Approche et évaluation de la notion de pauvreté ; Entre besoins et capacités des personnes, quelles attitudes pour les acteurs du Secours Catholique ?( Télécharger le fichier original )par Claude BOBEY Institut Catholique de Paris - Master II Solidarité et Action Internationales (SAI) 2007 |
2.3. Un indice pour la Seine-Saint-Denis, lieu du stage.D'autres indices que ceux du PNUD existent. Nous pensons ici à l'ISS (Indice de Santé Sociale) et au BIP 40. 2.3.1. I.S.S. et BIP 40L'I.S.S. a été développé aux Etats-Unis. L'intuition qui a prévalu à l'élaboration de cet indice est le fait que nous ne savons pas évaluer la pauvreté autrement qu'avec le PIB. Nous parlons de santé économique d'un pays mais comment pourrions nous envisager la santé sociale d'un pays ? L'intuition, ici, n'est pas de comparer des territoires comme ce fut le cas des indices du PNUD mais d'envisager la santé sociale sur un territoire et son évaluation dans le temps40. Un des avantages de l'indice est de provoquer le débat et de mettre en lumière des zones de pauvreté dans un contexte d'abondance, en l'occurrence, les Etats-Unis. Les auteurs de l'indice ont développé 16 indicateurs en fonction de l'âge. Ils ont retenu quatre tranches 39 Rapport mondial sur le développement humain, o.c., p.354 40 Les données planchers et plafonds retenues sont élaborées en fonction du temps et non en fonction de comparaison territoriale. d'âges : enfance, jeunes et adolescence, âge adulte et personnes âgées. L'idée est que chaque tranche d'âge rencontre des difficultés différentes. Ce tableau publié en 1995 dans la revue Challenge a amené une popularité à l'indice41. Quand on voit chuter l'ISS, le PIB « s'envole » ! Ce tableau ne dit pas que l'ISS est plafonné à 100 par la méthode de calcul quand le PIB ne l'est pas. Les méthodes de calcul ne les rendent pas comparables mais de fait, le tableau pose question et c'est là son objet. De plus, l'ISS peut être évalué dans le temps. Il peut être analysé, savoir quels indicateurs évoluent positivement ou non. Cela donne des tendances qui donnent lieu à des commentaires et des débats. En France, il a été développé un autre indice, le BIP 40. Il fonctionne de la même manière que l'ISS ou presque. C'est un peu comme l'IDH et l'IPH. Si l'ISS est la mesure de la santé sociale, le BIP40 (en référence provocante au PIB et au CAC40) mesure la pauvreté et les inégalités. C'est l'ISS à l'envers mais construit différemment. Les tranches d'âge ne sont pas retenues. L'indice recherche à couvrir tous les domaines de la pauvreté et des inégalités. Il y a six catégories retenues : Emploi, Logement, Pauvreté, Revenus, Travail et Santé. Ces six catégories sont alors agrémentées d'indicateurs42. Le problème que nous rencontrons avec le BIP40 comme avec d'autres indices est sa contextualisation à la région Île de France. Non pas que l'indice ne soit pas adapté mais ses sources de données sont nationales et ne sont pas 41 Cité par « Les indices synthétiques du PNUD : IDH, IPH, IPF en région Ile-de-France », o.c., p.82 42 Pour l'ensemble des indicateurs : www.BIP40.org régionalisables. Le BIP40 est un indice national uniquement. Il se peut qu'un jour, des travaux soient entrepris pour pallier cette ennui mais dans l'état actuel des publications du Réseau d'Alertes sur les Inégalités (RAI) qui édite le BIP 40, il n'y a pas de données disponibles pour les régions. |
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