliards de dollars américains-CNIS 2005- alors qu'elles
n'étaient que de l'ordre de 9 milliards de $US en 1998.
On peut affirmer, sans être en porte à faux, que le pays
a fortement participé à la valorisation du capital international
de manière générale et en particulier dans le cas de
l'objet de nos travaux, le capital international spécifique à
l'agro -alimentaire et en particulier aux huiles brutes. Pour montrer cet
état de fait, il suffit de revenir quelque peu en arrière et
analyser les différentes étapes qui ont été
traversées. Au départ il faut rappeler le principe de
base repris par M. Boukella en 1993 sous la forme très claire
suivante:
« Face à une demande sociale en croissance
rapide, l'Etat s'est engagé à assurer à tous les
Algériens une ration alimentaire et nutritionnelle relativement
satisfaisante, mais au moyen d'une politique d'organisation de l'offre
fondée sur le recours systématique aux importations »
Ce mode de régulation des approvisionnements a conduit
nécessairement à une impasse dans la mesure où il a fallu
faire dépendre l'alimentation de la population de la recette
tirées des hydrocarbures c'est-à-dire du prix du pétrole
en fonction de la valeur de change du Dollar américain, car toute les
ventes étaient libellées en $US d'une part et d'autre part de la
disponibilité des denrées alimentaires importées et de
leurs prix. Ainsi cette politique était fondée sur trois facteurs
sur lesquels les entreprises importatrices et les autorités
administratives de tutelle n'avaient aucune influence et encore moins de
maîtrise.
La politique alimentaire étatique s'est
caractérisée par ailleurs, par la fixation administrative des
prix à la consommation à des niveaux très bas et
gelés sur une longue période. Cette constante stratégique
des politiques nationales durant trois longues décennies à
conduit à des situations paradoxales notamment en matière d'huile
de table. En effet l'évolution des prix de l'huile alimentaire indique
toutes choses égales par ailleurs que le coût du litre d'huile en
1988 a été moins cher que celui de 1966. (Taux de change
utilisé 1966 : 1$US= 5DA ; 1979 : 1 pour 10, 1988 :
1 pour 35 ; 2004 : 1 pour 75.)
Tableau n° 15 : Evolution des prix moyens
à la consommation (détail).
ANNEE
|
1966
|
1979
|
1988
|
2004
|
Huiles et corps gras consom (litre/hab/an)
|
10.20
|
15.29
|
17.17
|
19
|
Huiles et corps gras
Valeur DA /litre
|
2,25
|
1,22
|
15
|
80
|
Huiles et corps gras
En valeur constante ($/litre)
|
0,45
|
0,12
|
0,42
|
1,06
|
Source : Vol.19, 1996 Cahiers Options
Méditerranéennes
Pour2004 enquête ONS.
En réalité, vers la fin de la décennie
quatre vingt, la situation au niveau de la filière était beaucoup
plus tendue du fait que le seul représentant (ENCG) de la filière
venait de perdre son monopole sur la matière première d'une part
et d'autre part, la compensation au soutien des prix n'a pas suivi, le faisant
entrer dans le tourbillon de la dette excessive et des difficultés
d'accès à la devise. Ainsi la libéralisation naissante par
le biais des réformes engagées avait touché de plein fouet
la filière des huiles alimentaires. Cette situation s'est
illustrée par l'ampleur de la pénurie en huile de table dont le
prix affiché par l'ENCG était de 30 DA le bidon de 5 litres,
introuvable et celui disponible sur le marché parallèle à
75DA.
En fait, à partir de
1982 , une autre option avait vu le jour, avec la constitution d'un
fonds de compensation (loi 22-01 de mars 1982) à partir des taxes sur
certains produits dits de « luxe », pour financer les
subventions et le soutien des prix à la consommation. Cette option
prévaudra jusqu'à la mise en oeuvre effective des
réformes économiques au début des années
quatre-vingt-dix tendant à la rupture totale avec le système des
prix administrés .en plus de l'allégement attendu des charges sur
le budget de l'Etat. L'institution du fonds de compensation était
censée équilibrer les finances des entreprises
bénéficiaires de subventions, puisque le déficit
créé par la différence entre prix fixés et prix
réels devait être entièrement comblé par le fonds de
compensation. Cependant, aucun de ces deux objectifs n'a pu être
atteint.
Le poids de ce type de subvention sur le budget de l'Etat
est devenu tellement excessif et insupportable qu'au début des
années quatre-vingt-dix à la suite du renchérissement
dû aux dévaluations du dinar, « le coût des
matières importées par les industries agro-alimentaires
concernées, a été estimé à 17.2 milliards
de DA en 1990, soit 12.6 % des recettes prévisionnelles du budget de
l'Etat pour la même année, fiscalité
pétrolière comprise » (S. Bedrani, 1993). Il semblerait
que la contre partie à verser aux entreprises est demeurée
souvent impayée ou, au mieux, versée avec
retard.
Au total, la politique de soutien des prix à la
consommation n'a réussi qu'à contenir, artificiellement, le
phénomène de l'inflation.
Conclusion
Au début de cette seconde partie
consacrée à la caractérisation de la filière
locale, nous nous sommes posés plusieurs questions. Elles concernent
l'importance de la filière, la politique d'investissement qui lui est
spécifique, les mesures à entreprendre dans la perspective du
libre échange et le respect des règles du commerce mondial.
Ces questions nous ont conduit à proposer un
choix d'hypothèses de travail fondé sur la réponse
positive à l'intégration, la perception claire de la
mondialisation et ses conséquences, la nécessité de mise
en oeuvre d'une stratégie d'organisation et de gestion du marché
par la présence efficace et soutenue au niveau du commerce local et
international.
Ces questions nous ont permis d'établir des
étapes d'approche par le diagnostic de la filière et l'analyse de
ses contraintes afin d'accéder à la possibilité de
formuler des propositions pour l'avenir de la filière comme suite
à l'impact attendu de l'intégration à la zone de libre
échange.
Le diagnostic montre que la filière locale est
très fragile. Elle l'est parce qu'elle ne possède pas de base
solide. Tout est fondé sur l'importation sans autre alternative.
Malgré l'extension des capacités de raffinage, les autres
segments de la filière n'ont pas fait l'objet d'un intérêt
particulier. Ce n'est que ces dernières années que l'entreprise
privée cherche et se propose d'accéder à la maîtrise
de ces segments par l'implantation de nouvelles capacités de stockage
(avec une possibilité d'utilisation diversifiée) vers les graines
oléagineuses, et ses infrastructures de trituration.
A l'amont comme à l'aval des activités
industrielles de la filière, des actions avaient été
entreprises par le passé, puis abandonnées. A l'amont, la
production de graines oléagineuses localement a été
tentée. Les résultats indiquent qu'il est possible d'en produire
en sec et encore mieux à l'irrigué (tournesol, soja, colza,
arachide et même coton) (Rapport OADA 1997 concernant la production des
Oléagineux dans le Monde Arabe). Mais des facteurs exogènes
à la filière ont conduit à un abandon pur et simple de ces
cultures.
A l'aval, les capacités de distribution
organisées qui ont existé par le passé, ont
été démantelées. Cet état de fait a permis
l'installation d'un système aléatoire quant au respect des
règles élémentaires du commerce intérieur et des
relations triangulaires production - prix - consommation.
Dans ce diagnostic, nous avons montré que la
filière possède une histoire et qu'elle accumule de
l'expérience et du savoir faire. Les tentatives d'encouragement puis
d'incitation de l'Etat pour la prise en charge par la filière de sa
propre destinée n'ont cependant pas eu l'effet escompté. Les
résultats n'ont souvent été que partiels (exemple :
encouragement au redémarrage de la production de graines en 1992) et
sans incidence majeure parce dans la plupart des cas le soutien prodigué
est resté faible et tatillon et non pas d'envergure comme faisant partie
d'un programme réfléchi avec ses étapes, ses garde-fous,
ses avantages, ses contraintes et ses solutions évaluées sur la
base de données fiables et de tendances perceptibles.
Notre constat indique que des actions positives ont
été aussi entreprises. Ces actions ont concerné la
levée du monopole au niveau du commerce extérieur et l'ouverture
vers la privatisation des entreprises publiques économiques (voir :
loi n°01-17 du21 Octobre 2001 portant approbation de l'ordonnance
n°01-04 du 20 Août 2001 relative à la gestion et la
privatisation des entreprises publiques économiques), l'acquisition de
nouvelles idées et modes de perception de l'avenir face à
l'émergence de grands ensembles à l'échelle mondiale et le
type d'organisation mise en place à cette échelle. Elles ont
visé, par ailleurs l'amélioration des méthodes de travail
et de gestion de l'entreprise par la mise à niveau, l'incitation
à l'implication des capitaux extérieurs dans les investissements
locaux, la participation à la réflexion commune sur les
méthodes d'organisation et de gestion à adopter.
Mais ce que nous enseigne le diagnostic, c'est que la
filière possède des caractéristiques qui peuvent lui
permettre de se transformer en outil économique de développement
perceptible plutôt qu'en contrainte astreignante parce que son
métier concerne un produit alimentaire de base pour la population et
auquel on reste obligé de faire face en vertu d'une certaine
responsabilité.
A.- La filière possède une histoire qui
nous enseigne que les groupes dominants de l'époque coloniale avaient
préféré faire venir de la graine et de l'huile brute
produites sous d'autres cieux pour la transformer chez nous, non pas que la
culture des oléagineux n'est pas viable dans notre pays mais parce que
d'autres cultures, comme le vignoble et le tabac,
beaucoup plus consommatrices de main d'oeuvre
faiblement rémunérée, étaient plus avantageuses
pour l'occupation des terres compte tenu de la politique et du contexte agro -
économique colonial du moment. Il est utile de mentionner que dès
que la reconversion du vignoble fut entamée, des tentatives de mise en
culture d'oléagineux ont été réalisées
(Algérie 75/023 Rapport terminal : Algérie
développement des cultures oléagineuses PNUD/ FAO). Les
priorités arrêtées en matière de
développement ont fait que les efforts consentis dans ce domaine
n'avaient que très peu de chances d'être poursuivis, devant les
facilités à l'importation des huiles brutes.
B.- La filière dans sa structuration actuelle,
a dépassé une étape décisive, celle de l'ouverture
sur le monde extérieur, l'acceptation de la concurrence interne et
externe, sans toutefois maîtriser tous les paramètres de la
qualité, pierre angulaire de la compétition qui se prépare
à différents niveaux d'un monde commercial hostile à toute
tentative d'expropriation de parts du marché.
