Adaptation de sonie chez des sujets porteurs de
l'implant cochléaire Digisonic Article 9 :
ADAPTATION CHEZ LES SUJETS PORTEURS D'UN IMPLANT
COCHLEAIRE J. Wable, S. Gallégo, I. Roussillon, B. Frachet
Proceeding du Congrès de la Société
Française d'Audiologie, Clermont-Ferrand, décembre 1998
Cet article mesure les variations du seuil de détection
en fonction du temps de stimulation par le 'tone decay test'.
Ce phénomène d'adaptation de sonie est fonction
de la zone cochléaire activée lors d'une stimulation acoustique
(Hellman et al, 1997), mais aussi de la cadence de stimulation lors d'une
stimulation par clic acoustique.
L'étude sur 12 sujets implantés
cochléaires Digisonic ne montre pas de variation de l'adaptation de
sonie selon la zone cochléaire stimulée. Par contre, la cadence
de stimulation influence positivement l'adaptation de sonie.
Cette adaptation de sonie est comparable à celle
observée chez le normo-entendant et est en moyenne de 10 à 30 %
de la dynamique électrique (Miskiewicz et al, 1993).
ADAPTATION CHEZ LES SUJETS PORTEURS D'UN IMPLANT
COCHLEAIRE DIGISONIC.
Wable J., Gallégo S.*, Roussillon I., et Frachet B.
CRISTAL, Hôpital Avicenne, Service ORL, 125 rue de
Stalingrad, 93009 Bobigny, France. * MXM 2720 Chemin St Bernard F-06224
Vallauris Cedex, France.
Introduction
La diminution de la sonie d'un son au cours d'une stimulation
continue est un phénomène appelé adaptation de sonie ou
'tone-decay'. Cette fatigue auditive est liée à la diminution de
la réponse du récepteur et à une habituation du
système auditif central, a été étudié
essentiellement étudiée à l'aide de stimulations
acoustiques. L'évaluation de l'adaptation de sonie chez des sujets
implantés pourrait apporter des informations sur l'état du
système auditif de ces patients : excitabilité des neurones,
capacités de récupération. Le fait que les stimulations
soient électriques et non acoustiques influence les
propriétés d'excitation des neurones et peut donc modifier le
phénomène d'adaptation. D'autre part, la variabilité de
l'adaptation entre les sujets pourrait et expliquer une partie de la
variabilité des performances. La présence d'adaptation chez les
implanté cochléaires est controversée (Shannon, 1983 ;
Brimacombe & Eisenberg, 1984). Ces derniers auteurs ne l'observent que chez
3 de leur 17 sujets. Shannon (1983) l'observe de manière plus
fréquente. Cependant il suggère que l'altération du
système auditif chez les sourds profonds est peut-être à
l'origine d'une dégradation du processus d'adaptation chez les porteurs
d'implant cochléaire et que par conséquent l'adaptation
observée lors d'une stimulation électrique ne soit pas de
même nature que celle observée lors d'une stimulation
acoustique.
Notre étude a pour objectif d'évaluer
l'adaptation de sonie chez les sujets implantés porteur d'un implant
Digisonic. Ces données d'adaptation seront confrontées avec les
performances à des tests phonétiques. L'objectif final est de
pouvoir mieux régler les paramètres de l'implant (seuils, cadence
de stimulation, nombre d'électrodes actives...), de proposer un test
permettant d'évaluer le fonctionnement du système auditif des
patients.
Matériel et méthodes Sujets
12 sujets porteurs de l'implant Digisonic DX10 ont
été inclus dans l'étude. Seuls les données de 7
d'entre eux, complètes, sont analysées ici. La durée de
privation auditive pour ce groupe est comprise entre 1 et 7 ans, la
durée d'implantation entre 7 et 42 mois, l'âge entre 42 et 71
ans.
L'implant Digisonic
L'implant Digisonic est décrit plus en détail
dans l'article ' Existe-t-il une relation entre les potentiels
évoqués de latence tardive et la reconnaissance de la parole chez
les implantés cochléaires ? ' de ce même recueil, de
même que par Beliaeff et al. (1984). Avec le type de stimulation
utilisé pour cet implant le niveau d'intensité se mesure en
;as.
Test d'adaptation
Le test de mesure de l'adaptation, ou tone decay en anglais,
consiste à évaluer, sur une période de temps
déterminé, le niveau d'intensité dont il faut augmenter un
son continu présenté initialement au seuil de perception pour que
la sensation persiste pendant une durée déterminée.
En pratique, le niveau seuil est déterminé ;
puis, le stimulus continu est présenté à ce niveau et
chaque fois que le patient indique que le son n'est plus perceptible,
l'expérimentateur augmente le niveau. Le pas d'incrémentation est
de 1 its. La quantité d'adaptation correspond au nombre
d'incréments nécessaires pour que la perception soit maintenue
pendant 1 minute. Le niveau maximum confortable est ensuite
évalué avec une stimulation discontinue.
