3. LES AEROSOLS DESERTIQUES
Les aérosols désertiques émis sous
l'action du vent sont des aérosols relativement de grande taille (de 0.5
à 3 um de diamètre). Ce domaine de taille est suffisamment large
pour permettre à la fois la rétro-diffusion des radiations
solaires dans le visible et l'absorption des radiations terrestres dans
l'infrarouge thermique. La rétro-diffusion du rayonnement solaire induit
un refroidissement en diminuant le flux arrivant à la surface terrestre
alors que l'absorption dans l'infrarouge provoque un réchauffement de
l'atmosphère. Nous pouvons décomposer les cycles des
aérosols en trois parties : la généralisation des
poussières en zones sources, leur transport, leur retombée en
zones puits. Le cycle de l'aérosol désertique est
caractérisé par des régions sources relativement bien
délimitées géographiquement, un transport à
très grande échelle et des zones puits recouvrant globalement une
surface très vaste et dont la localisation géographique est par
conséquent assez mal définie. (Prospero et al., 1990)
ont montré, en les mesurant aux Antilles, que ces aérosols
pouvaient très bien traverser l'océan atlantique.
3.1 Zones sources
La figure 13 montre les sources
principales d'émission de poussière, essentiellement les zones
arides et semi-arides du globe ( Prospero, 1981 ; Péwé, 1981
) ainsi que les axes principaux de leurs trajectoires de transport. Le
désert du Sahara est reconnu pour être la plus importante source
d'émission d'aérosols dans le monde.
Figure 13 : Principales sources
d'émission de poussières, axes principaux et distances de
transport (d'après Péwé, 1981).
Dans la plupart des régions désertiques,
les poussières proviennent de sédiments et dépôts
alluviaux que l'on trouve dans les dépressions, les bassins
sédimentaires et les anciennes vallées (Legrand 1990 et
Goudie
1978).
Sur un sol dépourvu de végétation,
le vent, s'il est assez fort au niveau de la surface, fait rouler et parfois
soulève légèrement les particules qui retombent sous
l'effet de leur poids et rebondissent (Gillette, 1981). Ce sont les
"chasse-sables". Les plus grosses particules, dont le rayon moyen est de
l'ordre de 100 ìm, se désagrègent progressivement et
augmentent ainsi l'érosion. Les fines poussières, dont le rayon
moyen est de l'ordre de 10 ìm, sont injectées dans
l'atmosphère en formant le plus souvent des tourbillons de
poussières dont la dimension peut atteindre quelques
décamètres de diamètre et plusieurs centaines de
mètres de hauteur ( Coudé-Gaussen et Rognon, 1983). Les
particules"géantes" (rayon > 100 ìm) retombent alors
relativement rapidement par gravité, les autres seront
déposées au cours de leur transport.
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