C.- L'enseignement majeur de ce diagnostic est que les
mesures d'accompagnement mises en place pour la filière n'ont pas eu
tous les effets escomptés. En fait la préoccupation majeure de
ces mesures d'accompagnement au niveau socio-économique reste encore la
nécessité de disponibilité du produit sur le marché
et non pas la préparation de la filière comme outil de lutte pour
la construction d'un développement durable par l'insertion dans le
système des échanges internationaux.
PARTIE III
CONTEXTE D' INTEGRATION ET ACCORDS EN MATIERE DE
COMMERCE INTERNATIONAL
INTRODUCTION
Les grands objectifs de la mondialisation visant l'ouverture
des frontières au commerce international et la réduction des
barrières douanières avaient parmi ses principes fondamentaux,
celui de mettre à la disposition de l'ensemble des populations de la
planète les mêmes chances d'accès aux produits et
services.
A ce sujet, le GATT (Général Agreement of
Trade) en 1994, prévoyait déjà que les entreprises d'Etat
se conformeront dans leurs achats ou leurs ventes, se traduisant par des
importations ou exportations, aux principes généraux de
non-discrimination et qu'elles s'inspireront uniquement de
considérations d'ordre commercial lorsqu'elles prendront des
décisions en matière d'importation ou d'exportation. En fait dans
le Mémorandum d'accord de l'OMC en 2003 sur l'interprétation de
cet article du GATT, les Membres doivent notifier les entreprises commerciales
répondant à la définition suivante :
« Entreprises gouvernementales et non
gouvernementales, y compris les offices de commercialisation, auxquelles ont
été accordés des droits ou privilèges exclusifs ou
spéciaux, y compris des pouvoirs légaux ou constitutionnels, dans
l'exercice desquels elles influent, par leurs achats ou leurs ventes, sur le
niveau ou l'orientation des importations ou des exportations ». En
fait les obligations fondamentales des Membres au titre de la
réglementation du commerce d'Etat se résument en quatre points
essentiels :
· Non - discrimination, plus connu sous les initiales de
traitement NPF (Nation la Plus Favorisée)
· Absence de restrictions quantitatives.
· Préservation de la valeur des concessions
tarifaires.
· Transparence.
Dans ce nouveau contexte les pays, comme la Chine par exemple
qui adhère à l'OMC depuis décembre 2001, ont pour
contrainte de développement la nécessité
d'assurer :
o Les grands équilibres entre le milieu urbain et rural
et les revenus de leurs populations, où la disparité
présente une tendance à la croissance,
o la nécessité de conserver la stabilité
sociale,
o la nécessité d'augmenter les emplois et la
productivité,
o les changements qualitatifs de la demande alimentaire.
Ces pays auront à mettre en place des politiques
d'innovations techniques audacieuses et d'utilisation de plus en plus efficace
de la ressource naturelle souvent limitée dans le temps et l'espace.
(OMC export regul 2003)
Ainsi, la Chine, premier producteur et consommateur d'huile
alimentaire, pour maintenir sa place de leader dans ce domaine
d'activité, accordera à l'agriculture une attention des plus
particulières notamment dans les changements structuraux d'exploitation
face à l'ouverture vers une concurrence étrangère sans
merci au cours des prochaines années.
L'évolution des grandes tendances du commerce
international, observées actuellement restent intimement liées et
dépendantes de places financières (Chicago, New York, Londres,
Paris, Hongkong, Tokyo,) qui déterminent la structure et l'attitude
à tenir devant chaque opération commerciale d'envergure.
En ce qui concerne l'Algérie, des efforts
considérables ont été consentis pour parvenir à la
satisfaction de pouvoir adhérer à l'OMC. Ces efforts s'articulent
autour de :
*la suppression des mesures administratives d'encadrement du
commerce extérieur (AGI, licences d'importation,..)
*le démantèlement du système de
protection non tarifaire,
*la réhabilitation de la protection tarifaire en
même temps que la réduction et diminution des niveaux de taux de
droits de douanes.
Ces actions ont visé la levée du monopole de
l'Etat sur le commerce extérieur ayant abouti dans le cadre du Programme
d'Ajustement Structurel à la convertibilité du Dinar
algérien pour les transactions commerciales et le libre accès
à la devise pour les opérateurs économiques.
Pour pouvoir maîtriser le système de gestion de
la dynamique du commerce, les seules dispositions législatives actuelles
relevant du Code des douanes restent insuffisantes. Des contraintes
subsistent ; elles concernent la cohérence des textes,
l'application, l'accès à l'information...etc. La réforme
tarifaire engagée en août 2001 a rendu cette
nécessité de mise à niveau évidente ; son
aboutissement est prévu pour 2006.
L'Algérie est actuellement en cours de finalisation
des négociations avec l'OMC. On peut d'ores et déjà
considérer qu'à la fin de 2006, l'ensemble des monopoles sur les
biens et services auront été levés. L'accès aux
marchés des pays membres et à tout type de produit loyal et
marchand sera ouvert. Cette situation s'applique au commerce des huiles
alimentaires au même titre que le reste.
Les accords avec les différents
partenaires :
L'optimisme d'une Algérie économiquement stable
est encore plus fort aujourd'hui avec sa signature de l'Accord d'association
avec l'Union Européenne le 22 Avril 2002 et les efforts qu'elle consent
pour son adhésion à l'OMC. Les raisons généralement
évoquées résident dans ses atouts liés à sa
position géographique, à ses ressources naturelles, à son
potentiel humain et économique, à son degré d'ouverture
relativement important, mais surtout à la volonté
réformatrice de l'Etat.
Celui-ci propose à la fin 2004 quelques 1200
entreprises à la cession au profit du capital privé interne et
externe. Cette volonté affichée de remodeler le paysage
commercial et économique du pays donne une idée sur l'ampleur du
phénomène des conditions exigées pour l'accès au
« club du commerce international libre »
Ce désengagement total de l'Etat qui était
perçu au départ comme une mise du
« développement national dans l'impasse » et la vie
économique « au ralenti » avait
découragé les acteurs de la mondialisation motivés d'abord
par l'existence d'une « machine économique
huilée», qui puisse leur permettre de mettre en oeuvre sans risque
leur processus de valorisation du capital.
Pour aller dans le même sens des accords avec l'UE et
l' OMC, l'Algérie a simplifié ses tarifs douaniers en
réduisant les taux pour les produits agricoles et alimentaires. La loi
de finances pour 2001 avait prévu un taux de droit de douane maximum de
30% alors que dans le tarif précédent 458 produits (56% des
produits agricoles et alimentaires importés) étaient soumis
à un droit de douane de 45%.
La TVA sur les produits importés conserve globalement
les mêmes taux sauf les viandes fraîches ou congelées, les
poudres de lait, les farines et semoules pour protéger la production
nationale. La loi a instauré une taxe spécifique additionnelle
«sur 151 produits (18% du total des produits), taxe variant de 10 à
100% et un droit additionnel provisoire de 48% touchant 106 produits (12.5% des
848 produits de la nomenclature douanière) ; ce taux devant
baisser progressivement pour devenir nul en six ans. (Benmihoub &
Bédrani,2002 Evolution des tarifs douaniers des produits agricoles et
alimentaires 2001-2002 Alger, CREAD ).
A la fin de 2006, le droit additionnel provisoire n'existera
plus que pour quelques produits, la taxe spécifique additionnelle aussi
(Ar.17 §4. CE/DZ/Fr).
a ).- L'Accord d'Association avec l'Union
Européenne :
Le 22 avril 2002, à Valence (Espagne) a
été signé l'Accord Euro-Méditerranéen
établissant une Association entre la Communauté Européenne
et l'Algérie. « A son entrée en vigueur, cet
Accord d'Association va se substituer à l'Accord de Coopération
économique et celui sur le charbon et l'acier, signés le 26 avril
1976. »
L'Accord d'Association s'inscrit dans le cadre du
renforcement de la politique méditerranéenne de l'Union
européenne, qui s'est traduit par le lancement, lors de la
conférence de Barcelone en novembre 1995, du partenariat Euro -
Méditerranéen rassemblant les quinze premiers Etats Membres de
l'Union Européenne de l'époque et douze Etats de la
Méditerranée parmi lesquels l'Algérie. C'est à la
suite de l'adoption par le Conseil des Ministres de l'Union Européenne
d'un mandat de négociation daté du 10 juin 1996, que la
Commission Européenne a pu engager les discussions avec les
Autorités Algériennes. Le processus de négociation s'est
étalé sur quatre ans. Les aspects les plus délicats de la
négociation ont concerné le démantèlement
tarifaire, les dispositions sociales (droit des travailleurs) et surtout les
questions de justice et d'affaires intérieures. Un compromis sur
l'ensemble de ces points a été trouvé début
décembre 2001. L'accord a été paraphé le 19
décembre 2001 à Bruxelles et signé le 22 avril 2002
à Valence. L'accord est global, il va au-delà d'un simple cadre
de relations commerciales. Il s'inscrit dans un cadre évolutif et porte
sur 9 titres :
* Titre n°I (article 03 à 05) dialogue
politique.
* Titre n°II (article 06 à 29) libre circulation
des marchandises.
L'objectif est l'établissement d'une Zone de Libre
Echange, dont la réalisation progressive doit s'effectuer au cours d'une
période de transition de douze ans au maximum après
l'entrée en vigueur de l'Accord, en conformité avec les
règles de l'Organisation Mondiale de Commerce (OMC). L'Algérie
élimine progressivement les droits sur les importations de biens
industriels et applique des droits réduits à ses importations de
produits agricoles. De son côté, la Communauté accorde le
régime préférentiel aux exportations algériennes.
Il convient cependant de distinguer le régime
accordé aux produits industriels (libre accès au Marché
Communautaire) de celui qui s'applique aux produits agricoles (concessions).
Pour ces derniers, une clause d'anti-dumping figure dans l'accord au niveau de
l'article n°22.
*Titre n° III (article 30à 37) droit
d'établissement et services.
*Titre n° I V (article 38 à 46) circulation des
capitaux et autres questions économiques
*Titre n° V (article 47 à 66) coopération
économique
*Titre n° VI (article 67 à 78) dialogue et
coopération sociale et culturelle.
*Titre n° VII (article 79 à 81)
coopération financière.
*Titre n° VIII (article 82à 91)
coopération en matière de « justice et affaires
intérieurs »
*Titre n° IX (article 92 à 110) dispositions
institutionnelles générales et finales.
L'accord est présenté dans sa partie principale
en 110 articles, il comprend en annexe :
07 Protocoles :
5 pour les produits
agricoles et agro industriels
1 pour les
règles d'origine
1 pour l'assistance
mutuelle en matière douanière
06 Annexes :
- Propriété intellectuelle, industrielle et
commerciale.
- Application article 41 sur la concurrence.
- Liste des produits agricoles et produits agricoles
transformés, exception aux chapitres 25/97
- Liste des produits industriels à
démantèlement immédiat.