Deux facteurs ont été considérés
:
· la position des électrodes testées : 3, 6,
9, 12, et 15 en général ; une électrode proche lorsque
l'une de celles-ci est inactivée chez un patient.
· la cadence de stimulation : 170 Hz et 310 Hz,
Trois mesures répétées ont
été effectuées pour chacune des conditions.
D'éventuelles corrélations entre la
quantité d'adaptation et les performances de reconnaissance de la parole
ont été recherchées.
La quantité d'adaptation a été
mesurée initialement en las puis rapportée à un
pourcentage en fonction de la dynamique.
Tests phonétiques
Les tests consistent à évaluer la reconnaissance
de sons, mots ou phrases sans l'aide de la lecture labiale. Les
différents tests réalisés sont les suivants :
· reconnaissance de logatomes VCV : 16 consonnes sont
testées, chacune est présentées trois fois,
· reconnaissance de mots monosyllabiques (listes de Lafon)
: 1 liste est présentée, ce qui correspond à 17 mots, 51
phonèmes,
· reconnaissance de mots monosyllabiques : 75 mots,
reconnaissance de phrases : 35 phrases contenant 119 mots clés,
· répétition d'un texte : le sujet
répète le texte lu par l'expérimentateur. Celui-ci
répète le texte jusqu'à ce que le sujet ait tout compris.
Le nombre de mots reconnus en 5 minutes est évalué.
Les stimuli sont présentés soit par
l'expérimentateur soit par un ordinateur. Le processeur de l'implant est
réglé par le sujet à un niveau confortable. Le sujet
répète ce qu'il a entendu même si cela lui paraît
aberrant ou dépourvu de sens.
Analyse
Lorsque le nombre de sujet le permettra, l'adaptation de sonie
sera analysée selon plusieurs paramètres :
(1) paramètres de réglage : le niveau seuil, le
niveau maximum confortable, la dynamique, la cadence de stimulation, la
position des électrodes.
(2) paramètres cliniques : durée de la
surdité, âge, durée de l'implantation
(3) paramètres psychométriques : performances aux
tests phonétiques.
Actuellement, seuls les effets des facteurs cadence de
stimulation et position des électrodes ont été
évalués par une analyse de variance sur mesures
répétées.
Résultats
Test d'adaptation
Un seul sujet ne présente aucune adaptation quelle que
soit la condition. Lorsque l'adaptation est présente, sa valeur varie de
1 à 6 lis. Lorsque la quantité d'adaptation est rapportée
à la dynamique (en %), l'analyse statistique (ANOVA à deux
facteurs) met en évidence un effet de la cadence seulement (F = 20.8 ; p
= 0.04) (Figure 2). La quantité d'adaptation est plus
élevée, pour la cadence de stimulation la plus
élevée (Figure 1).
·310 Hz
|
60% 50% 40% 30% 20% 10% 0%
|
|
|
|
|
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Electrode
Figure 1- Adaptation (en % de la dynamique) en fonction de la
cadence et de la position des électrodes
Corrélation avec les tests
phonétiques
Les performances aux test phonétiques sont les suivantes
(N=7) :
Test %
|
VCV
|
Mots
|
Phrases
|
Lafon IC+LL
|
Lafon IC seul
|
Etendue
|
27-67
|
11-57
|
21-90
|
77-96
|
45-82
|
Moyenne
|
48
|
40
|
60
|
89
|
65
|
L'étude statistique n'a pas mis en évidence de
corrélation entre la quantité d'adaptation exprimée en
pourcentage et les performances aux tests phonétiques. Toutefois, le
faible nombre actuel de sujets ne donne pas une puissance satisfaisante au
test.
Perspectives
Une augmentation du nombre de sujets dans cette étude
permettra d'établir des valeurs normatives de l'adaptation de sonie chez
les patients porteurs d'un implant Digisonic, en fonction de deux
paramètres : la cadence de stimulation et la position des
électrodes. Les effets des paramètres cliniques seront
étudiés. Brimacombe & Eisenberg (1984) n'ont en effet
observé un phénomène d'adaptation que chez 3 de leur 17
sujets. Ceux-là présentaient une plus grande durée de
privation sensorielle.
La mesure de l'adaptation pourra sans doute être
utilisée pour le réglage des paramètres de stimulation de
l'implant, pour l'évaluation de l'état de fonctionnement de
l'implant, pour le diagnostic de problèmes retrocochléaire chez
les implantés.
Brimacombe LA., and Eisenberg L.S. (1984) Tone decay in subjects
with the single-channel cochlear implant. Audiology, 23, 321-332.
Shannon 1983 Multichannel electrical stimulation of the auditory
nerve in man. I. Basic psychophysics. Hearing Research, 11, 157-189.
