I.4) Analyse de l'offre et de la demande globale
L'explication des composantes de base de l'offre et de la
demande globale varie en fonction des divers courants de pensées. Les
analystes ont résumé toutes les explications qui ont
été fournies en la matière selon les trois théories
suivantes :
A) La première théorie baptisée sous le
nom de la « Théorie quantitative de la
monnaie » repose sur les deux hypothèses
suivantes :
Hypothèse 1 : l'offre de monnaie est une
donnée exogène qui est à la discrétion de la banque
centrale.
Hypothèse 2 : la demande de monnaie est en
relation étroite avec le niveau du PNB, soit :
M : la demande de monnaie
P : le niveau moyen des prix (Indice moyen)
Y : le niveau du revenu réel (PNB
réel)
V : vitesse de circulation de la monnaie, qui est le
nombre de fois qu'une unité monétaire passe de mains pendant une
certaine période de temps (en général une année).
Cette hypothèse peut être réécrite comme
suit :
MV= PY (1)
Ou encore :
M = 1/V*PY (2)
Ou encore :
M = k*PY avec k = 1/V (3)
Et finalement :
M/P = kY (4)
La relation (4) signifie que la valeur réelle de la
monnaie désirée par le public (M/P) est un multiple k du
PNB réel Y.
Donc, lorsque la demande de monnaie est donnée, le
volume des transactions(Y) est aussi donné. Si Y augmente, P doit
diminuer pour que l'équation (4) tienne.
Considérant qu'il s'agit d'une question liée au
problème du croit rythmique de la masse monétaire émise
par l'Etat, la réponse est simple : les agents économiques
auront plus d'argent qu'ils ne souhaitaient conserver et par conséquent
ils vont dépenser le surplus. Dès lors, deux
éventualités doivent être envisagées :
A1) Y est à un niveau de sous-emploi ;
dans ce cas il y aura une forte expansion de la demande de production.
A2) Y est au niveau de plein-emploi ; dans ce
cas le prix (P) augmentera
Les partisans de cette théorie s'affirment encore plus
claire et soutiennent que les modifications du niveau des prix des biens et
services reflètent les fluctuations de la monnaie disponible. Cette
dernière se définit traditionnellement par l'argent en
numéraire et les comptes de dépôts a vue. Selon eux, pour
qu'il y ait stabilité au niveau des prix, la masse monétaire doit
s'accroître à un rythme stable, adapté à la
capacité de production effective de l'économie.
Pour arriver à la conclusion logique de cette
théorie : la monnaie ne peut pas influencer les grandeurs
réelles, elle n'affecte que des grandeurs nominales.
B) La seconde théorie est l'oeuvre de Jhon
Maynard Keynes. Selon cette théorie, la demande de monnaie est
expliquée de deux façons suivantes :
B1) la demande de monnaie pour des fins de
transactions et précautions. Cette demande varie directement avec le
niveau de revenu et ce pour deux raisons :
B11) les agents économiques ont besoin de
monnaie pour leurs transactions.
B12) Les sorties et entrées de fonds, chez
les agents économiques, ne sont pas parfaitement
synchronisées.
B2) Les agents économiques peuvent garder
leur monnaie soit sous forme liquide, soit sous forme d'actifs financiers soit
en une combinaison des deux.
Finalement, plus la richesse est détenue sous forme
liquide et moins le risque de la perdre est grand. Il est aussi clair que plus
le taux d'intérêt est élevé, moins grande sera la
quantité de monnaie gardée sous forme liquide. A l'inverse, plus
le taux d'intérêt est faible et plus grande sera la
quantité de monnaie gardée sous forme liquide, attendant à
ce que les taux augmentent.
La relation inverse entre la demande de monnaie et le taux
d'intérêt prouve à chaque fois qu'il y a augmentation au
niveau de l'offre les taux d'intérêt baissent et vice versa.
Ainsi, les budgets de l'Etat et la gestion fiscale d'un
gouvernement doivent être utilisées pour maintenir les niveaux de
saturations de la production et d'emploi. La masse monétaire doit
être ajustée de manière à investir le niveau
désiré de croissance économique et des taux
d'intérêt élevés qui décourageraient les
éléments de la demande globale.
Ainsi, selon cette théorie, les dépenses des
décideurs publics et la politique fiscale peuvent être
utilisées pour compenser les effets néfastes de la hausse des
indices du coût de la vie et donc la baisse du coût des biens et
services sur le marché par un ajustement de l'offre et de la demande.
C) La troisième théorie repose sur les liaisons
directes de l'offre touchant un ensemble de facteur. Par exemple, le rythme
à long terme de l'investissement en capital, le niveau technologique, le
groupement d'âge et le facteur du capital humain, le déplacement
des activités industrielles, le niveau de la production nationale, le
contrôle des matières premières, les
événements politiques et sociaux, le niveau de chômage,
ainsi que des contraintes économiques diverses telles que les
problèmes monétaires et commerciaux, augmentations importantes du
prix des biens complémentaires à l'instar du pétrole
(pouvant donner naissance à la stimulation des prix des autres
produits). Ces problèmes relatifs à l'offre peuvent jouer un
rôle important dans l'élaboration de politiques monétaires
et budgétaires d'un pays donné.
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