3.4. Difficultés et ouvertures face aux
personnes en difficultés.
Ce dernier point est complexe tant la population des personnes
est à l'image de la pauvreté, multidimensionnelle. Ils ont aussi
tous les âges et viennent d'origines sociales très diverses. Nous
pouvons cependant avancer quelques indicateurs de difficultés et
certaines ouvertures.
3.4.1. L' essentialisation d'un statut d'accueilli,
d'assisté.
« L'essentialisation d'autrui repose sur le jugement d'une
personne en fonction de son
61 Le Festival est préparé par les jeunes et pour
les jeunes.
appartenance à un groupe plutôt qu'en fonction de
ses qualités propres, uniques et différentes de celles d'autres
personnes. »62 Ici, la personne n'est pas vue pour ce qu'elle
est (son existence, sa nature) mais pour ce qu'elle représente.
L'individu n'a pas d'identité propre mais répond à des
déterminismes. Sa liberté n'est d'ailleurs pas envisagée.
Les personnes accueillies au Secours Catholique sont parfois
considérées comme telles et peuvent se considérer comme
telle, « s'essentialiser ». Elles deviennent ce que nous voulons
qu'elles soient. Elles rentrent alors dans la forme que nous voulons. Elles
deviennent « nos assistés » comme nous avons pu l'entendre
dans une équipe locale du nord du département. La personne a
alors le statut qui lui est donnée. Elle existe aussi pour les personnes
comme cela. Comme nous l'avions fait remarquer, l'exclusion provoque une
recherche d'identité. Ici, une forme d'identité est
proposée et répond en partie à la problématique.
J'existe pour quelqu'un, fusse comme accueilli.
3.4.2. Des responsabilités lourdes à
porter.
Les personnes arrivent avec des problèmes parfois
très lourds à porter, à gérer et à
résoudre. Elles désirent donner la responsabilité de ce(s)
problème(s) aux bénévoles qui l'acceptent bien souvent. La
personne devient soulagée de son problème que le
bénévole prend à « bras le corps ». La personne
est alors dépendante du bénévole. Nous sommes à
l'inverse du renforcement des capacités. Le capital humain de la
personne n'est pas envisagée mais ses manques et ses besoins. Aucune
action est faite pour agir sur l'accessibilité et les
potentialités de mise en oeuvre d'une solution. Sa liberté est
annihilée par la prise de responsabilité de son ou ses
problèmes. La solution n'est pas libre mais prise en
responsabilité et imposée comme seule possible et valable. Ceci
correspond parfois à ce que nous avons évoquer de la toute
puissance du bénévole. Ici, nous sommes proches de notre premier
point quant à l'essentialisation de la personne, à ce que l'on
attend d'elle.
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