Adaptation de sonie chez des suiets porteurs de
l'implant cochléaire Nucleus
Nous avons voulu mesurer l'adaptation de sonie sur un autre type
d'implant cochléaire (le Nucleus) ; cela afin d'estimer l'importance du
type de stimulation.
4 sujets ont participé à cette étude. Les
résultats figure 49 représentent la moyenne sur les patients
testés de l'adaptation de sonie au seuil (tone decay test) en fonction
du site de cochlée stimulée. Chaque point correspond à une
moyenne de 8 mesures pour chaque sujet testé. Tout comme l'étude
précédente sur Digisonic cette adaptation de sonie est comparable
avec celle obtenue chez le nomoentendant.
1-4 5-8 9-12 13-16 17-20
Electrode
Figure 49 : Adaptation de sonie
au seuil en pourcentage de la dynamique (par le tone decay test) en fonction
du site de stimulation (l'électrode 1 est la plus basale,
l'électrode 20 la plus apicale) chez 4 sujets porteurs de l'implant
cochléaire Nucleus. La fréquence de stimulation est de 250 Hz,
l'intensité mesurée généré un son audible
pendant au moins 60 secondes.
Les résultats obtenus avec les deux types d'implant
cochléaire montrent une faible adaptation de sonie lors d'une
stimulation électrique continue comparable à celle des
normo-entendants.
Cas d'une adaptation de sonie anormale chez un sujet
porteur de l'implant cochléaire Nucleus
Nous avons voulu étudier l'adaptation de sonie chez un
sujet implanté avec le système Cochlear depuis 3 ans pour lequel
nous avons constater ces 12 derniers mois une augmentation progressive suspecte
des seuils de détection. L'origine de ce phénomène est
probablement due à un dysfonctionnement du système auditif.
La mesure de l'adaptation de sonie au seuil par le tone decay
test, nous donne des valeurs moyennes de 83% (d.s. 23%) sur les cinq
électrodes actives restantes. Ce genre de cas a déjà
été décrit dans la littérature (Brimacombe et
Eisenberg, 1984). Ces valeurs bien supérieures aux valeurs
précédentes indiquent un dysfonctionnement
rétrocochléaire.
b- Fonction de sonie
Des études (Allen et al, 1990) ont évalué
la perception de l'intensité ou sonie et son lien avec le niveau du
stimulus électrique. La sonie pour une oreille normo-entendante est une
fonction puissance du niveau acoustique : L=kPAn. Il est nécessaire de
multiplier l'intensité acoustique par 10 pour avoir une sensation de
sonie multiplier par 2.
Dans le cas d'une stimulation électrique, la sonie est
aussi une fonction puissance du niveau de stimulation électrique mais
avec un exposant supérieur. Il est nécessaire de multiplier
l'intensité électrique par 2 pour avoir une sensation de sonie
multiplier par 2 (Shannon, 1983).
Toutes ces études réalisées chez le sujet
porteur d'un implant cochléaire ont utilisé l'amplitude de
l'impulsion comme paramètre de codage de l'intensité, hors on
sait que cela induit de grande nonliénarité dans le nombre de
fibre recrutée en fonction de la stimulation. L'utilisation de la
durée de l'impulsion semble être plus appropriée pour coder
l'intensité, car elle a l'avantage d'activer toujours la même zone
du ganglion avec toujours le même potentiel de fibre.
1- Résolution en intensité
La mesure de sonie est un test difficile a réaliser car
il demande une estimation subjective du patient du niveau d'intensité
perçu. La mesure du seuil différentiel en intensité est
plus communément utilisée car il est plus facile à
réaliser. De plus les valeurs mesurées sont très fiables
et facilement interprétable.
La mesure de la résolution de sonie se fait
généralement par la mesure du seuil différentiel en
intensité (IDL). Les sujets implantés cochléaires peuvent
détecter un changement de 1 à 2 dB en intensité à
proximité du seuil de perception et de 0.25 à 0.5 dB à des
intensités plus élevées (Pfingst, 1984 ; Nelson et al,
1996).
5
Schroder et ai. (1994): Humas AcousUc (300-Ho sine)
4.-E 5
142 -5
F -10
O
-15
-20
-20
100
20 40 60 80
Stimulus Level (%DR)
Shannon (1983), Human Electric (1000-Ha sine) Subi.
CE
elfl · 0.470 ( S.'
18/08)= .0 115 (800) 3.28
O -
11- ELI,2 bp ELSA bp ELI5,18 bp
W1(d9)
E1.1 mp
O ELI5 rnp
5
-15
-20
20 40 60 80 100
Stimulus Level (%DR)
Shannon (1992): Human Electric Wl,,e from TTATFs RI-R5
amplitude modulation
· 82-Na pulsewidtei modulation
PRI e 1.34 ( ).1.37
W7(d0) =-0.188 (813R) · 1.27
RI mp (sine)
R4 mp (sine)
-
-r-- RS mp (sine) O N2 bp Wiesel ..6 83 bp (pulse) Na
bp (pulse)
en o 65 0089
es.7. wr(do). 0 070 (8013) ·1 88
· \A
4 N2 --a- · N3
Figure 50 : mesure de dl
d'après Nelson et al, 1996
Nous avons voulu évaluer, chez 4 sujets
implantés cochléaires, les IDL sur l'électrode 5 (basale)
et 15 (apicale) pour deux fréquences de stimulation (300 et 1000 Hz)
à 4 niveaux de stimulation (10, 30, 70, 90 % de la dynamique).