- Liste de produits industriels à
démantèlement sur 5 ans + 2 ans de différé
- Liste DAP (droit additionnel provisoire)
05 Déclarations communes et 09
Déclarations unilatérales
L'Accord repose ainsi sur quatre (04)
piliers :
- Un dialogue politique régulier
- La création d'une zone de libre échange de
dispositions sur les services
- Un volet coopération économique, sociale,
culturelle et financière.
- Une structure institutionnelle.
L'Accord obéit aux règles de l'OMC
(concurrence, dumping...), prévoyant les zones de libre échange
et unions douanières admises par l'article 24 du GATT ainsi que des
mesures de sauvegarde et d'accompagnement (programme MEDA).
b).- L' Organisation Mondiale du Commerce
L'Organisation Mondiale du Commerce - O.M.C. -, en
Anglais :World Trade Organisation - W.T.O. - a été
créée le 1er janvier 1995, à la suite de
l'aboutissement des négociations de l'Uruguay Round , le GATT (Accord
Général sur les Tarifs Douaniers et le Commerce)
créé en 1948.
Cette Organisation, au niveau international, est
chargée de veiller à l'application des nouvelles règles
qui régissent le commerce mondial, établies après sept
années de négociations entre les 128 pays qui étaient
Membres1 du GATT. La composition de l'OMC est plus large que celle
du GATT. En plus de 128 Membres1 du GATT ayant accepté
l'Uruguay Round, l'Organisation compte en 2005 : 148 pays. D`autres pays
envisagent de la rejoindre parmi lesquels l'Algérie.
Le champ d'action de l'OMC est plus vaste que celui du GATT.
En effet, de nouvelles activités, comme le commerce des services, la
propriété intellectuelle et l'investissement, y sont
intégrées.
(1) Officiellement, étant donné que le GATT
était un traité et non une organisation juridiquement
constituée, les signataires du GATT étaient des «
parties contractantes » pour plus de simplicité, on parlera
ici de « membre du GATT ». (Comprendre l'OMC 2003)
A la différence du GATT ou de nombreux Accords n'ont
été signés que par quelques pays seulement, l'OMC
administre un ensemble uniforme d'Accords, 28 au total, auxquels tous les
Membres ont adhéré Elle supervise également la mise en
oeuvre des abaissements tarifaires importants (40% en moyenne) et la
réduction des mesures non tarifaires convenues lors des
négociations.
L'OMC veille à la bonne marche du commerce
international. Elle examine régulièrement les régimes
commerciaux des différents Membres qui sont également tenus de
présenter, de manière détaillée, les notifications
de diverses mesures commerciales et des statistiques que l'OMC intègre
à une vaste base de données.
En cas d'apparition de conflits dus à des mesures
prises par certains Membres de l'Organisation, des mécanismes de
conciliation, sont soumis à une instance de règlement ayant les
attributions d'un tribunal.
Le siège de l'OMC est à Genève. Elle est
dotée d'un organe suprême qui est la Conférence
ministérielle, un Conseil général constitué de
représentants des Membres qui a pour objet de traiter de toutes les
affaires relevant de l'OMC et deux Organes, l'un pour le règlement des
différents et l'autre pour l'examen des politiques commerciales.
L'accord instituant l'OMC englobe tous les accords et
arrangements conclus sous les auspices du GATT et les résultats
complets des négociations de l'Uruguay Round.
Pour avoir une vision assez large sur l'ampleur de ces
accords, il est donné ci - après leur listing avec quelques
explications pour les plus importants et qui concerne notre domaine
d'intérêt.
1/ L'Accord général sur les tarifs douaniers
et le commerce de 1994.
2/ Le Protocole de l'Uruguay Round annexé au GATT
de 1994 constitué de cinq appendices :
Appendice I, Les produits agricoles bénéficiant
de concessions tarifaires sur la base de la nation la plus favorisée et
ceux bénéficiant du contingent tarifaire.
Appendice II Concessions tarifaires sur la base de la nation
la plus favorisée pour les autres produits
Appendice III Taux préférentiels
Appendice IV Concessions relatives aux mesures non
tarifaires.
Appendice V Produits agricoles et les engagements limitant le
subventionnement :
Section I : Soutien interne: Engagement concernant la
mesure globale de soutien total.
Section II Subvention à l'exportation et
l'engagement de réduction de dépenses budgétaire et de
quantités
Section III : Engagement limitant la
portée des subventions à l'exportation.
3/ L'Accord relatif à l'agriculture :
Cet accord comporte quatre éléments :
* Les concessions et les engagements que les Membres doivent
offrir concernant l'accès aux marchés.
* Le soutien interne et les subventions à
l'exportation.
* Les mesures sanitaires et phytosanitaires.
* La décision ministérielle concernant les pays
les moins avancés et les pays en voie de développement,
importateurs nets de produits alimentaires.
4/ L'accord relatif aux mesures sanitaires et
phytosanitaires.
Cet accord contient les réglementations relatives
à l'innocuité des produits alimentaires, à la santé
des animaux et à la préservation des végétaux. Il
reconnaît que les Gouvernements ont le droit d'adopter de telles
réglementations, mais seulement dans le cas où elles sont
nécessaires pour la protection de la santé et la vie des
personnes et des animaux, et la préservation des
végétaux.
5/ La décision relative aux mesures concernant
les effets négatifs possibles du programme de réforme sur
les pays les moins avancés et les pays en voie de développement
importateurs nets de produits alimentaires. Une décision spéciale
énoncée ayant comme objectifs l'apport d'aide alimentaire de base
à titre de don et l'aide au développement de l'agriculture.
6/ Accord relatif aux textiles et aux
vêtements.
7/ Accord relatif aux obstacles techniques au
commerce. Cet accord vise à ce que les règlements techniques
et les normes, ainsi que les procédures d'essai et de certification, ne
soient pas des obstacles non nécessaires au commerce.
8/ Accord relatif aux mesures concernant les
investissements liés au commerce.
9/ Accord relatif à l'inspection avant
expédition.
10/ Accord relatif aux règles d'origine.
11/ Accord relatif à la mise en oeuvre de mesures
antidumping.
12/ Accord relatif à la mise en oeuvre de
l'évaluation en douane.
13/ Accord relatif aux procédures en
matière de licences d'importation
14/ Accord relatif aux subventions et aux meures
compensatoires.
15/ Accord relatif aux sauvegardes.
16/ Accord général sur le commerce des
services.
17/ Accord relatif aux aspects des droits de
propriété intellectuelle touchant au commerce, y compris le
commerce des marchandises de contrefaçon.
18/ Mémorandum d'accord relatif aux règles
et procédures régissant le règlement des
différends.
19/ Mécanisme d'examen des politiques
commerciales.
20/ Décision concernant une plus grande
cohérence dans l'élaboration des politiques économiques au
niveau mondial.
2.- Mode d'accession d'un Etat à l'OMC :
Sur la base d'une demande officielle
d'accession présentée par écrit par le Gouvernement de
l'Etat candidat, après examen par le Conseil général,
celui-ci réunit un groupe de travail (Working party), formé des
Etats Membres particulièrement intéressés par la
candidature de cet Etat, (tous les Etats Membres peuvent y participer).
Le Gouvernement candidat présente au groupe de travail
un aide-mémoire traitant de tous les aspects de son régime de
commerce extérieur et de son régime juridique. Sur la base de cet
aide-mémoire, le groupe de travail effectue une analyse
détaillée des faits et lui demande d'engager les
négociations avec les Etats intéressés sur les concessions
tarifaires et toutes les autres questions liées à
l'adhésion.
Les engagements contractés par le nouveau candidat
s'appliqueront de la même manière à tous les pays membres
de l'OMC conformément aux règles de non discrimination,
même s'ils ont été négociés au niveau
bilatéral. Ces négociations déterminent ainsi les
avantages qu'attendent les autres Membres de l'OMC de l'accession du nouveau
candidat, d'où leur complexité et longueur.
Lorsque ces négociations sont achevées, le
Groupe de travail élabore un rapport et un projet de traité
d'accession appelé Protocole d'accession et des listes indiquant les
engagements du futur Membre qu'il présente au Conseil
général ou à la Conférence ministérielle.
Lorsque les deux/tiers (2/3) des Membres de l'OMC votent pour, le Gouvernement
candidat peut signer le Protocole et accéder à l'Organisation
après ratification par son instance parlementaire nationale dans les
trois mois qui suivent. Cette ratification est notifiée alors au
Secrétariat de l'OMC dans le mois qui suit pour le pays candidat
devienne Membre à part entière de l'OMC.
3.- Impact prévisible de l'OMC sur le commerce
extérieur du pays :
a) L'impact prévisible vu de
l'extérieur :
En matière de commerce extérieur, la
majorité des exportations sont constituées d'hydrocarbures
(97,96% en 2005), le reste étant composé de produits
pétrochimiques, de produits agricoles et autres biens
manufacturés pour un montant global de 907 millions de dollars par an
environ. L'Algérie est donc un pays
« mono-exportateur », dont les importations sont
passés de 18,30 en 2004 à 20,35 milliards de dollars en 2005
(équipements, intrants à la production, produits alimentaires,
produits pharmaceutiques). Les principaux partenaires commerciaux de
l'Algérie sont la France, l'Italie, l'Espagne, les Etats-Unis,
l'Allemagne, la Turquie, le Canada et la Chine.
Les rapports sur la situation économique en
Algérie indiquent par ailleurs que, depuis 1998, l'Algérie est
Membre observateur de l'Organisation Mondiale du Commerce. Les
négociations multilatérales en vue de son adhésion
à part entière avaient repris en février 2001 et
progressent lentement compte tenu de la complexité du passage de
l'économie dirigée à l'économie de marché
mais sûrement compte tenu de la volonté de changement
affichée de son Gouvernement.
L'Algérie constitue une interface naturelle
d'échanges commerciaux sur le plan régional et
méditerranéen, de par sa position géographique et ses
capacités humaines et financières : ce rôle peut
prendre une importance de premier plan compte tenu du potentiel dont elle
dispose et des possibilités de partenariat multiples. Elle peut devenir
à longue échéance concurrentielle et un partenaire de
premier choix dans le traitement des questions relatives à la
stabilité des équilibres socio - économiques de la
région.
Dans cette optique de mondialisation, il est nettement
prévisible que l'impact d'intégration aura un effet
considérable sur les politiques d'échanges non seulement avec le
pays lui-même mais aussi dans toute la région euro -
méditerranéenne et même au-delà vers les pays arabes
et africains.
b) L'impact prévisible vu de
l'intérieur :
A la fin du second semestre 2006, l'Algérie n'est pas
encore Membre à part entière depuis la reprise des
négociations en 2001.
