PARAGRAPHE 2 : LE DEVELOPPEMENT DE LA CONTENEURISATION
ET LA LIBERALISATION DES MANUTENTIONS PORTUAIRES AU
BENIN.
L'embarquement et le débarquement des marchandises,
leur arrimage à bord des navires, leur transbordement éventuel,
sont effectués par des entreprises spécialisées : les
manutentionnaires. Le rôle d'un manutentionnaire s'interpose entre celui
d'un armateur et celui d'un transitaire. Les manutentions portuaires sont
liées à l'évolution des trafics portuaires.Ces
opérations sont de potentielles sources de revenus. La manutention
à terre (acconage) est facturée selon la nature et le tonnage des
marchandises. En ce qui concerne les marchandises en conteneurs, les frais
d'acconage s'élèvent à 2050 FCFA(5(*)2) .
En 1996, le poids total de conteneurs
débarqués au Port de Cotonou est de 513 035 tonnes (tare +
marchandises).
Les frais d'acconage appliqués pour ce tonnage ont
représenté environ
1 051 721 750 F CFA de revenus pour la SOBEMAP.
Face à cette importante incidence financière et
vu l'ampleur que prend le conteneur dans le transport béninois, les
armements étrangers qui confiaient la manutention de leurs cargaison
à la SOBEMAP ont oeuvré pour obtenir le droit de manutention de
leurs marchandises . C'est ce qui explique la construction des terminaux
à conteneurs d'abord par MAERSK puis DELMAS. La SOBEMAP a perdu ainsi le
monopole des manutentions portuaires qu'elle a détenu durant plus de 25
ans. Les opérations de manutentions participent pour plus de 90 % aux
revenus de cette entreprise. On pourrait alors bien craindre pour l'avenir de
la Société, après la perte en moins de deux ans
d'intervalle, de ses deux géants partenaires. (MAERSK et DELMAS).
A la lumière de tout ce qui précède,
nous constatons que le conteneur a effectivement bouleversé la
chaîne béninoise des transports . Mais au-delà des
multiples avantages (financiers et non financiers) générés
par l'utilisation de cet emballage, il subsiste un certain nombre de
problèmes qui freinent son bon développement. Ces
problèmes qui s'inscrivent dans le cadre plus général des
difficultés auxquelles est confronté le secteur des transports
dans la plupart des pays de l'Afrique de l'ouest, sont caractéristiques
de cette zone géographique.
Avant d'identifier les problèmes plus
spécifiques liés à l'utilisation du conteneur au
Bénin, nous examinerons ceux plus généraux des pays de
l'Afrique Occidentale. Ce qui permettra d'ébaucher des approches de
solutions plus réalistes.
* (52) cf ANNEXE III
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