La technique utilisée pour mesurer le IDL est la
méthode adaptative à 'deux intervalles et à choix
forcé' (2IFC).
La stimulation se compose de deux trains d'impulsion de 300 ms
espacés d'un silence de 500 ms (figure 51). Un train est à une
intensité I, l'autre à l'intensité l+dl. La consigne
donnée au sujet est d'indiquer le train d'impulsion perçu comme
le plus fort. Si le sujet ne trouve pas de différence, il répond
au hasard. L'expérience avec une différence en intensité
nettement audible (en moyenne dI/1= 0.25). On augmente la valeur du dl
dès qu'il y a une erreur. On diminue la valeur dl après 2
réponses justes. Le pas est variable, il diminue de 5 à 0.5 ps.
Cette procédure permet de converger vers le seuil à 71%. On
calcule ensuite la fonction de Weber 10 log ((l+d1)/1) (I en ps)
dT = 500 ms
I
I+dI
I IIIIIIIIIIIII
T=300ms
1
|
.411) ·.--
T=300ms
2
|
Figure 51: protocole de la mesure
de dl. Le train contenant l+dl est de manière aléatoire 1 ou
2.
La figure 52 représente l'évolution de la
fonction de Weber (10 log (1+IDL)/1 ) en fonction de l'intensité
exprimée en % de la dynamique pour deux électrodes (une basale et
une apicale) et deux fréquences de stimulation.
L'analyse statistique de la fonction de Weber par une Anova
à deux facteurs (fréquence, pourcentage de la_dynamique) sur
des mesures appariées pour les électrodes 5 et 15 donne les
résultats suivants.
Patient 1
30 %
Patient 2
60%
Patient 3
90 %
Patient 4
80%
Moyenne
65 %
2,5
1,2
-6- 1 kHz
- 300 Hz
0
10% 30% 70% 90% Dynamique (%)
1
1
2,5
-3-j. kHz
-3--31)0 ·411z
10% 30% 70% 90%
D nami ue %
g
9:
1,5
d
0,5
1,8
1,6 E 1,4 e 1,2
C.
'e 0,8 a 0,6 "" 0,4 0,2
7 1,5
0,5 -
o
10%
1,4 1,2 1
0,8
e 0,6
0 · ,4
0,2
0
1
g 0,8 C., 0,6
.2%' 1
0,4
0,2
o
0,9 0,8
e0,7 0,6
+ o,5 ' 'g 0,4
· 0,2 0,1
a 0,3
Figure 52: IDL sur 4 sujets
porteurs de l'implant Digisonic en fonction du niveau exprimé
en pourcentage de la dynamique (10, 30, 70, 90%) pour des fréquences
de stimulation de 300 et 1000 Hz sur les électrodes 5
(électrode basale) et 15 (électrode apicale). Pour chaque sujet,
les performances sans lecture labiale de mots triphonémiques sont
indiqués (listes de Lafon)
L'intensité de stimulation a un effet sur la fonction
de Weber pour l'électrode 5 (p<0.001) et pour l'électrode 15
(p<0.001). La fonction de Weber diminue lorsque l'intensité de
stimulation augmente. Il n'y a pas d'effet de la fréquence pour
l'électrode 5 alors que pour l'électrode 15 la fonction de Weber
est différente en fonction des fréquences (p<0.001). En effet,
l'électrode 15 a une meilleure fonction de Weber à 300 Hz
qu'à 1 kHz. Sur l'électrode la plus apicale, le codage de la
sonie est donc meilleur pour une fréquence de stimulation de 300 Hz que
pour une fréquence de stimulation plus élevée de 1000
Hz.
De manière globale, quelles que soient
l'électrode et la fréquence, le IDL décroît lorsque
l'intensité de stimulation augmente. La discrimination est meilleure
pour les intensités élevées. La forme est comparable
à celle obtenue chez le normo-entendants (Tumer et al, 1989). Les
valeurs sont identiques voire même plutôt inférieures
à celles du normo-entendant. Néanmoins, la dynamique chez le
sujet porteur d'un implant cochléaire étant de l'ordre de 8 dB
(environ 15 fois moins que pour le normoentendant), le nombre de niveaux de
sonie est très inférieur à celui des normo-entendants
(environ 15 contre 150 niveaux). Nous avons estimer le nombre de niveaux de
sonie à partir de la mesure du dl, sur toute la dynamique
électrique. Ces résultats présentés figure 53, en
accord avec d'autres études (Pfinsgt et al, 1993; Nelson et al, 1996)
effectuées sur d'autres types d'implants cochléaires, montrent un
nombre de pas variable suivant le sujet et l'électrode. Il est compris
entre 10 et 27.