L'Algérie, qui bénéficie autant du
soutien des USA que de l'UE dans son processus d'adhésion, est ainsi
invitée à faire des concessions tarifaires bien avant son
admission. D'autres concessions au plan socio-économique sont à
faire. Les efforts consentis n'ont pas été suffisants
malgré les programmes de modernisation des administrations notamment
douanière et des installations portuaires, l'entrée en vigueur du
nouveau code maritime et l'adoption d'un certain nombre de lois visant la
protection de l'environnement et la propriété intellectuelle.
L'Algérie sera maintenue, sous forme d'un marché
émergent et client potentiel, pendant toute une période de
quelques mois d'application des accords bilatéraux en guise
d'observation des comportements. En effet, les pays membres influents de l'OMC
exigeront toujours davantage de concessions de la part de l'Algérie
à un moment où la croissance mondiale est suspendue à la
reprise économique pour améliorer le sort des programmes de lutte
contre la pauvreté, les maladies et autres fléaux à
travers le monde.
Cependant, la promotion des exportations hors - hydrocarbures,
reste l'une des priorités du pays. C'est au centre de cette
problématique que se situe l'effort de mise à niveau en
Algérie. Au-delà des avantages comparatifs sur les coûts
de revient et le bas prix de la main-d'oeuvre, les produits nationaux butent
sur les barrières des normes auxquelles très peu
répondent.
L'impact prévisible d'intégration est fortement
lié à la promotion de la qualité des produits, la
maîtrise du savoir faire et l'accès aux nouvelles technologies en
vue d'une insertion dans le commerce mondial. Ainsi l'impact perceptible vu de
l'intérieur, est l'amélioration de la qualité des
produits, leur disponibilité, l'accès aux technologies de
production et de service en mesure de faciliter la maîtrise des
paramètres commerciaux
.
4.- La filière dans le cadre de la zone de libre
échange :
A partir de l'extérieur, la filière constitue
un marché substantiel et stable, dont les caractéristiques seront
difficiles à modifier. La poursuite de l'approvisionnement du
marché algérien en huiles brutes est une donnée fiable
dans le cadre de l'intégration dans la zone de libre échange.
Les critères de choix des sources d'approvisionnement
nécessitent l'agrégation d'un ensemble de facteurs d'influence
dont les principaux sont souvent liés à la disponibilité
du produit, le prix, la qualité et le délai de livraison.
Le poids du critère social se traduit en termes
d'absence, d'insuffisance ou de création effective d'emplois à
même de satisfaire les besoins de la dynamique de progrès du pays
et en termes de maîtrise du savoir faire, d'amélioration des
connaissances et de la condition humaine d'une part et d'autre part en termes
d'investissements agro-industriels pour une stabilisation économique
efficace.
Ainsi, l'aspect concurrentiel dans la zone de libre
échange se traduit par des effets de compétitivité entre
la capacité de mettre sur le marché, des produits finis (huiles
de table alimentaires directement consommables) plus rentables que des
matières premières (huiles brutes ou graines oléagineuses)
demandant des opérations complémentaires avant leur
consommation.
Ce type d'équation s'établit sur le
marché par l'analyse de tendance à même de renseigner sur
les objectifs retenus à plus ou moins longue échéance.
5.- Analyses des possibilités de
manoeuvre :
Pour introduire ce type d'analyses, il est utile d'exprimer
de manière simple les marges de manoeuvre dont on peut disposer dans les
situations qui se présentent dans le cadre de l'impact de la zone de
libre échange.
Ainsi, compte tenu de l'hypothèse de travail de notre
étude, il apparaît à l'issue de ce diagnostic de la
filière quatre niveaux d'analyse :
1°- Le coût de l'huile de table introduite sur
le marché est concurrentielle et par conséquent, elle va
induire la fermeture des usines existantes, ou du moins les obliger à
abaisser leur prix et élever leur qualité à son niveau.
2°-On connaît les prix, les coûts et
quantités disponibles au plan international et les besoins du
marché algérien et par là même les prix
pratiqués à la consommation. De ce fait, au fur et à
mesure du démantèlement des barrières, on réajuste
à la hausse ou à la baisse les prix à la consommation.
3°- On sait qu'il existe un potentiel de
transformation et de savoir faire en mesure de satisfaire la demande
locale. Ce potentiel peut être utilisé et renforcé pour
se placer sur le marché international en plus de la satisfaction de la
demande intérieure. De ce fait, l'importation des huiles de table sera
nulle à non significative. La demande s'exprimera sur le marché
international sous forme de graines oléagineuses à triturer
localement pour la production d'huile brute qui sera raffinée en partie
pour la satisfaction de la demande locale en huile de table et à
l'exportation. On peut noter que dans cette situation la satisfaction de la
demande concerne l'huile brute et le tourteau.
4°- L'ouverture du marché va connaître un
surplus de produits de différentes origines durant les premiers mois,
conduisant à l'établissement de références prix /
qualité. De cette situation, il découle une étude des
tendances du marché et une caractérisation de la consommation
Lorsque le marché se stabilisera, la construction d'un investissement
fondé sur les besoins définis par la tendance appartiendra
à la maîtrise de la technologie, sa performance et sa
rentabilité.
Pour faciliter les calculs, on considère que les taux
de change restent stables inter monnaies au niveau suivant :
1 $ US équivaut à 75 DA .
1 Euro équivaut à 1.32 $ US
(Natexis bank, mars ,2005)
Pour le prix de l'huile de table à
l'étranger, il est pris comme référence le prix du litre
d'huile de table Lesieur ( Société Française d'envergure
internationale spécialisée dans la production d'huile
alimentaire, ) conditionnée et vendue à l'étalage
français :
Base colza : 0,46 Euro à 0,55 Euro
Base tournesol : 0,51 Euro (toutes marques) à 1
Euro (Lesieur qualité supérieure)(prix à l'étalage
en France, Mars 2005).
En fonction de la première situation :
- Le prix moyen du litre d'huile de table conditionnée
en bouteille de 1 litre à l'étalage algérien, est de 100
DA et le bidon de 5 litres (Fleurial produit CEVITAL) base tournesol à
450 DA (prix détaillant Mars 2005).
- Le plus haut niveau de qualité d'huile de table base
tournesol fabriqué par la Société Lesieur vendu à
l'étalage en France équivaudrait à 100 DA à
l'étalage en Algérie en bouteille de 1 litre et 400 DA en bidon
de 5 litres (importée en vrac à 0,7 Euro TTC le litre et
prévu au conditionnement localement,)
- Le litre d'huile de colza ne vaudra dans ces conditions que
55 DA et le bidon d'huile de 5 litres 250 DA
Compte tenu du pouvoir d'achat de la population, il est clair
que le choix de la famille algérienne se portera
*quand le pouvoir d'achat est faible, sur le bidon de 5 litres
d'huile de colza à 250 DA marque Lesieur ou autres marques ;
*quand le pouvoir d'achat est moyen, sur le bidon de 5 litres
à 400 DA Lesieur sachant qu'il est de qualité internationale.
Dans cette situation, les entreprises locales, pour pouvoir se
maintenir sur le marché algérien, devront baisser les prix et
améliorer la qualité pour l'amener au niveau international (ISO
14000) au moins.
En fonction de la deuxième
situation :
Le niveau international de disponibilité de l'huile
brute est directement lié à la trituration sous la discipline
imposée par l'appareil de trituration international qui contrôle
aussi le marché de la graine oléagineuse.
Dans le cas de l'Algérie qui bénéficie de
protocoles d'accord bilatéraux, l'approvisionnement en huile brute en
2004 a coûté en moyenne 630 $ / tonne, alors que le marché
spot (libre) à indiqué une moyenne de 740 pour l'huile brute de
tournesol et 680 pour celle de colza.
Le prix de la tonne d'huile brute auquel on ajoute les charges
de raffinage et conditionnement, (données obtenues,en 2005 au niveau de
l'ENCG, détail annexe 01) qui sont de l'ordre de 15 000 DA / tonne
soit 200 $ / tonne, donne un coût de revient de l'huile de table de 830
$/ tonne.
Le prix de vente en 2005, à la porte de l'usine ENCG
en bidons de 5 litres est de 327,35DA hors taxes (soit 0,873 $ / litre ou 916 $
/ tonne (H T)) et 1070 $ / tonne TTC.
Au niveau de la zone de libre échange, les prix sur
le marché international sont applicables à l'intérieur du
pays ce qui se traduira par une augmentation du prix de l'huile produite
localement du fait de l'inexistence des prix contractuels.
A la porte de l'usine le prix de l'huile sera de 80 DA /
litre, arrivé à l'étalage le prix de l'huile avec une
marge respectée de 30% : 105 DA / litre ne pourra
concurrencer ni sur le plan de la qualité ni sur le plan
économique du consommateur, celui qui sera mis sur le marché
à partir de l'étranger. Ainsi dès l'ouverture, la
condition « sine qua none » pour survivre est de
réduire les prix à la porte de l'usine et par conséquent
les charges de production.
En fonction de la troisième
situation :
La production de graines oléagineuses n'a pas
cessé d'augmenter à travers le monde. Elle a été de
333 millions de tonnes l'année dernière. Les besoins en huiles
observés sur le marché international sont de l'ordre de 100
millions de tonnes, ( cf Partie 1 §4).
L'Algérie importe chaque année
l'équivalent de 350 000 tonnes en huiles brutes. Elle dispose des
capacités de raffinage pour la satisfaction de la demande interne. Pour
s'insérer sur le marché international des huiles et s'engager
dans la production d'huiles orientées à l'exportation, il est
nécessaire de déployer des investissements pour
l'amélioration des capacités de raffinage et de trituration. Les
besoins en trituration uniquement pour la satisfaction de la demande interne
sont de l'ordre de 1,5 million tonnes
Le coût de trituration du tournesol est de l'ordre de 50
Dollars canadien (Oil Canadian Concil Août 2004) c'est-à-dire
environ 40 $US / tonne. En tenant compte du taux de change moyen, le coût
de trituration des graines oléagineuses au niveau national serait de
l'ordre de 3000 DA / tonne. Les économistes au niveau de L'ENCG et
CEVITAL considèrent que ce coût peut être applicable en
Algérie sans difficultés majeures.
Coût de référence de la graine de
soja : 240 $ /tonne soit 18 000 DA
Coût de transport et frais d'approche: 70 $/t
soit 5 250 DA
Coût de trituration 40
$/t soit 3 000 DA
Coût de raffinage (y condit.) 200 $/t soit
15 000 DA
Coût de production 550 $/t soit
43 250 DA
A la porte de l'usine le prix du litre d'huile de table
raffinée dans ces conditions sera de 43 DA / litre. Ce coût
représente un coût brut de production sans déduction des
compléments que procure la vente de tourteaux et les résidus
destinés à la savonnerie.
