Chapitre II EROSION EOLIENNE
Le vent soufflant sur une surface désertique balaie
les particules les plus fines et peut faire apparaître la surface
rocheuse (hamadas sahariennes). Lorsque le sol comporte des matériaux de
taille variée (sols alluviaux, par exemple), la déflation
élimine la fraction la plus fine, laissant sur place un désert
pavé de cailloux (reg). La déflation s'exerce jusqu'à ce
que le niveau hydrostatique soit atteint. A ce moment, elle s'arrête et
il s'ensuit des surfaces planes s'étalant sur des centaines de
kilomètres, souvent indurées par une croûte de sel
(www3).
La circulation de l'alizé continental (harmattan)
autour de la dépression du Sahara entraîne un renforcement des
conditions de type saharien ; l'harmattan, vent sec, remobilise des dunes et
transporte de la poussière en suspens. L'érosion éolienne
est une cause souvent négligée de la disparition du couvert
végétal ; par ailleurs, elle est responsable de la très
faible aptitude agricole (appauvrissement rapide des sols sous culture).
1. DEFINITION DE L'EROSION EOLIENNE
L'érosion éolienne est le résultat des
actions du vent au sol. L'analyse des états de surface des sols et
substrats de diverses zones tests, dans le Sahara septentrional et
méridional, a permis de mieux préciser la nature de ces actions.
Il s'agit :
· De la déflation directe des substrats meubles :
sols pulvérulents, dépôts alluviaux, lacustres;
· Du prélèvement direct sur roches
cohérentes par abrasion éolienne (la corrasion);
· Du vannage de la fraction fine des sables mobiles.
2. LES AGENTS DE L'EROSION
2.1. Rôle de la désagrégation
mécanique
La désagrégation est très forte à
cause des forts écarts de la température, de l'absence de
végétation, de sol et d'eau. La dilatation thermique
différentielle désagrège les roches. Les roches
surchauffées éclatent. Mais cette action est lente et
limitée.
2.2. Rôle du vent
Le vent constitue un facteur important d'érosion et de
transport des sédiments à la surface de la planète. Il est
particulièrement actif dans les régions sèches où
la végétation est quasi-absente, comme les déserts. Les
régions désertiques, qu'on définit comme les
régions qui reçoivent moins de 20 cm de précipitations/an,
couvrent près du tiers de la surface terrestre. Les grands
déserts du monde (Sahara, Kalahari, Gobi, les déserts
d'Australie) se trouvent entre les latitudes 10° et 30° de part et
d'autre de l'équateur (voir figure : 8).
Figure 8 : Les régions
désertiques (www4)
Ces régions sont constamment sous des conditions de
haute pression atmosphérique où descend l'air sec, ce qui est
aussi vrai pour les régions polaires qui sont aussi
considérées comme désertiques compte tenu qu'elles
reçoivent moins de 20 cm/an de précipitations (en
équivalent pluie).
La répartition des déserts est
déterminée par la circulation atmosphérique qui, elle,
dépend de la radiation solaire (voir figure : 9).
Figure 9 : Répartition des
déserts
L'air chauffé dans les régions
équatoriales a tendance à monter. Il se crée donc à
l'équateur, un flux d'air ascendant qui détermine une zone de
basse pression: le creux équatorial. Arrivé dans la haute
atmosphère plus froide, cet air ascendant très humide condense et
forme les nuages et pluies de la zone équatoriale. L'air se
débarrasse donc de son humidité; il s'assèche. Il
redescend au niveau des latitudes 30°, sous forme d'un air très
sec, pour former une zone de haute pression. Ce couple ascension-descente forme
une cellule de circulation atmosphérique, la cellule tropicale. Ceci
engendre une autre cellule atmosphérique, la cellule
tempérée qui crée autour des latitudes 60°, des
courants ascendants. Plus vers les pôles, les cellules polaires vont
ramener dans les cercles polaires de l'air sec. Il en résulte que les
régions qui se situent à la hauteur des latitudes 30° et
90°, dans les deux hémisphères, sont balayées par de
l'air sec.
C'est pourquoi on y retrouve les grandes zones
désertiques, non pas à l'équateur, comme on pourrait le
penser puisqu'il y fait le plus chaud, mais autour des latitudes 30°. Il
peut sembler paradoxal de qualifier les cercles polaires de déserts,
mais effectivement, même s'il y fait froid, ce sont des déserts
où les précipitations sont minimes.
|