Ill patient 1 patient 2 patient 3
· atient 4
20 18 16 ;41 14
o · 12
L 10
8
I 6
4
2
0-50 % 50-100% 0-100%
n patient 1
n patient 2 In patient 3
· atient 4
o 10
5
0-50 % 50-100% 0-100%
30
25
ea, 20
0
o 15
Electrode 5 Electrode 15
Figure 53 : nombre de niveaux en
intensité perçue chez 4 sujets implantés
cochléaires pour une fréquence de 300 Hz sur
l'électrode basale n°5 et apicale n°15 en fonction de la
zone de la dynamique considérée.
Les résultats (fonction de Weber et nombre de pas) sont
différents suivant le patient testé. Le sujet 1 à une
fonction de weber qui ne décroit pas en fonction du pourcentage de
dynamique. Il correspond aussi au sujet qui a le plus petit nombre de pas de
sonie (surtout dans la zone 50-100 %). Lorsque l'on
regarde son dossier on s'aperçoit d'une reconnaissance
sans lecture labiale médiocre (30%) alors que
celles obtenues par les trois autres sujets testés sont
bonnes (sujet 2 : 60% ; sujet 3 : 90% ; sujet 4 : 80%).
Il serait important de confirmer ces résultats par
d'autres études plus poussées, car ils suggèrent
- que les caractéristiques individuelles de la fonction de
Weber ainsi que le nombre de pas contenu dans la dynamique sont reliés
aux performances de reconnaissances du sujet.
- que les fréquences optimales de stimulation
permettant de coder la sonie varient en fonction de la zone de cochlée
stimulée. Cela pourrait avoir des conséquences sur
l'évolution future du traitement du signal de l'implant
cochléaire. Actuellement sur la plupart des systèmes d'implants
cochléaires, la fréquence de stimulation est fixe ou varie en
fonction de la fondamentale laryngée, mais pas en fonction de la zone de
la cochlée stimulée.
La mesure systématique du IDL en fonction de
l'intensité de stimulation électrique serait intéressant
car - elle permettrait de compresser de manière optimale
l'énergie acoustique en énergie électrique,
- de choisir un traitement du signal adapté aux
caractéristiques du sujet.
Le processeur vocal, doit linéariser le plus possible
la discrimination en intensité de la stimulation acoustique en jouant
sur la fonction de compression énergie acoustique/ énergie
électrique afin d'avoir le même potentiel de discrimination de la
parole pour des niveaux d'intensité différents (de 40 à 80
dB SPL).
Afin d'évaluer le système de compression
acoustique / électrique actuel, nous avons voulu mesurer chez 8 sujets
implantés cochléaires (avec 3 Cochlear : BC, CG, LA et 5 avec
Digisonic DE, DU, FA, RO, SC), la discrimination en intensité acoustique
avec le traitement du processeur externe. Cela afin d'évaluer sa
linéarité pour différentes intensités au-dessus du
seuil de détection. 3 niveaux d'intensité acoustique ont
été choisis (0, 20 et 40 dB au-dessus du seuil de
détection). Ces niveaux correspondent en moyenne à 40, 60 et 80
dB SPL. La fréquence de stimulation acoustique a été
fixée à 1000 Hz. Les répartitions fréquentielles
des réglages de chaque sujet ont été adaptées pour
qu'une seule électrode soit activée (une électrode
medium). Avant d'effectuer les mesures de dl, nous avons évalué
le seuil de détection par une méthode 2 IFC.
10
9
ee 8
- a 7
eu
= 6 cr
ï 5 =
o 4
te
et 3
1--
"0 2
1
0
DE DU FA RO SC
BC CG LA
Figure 54 : Mesure chez 8 sujets
implantés cochléaires des performances de discrimination
en intensité d'une stimulation acoustique d'un bruit bande
étroite centré sur 1000 Hz, via le processeur avec un
réglage correspondant à l'activation une électrode unique
médium.
La figure 54 représente les valeurs de dl
observées pour chaque sujet à 3 intensités de stimulation
en dB SL. Le dl est variable selon les patients, mais aussi selon le niveau de
stimulation (1.32 dB à 0 SL ; 2.63 dB à 20 dB SL ; 6.35 dB
à 40 dB SL en moyenne). Le pouvoir de discrimination en intensité
décroît lorsque l'intensité acoustique croît quelque
soit le système implanté,. Le sujet aura donc plus de
difficulté à percevoir des fluctuations en énergie pour
des niveaux d'intensité supérieurs à 60 dB SPL.