A l'étalage avec une marge bénéficiaire
de l'ordre de 30% le coût du litre d'huile sera de 56 DA / litre. A ce
prix l'huile de table produite à partir de graines importées,
triturées et raffinées localement sera concurrentielle de tout
type d'huile de table importée en l'état.
De plus, suivant cette stratégie, on fait
l'économie des importations de tourteaux à un coût de 240
$ /t pour un volume, (lorsque les installations de trituration de 1,5 million
de tonnes de graines sont en production), de 1, 2 million de tonnes de
tourteaux dont 450 000 tonnes servent à satisfaire la demande
interne et le reste 750 000 tonnes à l'exportation.
La trituration des graines au niveau local permet dans ce cas
de faire le bénéfice du coût global des tourteaux
importés actuellement estimé à 200 millions $US (en 2004
l'importation de soja a coûté 192 millions de $ US CNIS 2004) et
de faire une entrée au pays en devises fortes pour 750 000 tonnes x
240 $US = 180 millions de $US qui contribuent à hauteur des 50% pour la
couverture des dépenses opérées à l'importation des
graines.
En doublant les capacités de trituration (3 millions de
tonnes) et en portant le raffinage à 600 000t la transformation
permet la couverture totale de la consommation en huile de la population locale
par l'exportation des excédents en huiles, tourteaux et autres
dérivés pour la savonnerie...
En effet la production d'huile sera de l'ordre de
600 000 t x 550 $ /t = 330 millions $US
Et le tourteau de l'ordre de 2,4 millions de tonnes x 240 $/ t
= 576 millions $US
= 906 millions $US
Cette activité sera à l'origine par ailleurs de
la création d'un effet multiplicateur défini selon la cote
internationale à 1$US / tonne / jour. Par conséquent le gain
réel de ce type d'opération de cette envergure est de l'ordre de
0,5 milliard $US annuellement.
En fonction de la quatrième
situation :
La prise en charge de la distribution par des
spécialistes locaux et internationaux va conduire à l'exposition
d'un ensemble de marques d'origines différentes. La dualité prix
/ qualité influencée aussi par la puissance du marketing va
décider de la conquête du marché.
De manière générale, on obtiendra
après stabilisation du marché l'équilibre suivant
d'après ce qui se pratique sur marché international :
· Le prix le plus bas / qualité moyenne juste au
niveau des normes admises par la commercialisation et qui sera de l'ordre de 55
DA / litre
· Le prix le plus élevé / qualité
supérieure reconnue de 100 DA / litre
· Le prix moyen / qualité standard adoptée
par la grande consommation de 80 DA / litre.
Cette dualité prix / qualité qui va
déterminer les orientations du marché est fortement liée
à l'espèce d'origine (tournesol, soja, colza, palme) ayant servi
à la production de l'huile concernée.
Dans le premier cas, au prix de 55 DA / litre, il s'agit de
soja ou de palme.
Dans le second cas, au prix de 100 DA / litre, il s'agit de
tournesol ou colza.
Dans le troisième cas, au prix de 80 DA / litre, il
s'agit de coupages à différentes proportions.
Pour que ces différents cas de figures subsistent sur
le marché, en maintenant leur plus value à un niveau de
rentabilité optimum, chaque dualité va entreprendre des actions
de pérennisation dans le sens d'un déploiement de moyens à
même de renforcer sa présence sur le marché.
Ainsi du fait que la trituration + le raffinage conduisent
à un prix de 56 DA / litre à l'étalage pour le soja et 65
DA / litre pour le tournesol, il sera difficile de se maintenir sur le
marché avec de l'huile de table importée en l'état et
vendue à des prix nettement supérieurs même en étant
de très bonne qualité.
Les grandes entreprises vont s'orienter dans ce cas vers la
trituration et le raffinage et par voie de conséquence, assurer la
disponibilité de la graine (par l'importation ou en favorisant la
production localement)à un prix stable et rémunérateur. Le
coût de production du tournesol au dessus des 500 mm est de l'ordre de
31 500 DA / Ha (Partie I) pour un rendement de 2 tonnes / Ha. A
l'irrigué le coût de production sera de 72 000 DA / Ha avec
un rendement moyen de 4 tonnes / Ha. Ainsi le prix d'une tonne de graines sera
de l'ordre de 18 000 DA / t soit 240 $ / t à la porte de la ferme
(prix `Bord champ').
6.- Analyse de l'impact du libre échange sur
les politiques applicables :
Pour s'engager dans une analyse de l'impact du libre
échange sur les politiques applicables, nous avons recouru à
l'utilisation de la « Matrice d'Analyse des Politiques »
développée par l'Institut de Harvard pour le Développement
International sur la demande de la FAO en 1992. Communément
appelée MAP, cette matrice permet de mesurer l'impact des politiques sur
les secteurs productifs dans une situation spécifique, l'influence des
politiques sur les marchés de produits finis, de consommation et
intermédiaire.
L'utilisation de cette matrice appliquée à la
filière des huiles alimentaires a pour finalité de comprendre les
différents scénarios perçus sur la base de la situation
actuelle, à l'issue de l'intégration du pays dans la zone de
libre échange, au plan des politiques prédictibles dans un cadre
défini de libre échange, leurs influences sur le cours des
évènements prévisibles pour le marché interne, ses
prix et quantités, en fonction des instruments dont disposent les
décideurs.
Les quatre scénarios (S1, S2, S3, S4) décrits
précédemment répondent à un schéma simple
Importation S1, S2, S3
Production S4
Produit
Mise sur le marché libre
Transformation
S2, S3, S4
Exportation
S3, S4
Consommation
S1, S2, S3, S4
Figure n° 13.- Filière des huiles
alimentaire dans le contexte libre échange
La matrice est fondée sur l'équation
bénéfice = recettes - coût. Les prix
utilisés sont les prix courants du marché local et les prix sur
le marché international (ou prix de référence). La
construction de la MAP nous indique quelles sont les politiques de prix qui ont
un impact à différents niveaux de la filière :
- à l'approvisionnement sur le marché des
huiles de table, brute et des graines ;
- à la transformation huiles brutes et graines ;
- à la consommation d'huiles de table et tourteaux,
- à l'exportation des surplus en huiles de table et
tourteaux et enfin,
- à la production intégrée.
Les instruments des politiques qui seront appliquées
ou non en fonction des différents scénarios sont regroupés
dans le tableau suivant en indiquant les effets économiques attendus
dans chaque situation.
Tableau n°16 : Les Instruments des
politiques de prix et les effets économiques attendus.
Politique applicable
|
Instrument utilisé
|
Scénarios
|
Effet économique attendu
|
Commerce extérieur de l'huile et de la graine
|
Taxes
Subventions
|
S1
S2
S3
S4
|
-absence de taxes et subventions
-entrée libre, vente de produits à
l'étalage prix du marché
-absence taxes, subventions / import
-Prix du marché
-absence de taxes / import
-Subventions, crédit bancaire bonifié à la
transformation et export
-absence de taxes à la production, transformation
|
Taux de change du DA
|
Variation cours international
|
S1, S2, S3
S4
|
-changement des prix,
-pression sur la Main d'oeuvre
|
Marché interne de l'huile
|
Taxes
Subventions
|
S1
S2
S3
S4
|
-absence de taxes et subventions, marché libre
-absence de taxes et subventions
-Pression sur la Main d'oeuvre
absence de taxes
-Subvention à la transformation et l'exportation des
huiles et tourteaux
-absence de taxes, changement des prix de l'huile
|
Production
Agricole de graines
|
Taux d'intérêt
Impôts
Subventions
|
S1, S2,S3
S4
|
-absence de taux d'intérêt, production de la
graine
-absence de subventions / import de graines
|
En fonction des quatre scénarios proposés la
matrice d'analyse est construite comme suit :
Le prix de marché relatif à chaque scénario
PM (Si) est le prix rencontré sur le marché local.
Le prix de référence PR (Si) est le prix
calculé sur la base de la moyenne des prix de trois types d'huiles de
table sur le marché international
Ces prix sont construits sur la base des coûts relatifs
aux opérations suivantes :
Graine (G) + Trituration (T) + Raffinage (R) + Conditionnement
(C) + Commercialisation (F)
Les coûts moyens pratiqués et retenus pour chacun de
ces postes d'activité sont les suivants :
G= 240 $ / t ; T= 40 $ / t ; R= 180 $ / t ; C=
20 $ / t ; F = 70 $ / t
Les coûts de production des huiles de table sont
décomposés en coût de biens échangeables (BE) et
coûts de biens non échangeables (BNE) pour les formations du prix
de marché et prix de référence tel que :
Tableau n° 17.- Structure des biens
échangeables et non échangeables dans la filière huiles
alimentaires
Désignations
|
Bien échangeables (BE)
|
Bien non échangeables (BNE)
|
Graine (G)
|
*
|
|
Huile brute (Hb)
|
*
|
|
Huile raffinée/ vrac (Hr)
|
*
|
|
Tourteaux (Tx)
|
*
|
|
Trituration (T)
|
|
*
|
Raffinage (R)
|
|
*
|
Conditionnement (C)
|
|
*
|
Commercialisation (F)
|
*
|
|
On obtient ainsi la MAP des prix transformés en DA / litre
d'huile de table comme suit :
Tableau n° 18.- MATRICE D'ANALYSE DES
POLITIQUES
MAP
|
Produit
|
BE
|
BNE
|
Profit
|
Si
|
S1
|
S2
|
S3
|
S4
|
S1
|
S2
|
S3
|
S4
|
S1
|
S2
|
S3
|
S4
|
S1
|
S2
|
S3
|
S4
|
PM
|
100
|
105
|
56
|
78
|
20,25
|
52,5
|
23,25
|
18
|
18
|
15
|
18
|
18.75
|
61.75
|
37.5
|
14.75
|
41.25
|
PR
|
78
|
78
|
78
|
78
|
18
|
18
|
18
|
18
|
23.25
|
23.25
|
23.25
|
23.25
|
36.75
|
36.75
|
36.75
|
36.75
|
Transfert
|
22
|
27
|
-22
|
0
|
2.25
|
34.5
|
5.25
|
0
|
-5.25
|
-8.25
|
-5.25
|
-4.25
|
25
|
0.75
|
-22
|
4.5
|
Pour analyser l'impact des politiques, on a utilisé les
ratios suivants :
Le CPN = PM / PR: (coefficient de protection nominale).
Ce ratio qui est le rapport entre le prix du marché et le prix de
référence indique lorsqu'il est inférieur à 1comme
en S3 que les agents impliqués dans ce scénario gagneront moins
que ceux des autres scénarios. Le meilleur cas étant le S2
où l'on importe l'huile brute pour la raffiner et conditionner avant
d'être commercialisée.
