1. Approches de la notion de pauvreté
Dans cette première partie, nous regarderons les grands
courants qui définissent la pauvreté. Nous serons attentifs
à la place de l'Homme dans ces définitions. Nous regardons
d'abord des définitions puis la théorie de Maslow et la notion de
développement humain. Cette dernière nous donnera un tableau des
pauvretés. Enfin, nous regarderons ce que l'association où nous
avons effectué notre stage dit de la pauvreté dans ses statuts et
ses orientations récentes.
1.1. Définition de la pauvreté :
Bref aperçu des notions définissant la
pauvreté :
1.1.1. La pauvreté matérielle
Une première définition dans Le Petit Robert est
source d'enseignement : « 1. État d'une personne qui manque de
moyens matériels, d'argent ; insuffisances de ressources.
»3 La pauvreté se cantonne aux moyens et surtout aux
moyens financiers et matériels. La personne est pauvre d'un manque qui
ferait d'elle, une fois comblée, une riche. Ce n'est qu'au
deuxième niveau de définition que le petit Robert note : «
2. Insuffisance matérielle ou morale. »4. Ici, la
pauvreté prend une nouvelle dimension mais elle reste envisagée
en terme de manques. La pauvreté n'est ni subie ni choisie, elle est.
Selon cette définition, la pauvreté disparaîtrait en
comblant les manques.
1.1.2. La pauvreté sociale
Une autre définition donne un autre point de vue : «
L'insuffisance de ressources disponibles, la précarité du statut
social et l'exclusion d'un mode de vie (matériel et culturel) dominant.
»5 Ici, la pauvreté est aussi envisagé avec le
monde environnant la personne. Un pauvre en France ne sera pas le même
qu'un pauvre au Kenya. Un pauvre est aussi caractérisé par
rapport aux autres personnes et à la société (statut
social). Il y a donc un rapport entre des inclus, ayant un statut social leur
donnant accès à une mode vie et des exclus privés de ce
statut social et de l'accessibilité à un mode de vie
communément admis.
3 Le Petit Robert, article « pauvreté »,
édition 1993.
4 Idem.
5 Elianne Mossé (économiste), cité par Alain
Durand, « la cause des pauvres », Paris, 1992, p.20.
1.1.3. La pauvreté d'exclusion
Depuis les années 1990, un paradigme est apparu, celui
d'exclusion. Il caractérise le rapport des personnes à la
société. Une société des inclus et une
société des exclus. Il résulte de la crise des
années 80 quant à l'emploi et la nouveauté d'un
chômage de masse. D'une pauvreté d'oppression, nous serions
passés à une société d'exclusion. Nous sommes
là face à une pauvreté d'identité. Le travail qui
était la source principale d'identité des personnes est en crise.
Cette pauvreté d'identité recouvre en partie le
phénomène d'exclusion. En France, le paradigme rentrera dans la
loi de 1998 de lutte contre toutes les grandes exclusions. Cependant, toute
exclusion n'est pas pauvreté et vice-versa. Par exemple, un
pré-retraité non volontaire est exclu d'une identité de
travailleur mais n'est pas forcément pauvre au sens du manque de moyens
financiers et matériels. De même, toute pauvreté n'est pas
exclusion. Un étudiant peut manquer de moyens mais ne pas être
exclu. L'exclusion est une forme de pauvreté dans une
société qui est à la fois marquée par le
chômage et l'abondance des biens de consommation. C'est une
société où la recherche d'identité des personnes ne
se concentre plus sur le travail uniquement mais explore des zones
alternatives.
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