Quelque-soit le système, la transformation de
l'énergie acoustique en énergie électrique n'est pas
optimisée pour linéariser la résolution en
intensité acoustique.
2- Fonction de sonie
La fonction de sonie chez les sujets porteurs d'un implant
cochléaire croit généralement avec l'intensité de
stimulation. Sa forme n'est pas toujours linéaire (figure 55) ; elle est
dépendante de plusieurs facteurs que l'on ne maîtriser pas
parfaitement (étiologie, fréquence de stimulation, fibres
recrutées, éloignement entre l'électrode et les
neurones...). Lors des réglages effectués au sain de
l'hôpital Ed. Herriot, il est même arrivé de voir des
patients qui avait au delà d'un certain niveau de simulation une
diminution du niveau de sonie.
00 400500 700 1000 200 400500 700 1000 300
400500 700 1000
StintlitIS Level (pA)
E20,22 --a E15,17 --t)- ·
E10,12 --e E5,7
Figure 55 : Mesure de la sonie chez
3 sujets 1C, d'après Fu et al, 1998
D'après Zeng et Shannon (1994a,b), la forme et les
valeurs de la fonction de sonie se modifient en fonction de la fréquence
de stimulation ; ces modifications provoquent des difficultés
d'adaptation de l'interface lorsque l'on veut utiliser des stratégies de
codages à fréquence de stimulation variable.
100
.G
c.lr 80
e, 60
a. 40
20
0
100
Figure 56: modèle du
codage de la sonie lors d'une stimulation électrique de la
cochlée (Zeng et Shannon, 1994b)
0.1 0.z 0.5
Power fonction exponerrt (P)
--8-- Consonant Recognition --0-- Vondel Recognition
0
50
100
90 A
ôR 80
70 ·
80
a
30
cif 20
10 :- 0
au..
60
ct
sa 2')
--e-- Voicing
--O-- Manne
--'e-- Place
Il est important d'évaluer la forme de la fonction de
sonie afin d'adapter la fonction adéquat de compression
acoustique/électrique. En effet, une étude a montré
l'importance de la fonction de compression acoustique électrique sur
l'intelligibilité des sujets porteurs de l'implant cochléaire
(figure 57). La fonction correspondant à la meilleure
intelligibilité est variable selon le sujet testé (Fu et al,
1998).
m'Ide Amplitude pat
Figure 57 importance de la
fonction de compression acoustique / électrique pour le sujet
implanté cochléaire sur l'intelligibilité,
d'après Fu et al, 1998.
Mesure de la fonction de sonie
Nous avons évalué la fonction de sonie lors
d'une stimulation électrique via l'implant cochléaire Digisonic
en utilisant la durée de l'impulsion pour coder l'intensité de
stimulation. Décrite par Allen et al (1990), la méthode
utilisée pour mesurer la fonction de sonie est catégorielle ;
après chaque stimulation on demande au patient de classer la force de la
sensation perçue parmi plusieurs catégorie (inaudible,
très faible, faible, confortable mais faible, confortable, confortable
mais fort, fort, très fort, trop fort).
16 sujets implantés cochléaires ont
participé à cette étude. Afin d'évaluer l'influence
de la fréquence de stimulation et de la zone de cochlée
stimulée, trois électrodes (une basale, une médium et une
apicale) et quatre fréquences de stimulations (75, 150, 300, 600 Hz) ont
été choisies.
Dans un premier temps dans chacune des conditions, les seuils
de détection et de confort sont déterminés. 40 niveaux
linéairement décomposés de --5% à 105 % de la
dynamique électrique sont envoyés au patient de manière
aléatoire. Pour chacune des 40 stimulations, le patient juge le niveau
sonore parmi les 9 choix précédemment énoncés (de
inaudible à trop fort). La fonction de sonie est construite en moyennant
les intensités de stimulations perçues pour chacune des 9
catégories.
La figure 58, représente chez 16 sujets testés
la fonction de sonie mesurée à une fréquence de 150 Hz sur
une électrode apicale. Pour chacun d'eux, on a aussi
représenté le pourcentage de reconnaissance sans lecture labiale
des listes de mots tri-phonémiques de Lafon.
L'allure de la fonction de sonie ne semble pas
dépendante des performances du patient. La fonction de sonie augmente
avec la durée de l'impulsion. Au-delà du niveau 'confortable mais
fort' le jugement de la sonie sature voir décroît pour certains
sujets.
140 120 105
IO
70
20
10
62% ·
/\/
20
10
1. ·
10
U)
z
|
1 0
|
o
|
1211
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|
100
|
|
110
|
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|
00
|
2
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|
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|
24
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|
|
LU
|
20
|
|
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|
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|
|
25
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00
40
30
40% V
10
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57-4
1 ..... 10.