Le CPE = (PM-BE) / (PR-BNE) : (coefficient de protection
effective). Ce ratio permet de comparer les valeurs ajoutées par rapport
aux prix du marché et de référence. Lorsqu'il est
supérieur à 1 comme dans le cas du S1, les plus values
enregistrées sont les mieux ajustées. En effet dans S1,
l'importation de l'huile de table directement commercialisée en
l'état bénéficie des transferts et des biens
échangeables.
Le CRD= BNE / (PR-BE) : coefficient des ressources
domestiques). Ce ratio permet de mesurer l'efficience économique de la
filière. Lorsque ce ration est inférieur à 1, il indique
comme c'est le cas dans tous les scénarios que l'utilisation des
ressources locales est non optimale. La filière peut
générer beaucoup plus de richesses en termes de devises en
intégrant des biens non échangeables locaux pour faire tendre le
coefficient vers la valeur 1 qui mesure l'optimum de rationalité.
Coefficients / Si
|
S1
|
S2
|
S3
|
S4
|
CPN
|
1.28
|
1,34
|
0,72
|
1
|
CPE
|
1.31
|
0,88
|
0,55
|
1
|
CRD
|
0.38
|
0.38
|
0.38
|
0.38
|
Conclusion :
Le 1er septembre 2005, avec l'entrée en
vigueur de l'Accord d'association, le pays accédait à la phase de
concrétisation de la mise à niveau de ses capacités dans
un cadre de libre échange. Il venait de s'associer avec un ensemble de
400 millions d'Habitants (l'Europe) aux énormes potentialités
industrielles, agricoles, technologiques et culturelles.
Durant la période transitoire qui s'écoulera
jusqu'en 2017, pour l'établissement effectif et définitif de la
zone de libre échange, il se développera une connaissance
approfondie mutuelle des mécanismes et des personnes de part et d'autre
de la Méditerranée. Les critères de négociation
seront parfois différents : d'un côté, ils auront pour
principe de base le maintien d'une croissance soutenue d'activité et de
consommation, de l'autre la rigueur de la stabilité, la recherche de la
productivité et du plein emploi.
Dans cette vision, le renforcement de la filière des
huiles alimentaires implique nécessairement une amélioration de
la qualité des produits et un accroissement de la productivité
des installations existantes par une meilleure maîtrise de la technologie
de production et le soutien à la formation.
Dans la phase suivante qui interviendra à partir de
l'intégration dans la zone de libre échange, l'expansion de la
filière locale comme les résultats l'indiquent, passe par une
augmentation du niveau de transformation des huiles brutes. Les
activités raffinage et conditionnement sont rentables dans tous les cas
de figure. La commercialisation en l'état des huiles alimentaires
importées est aussi une activité rentable, toutefois elle reste
dépendante d'autres critères liés aux fluctuations des
marchés commerciaux locaux.
Quel que soit le déploiement que connaîtra la
filière locale par l'extension de sa base industrielle, il ne sera que
bénéfique pour la disponibilité du produit dans la mesure
où l'effort de participation à la satisfaction des besoins de la
consommation intérieure restera dominant par rapport à celui de
l'exportation vers les marchés extérieurs.
Par ailleurs, on peut observer que la faiblesse d'optimisation
dans l'utilisation des ressources domestiques, laisse une marge de manoeuvre
importante dans une perspective d'intégration globale par
l'exportation.
CONCLUSION GENERALE
Il ressort de l'étude entreprise que la filière
huile alimentaire se caractérise à l'échelle mondiale par
une organisation structurée sur le marché international. Cet
état de fait a instauré une discipline qui obéit à
des règles qui régissent les cours et les fluctuations des prix
des graines et des produits semi-finis et finis à des taux qui ne
laissent pratiquement pas de marge de manoeuvre ni d'éventail de choix
pour les pays non producteurs même si ces derniers ont des atouts non
négligeables d'intégration à la zone de libre
échange.
Notre analyse a montré que la situation actuelle du
pays comme importateur net d'huile brute est avantageuse. Elle est presque
aussi avantageuse en matière de profit que celle relative à
l'importation d'huiles de table raffinées. On peut déduire de ce
résultat préliminaire, que le marché international est
fondé aujourd'hui sur la capacité de consommation des pays et
non pas sur leurs potentialités de production
.
Au début de l'étude, en se posant la
question : `que peut-on attendre de l'avenir ?' par rapport
à l'impact de l'intégration du pays à la zone de libre
échange, nous avons fait allusion à la fragilité des
dispositifs et systèmes d'échanges commerciaux, à propos
d'une situation vécue par les démocraties occidentales.
Dès l'apparition d'une poussée de croissance dans l'un des
grands pôles économiques que connaît le monde actuel, des
turbulences ne manqueront pas d'apparaître sur le marché
international et les nouvelles règles qui le régissent,
s'établiront en faveur de ceux qui auront saisi l'importance de l'enjeu
futur grâce à ces perturbations.
Il importe de souligner que « les échanges
ont offert, selon certains auteurs, à toutes les parties du monde des
chances de développement. Certaines régions y furent cependant
plus réceptives que d'autres, selon la capacité de
réaction et d'adaptation de leurs systèmes intérieurs.
(S. Amin 1997 )
Les observations faites sur cet aspect ont montré
effectivement que la production de graines oléagineuses n'a cessé
de croître sur plusieurs décennies et la consommation d'huile l'a
suivie. Malgré que le niveau des stocks mondiaux est souvent
resté très faible à des périodes
déterminées, les flux ont toujours été de l'ordre
de 40 %, c'est dire toute l'importance de la tension qui existe au niveau de ce
marché. Toute turbulence ayant pour origine une poussée de
croissance de la consommation imprévue (Chine par exemple) induira des
fluctuations telles, qu'il sera nécessaire de revoir les dispositifs de
régulation de la filière à l'échelle mondiale.
Nous avons tenté d'évaluer les effets de
l'intégration à la zone de libre échange en tenant compte
de notre hypothèse de travail fondée sur le principe «en
étant avec tout le monde on ne peut que mieux lutter pour atteindre un
niveau de bien être appréciable ». Nous sommes parvenu
à des conclusions préliminaires qui montrent que :
a) les effets immédiats impliquent la fourniture
d'efforts substantiels de promotion de la qualité des produits et une
meilleure maîtrise du savoir faire et de l'accès aux nouvelles
technologies de performances.
b) Les effets à moyen terme impliquent la
nécessité d'entreprendre des actions dès à
présent, visant la maîtrise totale des mécanismes de
gestion des biens et services liés à la disponibilité du
produit au même titre que l'ensemble des paramètres
commerciaux.
Néanmoins cette situation que nous avons
caractérisée comme avantageuse, présente des insuffisances
importantes dans la mesure où elle fait abstraction de tous les aspects
liés aux exigences socio-économiques des pays émergeants
comme le notre et même des pays développés. Elle demande
une forte pression sur la main d'oeuvre et son niveau de compétence, une
restriction sur les postes d'emploi et des fluctuations de recrutement
directement en rapport avec le niveau de commercialisation des produits. Il est
utile de souligner que dans la plupart des pays développés et
mentionnés dans notre étude, la production de graines est
présente.
Il est vrai que les industriels de la filière avertis,
ont déjà pris les dispositions adéquates. Ce sont celles
que nous avons regroupées dans le scénario S3 où la
trituration en premier lieu réalisée localement constitue un
premier pas vers la réduction des insuffisances qui auront des
incidences directes sur la nature des politiques prévisible
vis-à-vis de la filière huile alimentaire en particulier et de
manière générale l'ensemble de celles qui sont en rapport
direct avec cette dernière (viandes rouge et blanche, lait, cuir,
engrais..).
L'intégration à la zone de libre échange
permet l'accès à l'importation libre de graines, mais selon les
conditions contenues dans les Accords d'Association. Il est bien écrit
par exemple au « Protocole n°2 » retenu que les
contingents tarifaires préférentiels ne concernent que 100 tonnes
pour les graines oléagineuses à 5% de taxes douanières
(devant disparaître). Dans ces conditions le reste de tout tonnage
importé de la Communauté Européenne sera soumis à
un droit de douane consolidé qui dès l'entrée à
l'OMC devient un moyen de protection admis qui s'appelle le moyen de
contrôle efficace, négociable dans certaines circonstances.
Le marché de la graine est un marché
restrictif. Les pays comme le Canada, producteurs de graines et exportateurs
d'huiles brutes ou raffinées, triturent et produisent les tourteaux pour
leurs élevages. Ils créent de l'emploi et une plus value
tirée du surplus en huiles brutes nécessaires à leurs
pays. « L'industrie de la trituration des oléagineux contribue
de manière très appréciable à l'économie
canadienne, l'industrie de transformation renforce l'économie en
ajoutant de la valeur à la matière première et en
exerçant un effet financier multiplicateur. Les retombées
économiques directes de l'industrie de la transformation des
oléagineux se font sentir à plusieurs niveaux : revenus agricoles
tirés de la vente des graines; valeur ajoutée par la trituration;
valeur ajoutée par le raffinage, l'emballage et la vente; et effet
multiplicateur estimé. En plus de la valeur ajoutée, les
dépenses relatives aux produits oléagineux créent un effet
multiplicateur. Les économistes évaluent cet effet multiplicateur
à 3; par conséquent, chaque dollar d'activité à
valeur ajoutée au niveau de la transformation crée 2 $
d'activité supplémentaire ». Sergei Obolenski 2004
Ainsi, la trituration exige un partenariat d'accès au
marché de la graine. Il est judicieux de prospecter le partenariat
producteur de graines, car il s'agit en matière de prix du marché
de la graine, d'un prix ` bord champ' côté en bourse.
Il apparaît dans ces conditions que l'impact de
l'intégration du pays dans la zone de libre échange sera une
opportunité pour le soutien par les investissements en amont de la
filière parce que la solution durable reste la capacité de
disposer de la graine quelque soit le mode d'approvisionnement.
Pour les huiles alimentaires à base de graines, il n'y
a pas une tradition de production locale. Pourtant, l'utilisation et la
consommation de ces huiles continueront à augmenter au fur et à
mesure de l'amélioration du pouvoir d'achat. Les tentatives de
création d'une base de recherche visant le développement de ces
espèces et la maîtrise de la technologie de performance permettant
de passer au stade de confortation de la disponibilité au moment
critique sont restées limitées. Les quelques informations
disponibles incitent à une reprise, un soutien et une consolidation de
ces activités.
