En Tunisie, l'élevage est
caractérisé depuis longtemps par son aspect extensif et son
étroite dépendance des aléas climatiques. En effet, les
effectifs des animaux subissent des variations très remarquables
traduisant exactement les fluctuations pluviométriques.
L'amélioration des parcours en Tunisie est
devenue une nécessité impérieuse pour les
considérations suivantes :
· L'importance de la superficie des terres à
pâturages et l'état de dégradation atteint par le couvert
végétal.
· Le déficit fourrager qui peut atteindre 70% au
cours des années sèches.
· L'importance économique et sociale de
l'élevage qui contribue pour une part au revenu agricole.
· L'ampleur de la dégradation du milieu physique
ayant atteint, dans certaines situations, le niveau de
désertification
Compte tenu du coût de l'amélioration pastorale,
la décision de restauration et ou de réhabilitation ne doit
concerner que des parcours dont la possibilités d'évolution
naturelle vers un état amélioré en absence de facteurs de
perturbation qui sont minimes (Neffati M., 1999)
3.1.3. Les types de parcours forestiers
Selon la Direction Générale des Forets, et lors
de l'inventaire pastoral effectué en1995, les parcours forestiers sont
divisés en trois catégories :
1. Les parcours sur maquis
Constitués par une
végétation ligneuse dense soumise aux conditions bioclimatiques
de l'étage humide et subhumide se développant sur des sols
à matériaux gréseux et gréso-argileux acides le
plus souvent lessivés (flysch de Numidie).
On distingue les types de maquis suivants répartis en
fonction de la nature de peuplement forestier qui les abrite ou dont ils sont
issus suite à sa dégradation.
1.1. Maquis issu d'une forêt de
chêne-liège
Il peut occuper des sols profonds à
faible pente reposant sur des argiles triasiques. Le plus fréquent est
que ce maquis occupe des sols bruns lessivés.
En fonction de leur composition, on distingue les parcours
suivants :
1.1.1. Parcours à Pistacia lentiscus, Olea europea,
Chamaerops humilis, Prasium majus
1.1.2. Parcours à Myrtus communis, Phyllerea
angustifolia, Erica arborea
1.1.3. Parcours à Erica scoparea, Lavandula
stoechas, Halimium halimifolium, Arbutus unedo
1.1.4. Parcours à Erica multiflora, Fumana
thymifolia, Teucrium polium
1.2. Maquis issu d'une forêt de chêne
zeen
IL occupe les altitudes et supporte des
températures basses en raison de sa situation topographique plus
élevée que celle du chêne liège.
En fonction de leur composition floristique, on distingue les
types de parcours suivants :
1.2.1. Parcours à Erica arborea, Cytisus trifloris,
Rubus ulmifolius, avec une abondante strate herbacée surtout
pendant le printemps. Parmi ces herbacées, on cite : Cyclamen
africanum, Ranenculus ficaria...
1.2.2. Parcours à Cytisus triflorus, Gallium
ellipticum sur sol riche en humus.
1.2.3. Parcours à Juncus triformius, Bellis
radicans, Mentha aquatica, Viburnum tinus.
2. Parcours à garrigue
La végétation des garrigues a
une structure clairsemée et rarement dense. La composition des garrigues
contient des espèces calcicoles et généralement
thermophiles. Cette composition est aussi tributaire de variables
édapho-climatiques ainsi que du degré d'anthropisation.
A ce niveau, on peut distinguer les types de parcours
suivants :
2.1. Parcours dominé par Retama sphaerocarpa,
Teucrium pseudo-champitys sur sol riche en humus.
2.2. Parcours à base de Rosmarinus officinalis,
Cistus libanotus, Globularea alypum
2.3. Parcours sur glacis d'accumulation et plaine
caractérisé par Rosmarinus officinalis...
2.4. Parcours à Quercus coccifera, Callitris
articulata, Erica multiflora
2.5. Parcours à Juniperus oxycedrus, Fumana
calycina
3. Prairies et pelouses
Elles occupent surtout les enclaves de superficie
limitée, situées à l'intérieur des forêts et
parfois des maquis suite à un défrichement antérieur ou
incendie.
La pression sur les zones de parcours s'est aggravée au
cours des deux dernières décennies et les systèmes
pastoraux se trouvent de plus en plus menacés.(Neffati M.,
1999) La région de la rive sud de la méditerranée
se caractérise par des ressources en sols limitées, et du fait de
la concurrence sur les terres agricoles, une extension incontrôlée
des cultures dans les meilleures terres de pâturage. La régression
des parcours aurait avoisiné 1% par an au cours des trente
dernières années entraînant une augmentation de la charge
animale par hectare.
Durant les bonnes années pluvieuses, les agriculteurs
accroissent notablement les surfaces labourées au détriment des
parcours. Ces terres à faible rendement céréalier sont
souvent abandonnées quelques années après les sols sont
épuisés.
La dégradation des parcours amplifie les effets de la
réduction des surfaces. Son ampleur réelle est cependant
difficile à mesurer du fait de la variabilité climatique et de
l'absence de suivi évaluation.
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