00
70
05
20
90% /*-. ·
$0 00
Figure 58 Mesures individuelles de la fonction de
sonie pour 16 sujets implantés cochléaires Digisonic pour une
électrode apicale à une fréquence de stimulation de 150 Hz
et un train d'impulsion de 430 ms. Chaque niveau de 1 à 7 en abscisse
correspond respectivement à très faible, faible, confortable
mais faible, confortable, confortable mais fort, fort, très fort.
Pour chaque sujet, on a représenté ses performances sans
lecture labiale sur les listes de mots tri-phonémiques de
Lafon.
110*
2 3 4 5 6 7
5
1
2
3
4
1110*
5
1
2
3
Mon
4
70
60 50 t 40
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à
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160 140
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1 2 3 4 5 6 7
110*
Yin
160 140
1 120
1100 É80
..-
460
3 à
20
40
Figure 59 : Mesures de la
fonction de sonie pour 16 sujets implanté cochléaires Digisonic
pour différent sites de stimulation (électrode basale,
médiane, apicale) pour 4 fréquences de stimulation (75, 150,
300 et 600 Hz). Chaque niveau de 1 à 7 en abscisse correspond
respectivement à très faible, faible, confortable mais faible,
confortable, confortable mais fort, fort, très fort.
La figure 59 représente la moyenne sur les 16 sujets
de la fonction de sonie pour différentes fréquences de
stimulation et pour différentes zones stimulées. Quelque-soit la
fréquence et la zone de stimulation, la fonction de sonie croit avec la
durée de l'impulsion. Au-delà du niveau confortable mais fort les
fonctions de sonie semblent saturer.
L'analyse statistique par anova à deux facteurs
à mesures répétées trouvent des différences
entre les niveaux de sonie, mais ne trouve pas de différence entre les
catégories confortable mais fort, fort et très fort, cela quelque
soit la fréquence de stimulation. Les 3 catégories de sonie les
plus élevées sont donc générées par des
durées d'impulsion proches.
Il existe un effet de la fréquence sur la fonction de
sonie sauf pour la catégorie très faible. Le seuil de
détection ne semble pas dépendant de la fréquence de
stimulation.
Contrairement à ce qui a été
décrit dans la littérature (Zeng & Shannon, 1994), l'allure
de la fonction de sonie n'est pas dépendante de la fréquence de
stimulation. Du niveau très faible à confortable mais fort, elle
semble être linéaire, cela quelque soit la fréquence et le
site de la stimulation. L'utilisation d'un traitement du signal à
fréquence de stimulation variable est simple avec la stimulation
Digisonic. Les seuils de détection sont indépendants de la
fréquence et les fonctions de sonie sont linéaires du niveau
très faible au niveau confortable mais fort.
3- Equilibre de la sonie en fonction de la
fréquence de stimulation
Nous avons voulu affiner les résultats
précédents, contradictoires avec ceux de la littérature,
par un test plus adapté et beaucoup plus fiable. Plutôt que
d'estimer arbitrairement le niveau de sonie, comme le montre la figure 60, ce
test consiste à équilibrer en sonie deux trains d'impulsions (un
référent et un test).
1 I
11111111 I I
ler Train à F1 2ème Train à
F2
Figure 60 : Protocole de la
mesure d'équilibre de sonie pour deux trains d'impulsion ayant
des fréquences de stimulation différentes.
Quatre patients ont participés aux mesures qui
consistaient à équilibrer la sonie de deux trains d'impulsions
ayant des fréquences de stimulations différentes. Deux
fréquences de références, 300 et 1000 Hz, ont
été choisies pour comparer à 5 fréquences test, 90,
160, 300, 540 et 1000 Hz. Dans chacune des conditions choisies 3
électrodes (une basale, une médiane, une apicale) et quatre
niveaux de la dynamiques (10, 30, 70 et 90 %) ont été
testés. Dans un premier temps dans chacune des conditions, les seuils de
détection et de confort sont déterminés, puis les niveaux
à 10, 30, 70 et 90% de la dynamique calculés.
Nous avons utilisé une méthode adaptative (de
convergence) avec un pas variable décroissant lors
des quatre premiers changements. La moyenne est calculée en utilisant
les 6 dernières alternances parmi
les 10 mesurées (figure 61).
SONIE
0 Sonie du deuxième Train
-- Sonie de référence du premier
Train
Figure 61: Principe de
l'équilibre en sonie pour deux trains d'impulsions.
La figure 62, donne les résultats de la mesure
d'équilibre de sonie sur l'électrode 11 pour les
différentes conditions chez un sujet. Les valeurs de durée
d'impulsion en abscisse et en ordonnée sont en ps. La correspondance de
la fonction de sonie pour deux fréquences de stimulation semble
très linéaire, ce qui corrobore les résultats concernant
l'estimation de la sonie.
