IV.1-1-4 LA NAP DANS LES PROGRAMMES DE PHILOSOPHIE
Michel Nguepi, inspecteur national de philosophie, soutient
l'idée selon laquelle le système éducatif Camerounais
s'est engagé depuis quelques années dans le champ de la nouvelle
orientation pédagogique à travers ce qu'on nomme ici la
pédagogie par objectifs. C'est une pédagogie qui tourne
résolument le dos à la méthode catéchétique
traditionnelle où le maître enseigne en inculquant aux apprenants
une somme de savoir qu'il détient. La nouvelle orientation
pédagogique intègre l'apport de l'élève dans la
définition des objectifs et l'orientation globale de la leçon. Il
y a ainsi une véritable révolution qui rompt avec ce que
l'inspecteur nomme une « pédagogie de la transcendance et
de la verticalité ». Cette nouvelle approche
écrit-il : «Tournant le dos résolument au monologue
et au dogmatisme comme pratiques de classe, s'articule prioritairement autour
de l'apprenant qu'il s'agit, après tout de transformer dans un sens
donné par le biais de l'enseignement dispensé (...) De spectateur
passif qu'il était, (la pédagogie par objectifs) en fait un
acteur privilégié du processus de formation»
( Ngueti, 2001 : 6).
Pour s'insérer et vivre dans un monde en
évolution rapide et permanente, il faut savoir faire preuve d'autonomie,
de capacité d'analyse et d'invention : une pédagogie active
permettant aux élèves de prendre des initiatives,
d'expérimenter, de développer leur esprit critique et leur
créativité doit être mise en place. Pour s'insérer
et vivre dans un monde complexe, aux savoirs de plus en plus
interconnectés, il faut favoriser une pédagogie basée sur
des projets collectifs, souvent interdisciplinaires. Il apparaît en
effet de plus en plus indispensable de prendre en compte les talents et les
centres d'intérêt des élèves pour leur permettre de
s'appuyer sur ce qu'ils savent déjà afin de mieux accéder
aux connaissances qui se trouvent en dehors de leur univers quotidien.
Au-delà de ce discours officiel, rien n'est fait
concrètement sur le terrain pour amener les principaux acteurs à
s'approprier ses innovations pédagogiques.
IV.1-2 LES MÉTHODES ACTIVES
Pendant plusieurs siècles, l'éducation reposait
sur le courant traditionnel, courant qui avait pour modèle
théorique, les méthodes traditionnelles. Dans le cadre de ce
courant traditionnel, «Le fait essentiel que toute initiative
appartient au maître tend à faire, du rapport pédagogique,
un rapport d'autorité. Les connaissances bénéficient de
l'autorité magistrale et, théoriquement du moins, il n' y a pas
lieu de les mettre en doute. Sur le plan moral, l'élève est
considéré comme un objet à modeler de l'extérieur.
On pourrait appeler logocentrique un tel courant, exprimant ainsi le fait qu'il
est centré sur le discours, son objet, sa structure et son
émetteur. Le premier mouvement de contestation va consister à
centrer l'acte pédagogique non plus sur le discours, mais sur
l'élève » (Gabaude, p. 15).
C'est en fait ce besoin de remettre l'élève au
coeur de l'éducation qui amena les pédagogues à initier ce
qu'il convient de nommer l'éducation nouvelle. Ce nouveau courant
révolutionnaire sera à l'origine des nouvelles méthodes ou
méthodes actives. Comment se sont constituées historiquement ces
méthodes actives ?
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