LISTE DES TABLEAUX FIGURANT DANS LE TEXTE
Page
Tableau n°1 : Estimation des disponibilités
alimentaires au niveau
national 11
Tableau n°2 : Fiche technique de production du
tournesol par
Hectare 13
Tableau n° 3. Production mondiale des principales
graines
Oléagineuses 20
Tableau n°4.- Synthèse des productions globales
d'oléagineux et
échanges commerciaux
25
Tableau n°.5- Cours mondiaux de certains produits issus
d'oléagineux 26
Tableau n°6. Perspectives d'évolution des
prix des graines et huiles ($/ t) 32
Tableau n°7. Importation des huiles et graisses
(millions de $ US) 37
Tableau n°8. Moyenne annuelle des prix de quelques huiles
et
matières importées (en $US/ t)
38
Tableau n°9 .- Prix moyens des huiles importées
par l'ENCG 39
Tableau n°10.- Droits de douanes, taxes applicables
aux huiles
à l'importation 41
Tableau n° 11 Capacités installées de
l'ENGC et leur évolution
entre 1969 et 1999 (Raffinage en t/ j)
46
Tableau n°.- 12 Capacités installées de
l'ENCG et leur évolution
entre 2000 et 2005 (raffinage en t/ j)
47
Tableau n° 13. Bilan production graines de tournesol
(Plan Q 71/74) 51
Tableau 14.- L'importation de tourteaux durant le
premier quinquennal 1981/1985 52
Tableau n° 15.- Evolution des prix moyens à la
consommation (détail) 56
Tableau n°16.- Instruments des politiques de prix et
effets
économiques attendus 80
Tableau n° 17.- Structure des biens échangeables
et non échangeables
dans la filière huiles alimentaires
81
Tableau n° 18.- Matrice d'analyse des politiques
82
LISTE DES FIGURES DANS LE TEXTE Page
Figure n° 1.- Diagramme de principe de trituration des
graines de tournesol 16
Figure n° 2.- Diagramme de principe de l'extraction
17
Figure n° 3.- Le raffinage de l'huile de tournesol
17
Figure n° 4 : Bilan moyen de 100kg de graines de
colza 18
Figure n° 5.- Evolution de la production mondiale des
graines oléagineuses 19
Figure n° 6.- Production mondiale d'huiles et graisses
végétales 22
Figure n° 7.- Consommation mondiale d'huile (million de
tonnes) 24
Figure n° 8.- Les structures de la filière huile
alimentaire 35
Figure n°9.- Evolution des importations de quelques types
d'huiles en tonnes 38
Figure n°10.- Structure de l'ENCG 43
Figure n° 11.- Evolution de la production d'huile de l'ENCG
47
Figure n° 11 Bis .- Evolution de la production d'huile de
CEVITAL 48
Figure n° 12.- Organigramme Holding / ENCG 55
Figure n° 13.- Filière des huiles alimentaire dans
le contexte de libre échange 79
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TEHAMI M. : Pourquoi adhérer à l'OMC
(Conférence INPS 2000)
Résumé
La filière huile alimentaire en Algérie reste
dépendante des aléas commerciaux à l'échelle
transnationale, ce qui mérite une réflexion approfondie pour
mettre à l'abri du besoin la consommation locale.
Ce travail de recherche a montré que la filière
en Algérie est très fragile, tout est fondé sur
l'importation sans autre alternative, malgré l'extension des
capacités de raffinage, les autres segments n'ont pas fait l'objet
d'intérêt particulier, ce qui a généré la
difficulté de développement de la production de la
matière première.
Ce travail a également évalué les
perspectives d'évolution de la filière à travers quatre
scénarios distincts. L'analyse prospective de ces scénarios a eu
pour résultat d'indiquer l'impact prévisible sur la
filière locale dès l'intégration du pays dans la zone de
libre échange. Ce résultat souligne les menaces et les
opportunités attendues permettant de classer par nature les niveaux de
soutien aux investissements. Il s'agit de les encourager dans une
première étape pour raffiner puis passer dans une seconde
étape à la prise en charge de la trituration. Il s'agit de les
stimuler à l'amont de la filière en troisième phase dans
un cadre de développement durable pour la disponibilité au moins
partielle de la graine oléagineuse au niveau de la production locale.
Mots clés : filière,
huiles alimentaires, dépendance, mondialisation du commerce.
ABSTRACT
The Algerian food oil channel remains under the influence of the
commercial fluctuation at the international level. This situation needs a deep
reflection, in order to insure the local needs.
This study indicates that the Algerian channel is weak.
Everything is based on importation without any other alternatives, even when
some extension of refine capacity has been done.
The particular interest of strengthen the channel segments is not
present, and that has generated difficulties of row materials production
development. This study has conducted an evaluation among the evolution of the
channel future prospects. Screen data analysis market has been performed also
during this work.
A predicted impact of four scenarios in this research work in
case of evolution perspectives conducting the country going in free exchange
zone constitutes a high opportunity to sustain investment in this channel
upstream. Thus, the local development of oil seed remains the durable
solution.
Key words : The channel ;Food oil ; Dependent
;World Tread .
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Annexe 01
Coût de raffinage et de conditionnement d'une
tonne d'huile brute
Niveau ENCG en 2005 :
1-Charge directe
Matière première/ HB 47000 DA/tonne
Matière consommable : plastiques 3600DA/ t
Energie et autres matières : 2500 DA/t
autres charges d'exploitation : 4300DA/t
2- Charges indirectes :3000 DA/t
3- frais de siège : 1 600 DA / t
|
Le coût de production = charges directes (1)+charges
indirectes (2) +frais de siège(3).
Le coût de production = 62000 DA/t, d'où le
coût de raffinage et de conditionnement= 15000 DA/t .
|
Source : ENCG, direction commerciale, 2005.
Annexe 02
Evolution de la production d'huile de
l'ENCG.
ANNEE
|
Millier de tonne
|
1967
|
61
|
1968
|
68
|
1969
|
76
|
1970
|
79
|
1971
|
94
|
1972
|
99
|
1973
|
102,5
|
1974
|
118
|
1975
|
146
|
1976
|
153
|
1977
|
188
|
1978
|
197,6
|
1979
|
203
|
1980
|
222,2
|
1981
|
232
|
1982
|
249
|
1983
|
275
|
1984
|
281
|
1985
|
270,8
|
1986
|
292,5
|
1987
|
303,7
|
1988
|
317,5
|
1989
|
338,4
|
1990
|
337,6
|
1991
|
301,3
|
1992
|
276,6
|
1993
|
295,5
|
1994
|
302,5
|
1995
|
285,3
|
1996
|
290,7
|
1997
|
289
|
1998
|
310,7
|
1999
|
279,7
|
2000
|
199,49
|
2001
|
204,004
|
2002
|
207,795
|
2003
|
177,106
|
2004
|
55,202
|
Source :ENCG
ANNEXE 03
EXTRAIT DE L`ACCORD EURO- MEDITERRANEEN ETABLISANT UNE
ASSOCIATION ENTRE LA REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCTRATIQUE ET POPULAIRE, D'UNE
PART, ET LA COMMUNAUTE EUROPEENE ET SES ETATS MEMBRES, D'AUTRE
PART.
Protocole N°2 : Relatif au
régime applicable à l'importation en Algérie des produits
agricoles originaires de la Communauté.
Article unique :
Pour les produits originaires de la communauté
énumérés ci-après, les droits de douane à
l'importation en Algérie ne sont pas supérieurs à ceux
indiqués à la colonne a) réduits dans les proportions
indiquées dans la colonne b) et dans les limites des contingents
tarifaires indiqués à la colonne c).
NC
|
Désignation des marchandises
|
Droits de douane appliqués (%)
|
Réduction des droits de douanes (%)
|
Contingents tarifaires préférentiels
(tonnes)
|
|
|
a)
|
b)
|
c)
|
1207 99 00
|
Autres graines et fruits oléagineux, même
concassés
|
5
|
100
|
100
|
1507 10 10
|
Huile de soja brute, même dégommées
|
15
|
50
|
1 000
|
1507 90 00
|
Huile de soya autre que brute
|
30
|
20
|
1 000
|
1511 90 00
|
Huiles de palme et ses fractions, même raffinées
mais non modifiées chimiquement, autres que brutes
|
30
|
100
|
250
|
1512 11 10
|
Huile de tournesol ou de carthame et leurs fractions brutes
|
15
|
50
|
25 000
|
1514 11 10
1514 91 11
|
Huiles de navette ou de colza, et leurs fractions, brutes
Huiles de moutarde, et leurs fractions, brutes
|
15
|
100
|
20 000
|
1514 19 00
1514 91 19
|
Huiles de navette ou colza autres que brutes
Huiles de moutarde autres que brutes
|
30
|
100
|
2 500
|
1516 20
|
Graisses et huiles végétales et leurs fractions
(sauf 1516 20 10)
|
30
|
100
|
2 000
|
1517 10 00
1517 90 00
|
Margarine à l'exclusion de la margarine liquide
Autres
|
30
|
100
|
2 000
|
Concessions différées (article 15 de
l'Accord):
Article 13 :
La Communauté et l'Algérie mettent en oeuvre de
manière progressive une plus grande libération de leurs
échanges réciproques de produits agricoles, de produits de la
pêche et de produits agricoles transformés présentant un
intérêt pour les deux Parties.
Article 15 :
1. Dans un délai de cinq ans à compter de
l'entrée en vigueur du présent Accord, la Communauté et
l'Algérie examineront la situation en vue de fixer les mesures de
libéralisation à appliquer par la Communauté et
l'Algérie après la sixième année suivant
l'entrée en vigueur du présent Accord, conformément
à l'objectif énoncé à l'article 13.
2. Sans préjudice des dispositions prévues au
paragraphe 1 et en tenant compte des courants d'échange pour les
produits agricoles, les produits de la pêche et les produits agricoles
transformés entre les Parties, ainsi que de la sensibilité
particulière de ces produits, la Communauté et l'Algérie
examineront au sein du Conseil d'association, produit par produit, et sur une
base réciproque, la possibilité de s'accorder de nouvelles
concessions.
ANNEXE 03
Liste 2 : Concessions différées
(article 15 de l'accord).