90 Hz
-
|
300 Hz -
|
0 1 610
- 300 Hz
|
910
300 Hz
|
0 I l
-1000 Hz
|
1
-
300 Hz
|
310 610 910
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- 160 Hz
,/. _ ·
- . /
* 1000 Hz-
|
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-540 Hz
- ./ ·
|
910 12
· - 1000 Hz
|
|
- 160 Hz
-
|
-
300 Hz-
|
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- 540 Hz
o°
|
olo _,,, --
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300 Hz
|
0 310 60
90 Hz
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|
90 12
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|
2 310 60
- 300 Hz
- qe
|
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. · -
1000 Hz -
|
60 910 12
-1000 Hz-
/.
/ · · · 1000 Hz
|
120 90 60 30 120
je90
eo
O 30
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120
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2 6o
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30
0
120
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120 90 60 30
0120 90 60 30
0
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120
90 60 30
0120 90 60 30
0120 90 60 30
O
o
30 60 90 120 30 60 90 120
Figure 62 : Exemple d'équilibre de sonie sur
l'électrode 11 du patient #2 pour chacune des
conditions testées. Les valeurs correspondent à la
durée de l'impulsion. Les fréquences de références
sont en abscisse, les fréquences testées sont en
ordonnée.
Afin d'évaluer la linéarité des
équilibres de sonie, on a pour chaque condition testée
représenté les valeurs en pourcentage de la dynamique de chaque
fréquence de stimulation. Cela nous a permis de regrouper pour chaque
patient les valeurs effectuées sur les 3 électrodes
testées.
La figure 63 représente les résultats obtenus
chez les quatre patients testés dans les différentes conditions.
Comme le présente cette figure, les correspondances entre la sonie en
fonction de la fréquences de stimulation sont très
linéaires, même pour les fréquences basses tel que 90 ou
160 Hz.
Ces résultats montrent que contrairement aux articles
de Zeng et Shannon effectués avec les systèmes de Cochlear et
Ineraid, l'allure de la fonction de sonie sur le système Digisonic, est
indépendante de la fréquence de stimulation dans la gamme 90,
1000 Hz. L'utilisation d'une stratégie de traitement du signal à
fréquence de stimulation variable peut facilement être
implémentée. Puisque les seuils de détection sont
invariants, il suffit d'obtenir la pente de l'équilibre de sonie pour
deux fréquences de stimulation différente pour correctement coder
la sonie.
_
- 90 Hz
-
.ami-
-
|
|
_ __
...
,,,,..-
--;
300 Hz-
i
i
|
_
- 300 Hz -
_
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|
1
|
- -
Hz-
1300
|
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|
1
|
300 Hz -
1
|
-160 Hz _
_
i
|
1
|
-
1000 Hz - i 1
|
- 540 Hz -
_
|
|
_
1000 Hz -
|
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- 160 Hz
- - :-----
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|
- - -
300 Hr i i
|
- 540 Hz
i i
|
300 Hz- i 1
|
90 Hz :,..A
2------
IIII
|
1000 Hz-
|
- 300 Hz
- ..
III
|
1000 Hz- i
|
- 1000 Hz
- ../-
|
1000 Hz-
|
0 20 40 60 80 -100
-100 80 60 40 20
o
-100 80 60 40 20
0
- 100 80 60 40 20
o
- 100
80 60 40 20
o
-100 80 60 40 20
-100 80 60 40 20
o
-100
80 60 40 20
o
-100
80 60 40 20
0
-100
80 60 40 20
o
-100
80 60 40 20
o
o
o
X, Y: %dyn
Figure 63 : Equilibre de la sonie
chez les 4 sujets implantés cochléaires, pour chacune des
conditions testées en fonction du pourcentage de la dynamique
électrique.
Dans chacune des conditions testées, nous avons
mesuré par régression linéaire la pente des
équilibres de sonie (fréquence testée, fréquence
référante). La figure 64, représente la valeur moyenne de
la pente pour chaque condition pour chaque patient testé.
Moyenne de la pente
1 .6
1 ,5 300 Hz
1000Hz
1 .4
1 .3 1 ,2 1,0 0,9 0,8
|
90 Hz 160 HZ 300 HZ 540 Hz 1000 Hz
Figure 64 : Pentes moyennes,
calculée par régression linéaire, de la correspondance en
sonie pour différentes fréquences de stimulation test par
rapport aux fréquences de stimulation référantes 300
et 1000 Hz.
Une comparaison des pentes par rapport à la pente 1
(fonction identité) ne trouve pas de différence statistique pour
les conditions 160/300, 300/300, 540/300, 1000/300, 160/1000, 300/1000,
540/1000, 1000/1000 Hz.
Par contre les pentes dans les conditions 90/300 et 90/1000 Hz
sont différentes de 1 (p<0.05 pour n=12).
La fonction de sonie diffère donc peu dans la gamme de
fréquence de stimulation 160-1000 Hz. La possibilité de faire
varier la fréquence de stimulation pour coder une partie de
l'information est donc possible avec l'implant Digisonic sans avoir recours
à des modifications du réglage.
|