Nomenclature
Algérienne
|
Code NC
équivalent
|
Description
|
1515
|
1515
|
Autres graisses et huiles végétales (y compris
l'huile de jojoba) et leurs fractions, fixes, même raffinées, mais
non chimiquement modifiées :
|
1516
|
1516
|
Graisses et huiles animales ou végétales et leurs
fractions, partiellement ou totalement hydrogénées, inter
estérifiées ou réestérifiées ou
élaïdinisées, même raffinées, mais non
autrement préparées :
|
1516 20
|
1516 20
1516 20 10
|
Graisses et huiles végétales et leurs
fractions :
-- Huiles de ricin hydrogénées, dites
« opalwax »
|
1517
|
1517
|
Margarine ; mélanges ou préparations
alimentaires de graisses ou d'huiles animales ou végétales ou de
fractions de différentes graisses ou huiles du présent chapitre,
autres que les graisses et huiles alimentaires et leurs fractions du n°
1516
|
1517 10 00
|
1517 10
1517 10 10
|
Margarine, à l'exclusion de la margarine liquide :
-- D'une teneur en poids de matières grasses provenant du
lait excédant 10% mais n'excédant pas 15%
|
1517 90
1517 90 00
|
1517 90
1517 90 10
1517 90 93
|
Autres :
-- D'une teneur en poids de matières grasses provenant du
lait excédant 10% mais n'excèdent pas 15%
-- Autres :
--- Mélanges ou préparations culinaires
utilisés pour le démoulage
|
Protocole N° 5 : Annexe 2 - Schéma de
l'Algérie ; droits préférentiels accordés par
l'Algérie aux produits originaires de la Communauté (Liste
1 : Concessions immédiates).
Nomenclature
Algérienne
|
Code NC
équivalent
|
Description
|
Tarif algérien
MFN
|
Réduction %
|
1518 00 90
|
1518 00 91
1518 00 95
1518 00 99
|
-- Graisses et huiles animales ou végétales et
leurs fractions, cuites, oxydées, déshydratées,
sulfurées, soufflées, standolisées ou autrement
modifiées chimiquement, à l'exclusion de celles du n°1516
-- Autres :
--- Mélanges et préparations non alimentaires de
graisses et d'huiles animales ou de graisses et d'huiles animales et
végétales et leurs fractions
--- Autres
|
30%
|
100%
|
Source : Accord Euro-
Méditerranéen
ANNEXE 04
Tableau : Evolution des importations de l'Algérie
pour quelques types
d'huiles en millier de
tonnes.
Produit (position tarifaire)
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
huile soja (1507)
|
16,695
|
24,922
|
78,074
|
80.630
|
278,328
|
Huile de tournesol (1512)
|
319,366
|
142,229
|
210.098
|
230,608
|
86.577
|
huile de palme (1511)
|
66,970
|
90,039
|
118,710
|
135,385
|
58.240
|
huile de colza (1514)
|
25,499
|
184,656
|
24,420
|
44,560
|
12.161
|
Source: Douanes algériennes, CNIS 2001,2002,2003,2004,
2005..
Tableau : Evolution de la production d'huile de CEVITAL
en tonne.
Année
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
production
|
180000
|
410000
|
415267
|
428120
|
440000
|
458920
|
Source : CEVITAL.
ANNEXE 05
Méthode de calcul des coûts de
production : Méthode des coûts
complets
Extrait du mémoire sur le
thème « Effet de la filialisation de l'UP08 de Bejaia
du Groupe ENCG » (OUNNOUGHI Mohamed
mémoire d'ingénieur INA 2003).
« - Introduction
Etant autonome, l'ENCG, pour valoriser et développer ces
activités a recours à différents instruments de gestion
qui sont plus ou moins rationnels et objectifs, pour cela la
nécessité d'abondance des données est plus
qu'appréciée.
La comptabilité analytique est l'un des instruments les
plus privilégiés dans le contrôle de gestion, parce qu'elle
permet de dégager des coûts par produit et section et nous
renseigne sur la rentabilité de l'unité par rapport à
celle des produits.
- Méthode de calcul des coûts et prix de
revient.
Parmi les méthodes de calcul des coûts et prix de
revient on distingue :
· Les méthodes des coûts partiels.
· Les méthodes des coûts complets.
L'ENCG, adopte la deuxième méthode (méthode
des coûts complets).
-- Méthode des coûts complets.
(a) Définition
C'est la méthode la plus communément
utilisée, car elle absorbe aussi les charges fixes que les charges
variables, c'est ce que l'on désigne comme étant la
méthode des coûts réels, elle est aussi
appelée :
· La méthode d'imputation globale
· La méthode des sections homogènes
(b) Les plans d'action
Dans la méthode des coûts complets on distingue
deux plans d'action
· Le premier permet de distinguer les charges, en charges
directes et charges indirectes, d'où la notion de coût complet qui
est égal à la somme des deux.
· Le deuxième plan nous permet de traduire les
charges directes et indirectes en charges fixes et charges variables.
-I) les charges fixes ou charges de structure.
« « Les charges de
structure sont des charges liées à l'existence de l'entreprise,
et correspondent pour chaque période de calcul, à une
capacité de production déterminée, l'évolution de
ces charges avec le volume d'activité est discontinue, ces charges sont
relativement fixes lorsque le niveau d'activité évolue peu au
cours de la période de calcul ». (Plan comptable
général Français 1982)
II) les charges variables ou opérationnelles.
« « ce sont des charges liées au
fonctionnement de l'entreprise, l'évolution de ces charges
dépend étroitement : du degré d'utilisation, de
l'intensité de rendement dans l'emploi des capacités et moyens
disponibles ; ces charges sont plus généralement variables
avec le volume d'activité, sans que cette variation lui soit
nécessairement proportionnelle. (Plan comptable général
Français 1982). »
III) Charges directes.
« « Ce sont des charges dont l'affectation
est directe sans calcul intermédiaire, grâce à l'existence
de moyens de mesure, (matières premières, marchandises,
main-d'oeuvre productive), ces charges directes ne transitent pas par les
centres mais sont acheminées directement vers les comptes des
coûts concernés » (Margerin(j),Ausset(g) :
Comptabilité analytique, outil de gestion, aide à la
décision, ED Sedifor- paris 1984.
VI) Charges indirectes.
Ce sont des charges que l'on ne peut pas imputer directement
aux coûts de produits, mais subissent un ensemble de répartitions
par procédé de « clef de
répartition », entre les différents centres et les
groupes de section.
-- Détermination et calcul des coûts et prix
de revient de l'unité de production.
« « Comme on l'a déjà
cité plus haut, l'ENCG préconise pour le calcul des coûts
et prix de revient, de ces produits, la méthode des
« coûts complets », cette méthode nous permet
d'accéder à des informations importantes dans le domaine de la
prise de décision et de gestion de manière
générale, parce qu'elle nous permet de connaître le taux de
rendement des équipements de production et de la main d'oeuvre, elle
nous permet de maîtriser la rentabilité économique de
l'entreprise. »
« « Les éléments de charge
groupés dans une section sont appelés (frais de section), ils
doivent pouvoir être ramenés à une commune unité,
ce qui permet de qualifier la section de section homogène,
l'unité comme dite « unité d'oeuvre », doit
permettre de mesurer la part des frais de section qui incombe effectivement
à chacun des coûts, un prix de revient
intéressé.» Mazars (r) : Calcul et contrôle du
prix de revient. Ed : Delmas et Cie- Paris 1967.
-Affectation des charges directes et indirectes aux
coûts.
« « L'affectation des charges se fait dans
l'ordre suivant :
- d'abords, l'affectation des charges directes aux produits
concernés,
- par la suite, vient celle des charges indirectes qui suit un
certain nombre de phases qui sont nécessaires.
--Le transfert des charges des centres d'activités
auxiliaires aux centres principaux par un système de clef de
répartition.
--La prochaine phase est la sélection d'unités
d'oeuvre pour une deuxième répartition des centres de frais aux
produits définitifs.
Toutefois, cette méthode des coûts, est plus ou
moins remise en cause par les services comptables et financiers de l'ENCG, par
le fait qu'elle donne une confiance exagérée au calcul des
coûts et des prix de revient.
--Les éléments constitutifs des coûts
et des prix de revient.
« « Chaque opération d'usinage et de
production nous renvoie à trois principales phases pour le calcul des
coûts et prix de revient.
- La première phase, englobe :
Les coûts
d'achats des matières premières.
Les coûts
de main- d'oeuvre.
- La deuxième phase :
Les coûts de
productions.
Les coûts de
conditionnement.
- La troisième phase :
Les coûts de
distribution.
La somme de ces trois phases de frais et le prix de revient d'un
produit.
Prix de revient= coût de production + coût de
conditionnement+ coût de distribution. »
(a) le prix de revient ou coût de
revient
(a-1) Définition :
C'est la somme des coûts correspondant à l'ensemble
des dépenses nécessaires pour élaborer et mettre sur le
marché un bien ou service.
Définition proposée par l'Institut français
de gestion.
(b) Définition de la marge.
Une marge est la différence entre un prix de vente net
(hors TVA), et un coût correspondant. Abdellah Boughaba
Comptabilité analytique d'exploitation ED Berti 1998.
(c) Définition du résultat.
C'est la différence entre un prix de vente et le
coût de revient correspondant. Abdellah Boughaba Comptabilité
analytique d'exploitation ED Berti 1998.
(d) Définition du prix.
Le prix est l'expression monétaire de la valeur d'une
transaction, ce terme s'applique uniquement aux relations de l'entreprise avec
le milieu extérieur.
(e) Marge et résultat : la différence.
La notion de résultat ne prend sens que dans l'optique du
coût de revient complet, la notion de marge, elle, est liée
à la notion de coût partiel.
3.3.3) Définition du coût.
Un coût représente la somme des charges
relatives à un élément défini au sein du
réseau comptable, un coût est définit par les
caractéristiques suivantes :
- Le « champ d'application du calcul », un
moyen d'explication, un produit, un stade d'élaboration du produit.
- Le « contenu » : les charges retenues
en totalité ou partie pour une période
déterminée.
- Le « montant » du calcul antérieur,
(pré établi) ou postérieur (tout constaté) à
la période considérée. (Institut français de
gestion).
On peut le définir également comme étant
« une accumulation des charges correspondant, soit à une
fonction, ou une partie de l'entreprise, soit à un objet, une prestation
de service, à un stade autre que le stade final.» Abdellah Boughaba
Comptabilité analytique d'exploitation ED Berti 1998.
Il existe différentes optiques de ventilation des
coûts parmi lesquelles :
(a) Celle relative à la nature des objets, du coût
d'achat, du coût de fabrication et du coût de distribution
(b) Une seconde optique que l'on peut citer, est plus comptable,
elle consiste à distinguer les coûts directs (matières
premières, main d'oeuvre directe...) des coûts indirects (main
d'oeuvre indirect, frais d'administration (Institut français de
gestion).
Parmi plusieurs méthodes de calcul des coûts,
l'ENCG utilise la méthode des coûts unitaires
pondérés (CUP).
La méthode du coût unitaire pondéré
(CUP), consiste dans son principe à calculer pour chaque nature de
matière ou de marchandise, le coût moyen unitaire
pondéré, en divisant le coût total des entrées
successives, par leurs quantités totales et à appliquer ce
coût ainsi déterminé aux sorties de la période
considérée. (Margerin(j),Ausset(g) :
Comptabilité analytique, outil de gestion, aide à la
décision,ED Sedifor- paris 1984.
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